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LA GRÂCE NOUS EST OFFERTE DANS DE NOMBREUX EMBALLAGES : CERTAINS RESSEMBLENT À DES EMBALLAGES CADEAUX ET D'AUTRES SONT PLUS COMPLIQUÉS - ADYASHANTI

LA GRÂCE NOUS EST OFFERTE DANS DE NOMBREUX EMBALLAGES :
CERTAINS RESSEMBLENT À DESEMBALLAGESCADEAUXETD’AUTRESSONTPLUSCOMPLIQUÉS…
ADYASHANTI
(Un chapitre traduit de son livre ‘’The most important thing : discovering Truth at the heart of life)
"Grâce" est un terme que l’on utilise beaucoup dans la spiritualité et même
en dehors.
Les gens évoquent leurs expériences de la grâce comme une percée ou
comme une réalisation soudaine.
La définition chrétienne de la grâce est celui d’un don conséquent à un
mérite non acquis - lorsque nous sentons que nous recevons un cadeau de
l'univers ou de Dieu pour une raison que nous ne comprenons pas.
Nous pouvons penser que nous ne la méritons pas ; la seule chose que
nous savons, c'est que nous ne l'avons pas personnellement provoquée.
Nous nous sentons chanceux et bénis.
L'Eveil spirituel lui-même est une grâce - une aubaine, un don du ciel.
La grâce nous est offerte sous de nombreux emballages : certains
ressemblent à des emballages cadeaux et d’autres sont plus compliqués.
Mais si on réfléchit à ce mot — "grâce" — il signifie plus que ces termes de
mérite non acquis.
En ne considérant la grâce que comme cela, nous ne pouvons pas
reconnaître l'aspect de la grâce qui ouvre notre cœur et notre esprit, en
nous rendant éligibles pour le déploiement d’une nouvelle compréhension
ou vérité.
Ce qui nous ouvre à la grâce, c'est le mouvement de la grâce.
C'est dans les moments compliqués que nous effectuons les plus grands
bonds en avant dans notre développement et dans notre compréhension lorsque nous subissons la perte d'un être cher, d'un ami, d'un emploi, d'une
relation ou de notre santé, lorsque nous avons l'impression d'être
poussés à bout.
Ces moments nous paraissent rarement gracieux, mais ils sont les plus
révélateurs.
Parfois, c'est quand nous semblons le plus éloigné de la grâce - de toute
compréhension vitale ou de toute nouvelle perspective qui pourrait nous
changer à un niveau fondamental, quand nous sommes en marge de
l'inconnu et quand nous ne savons pas où aller - que nous effectuons une
percée.
Cela ne signifie pas que nous devons être poussés à bout, car il n'y a
aucune loi qui dit que le moyen de devenir éligible pour la grâce, c’est de
beaucoup souffrir.
Nous pouvons bien souffrir — tout en n’effectuant aucune percée.
Certaines personnes souffrent pendant toute leur vie sans jamais parvenir
à une compréhension plus profonde.
Elles sont dans un état de résistance conditionnée, s'accrochent
fermement et ne veulent pas regarder la vie d'une manière nouvelle.
Elles ont accepté la réalité consensuelle et l'accoutumance, même si cela
ne fonctionne pas et si cela fait mal.
Elles souffrent peut-être, mais au moins, c'est une souffrance familière.
Parfois, pour que des moments de grâce se produisent, nous devons
dépasser ce conditionnement et faire face à l'intensité de la perte, à
l'intensité de la confusion et à l'intensité de devoir composer avec
quelque chose d'accablant - surtout si nous lui résistons.
La grâce, c’est la volonté de voir un schéma comme un schéma, de voir que
quelque chose ne fonctionne pas dans la façon dont nous avons vécu
notre vie, et de voir que nous ne pourrons pas nous en sortir par la pensée.
La part de la grâce dont on ne parle pas souvent, c’est notre participation.
La grâce est toujours un don, mais parfois nous devons travailler pour la
recevoir.
Quelle est notre réponse individuelle qui nous ouvre à la grâce ?
C'est la volonté d'embrasser l'inconnaissabilité d'une nouvelle manière
d'être et d'une nouvelle manière de nous rapporter à ce qui se passe.
