A B S T R A C T S Résumés de la littérature Infarctus du myocarde compliqué de choc cardiogénique : intérêt d’une revascularisation myocardique avec stenting Cette étude multicentrique examine l’intérêt d’une revascularisation par angioplastie et stenting pour des infarctus du myocarde (IDM) compliqués de choc cardiogénique. Cinq cent quatre-vingt-trois patients admis pour IDM compliqué de choc cardiogénique (représentant 6,7 % des IDM hospitalisés lors de la même période : avril 1999 à juin 2001) ont été inclus dans l’étude : 52 % ont eu une coronarographie et 43 % ont eu une revascularisation myocardique, concernant 33 % des patients les plus âgés ( 75 ans) et 50 % des patients plus jeunes (p < 0,001). La mise en place d’un stent a concerné 83 % des patients revascularisés par angioplastie coronaire. La mortalité hospitalière globale a été de 59 %. En analyse univariée, les facteurs prédictifs de mortalité sont l’âge élevé, la survenue précoce du choc cardiogénique et des antécédents de diabète, d’hypertension artérielle ou d’insuffisance rénale. La mortalité hospitalière est moins élevée en présence d’une revascularisation (45 % contre 69 %, p < 0,001). Le taux de mortalité le plus bas a été observé pour les patients traités par angioplastie coronaire avec stent (35 %), et la mortalité la plus élevée pour les patients non explorés par coronarographie (74 %). Les patients proposés pour revascularisation étaient jeunes, ils présentaient moins souvent des antécédents de défaillance car- diaque, et étaient caractérisés par des lésions coronaires plus souvent monotronculaires et de type occlusion de l’artère coronaire coupable. Conclusion. Dans le cadre du registre GRACE (Global Registry of Acute Coronary Events), l’angioplastie coronaire avec stent constitue le facteur prédictif le plus puissant de survie hospitalière en présence d’un IDM compliqué de choc cardiogénique (rapport des cotes = 3,99). Avec 59 % de mortalité hospitalière, le choc cardiogénique demeure la complication la plus sévère de l’IDM, et la revascularisation myocardique par angioplastie avec mise en place de stent reste sans doute sous-utilisée, en particulier pour les patients les plus âgés, alors qu’elle constitue ici la meilleure stratégie thérapeutique. C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil Revascularization, stenting, and outcomes of patients with acute myocardial infarction complicated by cardiogenic shock. Dauerman HL, Goldberg RJ, White K et al., for the GRACE Investigators ● Am J Cardiol 2002 ; 90 : 838-42. Valeur comparée de l’échocardiographie doppler et du dosage du BNP pour le diagnostic étiologique d’une dyspnée aiguë Point du sujet. Le dosage du BNP et l’échocardiographie doppler sont deux méthodes dont l’intérêt a été souligné pour le diagnostic d’insuffisance cardiaque. But. Le but de cette étude prospective a été de comparer l’intérêt diagnostique de ces deux méthodes chez des patients hospitalisés en urgence pour une dyspnée aiguë. Patients et méthodes. L’étude a porté sur 163 patients consécutifs hospitalisés pour dyspnée aiguë. Ces patients ont été comparés à deux groupes contrôles : d’une part un groupe de 30 patients hospitalisés indemnes d’affection cardiopulmonaire, d’autre part un groupe de 30 patients externes ayant une insuffisance cardiaque chronique stable. Ces patients ont eu à l’inclusion un dosage de BNP, un examen par échocardiographie doppler comportant une appréciation visuelle de la fraction d’éjection et une 26 analyse du flux transmitral, qui a été classé en trois types : anomalie de relaxation, remplissage restrictif, aspect normal ou pseudo-normal. Le diagnostic final d’insuffisance cardiaque ou de dyspnée non cardiaque a été porté par deux cardiologues et un pneumologue n’ayant connaissance