■ A Caractéristiques des syndromes coronaires aigus lors de l’infection à VIH

A
B S T R A C T S
La Lettre du Cardiologue - n° 375 - mai 2004
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Le taux d’événements coro n a riens est plus important ch e z
les patients VIH positifs. Le but de cette étude est d’exa-
miner les particularités cliniques associées.
De 1993 à 2003, 6 8 p a tients VIH positifs ont été admis en card i o-
l o gie à San Francisco pour un syndrome coro n a i r e aigu. Leurs cara c -
t é r istiques cliniques et leur devenir ont été comparés avec ceux de
6 8 p a tients ap p a riés sans infection VIH fo rmant le groupe contrôle.
Les patients VIH positifs sont plus jeunes (en moyenne de plus
d’une décennie : 50 ans contre 61 ans), et plus souvent de sexe
masculin. Ils présentent plus souvent comme facteurs de risque
un tabagisme et un cholestérol HDL plus bas,et moins sou-
vent un diabète ou une hypercholestérolémie. Lorsque l’on com-
p a re les 33 p atients VIH positifs traités par antiprotéases aux
35 autres patients VIH positifs ne prenant pas ces traitements, les
p re m i e r s ont plus souvent des antécédents de dy s l i p i d é m i e
(13 contre 4, p= 0,008) et consomment plus habituellement un
traitement hypolipémiant (11 contre 2, p = 0,004).
La coro n a rographie initiale des patients VIH positifs objective un
meilleur score TIMI et les lésions coronaires sont moins sou-
vent pluritronculaires (sténoses coronaires > 50 % : 1,3 vais-
seau contre 1,9 vaisseau pour les sujets contrôles, p = 0,007).
Les patients VIH positifs sont plus sujets à la re s t é n o s e :
15 patients sur 29 patients dilatés, soit 52 %, contre 3 patients sur
21 patients contrôles dilatés, soit 14 %, p = 0,006. En présence
de stents, le taux de resténose est de 50 % pour les patients VIH
positifs et de 18 % pour les sujets contrôles (p = 0,078).
C o n cl u s i o n . Dans ce cadre pat h o l ogiq ue de s y n d rom es coro-
n a i r es aigus, les cara c t é ristiques cliniques individualisant les
p a tients VIH positifs sont le jeune âge, la prédominance des
hommes ; les principaux facteurs de risque sont le tabagisme
ainsi qu’un cholestérol HDL bas. Le contrôle de ces facteurs
de risque paraît primordial.
En dépit d’un scoreTIMI initial plus favorable et d’une maladie
coronaire moins diffuse, la réalisation d’une angioplastie coro-
naire (même avec mise en place d’un stent) est grevée par un fort
taux de resténose (environ 50 % à un an) qui fait de l’infec-
tion à VIH un facteur prédictif indépendant de resténose pour
la population étudiée ici. Cela pourrait justifier le recours aux
stents actifs, mais aucune étude n’a évalué pour le moment cette
indication spécifique, et le devenir à long terme de ces patients
reste inconnu.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Clinical features of acute coronary syndromes in patients with
human immunodeficiency virus infection.
Hsue PY, Giri K, Erickson S et al.
Circulation 2004;109:316-9.
Caractéristiques des syndromes coronaires aigus lors de l’infection à VIH
Troponine IC et péricardite aiguë
L o rs de péri c a rdites aiguës idiopat h i q u e s , on peut
constater une élévation de la troponine IC. Sa signifi-
cation pronostique reste inconnue.
Cent dix-huit patients consécutifs ont été évalués lors des 24 p r e-
m i è r es heures d’une péri c a rdite aiguë idiopathique ou vira l e, ave c
é p a n c hement liquidien dans 60 % des cas : la troponine IC était
détectée chez 38 p atients (32,2 % ) , avec une valeur moyenne de
1 , 0 2 ± 1,21n g / m l . Il s’agissait alors de sujets plus jeunes (p < 0 , 0 0 1 ) ,
plus souvent de sexe masculin (p = 0,007), avec sus-calage du
s egment ST (présent dans 97,4 % des cas si troponine élev é e, p <
0 , 0 0 1 ) , et épanchement péri c a rdique liquidien en éch o c a rd i o gra-
phie (p = 0,007). Une troponine IC supéri e u re ou égale à 1,5 ng/ml
valeur seuil re t e nue pour le diagnostic de l’infa r ctus du myo c a rd e
(IDM) a été constatée pour 9 p a tients (7,6 % ) , associée à une aug-
m e n t a tion de la créatine kinase fraction MB (CK-MB), avec une
é volution comparable à celle d’un IDM, et à des anomalies de la
cinétique seg m e n t a i r e ve n t ri c u l a i re ga u che alors que la coro n a ro-
graphie était norm a l e. Après un suivi de 24 m o i s , le taux des com-
p l i c a tions est similaire, que la troponine IC ait été initialement
n o r male ou augmentée ( r é c i d i ves de péri c a rd i t e :1 8 , 8 % contre
1 8 , 4 % ; évolution ve rs la constri c t i o n :1 , 3 % contre 0 % ) , et il n’y
a pas eu de tamponade ou de dy s fon ction ve n t r i c u l a i re ga u che rési-
duelle (tro u bles de la cinétique ve n t ri c u l a i r e ga u che réve r s i b l e s ) .
