côté, une atteinte des voies qui traversent le
tronc cérébral comme la voie pyramidale (hémi-
plégie) ou les voies de la sensibilité (troubles
proprioceptifs).
Au niveau cérébral, on distingue, d’une façon
similaire, des noyaux gris centraux, du thala-
mus et du striatum, les lésions de la substance
blanche située en dessous du cortex cérébral et
enfin les lésions du cortex cérébral lui-même.
La troisième classification est véritablement
nosologique. Elle concerne le mécanisme en
cause dans la maladie présentée par un patient.
Cette classification est à l’origine de “sur-spécia-
lité” comme, par exemple, les unités de traite-
ment des accidents vasculaires cérébraux, les
unités d’évaluation de patients épileptiques, etc.
On distingue, entre autres, la pathologie vascu-
laire qui étudie les lésions ischémiques du cer-
veau (hémiplégie vasculaire par infarctus céré-
bral), les lésions hémorragiques du cerveau ou
des méninges et, un peu à part, les lésions par
occlusion des veines intracérébrales qui rendent
compte des phlébites, assez fréquentes chez la
femme jeune. Ces maladies vasculaires peuvent
avoir des mécanismes extrêmement variés, qui
vont de l’embolie cardiaque à la maladie des
artères inflammatoire (lupus) ou dégénératives
(amylose du système nerveux).
Un autre grand domaine est représenté par
les pathologies inflammatoires. La maladie la
plus connue dans ce domaine est la sclérose en
plaques, d’ailleurs identifiée par les travaux de
Jean-Martin Charcot. Dans ce cas, une lésion
focale auto-immune de la myéline de la sub-
stance blanche sous-corticale a été identifiée
depuis longtemps, mais on insiste aujourd’hui
également sur l’importance des lésions des
axones qui rendent compte des déficits moteurs
ou sensitifs présentés par les patients.
Dans le domaine inflammatoire, il existe de
nombreuses autres affections comme la sarcoï-
dose, la maladie de Behçet, les angiopathies
inflammatoires.
Le domaine tumoral est malheureusement
très important et les tumeurs intracérébrales
sont plus sévères du fait de l’endroit où elles se
trouvent et de l’exiguïté de la boîte crânienne,
du fait de la vitesse de croissance de ces lésions.
On distingue des tumeurs qui dérivent des
méninges (méningiomes), celles qui dérivent de
la glie (gliomes) et les métastases qui viennent
de cancers viscéraux. Il existe également des
tumeurs dérivées de structures autres, comme
l’épendyme (épendymomes) ou des vaisseaux
intracérébraux (angiomes).
La thérapeutique des tumeurs cérébrales repré-
sente un enjeu majeur. La neurochirurgie, inté-
ressante pour les tumeurs bénignes, est malheu-
reusement inefficace pour les tumeurs malignes,
notamment celles qui sont infiltrantes, comme
les gliomes. Dans ce cas, la radiothérapie et la
chimiothérapie ne représentent pas aujourd’hui
une réponse satisfaisante.
Les maladies liées aux traumatismes crâniens
sont source de handicaps importants dans la
population, notamment du fait de la fréquence
des accidents de la voie publique pour les-
quels on décrit des complications aiguës
(hémorragies extradurales ou sous-durales) et
des complications chroniques, comme les
hématomes sous-duraux ou les hydrocéphalies
post-traumatiques.
Les maladies infectieuses concernent natu-
rellement le cerveau et l’on peut citer des mala-
dies à germe banal, comme certaines ménin-
gites ou les abcès du cerveau, des maladies à
virus, comme les encéphalites herpétiques, des
maladies à prions qui sont transmissibles,
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Confins neuropsychiatriques
Il est intéressant de noter que certaines maladies
neurologiques donnent un tableau qui ressemble
àune affection psychiatrique, par exemple une
dépression nerveuse, un état obsessionnel compul-
sif dans le cas du striatum par piqûres de guêpe et
que, à l’inverse, certains tableaux psychiatriques
sont associés à des troubles neurologiques.
La distinction, qui est fondée sur l’absence de lé-
sion identifiable, n’est pas valable dans tous les cas,
puisque, par exemple, certaines formes de trem-
blements ne sont pas expliquées par une lésion fo-
cale ou fonctionnelle du système nerveux central.
A contrario, certaines maladies psychiatriques, no-
tamment certaines psychoses organiques, sont ex-
pliquées par un dysfonctionnement neurochimique
du cerveau et, à n’en pas douter, les progrès des
neurosciences bouleverseront à la fois les limites
entre neurologie et psychiatrie et la classification
nosologique de ces affections.
Il y a quelques lustres, la neurologie et la psychia-
trie représentaient la même spécialité en France et
il est possible que, dans le futur, certains thèmes
neuropsychiatriques reviendront dans le cadre
d’une spécialité unique.