ni des résultats du BNP, ni de l’échocardiogramme initial. Résultats. Le diagnostic final a été celui d’insuffisance cardiaque chez 115 patients et de dyspnée non cardiaque chez 48 patients. Le diagnostic initial était erroné chez 24 patients (15 % des cas), avec un diagnostic d’insuffisance cardiaque par excès dans 13 cas et par défaut dans 11 cas. La valeur du BNP était de 1 022 ± 742 pg/ml en cas d’insuffisance cardiaque, de 187 ± 158 pg/ml en cas de dyspnée non cardiaque, de 44 ± 39 pg/ml dans le groupe contrôle des patients indemnes d’affection cardiopulmonaire, et La Lettre du Cardiologue - n° 363 - mars 2003 A de 144 ± 142 pg/ml dans le groupe contrôle des patients ayant une insuffisance cardiaque chronique stable. En échocardiographie doppler, une dysfonction systolique définie par une fraction d’éjection < 45 % était retrouvée dans 65 % des cas. Un remplissage restrictif était observé chez 89 % des patients ayant une insuffisance cardiaque et chez 7 % de ceux ayant une dyspnée non cardiaque. La précision diagnostique d’un flux mitral restrictif était de 91 %. Un taux de BNP > 300 pg/ml avait une valeur prédictive positive de 94 % pour le diagnostic d’insuffisance cardiaque, mais la valeur prédictive négative n’en était que de 75 %. Un taux de BNP < 80 pg/ml avait une valeur prédictive négative de 93 %. Entre 80 et 300 pg/ml, le taux de BNP était peu prédictif du diagnostic final, mais un flux mitral restrictif permettait de classer correctement 33 des 40 patients dans cette situation. Le taux de BNP avait également une valeur diagnostique limitée chez les patients admis précocement après l’apparition de la dyspnée. B S T R A C T S Conclusion. Chez les patients hospitalisés en urgence pour une dyspnée aiguë, un taux de BNP > 300 pg/ml permet d’affirmer une insuffisance cardiaque et un taux < 80 pg/ml permet de l’éliminer. Entre ces deux valeurs, l’échocardiographie doppler est utile pour affirmer ou écarter une insuffisance cardiaque, et prend également toute sa valeur chez les patients hospitalisés précocement après l’apparition de la dyspnée et chez lesquels les taux de BNP peuvent être normaux (OAP “flash”). B. Gallet, service de cardiologie, CH Argenteuil Comparative value of doppler echocardiography and B-type natriuretic peptide assay in the etiologic diagnosis of acute dyspnea. Logeart D, Saudubray C, Beyne P et al. ● J Am Coll Cardiol 2002 ; 40 : 1794-800. Remplacement valvulaire aortique pour insuffisance aortique avec dysfonction ventriculaire gauche sévère Point du sujet. Les patients ayant une insuffisance aortique (IA) importante et une fraction d’éjection (FE) ventriculaire gauche basse ont un mauvais pronostic lorsqu’ils sont traités médicalement. Bien que la FE préopératoire soit un facteur déterminant du pronostic postopératoire, la chirurgie reste recommandée dans cette situation. But. Les buts de cette étude ont été de vérifier qu’une dysfonction ventriculaire gauche sévère majorait le risque opératoire et postopératoire du remplacement valvulaire aortique pour IA, mais que l’intervention améliorait néanmoins la plupart de ces patients. Patients et méthodes. L’étude a porté sur 450 patients consécutifs opérés d’une IA importante à la Mayo Clinic entre 1980 et 1995. Ces patients ont été répartis en trois groupes selon leur FE, qui était sévèrement diminuée (< 35 %) chez 43 patients, moyennement diminuée (35 % à 50 %) chez 134 patients, et normale ( 50 %) chez 273 patients. La FE a été déterminée par échocardiographie et/ou angiographie chez tous les patients en préopératoire, et par échocardiographie chez 341 patients en postopératoire en moyenne 11,3 mois après l’intervention. Le suivi moyen a été de 8,1 années. Résultats. La mortalité opératoire était de 14 % en cas de FE sévèrement