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bien nous y préparer. Les analytiques indiquent à cette occasion qu’il est
nécessaire d’égaler les acquisitions des Etats-Unis dont l’économie est
beaucoup plus dynamique que celle européenne.
L’initiative connue comme Stratégie de Lisbonne, adoptée par le
Conseil européen en mars 2000 à Lisbonne, donne la perspective de pouvoir
faire face à cet objectif. Que l’Union européenne attache une grande
importance à son succès découlait déjà de la décision, prise tout juste après
le sommet du Conseil européen à Stockholm, d’inviter aussi à la réalisation
des postulats de la Stratégie de Lisbonne les pays qui, à l’époque, n’étaient
que candidats à l’UE. Rappelons qu’elle a pour principe de transformer
l’Union européenne jusqu’à l’an 2010 en «une économie la plus compétitive
dans le monde, fondée sur la connaissance, capable de maintenir une
croissance économique équilibrée, de créer un nombre plus élevé de
meilleurs emplois et de maintenir la cohésion sociale ». Il ne faut pas non
plus oublier à cette occasion la protection de l’environnement, une tâche très
importante, non seulement pour les générations à venir.
Malheureusement, la Stratégie de Lisbonne n’est pour l’instant qu’une
construction où la théorie emporte sur la pratique. L’Europe ne réussit pas à
concourir efficacement avec l’économie américaine, et notre croissance
économique globale laisse beaucoup à désirer. D’ailleurs, dans certains
domaines, les recommandations de la Stratégie de Lisbonne elle-même ne
sont pas suffisamment précises. Et cela ne facilite pas son application. Il
serait aussi difficile de constater que – malgré tous les avantages de
l’intégration – les Européens constituent un monolithe. Le Président du
Portugal, Jorge Sampaio, l’a exprimé clairement pendant le Sommet
européen économique qui s’est tenu à Varsovie le 28-30 avril 2004. Il a dit :
« Nous avons une monnaie commune mais des intérêts différents. Chaque
homme politique qui vient à Bruxelles se demande à l’aéroport – que puis-je
faire pour obtenir le plus pour mon pays?, mais il ne pense pas – que puis-
je faire pour l’Europe ? ». Est-ce que, sur un modèle de coopération ainsi
construit, l’Europe peut-elle se défendre contre la domination économique