Conclusion. Cette étude prospective met en évidence une élé-
vation de troponine IC pour près d’un tiers des patients admis
dans le cadre d’une péricardite aiguë idiopathique ou virale,
et ce dosage n’atteint la valeur seuil re t e nue pour les IDM
(> 1,5 ng/ml) que pour 7,6 % des patients. Il s’agit alors de myo-
péricardites avec élévation associée des CK-MB et anomalies
de la cinétique ve n t ri c u l a i r e ga u che réve r s i b les en éch o c a rd i o-
graphie, la coronarographie étant normale.
L’ é l é v ation de la troponine est at t ri buée à des phénomènes infl a m-
matoires touchant le myocarde de proximité, plus souvent notés
ici pour les sujets jeunes, de sexe masculin, avec sus-décalage de
ST et épanchement liquidien.
Quoi qu’il en soit, c o n t ra i rem ent à ce qui est observé pour les
s y n d romes coro n a i res aigus, en cas de péri c a rdites aiguës, c e t t e
anomalie biologique ne constitue pas un marqueur pronos-
tique péjoratif sur l’évolution à long terme (24 mois).
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Cardiac troponin I in acute pericarditis.
Imazio M, Demichelis B,Cecchi E et al.
JAm Coll Cardiol
2003;42:2144-8.
Résumés de la littérature
La Lettre du Cardiologue - n° 375 - mai 2004
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A
B S T R A C T S
Point du sujet. Les échocardiographes portatifs, parfois
qualifiés de stéthoscopes ultrasonores, apportent des
informations diagnostiques sur l’anatomie et la fonction car-
diaque, mais ils ont été critiqués en raison de l’absence de dop-
pler spectral et de doppler couleur de qualité sur les appareils de
première génération.
But. Le but de cette étude a été d’apprécier l’apport d’un exa-
men par échocardiographe portatif au lit du patient lors de
consultations cardiologiques intrahospitalières.
Patients et méthodes. L’étude a porté sur 235 p atients hospitali-
sés cessitant une consultation card i o l ogique intra h o s p i t a l i è r e,
m o t ie dans env i ron 25 % des cas par une intervention de ch i ru r-
gie ex t ra c a rd i a q u e. Dans un premier temps, les cisions concer-
nant la prise en ch a rge des pat i e n t s , p r ises à partir des données
h a bituelles (anamnèse, examen cl i n i q u e ,E C G , dossier médical),
étaient consignées par écrit. Dans un deuxième temps, un éch o-
c a rd i ographe port a tif était utilisé pour un examen bre f, desti à
préciser la fonction ve n t r i c u l a i re ga u che à partir de l’estimat i o n
visuelle de la fraction d’éjection, la présence d’une asynergie seg-
m e n t a i r e, l ’ existence d’une hy p e rt rophie ve n t ri c u l a i r e ga u che ou
d’un épanchement ri c a r d i q u e. Les modifi c ations éventuelles de
la prise en ch a r ge des patients suite à cet examen étaient notées.
Un examen éch o c a rd i ographique complet était ensuite réalisé dans
un délai de 24 h e u res avec un éch o c a rd i ographe conventionnel.
Résultats. L’échocardiographe portatif a fourni les informa-
tions demandées chez 90 % des patients et a conduit à une
modification de la prise en charge diagnostique ou thérapeu-
tique dans 63 % des cas (149 patients sur 235). Chez 5 % des
patients, cette modification de stratégie a conduit à une indica-
tion immédiate de cathétérisme ou d’évacuation péricardique.
Une éch ogénicité insuffisante a été notée chez 10 % des
patients. L’agrément entre les examens par échocardiographe
Intérêt d’un contrôle glycémique optimal pour les diabétiques de type 2 traités
par angioplastie coronaire programmée
Influence de l’utilisation d’un échocardiographe portatif lors des consultations
cardiologiques intrahospitalières sur la prise en charge des patients
Le diabète est un facteur prédictif de resnose ap r è s
a n g ioplastie coro n a i re. Dans le contexte d’angi o p l a s-
ties coro n a i r es programmées pour 179 p atients diabétiques de
t y p e 2 , les auteurs ont évalué l’impact de l’équilibre préalabl e
du diabète re flété par l’hémoglobine glycosylée (HbA1C)
sur la nécessité ultéri e u re de nouvelles reva s c u l a ri s a t i o n s
dessions coro n a i res initialement tra i t é e s . Un gro u p e
contrôle de 60 p a tients non diabétiques a été inclus dans l’étude.