diminuée, contre 6,7 % en cas de FE moyennement diminuée et 3,7 % en cas de FE normale. La survie à 10 ans était de 70 ± 3 % en cas de FE normale, de 56 ± 5 % en cas de FE moyennement diminuée, et de 41 ± 9 % en cas de FE sévèrement diminuée (p < 0,0001). Elle correspondait à 94 % de la survie attendue pour une population appariée en cas de FE normale, mais à seulement 62 % de la survie attendue en cas de FE sévèrement La Lettre du Cardiologue - n° 363 - mars 2003 réduite. La FE préopératoire était le seul facteur prédictif d’une insuffisance cardiaque postopératoire, dont l’incidence à 10 ans était de 9 ± 2 % en cas de FE normale, de 17 ± 4 % en cas de FE moyennement réduite, et de 25 ± 9 % en cas de FE sévèrement réduite. On notait en postopératoire une augmentation de la FE de 4,9 ± 13,8 % en cas de FE préopératoire sévèrement réduite (p = 0,06), et une augmentation de 4 ± 11,9 % en cas de FE préopératoire moyennement réduite (p = 0,002). On notait une amélioration de la classe fonctionnelle NYHA dans tous les groupes. Conclusion. Les patients ayant une IA importante et une dysfonction ventriculaire gauche sévère (FE < 35 %) ont une surmortalité opératoire et postopératoire comparativement aux patients opérés avec une fonction ventriculaire gauche préopératoire normale ou moyennement réduite. L’intervention ne doit cependant pas être considérée comme dépassée chez ces patients, puisque la mortalité opératoire n’est pas rédhibitoire (7,7 % en cas de remplacement valvulaire aortique isolé), et que la survie à 10 ans dépasse 60 % de la survie attendue pour une population appariée selon l’âge et le sexe. B. Gallet, service de cardiologie, CH Argenteuil Outcomes after aortic valve replacement in patients with severe aortic regurgitation and markedly reduced left ventricular function. Chaliki HP, Mohty D, Avierinos JF et al. ● Circulation 2002 ; 106 : 2687-93. 27 A B S T R A C T S Activité physique et incidence de survenue d’accidents coronaires en Irlande du Nord et en France (PRIME study) But. Cette étude cherche à déterminer si le type d’activité physique et la durée des vacances contribuent aux taux plus importants d’accident coronaire retrouvés en Irlande du Nord comparativement à ceux de la France. Méthode. Neuf mille sept cent cinquante-six hommes (50-59 ans) ont été volontaires pour participer à cette étude sur leur style de vie et sur la survenue d’événements coronaires sévères (infarctus fatals et non fatals et mort coronaire) et d’angor basée sur le Rose Test Pain Questionnaire. Les patients avec maladies coronaires et/ou angor de base ont été exclus de l’étude. L’activité physique a été évaluée par le temps moyen hebdomadaire de dépense nette énergétique et la participation à une activité physique hebdomadaire supérieure à 6 METs. Le recueil du suivi a été obtenu par courrier, appel téléphonique au médecin traitant ou certificat de décès. Résultats. Quarante-huit pour cent des hommes avaient entre 55 et 59 ans, 25 % étaient d’Irlande du Nord, 40 % consommaient plus de 30 g d’alcool par jour, et le BMI moyen était de 26,6 kg/m2. Les sujets du tertile supérieur en temps de loisir étaient plus âgés, et le plus souvent sans emploi. Les patients français consommaient plus d’alcool et étaient moins souvent fumeurs que les Irlandais du Nord. Après 5 ans de suivi, 2,54 % des Irlandais ont présenté un événement coronaire sévère, contre seulement 1,4 % des Français. Deux et demi pour cent des Irlandais versus 1,28 % des Français ont présenté des signes d’angor. Après ajustement, le temps de vacances était associé à une diminution du risque d’événements coronaires sévères (r = 0,72, IC95 = 0,5-1,02), mais on n’a pas retrouvé d’effet de la marche ou de la pratique du vélo sur le risque coronaire. Un risque plus important d’angor