Colle de Mathématiques spé PT semaine 8 1. (a) Soit p un projecteur de R3 . Montrer que R3 = Im p 1 ker p. 0 0 −1 0 2 2 1 et B = 0 1 0 . Calculer A2 et B 2 . −2 −2 −1 −1 0 2 Vérifier que A et B ont même rang. En déduire que A et B sont semblables (b) Soit A = 1 2. (a) Soit A ∈ Mn,p (R) et B ∈ Mp,n (R). Montrer que tr (AB) = tr (BA). (b) Soient E et F de dimensions respectives n et p, u ∈ L (E, F ) et v ∈ L (F, E) tels que u ◦ v = idF . Montrer que v ◦ u est un projecteur, dont on déterminera le rang. 3. (a) Montrer que le rang d’un projecteur est égal à sa trace. (b) Soient p, q, r trois endomorphismes non nuls de E = C3 qui commutent entre eux. On suppose que p + q + r = idE et p ◦ q = q ◦ r = r ◦ p = O. Montrer que p, q, r sont trois projecteurs dont on déterminera le rang. 4. Soit E = Mn (R), A ∈ E et f l’application qui à M ∈ E associe f (M ) = M + tr (M ) A. (a) Vérifier que f est un endomorphisme de E. (b) On suppose dans cette question que tr (A) = −1. Montrer que f est un automorphisme. Expliciter f −1 . (c) On suppose dans cette question que tr (A) = −1. Montrer que ker (f ) = Vect (A) et que Im f est constitué des éléments de E dont la trace est nulle. 5. Déterminer le noyau de l’endomorphisme f qui, à M ∈ M2 (R), associe f (M ) = AM avec 6 2 . f est-il surjectif ? Donner une base de son noyau et de son image. A= 3 1 6. Soit E un espace vectoriel, u et v deux endomorphismes de E. Montrer que u◦v =u u et v sont des projecteurs de E ⇔ . v◦u =v ker u = ker v 7. Soit E un R-espace vectoriel de dimension 4 muni de la base (e1 , e2 , e3 , e4 ). On définit l’endomorphisme u par : u (e1 ) = −e2 + e3 − e4 , u (e2 ) = e1 − e2 + e3 , u (e3 ) = e1 + e4 , u (e4 ) = e2 − e3 + e4 . Calculer u ◦ u ; qu’en déduit-on pour le noyau et l’image de u ? Montrer que ker u = Im u et en donner une base. Calculer v2 = (Id − u)2 en fonction de v et Id puis en déduire v −1 . 1 1. (a) Question traitée en cours dans le cas général. (b) On calcule facilement A2 = A et B 2 = B. Les endomorphismes u et v représentés par A et B respectivement dans la base canonique de R3 sont donc des projecteurs. Le rang de A est égal à sa trace, donc rg (A) = 2 et de même rg (B) = 2. Plus facilement, le rang de A n’est ni 0 (A n’est pas la matrice nulle), ni 1 (les colonnes de A ne sont pas toutes proportionnelles), ni 3 (sinon A serait inversible et de A2 = A on déduirait A = I). En réunissant une base (e1 , e2 ) de Im u et une base e3 de ker u, on obtient une base (e1 , e2 ,e3 ) de R3 , d’après la première question. La matrice de u dans cette base est 1 0 0 M = 0 1 0 . Ainsi, A est semblable à M. Mais pour les mêmes raisons, B est 0 0 0 semblable à M . On en déduit que A et B sont semblables. 