L'occasion se présente, lorsqu’on se trouve dans un endroit situé entre
une façon d'être systématique et un bouleversement psychologique et
qu’on réalise qu’on ne sait pas quoi faire de la situation.
Si, à ce moment-là, vous êtes prêt à accepter cette insécurité, une
transformation se produira.
La grâce jaillira.
C'est la raison pour laquelle les plus grands bonds dans notre évolution
personnelle et humaine se produisent souvent par le biais de certaines des
expériences les plus difficiles de la vie.
Parfois, nous lâchons prise, parce que nous sommes désespérés.
Nous sommes las de souffrir, nous ne pouvons plus le supporter une
minute de plus, et nous sommes prêts à lâcher prise, même si nous n'avons
aucune idée du futur résultat.
La seule chose que nous savons, c'est que nous souffrons et nous
arrêtons donc de résister.
Il faut un acte de désespoir - ou un acte de foi - pour s'ouvrir ainsi.
C’est la grâce, la volonté de faire confiance à l’inconnu.
Celle-ci est également au cœur d'une prière profonde.
Comme l'ont dit de nombreux mystiques chrétiens, la prière la plus
profonde ne consiste pas en nos paroles - à dire à Dieu ce que nous
voulons ou ce dont nous avons besoin - mais en un état d'écoute
silencieuse, en attendant une réponse à quelque chose.
Comme la prière, la méditation, dans son sens le plus profond, est un acte
de foi, de confiance et de détachement par rapport au contrôle.
C'est un désir de réponse à une question, ou de résolution d'une difficulté,
tout en étant disposé à recevoir la réponse de quelque part.
Que vous considériez ce "quelque part" comme Dieu, la sagesse universelle
ou une dimension inconnue et inexplorée de votre conscience n'a pas
d'importance.
Ce qui compte, c’est d'avoir confiance dans le lâcher prise, et c'est
souvent le désespoir qui conduit à ces moments de confiance.
Une fois que nous avons épuisé toutes les autres options, il ne nous reste
plus qu'à être ouverts, à écouter et à être disponibles.
Il faut parfois beaucoup de chagrin, beaucoup de luttes et beaucoup de
souffrances pour atteindre cette simple disponibilité.
C'est alors que nous pouvons commencer à écouter au lieu de réaffirmer
notre confusion ; nous pouvons nous ouvrir à l’inconnaissance, qui est sa
propre tranquillité et son propre calme.
Ce n'est pas le calme de la discipline ou de l'effort.
C'est le calme d'une sagesse qui nous permet de voir que quelque chose de
nouveau, que nous ne pouvons même pas imaginer, doit jaillir en nous.
Ce n'est pas quelque chose que nous concevons - ce n'est pas un plan en
plusieurs étapes - mais quelque chose qui émerge intrinsèquement des
profondeurs de notre conscience.
Lorsque nous intériorisons cela - sans simplement le penser ou le croire,
mais en commençant à en voir l'absolue nécessité - cela génère sa propre
écoute ; notre corps devient un instrument sensible.
Nous n'essayons pas d'échapper à un moment de difficulté, de confusion ou
de bouleversement émotionnel, mais nous nous permettons d'être
exactement là où nous sommes, en marge de l'inconnu et en marge de la
nécessité d'une nouvelle manière d'être.
Lorsque nous accédons à un état d'écoute et de disponibilité plus profond,
nous ne fuyons plus ce qui est, la situation ou le sentiment, mais nous nous
ouvrons à cela sans aucun programme.
Ce n'est pas facile – il faut une grande humilité pour accepter que l'on ne
puisse pas résoudre l'inconnu — mais on peut entrer dans son domaine, le
terrain de la disponibilité.
C'est l'environnement où la grâce jaillit.
Elle semble émaner de nulle part, mais nous devons pouvoir accéder à ce
nulle part.
Vous pouvez l'appeler comme vous voulez.
Le nom que nous lui donnons n'est pas aussi important que la prise de
conscience de la nécessité d'être accessible pour elle.
La grâce est toujours là.
Elle n'est pas accordée par un bonhomme avec une barbe dans le ciel qui
choisit qui la reçoit et qui ne la reçoit pas.
La seule chose qui change est notre volonté de nous ouvrir à la grâce —de ne pas nous accrocher, même à nos plus grandes idées, mais d'être
présents à la sagesse et à l'amour d'où proviennent les intuitions.
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