L’ é q u i l i b r e du diabète a été estimé sat i s fais ant lorsque l’HbA1C
était égale ou inféri e u re à 7 % (52 pat i e n t s ) , et incorrect si elle
était plus élevée (127 p atients). Le suivi a éréalià six et
d o u z e mois. Les patients mal équilibrés pour leur diabète étaient
plus souvent sous insuline que sous antidiabétiques oraux (54 %
ve rsus 27 % ) , et étaient plus fréquemment des femmes (75 %
ve rsus 59 %).
Les sujets diabétiques présentant un bon équilibre de leur diabète
(HbA1C  7 %) ont un taux de nouvelles revascularisations coro-
naires à douze mois similaire à celui des sujets non diabétiques
(15 % versus 18 %, p = 0,68). En revanche, les sujets diabétiques
mal équilibrés (HbA1C > 7 %) ont une augmentation significa-
tive des nouvelles revascularisations in situ : 34 %, p = 0,02 par
rapport aux sujets diabétiques bien contrôlés. Ces résultats sont
identiques lorsque l’angioplastie coro n a i re s’est accompagnée de
la mise en place d’un stent (un peu plus des deux tiers des
patients). Ainsi, une HbA1C supérieure à 7 % représente un
facteur prédictif indépendant d’une nouvelle revascularisa-
tion de la lésion coronaire dilatée, avec un odds-ratio à 2,87
et p = 0,03. Un mauvais équilibre du diabète est également asso-
cié à une augmentation des réhospitalisations à motif cardiaque
(31 % versus 15 % si HbA1C  7 %, p = 0,03) et des récidives
d ’ a n gor (37 % ve rsus 13 % si HbA1C 7 % , p = 0,002) à 12 m o i s .
Conclusion. Le diabète est un facteur de risque reconnu de coro-
naropathies et de complications après revascularisation myocar-
dique.
Cette étude montre l’impact d’un équilibre optimal du dia-
bète (HbA1C 7 % ) sur le devenir post-angioplastie coro-
n a i r e, p e rmettant aux sujets diabétiques d’at t e i n d r e les sul-
t ats d’une population non diabétique comparabl e. À l’inve rs e,
un mauvais équilibre du diabète (HbA1C > 7 %) s’accompag n e
d’une majoration signifi c at i ve des nouvelles reva s c u l a ri s at i o n s
in situ, des récidives d’angor et des réhospitalisations pour
motif card i a q u e.
Une prise en charge “agressive” du diabète est donc nécessaire,
destinée à obtenir une HbA1C i n f é ri e u re ou égale à 7 % pour
limiter le risque de resténose après angioplastie coro n a i r e et amé-
liorer le devenir cardiologique à long terme (un an). Il reste des
progrès à faire, puisque moins de 30 % des patients diabétiques
i n clus dans cette étude (52 des 179 p atients) étaient effe c t ive m e n t
bien équilibrés...
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Optimal glycemic control is associated with a lower ra te of tar-
get vessel re va s c u l a rization in tre a ted type 2 diabetic patients
u n d e r going elective percutaneous coronary inte r v e n t i o n .
Corpus RA, George PB,House JA et al.
JAm Coll Cardiol
2004;43:8-14.
A
B S T R A C T S
La Lettre du Cardiologue - n° 375 - mai 2004
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portatif et échocardiographe conventionnel était de 98 % pour
l’évaluation de la fonction ventriculaire gauche, de 96 % pour la
mise en évidence d’asynergies segmentaires, de 97 % pour le
diagnostic d’hypertrophie ventriculaire gauche,et de 100 %
pour celui d’épanchement péricardique.
C o n cl u s i o n . L’ u t i l i s ation d’éch o c a rd i ographes port ables lors de
c o n s u l t ations card i o l ogiques intra h o s p i t a l i è res a conduit à une
m o d i f i c a tion de prise en ch a rge chez plus de la moitié des pat i e n t s
i n clus dans cette étude. Il faut souligner que les techniques dop-
pler n’ont pas été utilisées lors des examens par éch o c a rd i ograp h e
p o rt at i f, que ces examens étaient réalisés par un observat e u r
e n t r a î n é , ce qui en a nécessairement conditionné les résultat s , e t
que seule une étude ra n d o m i s é e ,c o m p a rant une prise en ch a r ge
basée sur les seules données cliniques à une prise en ch a rge s’ai-
dant des données de l’examen par éch o c a rd i ogr aphe port at i f ,p e r -
m e t t rai t de concl u re à propos de l’impact réel de cette tech n i q u e.