a été retrouvé chez les patients du tertile supérieur en temps de vacances, mais ce risque n’a pas été corrélé au niveau d’activité physique. L’activité au travail n’a pas été corrélée avec la survenue des événements coronaires graves ou d’angor. Conclusion. Il existe un effet bénéfique du temps de loisir et d’activité physique sur la survenue d’événements coronaires graves chez les patients d’âge mur. Cela pourrait peut-être expliquer le taux défavorable d’événements coronaires en Irlande du Nord comparativement à celui retrouvé en France. E. Messas, clinique cardiologique, hôpital Necker, Paris Incidence in Northern Ireland and France (PRIME study). Wagner A, Simon C, Evans A et al. ● Circulation 2002 ; 105 : 2247-52. Signification clinique de la récurrence précoce de la fibrillation auriculaire après isolation des veines pulmonaires But. Étudier la signification clinique de la récidive précoce de la fibrillation auriculaire après isolation des veines pulmonaires Méthode. Une isolation des veines pulmonaires par radiofréquence a été effectuée sur 110 patients avec FA paroxystique (n = 93) ou chronique (n = 17). Trois ou quatre veines pulmonaires ont été isolées chez tous les patients, et 338 veines pulmonaires ciblées sur 358 ont été isolées avec succès. La récidive précoce a été définie comme une FA survenant dans les deux semaines après l’intervention. Résultats. Une récidive précoce a été documentée chez 39 patients (35 %) dans une moyenne de 3,7 jours après ablation par radiofréquence. Les auteurs n’ont pas retrouvé de facteur prédictif indépendant clinique ou électrique de cette récurrence. Chez 85 % des patients sans récidive précoce, aucune récidive de FA n’a été observée, et ce sans traitement médical pour un suivi moyen de 7 mois comparativement à seulement 31 % de patients avec récidive précoce. Conclusion. Bien que la récidive précoce de FA soit prédictive d’une récurrence tardive de FA après isolation des veines pulmonaires, environ 30 % de ces patients n’auront pas de récidive de FA à long terme. Cela démontre que l’efficacité de l’ablation peut parfois être retardée de quelques jours à quelques semaines, et donc qu’en cas de récidive précoce il serait bon d’attendre un délai de deux semaines avant de programmer une nouvelle procédure. E. Messas, clinique cardiologique, hôpital Necker, Paris Clinical significance of early recurrences of atrial fibrillation after pulmonary vein isolation. Oral H, Kmight BP, Ozaydin M et al. ● J Am Coll Cardiol 2002 ; 40 : 100-4. .../... 28 La Lettre du Cardiologue - n° 363 - mars 2003 A B S T R A C T S .../... GUSTO V (thrombolyse ± anti-GPIIb/IIIa) : mortalité à un an post-infarctus Le but de l’étude randomisée multicentrique Gusto V (Global Use of Strategies to Open coronary arteries) était de comparer les effets à un an de l’administration de rétéplase seul à dose standard (deux bolus de 10 U à 30 minutes de distance) à l’administration d’abciximab (0,25 mg/kg bolus ; 0,125 µg/kg/ mn avec au maximum 10 µg/mn pendant 12 heures) et de rétéplase à mi-dose. La population concernée comptait 16 588 patients traités pour infarctus du myocarde (IDM) aigu, randomisés lors des 6 premières heures (délai moyen 2,7 heures), inclus dans l’étude entre juillet 1999 et février 2001. Le suivi en termes de mortalité à un an a été obtenu pour 99,2 % des sujets. La mortalité globale à un an a été de 8,38 % (692 patients sur 8 260) pour le groupe rétéplase seul, et de 8,38 % (698 patients sur 8 328) pour le groupe association abciximab + rétéplase mi-dose (p > 0,99). Une différence absolue de mortalité de 0,3 % observée à 30 jours en faveur des patients traités par association thérapeutique s’est maintenue jusqu’à 90 jours, pour disparaître ensuite. Une récidive d’IDM lors des 7 premiers