CONGRÈS
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La Lettre du Sénologue - n° 4 - avril 1999
La SFRO est la Société Française de Radiothérapie et d’Onco-
logie. Son 9eCongrès s’est déroulé à Paris les 26 et
27 novembre 1998. De nombreux thèmes ont été abordés :
cancer de la vessie, du poumon, du sein. En ce qui concerne le
cancer du sein, quatre communications thématiques sélection-
nées, 7 communications libres et quatorze posters ont été pré-
sentés. Nous rapportons ici les temps forts des quatre commu-
nications thématiques sélectionnées.
Influence de l’irradiation locorégionale dans le contrôle local
et la survie du cancer du sein
B. Cutuli
En ce qui concerne les carcinomes in situ (CIC), les résultats
actualisés de l’essai B17 du NSABP ont été rappelés ; ils
confirment, avec 7,5 ans de recul, l’intérêt d’une irradiation
complémentaire, quel que soit le sous-type histologique. Cette
radiothérapie a permis une réduction des récidives locales, et
tout particulièrement des récidives locales invasives.
L’étude rétrospective de la Fédération nationale des centres de
lutte contre le cancer (FNCLCC), incluant 396 patientes trai-
tées de 1985 à 1992, retrouve 26 % de RL dans le groupe sans
irradiation et 13 % lorsqu’il y a eu une irradiation complémen-
taire. Du fait du pronostic global des CIC (théoriquement gué-
rissables à 100 %), aucune différence de survie n’a encore pu
être mise en évidence, mais on sait que toute récidive locale
sous forme invasive peut s’accompagner ultérieurement d’une
récidive ganglionnaire et/ou d’une évolution métastatique.
Silverstein retrouve 35 cas de récidive locale de type invasif
avec sept évolutions métastatiques dans une série de 707 cas,
soit 20 %.
Le contrôle local paraît donc majeur dans les carcinomes cana-
laires in situ, et la qualité de la surveillance mammographique,
seule capable de détecter une éventuelle récidive locale à un
stade encore non invasif, est indispensable.
En ce qui concerne les cancers infiltrants, les cinq études ran-
domisées comprenant chirurgie ± limitée seule versus chirur-
gie + irradiation, en moyenne avec une dose de 50 Gy, mon-
trent toutes un très net avantage dans le bras avec irradiation
en termes de contrôle local. Dans quatre études, des diffé-
rences de survie commencent également à apparaître, mais le
recul est encore insuffisant pour que les chiffres soient signifi-
catifs.
La récidive locale a également été abordée sous l’angle de son
effet délétère sur la survie après traitement conservateur radio-
chirurgical. Bien qu’il existe dans la littérature des données
difficiles à analyser en raison des différences dans les critères
d’inclusion, les modalités thérapeutiques et les délais d’obser-
vation, il existe dans les études les plus récentes une influence
négative des récidives locales sur la survie ultérieure des
patientes, avec des taux de survie à 5 ans de l’ordre de 50 à
69 %. Les récidives précoces (dans une période inférieure à 2
ou 3 ans) ont une pronostic plus défavorable.
Enfin, le bénéfice de l’irradiation locorégionale après mastec-
tomie a été abordé. Les deux essais randomisés récemment
publiés (Ragaz et Overgaard) confirment très clairement le
bénéfice de l’irradiation locorégionale, non seulement en
termes de contrôle local mais également en termes de survie
absolue.
Une revue critique a été réalisée par Van de Sterne en ce qui
concerne la méta-analyse du groupe d’Oxford traitant de l’inté-
rêt de la radiothérapie dans le cancer du sein. Celle-ci ne montre,
malgré les 17 000 patientes, qu’un bénéfice extrêmement
modeste en termes de survie. En réalité, en ne colligeant que les
7 840 patientes traitées selon des méthodes “modernes” et dans
des essais incluant au moins 400 patientes, avec une méthodolo-
gie statistique correcte, le bénéfice apparaît clairement.
Le dernier point technique était celui de l’irradiation de la
chaîne mammaire interne, dont la fréquence d’envahissement
est souvent sous-estimée (pour mémoire, les curages mam-
maires internes ne sont plus pratiqués). Compte tenu de l’aug-
mentation des indications de la chimiothérapie et surtout de
l’utilisation de fortes doses d’anthracyclines, il est indispen-
sable d’utiliser une technique optimale afin d’épargner au
maximum l’aire cardiaque sous-jacente. Le traitement doit se
faire obligatoirement avec un panachage de photons et d’élec-
trons (au moins 50 % de la dose délivrée), et surtout de façon
alternée, afin de minimiser la dose délivrée au cœur.
Les facteurs de risque des récidives locales et leur influence
sur la survie après traitement conservateur
D. Cowen (Marseille)
Dans l’étude du NSABP B-06 comparant tumorectomie seule,
tumorectomie avec irradiation complémentaire et mastectomie,
le risque relatif de métastases est de 3,4 en cas de récidive
locale.
Parmi 1 024 patientes N- traitées par association radiochirurgi-
cale conservatrice sans CHT adjuvante, à Marseille, de 1980 à
1995, trois groupes ont été individualisés : groupe 1 (756 cas
avec limites d’exérèse saines), groupe 2 (152 cas avec limites
positives) et groupe 3 (116 cas dont l’état des marges n’était
pas précisé). À 5 ans, le taux de récidive locale dans les
Compte-rendu du 9eCongrès de la SFRO
26-27 novembre 1998, Paris
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B. Cutuli*
* Centre de radiothérapie, Clinique Courlancy, Reims.