ABSTRACTS
La Lettre du Cardiologue - n° 394 - avril 2006
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Conclusion.Après les études PROVE-IT (syndromes coronaires
aigus) et TNT (coronaropathies stables), favorables à l’atorvas-
tatine forte dose, IDEAL s’est intéressée à la prévention secon-
daire à distance d’un IDM par les statines en fonction d’un
traitement plus ou moins agressif. De fait, la réduction du
LDL-cholestérol est plus marquée sous atorvastatine 80 mg/j
que sous simvastatine 20 mg/j, au prix d’une plus forte inci-
dence des cytolyses hépatiques.
Les résultats sont mitigés pour les événements principalement
ciblés par l’étude IDEAL : en dépit d’une posologie plutôt basse
de simvastatine (20 mg/j pour plus des trois quarts des patients
au terme de l’étude), on n’observe pas de différence significa-
tive entre les deux groupes concernant l’ensemble des
complications coronariennes répertoriées en tant que critère
de jugement principal, et la mortalité, qu’elle soit d’origine
coronaire, d’origine cardiovasculaire ou globale, est identique
(puissance de l’étude insuffisante pour conclure en termes de
mortalité totale). Il faut cependant remarquer que les résultats
d’IDEAL ne divergent pas de ceux de PROVE-IT et de TNT
lorsque l’on tient compte des mêmes critères de jugement
(complications cardiovasculaires dans un sens plus large, incluant
en particulier les AVC). Une différence significative en faveur
de l’atorvastatine forte dose se dégage pour les IDM non fatals
analysés isolément, et lorsque l’on prend en compte les
complications cardiovasculaires, dont les AVC.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Postinfarctus : de plus puissantes posologies de statines
pour un LDL-cholestérol IDEAL ?
High-dose atorvastatin versus usual-dose simvastatin for
secondary prevention after myocardial infarction. The IDEAL
Study: a randomized controlled trial.
Pedersen TR, Faergeman O, Kastelein JJP et al., for the
Incremental Decrease in End points through Aggressive Lipid
lowering (IDEAL) Study Group. l JAMA 2005;294:2437-45.
Résumés de la littérature
L’étude prospective et randomisée IDEAL a été conduite
en Europe du Nord pour évaluer deux stratégies de trai-
tement par statines dans le cadre de la prévention secondaire
postinfarctus.
Les patients inclus ont reçu soit 80 mg/j d’atorvastatine
(4 439 patients), soit 20 mg/j de simvastatine (4 449 patients).
Si, après 24 semaines, le cholestérol total restait supérieur à
1,90 g/l, la posologie de simvastatine pouvait être doublée
(1 034 patients au terme de l’étude). Le délai moyen séparant les
patients de leur dernier infarctus du myocarde (IDM) était de
21 et 22 mois. Pendant un suivi moyen de 4,8 ans, a été analy-
sée en tant que critère de jugement principal la survenue initiale
d’une des complications suivantes : décès d’origine coronarienne,
IDM non fatal confirmé, arrêt cardiaque récupéré.
Sous statines, les taux moyens de LDL-cholestérol ont été de
1,04 g/l pour le groupe simvastatine et de 0,81 g/l pour le
groupe atorvastatine. Une des complications recherchées est
survenue pour 463 patients sous simvastatine (10,4 %) et
pour 411 patients sous atorvastatine (9,3 %) p = 0,07. Pour
les IDM pris en compte isolément, les pourcentages respectifs
sont de 7,2 % et 6 % (p = 0,02). Il n’existe pas de différence signi-
ficative concernant les décès d’origine coronaire (4 % versus
3,9 % ; p = 0,90). Lorsqu’on ajoute aux complications citées
l’analyse des accidents vasculaires cérébraux (AVC), le groupe
atorvastatine bénéficie d’une réduction significative de l’en-
semble des complications (p = 0,02). Le risque de mortalité glo-
bale est identique pour les deux groupes (8,4 % versus 8,2 % ;
p = 0,81).
Les patients sous atorvastatine ont davantage abandonné leur trai-
tement pour effets secondaires ; une élévation des transami-
nases hépatiques est responsable de l’arrêt du traitement
pour 1 % des patients sous atorvastatine contre 0,1 % des
patients sous simvastatine (p < 0,001).
Les patients inclus dans l’étude avaient un diamètre de l’anneau
aortique ≤25 mm et étaient aptes à recevoir l’une ou l’autre des
valves étudiées. Le calibre moyen de la valve prothétique a été
de 23,8 ± 1,8 mm pour le groupe stentless et de 22,7 ± 1,5 mm
pour le groupe bioprothèse. Le critère de jugement principal était
représenté par la réduction de la masse ventriculaire gauche
indexée ou MVGI (échocardiographie transthoracique : conven-
tion de Penn) à 6 mois de l’intervention. Un sous-groupe de
38 patients a également eu une évaluation par IRM.
Les deux groupes de patients avaient une MVGI semblable avant
l’intervention (176 et 182 g/m2 respectivement pour les valves
Évolution de la masse ventriculaire gauche après chirurgie de rétrécissement
aortique : valves stentless contre bioprothèses
En cas de rétrécissement aortique chirurgical, la pose d’une
valve stentless autorise-t-elle, en raison de son bon profil
hémodynamique, une meilleure réduction de la masse ventri-
culaire gauche ?
L’étude multicentrique et prospective ASSERT a apprécié l’évo-
lution de la masse ventriculaire gauche après remplacement
valvulaire aortique pour rétrécissement aortique serré, selon
la pose randomisée d’une valve stentless (Freestyle :93pa-
tients) ou d’une bioprothèse porcine (Mosaic : 97 patients).
Les deux types de valve prothétique étaient composés des mêmes
matériaux biologiques porcins et manufacturés par Medtronic.