jours est survenue chez 3,5 % des patients du groupe rétéplase seul contre 2,3 % des patients du groupe association abciximab + rétéplase mi-dose (p < 0,001), et la présence d’une récidive d’IDM à ce terme est prédictive de la mortalité à un an : 22,6 % pour l’ensemble des patients ayant présenté cette complication évolutive contre 8 % pour les autres sujets (hazard ratio = 3,08 % ; p < 0,001). Conclusion. L’étude Gusto V a testé une alternative à la fibrinolyse pleine dose à la phase aiguë d’un IDM : la combinaison d’un fibrinolytique à mi-dose et d’un anti-GPIIb/IIIa. Elle n’a pas démontré de supériorité (ni d’infériorité) de cette association sur la mortalité à un an, en dépit d’une diminution significative des récidives d’IDM à une semaine et de l’impact de cette complication sur le devenir à un an. On peut considérer cette association thérapeutique comme une alternative à la fibrinolyse traditionnelle, présentant un avantage en termes d’événements ischémiques non fatals précoces mais sans retentissement authentifié ici sur la survie à un an, et en tenant compte du risque hémorragique (résultats à 30 jours, the GUSTO V Investigators, Lancet 2001), en particulier pour les sujets plus âgés (> 75 ans), pour lesquels, il est vrai, le choix thérapeutique se dirige plutôt vers l’angioplastie primaire. C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil Mortality at 1 year with combination platelet glycoprotein IIb/IIIa inhibition and reduced-dose fibrinolytic therapy versus conventional fibrinolytic therapy for acute myocardial infarction. Gusto V randomized trial. Lincoff AM, Califf RM, Van de Werf F et al., for the Gusto V Investigators ● JAMA 2002 ; 288 : 2130-5. Anorexigènes et incidence des valvulopathies (étude sur population) : étude HyperGEN But. Évaluer la prévalence des fuites valvulaires chez les patients prenant des anorexigènes type fenfluramine et/ou dexfenfluramine. Méthode. Des données cliniques ont été analysées à partir d’une large base de données épidémiologiques (étude HyperGEN). Une échocardiographie a été réalisée chez tous les patients de l’étude (n = 2 024) avec analyse de la fonction VG, quantification des fuites mitrale et aortique, et évaluation de la taille de l’aorte au niveau des sinus de Valsalva. Résultats. Dix-neuf sujets prenaient régulièrement des anorexigènes (0,9 %). L’index de masse corporelle était plus élevé chez ces patients, mais le taux d’hypertendus et le sex-ratio étaient comparables à ceux de la population générale de l’étude. La présence de calcifications fibreuses aortiques à l’échographie cardiaque était plus fréquente dans le groupe anorexigènes (32 % versus 12 %, p = 0,2). La dimension de l’aorte au niveau des sinus de Valsalva tendait à être également plus importante dans ce groupe (3,6 ± 5 versus 3,4 ± 0,4 cm, p = 0,10). L’insuffisance aortique était plus fréquente dans ce groupe, quelle que soit l’importance de la fuite (32 % versus 6 %, p = 0,001). Il y avait par contre une tendance à la diminution de la prévalence 30 des fuites mitrales dans le groupe anorexigènes (11 % versus 19 %, p = 0,56). Après analyse multivariée, la fuite aortique, quelle que soit son importance (odds-ratio 6,3) et la calcification fibreuse aortique (OR = 1,6) étaient plus fréquentes dans le groupe anorexigènes. Conclusion. L’utilisation des anorexigènes a été associée à la présence de fuites aortiques indépendamment de la présence d’une dilatation aortique au niveau des sinus de Valsalva ou de calcifications aortiques. On peut remarquer que, normalement, les fuites aortiques peuvent être associées à une dilatation de la jonction sino-tubulaire, ce qui n’a pas été étudié ici. E. Messas, clinique cardiologique, hôpital Necker, Paris Appetite suppressants and valvular heart disease in a