L’exposition propose un tableau éclairant la diversité des situations vécues au
premier chef par la Poste civile et les postiers, marquée du sceau de « résis-
tances », qui se s’exprimèrent de diverses façons.
Résistance dont la majorité des postiers témoigna professionnellement pour
assurer la continuité d’un service devenu compliqué par les circonstances.
Résistance dont l’immense majorité des postiers a dû faire preuve pour sur-
vivre, en accommodant vie quotidienne et travail rendus difficiles, par près de
cinq années d’occupation.
Résistance, dont l’esprit fut totalement absent chez plusieurs centaines de pos-
tiers, ayant fait le choix de la collaboration active, gagnant l’ombre et suscitant
l’opprobre.
Résistance de quelques milliers d’hommes et de femmes employés de La Poste,
qui ont fait preuve de courage et de ténacité, passant du refus à la révolte, en-
dossant les habits de l’héroïsme en participant à la lutte directe contre l’occu-
pant ou en apportant le soutien technique des réseaux clandestins.
Cette atmosphère générale, empreinte de dévouement professionnel et d’hé-
roïsme, donne l’occasion au major général Larkin, installé au QG des commu-
nications alliées, d’exprimer en octobre 1945 sa « reconnaissance à tout le per-
sonnel des PTT qui a contribué au succès final de nos opérations [...] et a accompli
une tâche qui fait grandement honneur à tous ses services ». Aux éloges militaires
s’ajoutent, ceux politiques, du général De Gaulle, citant le 16 octobre 1945 le
mouvement résistant « Action PTT » à l’ordre de l’Armée.
Confortée par cette mise en exergue, la Poste, au sein des PTT, endosse légi-
timement le rôle commémoratif qui avait déjà été le sien, pendant et après la
Première Guerre mondiale. Par la « petite icône » qu’est le timbre, elle a su
contribuer au devoir de mémoire, et cela jusqu’à nos jours.
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