2. (a) La démonstration est semblable à celle du cours. On note A = [ai,j ]1≤i≤n , B = [bi,j ] 1≤i≤p , 1≤j≤p 1≤j≤n C = AB = [ci,j ]1≤i,j≤n et D = [di,j ]1≤i,j≤p . Alors tr (AB) = n i=1 ci,i = n i=1 p k=1 ai,k bk,i = p k=1 n i=1 ai,k bk,i = p k=1 n bk,i ai,k = i=1 p dk,k = tr (BA) . k=1 (b) D’une part, v ◦ u est une application linéaire qui va de E dans E. D’autre part, (v ◦ u) ◦ (v ◦ u) = v ◦ (u ◦ v) ◦ u = v ◦ idF ◦ u = v ◦ u. Ainsi, v ◦ u est un projecteur de E. Son rang est égal à sa trace, et en utilisant le (a), rg (v ◦ u) = tr (v ◦ u) = tr (u ◦ v) = tr (idF ) = dim F = p. 3. (a) Exercice traité en cours. (b) On calcule p = p ◦ idE = p ◦ (p + q + r) = p ◦ p + p ◦ q + p ◦ r = p ◦ p car p ◦ q = O et p ◦ r = r ◦ p = O (car p et r commutent). Ainsi, p est un projecteur, et son rang est au moins égal à 1 puisqu’il est non nul. Il en est de même pour q et r. Alors 3 = tr (idE ) = tr (p + q + r) = tr (p) + tr (q) + tr (r) = rg (p) + rg (q) + rg (r). On a donc (rg (p) − 1) + (rg (q) − 1) + (rg (r) − 1) = 0 et comme il s’agit de la somme de trois entiers positifs, ces trois entiers sont nuls, ce qui donne rg (p) = rg (q) = rg (r) = 1. 4. (a) Tout d’abord, pour M ∈ E, on a bien f (M ) ∈ E, car c’est une combinaison linéaire d’éléments de l’espace vectoriel E. D’autre part, si (M, N ) ∈ E 2 et si λ ∈ R, alors, par linéarité de la fonction trace : f (M + λN ) = (M + λN ) + tr (M + λN ) A = M + λN + (tr (M ) + λtr (N )) A = (M + tr (M) A) + λ (N + tr (N) A) = f (M ) + λf (N ) donc f est linéaire. En conclusion, f est un endomorphisme de E. 2 (b) Puisque E est de dimension finie, il suffit de montrer que f est injective pour montrer que c’est un automorphisme de E. Soit donc M ∈ ker (f ) ; alors M = −tr (A) M , puis tr (M ) = tr (−tr (A) M ) = −tr (A) tr (M ) par linéarite de la trace, donc tr (M ) (tr (A) + 1) = 0. Mais par hypothèse, tr (A) = −1, donc tr (M ) = 0. Alors 0E = f (M ) = M . Ainsi, ker (f ) = {0E }, donc f est injective, puis bijective. Explicitons f −1 : si M = f (B) = B + tr (B) A, alors par linéarité de la trace, tr (M ) = tr (B) + tr (B) tr (A) = tr (B) (tr (A) + 1). Comme tr (A) = −1, il vient tr (B) = tr (M ) tr (M) tr (M ) . Alors M = B + A donc B = M − A. Ainsi, f −1 est tr (A) + 1 tr (A) + 1 tr (A) + 1 tr (M ) l’application qui à M ∈ E associe f −1 (M ) = M − A. tr (A) + 1 (c) On calcule f (A) = A + tr (A) A = (1 + tr (A)) A = 0E puisque tr (A) = −1. On en déduit A ∈ ker (f ) puis Vect (A) ⊂ ker (f) . Soit M ∈ ker (f ) ; alors M = −tr (M ) A ∈ Vect (A). En conclusion, ker (f ) = Vect (A) . Puisque tr (A) = −1 = 0, la matrice A n’est pas nulle, et Vect (A) = ker (f ) est une droite vectorielle. D’après le théorème du rang, Im (f ) est donc un hyperplan : dim Im (f ) = dim E − 1 = n2 − 1. Notons H l’ensemble des éléments de E dont la trace est nulle. Si M ∈ H, alors tr (M ) = 0 donc f (M ) = M + tr (M) A = M donc M = f (M ) ∈ Im f . Ainsi, H ⊂ Im f. Mais dim H = dim ker (tr) = dim E − dim Im (tr) = dim E − 1 ; en effet, la fonction trace est à valeurs dans R, son image est un sous-espace vectoriel de R ; c’est donc R puisque ce n’est pas {0}, la fonction trace n’étant pas identiquement nulle. On en déduit que dim H = dim Im (f), puis que H = Im (f) car on a vu que H ⊂ Im (f ). 