populationbased sample : the HyperGEN study. Palmier V, Armets DK, Roman MJ et al. ● Am J Med 2002 ; 112 : 710-5. La Lettre du Cardiologue - n° 363 - mars 2003 A B S T R A C T S Sujets à risque : la pravastatine à tous les âges (PROSPER) L’efficacité et la sécurité d’un traitement par statine, admises pour des patients d’âge moyen, ont été évaluées pour des sujets âgés à haut risque. L’essai randomisé PROSPER (PROspective Study of Pravastatin in the Elderly at Risk) a inclus 5 804 patients âgés (70 à 82 ans à l’inclusion) ayant des antécédents ou des facteurs de risque de pathologie vasculaire, recevant 40 mg par jour de pravastatine pour 2 891 d’entre eux ou un placebo pour 2 913 d’entre eux. Le taux de cholestérol initial était compris entre 4 et 9 mmol/l. Sur un suivi moyen de 3,2 ans, ont été répertoriées pour critère de jugement principal les complications suivantes : décès coronariens, infarctus du myocarde (IDM) non létaux, accidents vasculaires cérébraux (AVC), fatals ou non. La pravastatine a autorisé une diminution du taux de cholestérol LDL de 34 % au troisième mois. On a observé 408 événements sous pravastatine contre 473 événements sous placebo (réduction du risque de 15 % ; p = 0,014). Les décès coronariens et les IDM non létaux ont été significativement réduits sous pravastatine (réduction du risque de 19 % ; p = 0,006). La mortalité secondaire à la maladie coronaire est diminuée de 24 % (p = 0,043) sous pravastatine. Par contre, l’incidence des AVC n’a pas été affectée par la randomisation (p = 0,8), bien que l’on note une réduction des accidents ischémiques transitoires (p = 0,051). De nouveaux cancers ont été plus fréquents sous pravastatine (p = 0,02), mais la méta-analyse des essais réalisés sous pravastatine et plus généralement sous statines rend probable un effet fortuit. La pravastatine n’a pas d’effet sur les fonctions cognitives pour le suivi de l’étude. Enfin, la tolérance du traitement (myalgies, rhabdomyolyses) est satisfaisante. Conclusion. L’étude PROSPER élargit les prescriptions de statine (ici pravastatine 40 mg/j) aux patients âgés de 70 ans et plus, à haut risque de pathologie vasculaire (antécédents ou facteurs de risque), en démontrant une diminution des complications coronariennes et une tolérance satisfaisante du traitement. Si l’incidence des AVC ne paraît pas modifiée sur un suivi de trois ans, il reste possible que l’effet soit favorable à plus long terme. Enfin, l’augmentation de fréquence des cancers signalée correspond pour les auteurs à un effet fortuit non confirmé par la relecture des études réalisées sur les statines. Ces résultats peuvent être rapprochés de ceux d’une autre étude récemment publiée : the Intermountain Heart Collaborative Study (J Am Coll Cardiol 2002 ; 40 : 1777-85), qui a inclus 7 220 patients ayant une coronaropathie confirmée par coronarographie et a constaté une réduction de mortalité à trois ans sous statines davantage marquée pour la tranche d’âge la plus élevée (< 65 ans : HR* = 0,70 ; de 65 à 79 ans : HR* = 0,56 ; 80 ans : HR* = 0,50). * HR : hazard ratio. C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil Pravastatin in elderly individuals at risk of vascular disease (PROSPER) : a randomised controlled trial. Shepherd J, Blauw GJ, Murphy MB et al., on behalf of the PROSPER study group ● Lancet 2002 ; 360 : 1623-30. Tous les jours, recevez les temps forts du congrès sur votre messagerie électronique où un lien hypertexte vous permettra très facilement d’accéder au compte-rendu présenté sous forme de brèves et de courtes interviews. Vous pouvez également vous connecter sur le site (adresse ci-dessous) pour recevoir ces informations. Vous désirez : e - recevoir directement le -journal : contactez [email protected] - accéder au site : connectez-vous