5. Si M = a b c d , alors f (M ) = 6 2 3 1 a b c d M ∈ ker f ⇔ et ker f = a b −3a −3b , = 2 (3a + c) 2 (3b + d) 3a + c 3b + d donc c = −3a d = −3b (a, b) ∈ R2 = Vect 1 0 −3 0 , 0 1 0 −3 . Comme f est un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie, d’après le théorème du rang, s’il était surjectif, il serait injectif et ker f serait réduit à la matrice nulle, ce qui n’est pas le cas. Donc f n’est pas surjectif. 1 0 1 0 On a vu que A1 = et A2 = forment une famille génératrice de ker f ; −3 0 −3 0 comme ces deux matrices ne sont pas proportionnelles, elles forment une famille libre. C’est donc une base de ker f . D’après le théorème du rang, dim Im f = dim M2 (R) − dim ker f = 4 − 2 = 2. Il suffit donc de trouver de Im f pour endéterminer unebase. Or, si deux éléments non proportionnels 6 0 0 6 1 0 0 1 , on a f (E11 ) = et f (E12 ) = non et E12 = E11 = 0 3 0 0 0 0 3 0 proportionnelles, c’est donc une base de Im f. 3 Remarque : la matrice de f dans la base (E11 , E12 , E21 , E22 ) est de retrouver le noyau et l’image. 6 0 3 0 0 6 0 3 2 0 1 0 0 2 0 1 , ce qui permet 6. Supposons que u et v sont des projecteurs de E tels que ker u = ker v. Puisque v est un projecteur, on a E = ker v Im v. Soit x ∈ E ; on peut écrire x = a + b avec a ∈ ker v et b ∈ Im v ; alors v (x) = b donc u ◦ v (x) = u (b), et u (x) = u (a) + u (b) = u (b) car a ∈ ker v = ker u ; ainsi, u ◦ v (x) = u (x) pour tout x ∈ E, donc u ◦ v = v. On montre de même v ◦ u = v, ou bien l’on invoque les rôles symétriques joués par u et v pour conclure. Supposons réciproquement u ◦ v = u et v ◦ u = v. On sait par hypothèse que u et v sont des endomorphismes de E. On calcule u ◦ u = (u ◦ v) ◦ u = u ◦ (v ◦ u) = u ◦ v = u et de même v ◦ v = v, donc u et v sont des projecteurs de E. Soit x ∈ ker u ; alors v (x) = v ◦ u (x) = v [u (x)] = v (0E ) = 0E , donc x ∈ ker v. Ainsi, ker u ⊂ ker v, et l’on montre de même que ker v ⊂ ker u, ce qui prouve ker u = ker v. 0 1 1 0 −1 −1 0 1 . On vérifie que 7. La matrice de u dans la base (e1 , e2 , e3 , e4 ) est M = 1 1 0 −1 −1 0 1 1 2 M est la matrice nulle, donc u ◦ u est l’endomorphisme nul. Il en résulte classiquement que Im u ⊂ ker u. On voit que rg (u) = rg (M ) ≥ 2 puisqu’au moins deux colonnes de M ne sont pas proportionnelles. Mais l’on a dim Im u ≤ dim ker u, car Im u ⊂ ker u, et par le théorème du rang, dim Im u + dim ker u = 4. On en déduit que 2 dim Im u ≤ 4, donc dim Im u ≤ 2, et finalement dim Im u = 2 puisque rg (u) ≥ 2. Par le théorème du rang, il vient dim ker u = 2 = dim Im u. Comme on a déjà Im u ⊂ ker u, il en résulte que Im u = ker u. Pour obtenir une base de cet espace, il suffit donc de trouver deux vecteurs indépendants de Im u. C’est clairement le cas par exemple de u (e3 ) = e1 + e4 et de u (e4 ) = e2 − e3 + e4 . Puisque u et Id commutent, on calcule, sachant que u2 = O : v 2 = u2 − 2u + Id = −2u + 2Id − Id = −Id + 2v. On en déduit Id = 2v − v 2 = v ◦ (2Id − v) = (2Id − v) ◦ v ce qui prouve que v est inversible et que v −1 = 2Id − v. 4