à partir du 31 mars 2003 sur www.vivactis-media.com/congres2/acc2002.htm A B S T R A C T S Épidémiologie des endocardites infectieuses en France : résultats après un an de suivi But. Rechercher une modification des caractéristiques épidémiologiques des patients avec endocardites infectieuses (EI) en France par rapport à la dernière étude épidémiologique réalisée il y a 8 ans. Méthode. Une étude (basée sur une population) a été conduite sur une période d’un an (janvier à décembre 1999) dans les hôpitaux de six régions de France représentant 26 % de la population française. L’EI a été diagnostiquée selon les critères de Duke. Les principaux critères étudiés ont été le taux de cardiopathies préexistantes, les caractéristiques cliniques des patients, les microorganismes en causes, la mortalité et la survie post-chirurgie. Résultats. L’EI a été diagnostiquée chez 390 patients adultes. L’incidence annuelle était de 31 cas par million d’habitants en excluant la région de Nouvelle-Calédonie, dans laquelle l’incidence était de 161 cas par million d’habitants. Dans 47 % des cas, il n’y avait aucune cardiopathie préexistante, un patient sur six était porteur d’une valve artificielle et un patient sur onze avait des hémocultures négatives. On pratiqua une chirurgie précoce chez presque la moitié des patients (49 %), et la mortalité hospitalière fut de 16 %. En comparant ces résultats à ceux de 1991, cette étude montre une diminution de l’incidence de l’EI chez les patients avec cardiopathies préexistantes (20,6 versus 15,1 cas par million d’habitants ; p < 0,001), une diminution de l’incidence du streptocoque oral (7,8 versus 5,1 cas par million d’habitants), mais on retrouve dans le même temps une tendance à l’augmentation de l’incidence des EI à streptocoque du groupe D (5,3 cas versus 6,2 cas par million d’habitants, p = 0,67) et de l’incidence des staphylocoques (4,9 cas versus 5,7 cas par million d’habitants ; p = 0,97). On observe aussi une augmentation de la chirurgie précoce (31,2 % versus 49,7 % ; p < 0,001) qui pourrait être mise en parallèle avec une tendance à la diminution de la mortalité hospitalière (21,6 % versus 16,6 % ; p = 0,08). Conclusion. Bien que l’incidence totale de l’EI n’ait pas changé en France entre 1991 et 2000, il existe une différence significative dans la présentation clinico-biologique des patients qui en souffrent et de la stratégie thérapeutique mise en œuvre. Cette étude souligne donc l’intérêt des surveillances épidémiologiques qui permettent de revoir le profil des patients avec EI, et surtout de réactualiser la liste des micro-organismes le plus souvent rencontrés, permettant ainsi la prescription d’antibiothérapies probabilistes bien ciblées. E. Messas, clinique cardiologique, hôpital Necker, Paris Changing profile of infective endocarditis : results of a 1-year survey in France. Hoen B, Alla F, Selton-Suty C et al., pour le groupe de l’Association pour l’étude de la prévention de l’endocardite infectieuse (AEPEI) ● JAMA 2002 ; 288 : 75-81. ✂ À découper ou à photocopier O UI, JE M’ABONNE AU MENSUEL Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❏ Collectivité ................................................................................. La Lettre ❐ ❐ ❐ 90 € collectivités 72 € particuliers 45 € étudiants* *joindre la photocopie de la carte + M., Mme, Mlle ................................................................................ ❏ libérale ET POUR 10 € DE PLUS ! 10 €, accès illimité aux 26 revues de notre groupe de presse disponibles sur notre ❐ site vivactis-media.com (adresse e-mail gratuite) ❏ autre.......................... Adresse e-mail ............................................................................... 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