B. Gallet, service de cardiologie, CH Argenteuil
LInfluence of hand-carried ultrasound on bedside patient
treatment decisions for consultative cardiology.
Gorcsan J III, Pandey P,Sade EL
JAm Soc Echocardiogr 2004;
17:50-5.
Point du sujet. Le rétrécissement aortique (RA) modé-
rément à moyennement serré est généralement considéré
comme une affection bénigne et ne nécessitant qu’une sur-
veillance espacée selon les recommandations actuelles. Son his-
toire naturelle est cependant mal connue.
B u t . Le but de cette étude monocentrique rétro s p e c t i ve a éde pré-
ciser l’histoire nat u relle du RA modérément à moyennement serr é
et d’identifier les fa c t e u rs prédictifs d’une évolution péjorat ive.
Patients et méthodes. L’étude a inclus 176 patients consécutifs
ayant un RA modérément à moyennement serré défini par une
vitesse maximale comprise entre 2,5 m/s et 3,9 m/s en doppler,
a s y m p t o m a t i q u e s , et sans dy s fon ction systolique ve n t ri c u l a i re
gauche. L’importance des calcifications valvulaires aortiques a
été quantifiée par un score de 1 à 4. La progression du RA a pu
ê t re appréciée chez 129 des 176 p at i e n t s , qui ont eu plusieurs
é ch o c a r d i ogrammes. La survie au cours d’un suivi de 48 ±
19 mois a été comparée à celle d’une population témoin appariée
selon l’âge et le sexe.
Résultats. Il y a eu, au cours du suivi, 33 remplacements valvu-
laires aortiques, et 34 décès, dont 15 d’origine cardiaque (et une
seule mort subite sans apparition préalable de symptômes). La
probabilité de survie sans intervention était de 95 ± 2 % à un an,
de 75 ± 3 % à trois ans, et de 60 ± 4 % à cinq ans. La probabilité
de survie était de 96 ± 1 % à un an, de 84 ± 3 % à trois ans, et de
75 ± 3 % à cinq ans. Il existait une surmortalité de 80 % dans le
groupe d’étude par rapport à la population témoin (p = 0,004).
Les fa c t e u r s prédictifs d’une évolution défavo r able étaient, e n
analyse multivariée, l’importance des calcifications valvulaires
aortiques (p = 0,001), une vitesse aortique  3 m/s (p = 0,03), et
l’existence d’une maladie coronaire (p = 0,006). La progression
de la vitesse aortique au cours du suivi était en moyenne de 0,24 ±
0 , 3 m/s/an. Elle était plus rapide chez les patients ayant eu un
événement au cours du suivi que chez les autres (0,45 ± 0,38 ve r-
sus 0,14 ± 0,18 m / s / a n ; p = 0,0001). Elle était également plus
rapide en cas de calcifi c ations va l v u l a i res importantes qu’en leur
absence (p = 0,0004), en cas de maladie coro n a i re associée
( p =0 , 0 0 4 ) , et chez les patients de plus de 50 ans (p = 0,0005). Une
é v olution ve rs un RA serré défini par une vitesse aort i q u e 4 m / s
a été observée chez 47 % des patients au cours du suiv i .
Conclusion. Les patients ayant un RA modérément à moyenne-
ment serré ont une évolution moins favorable qu’on ne le consi-
dère habituellement. Les facteurs associés à une évolution défa-
vo rable sont l’importance des calcifi c ations va l v u l a i re s , l a
présence d’une maladie coro n a i re et la progression rapide du RA.
Les patients ayant ces caractéristiques devraient avoir une sur-
veillance plus rapprochée que celle actuellement recommandée.
B. Gallet, service de cardiologie, CH Argenteuil
Mild and moderate aortic stenosis: natural history and risk
stratification by echocardiography.
Rosenhek R, Klaar U, Schemper M et al.
Eur Heart J 2004;25:
199-205.
Cette publ i c ation issue de SIRIUS étend à un an le suiv i
d’une population randomisée en double aveugle entre stent
actif au siro l i mus (533 p atients) et stent classique “ nu ”
( 5 2 5 p atients). Les angioplasties coro n a i r es concernaient des
lésions coro n a i res de novo. Un succès pri m a i re avait été obtenu
pour 97,4 % des patients avec stents au siro l i mus et pour 98,5 %
des patients avec stents nus. À neuf mois, une resténose cl i n i q u e
aboutissant à une nouvelle reva s c u l a ri s a tion in situ était surve nu e
dans 4,1 % des cas pour le groupe stents au siro l i mus contre 16,6%
des cas pour le groupe stents nu s , ce qui était signifi c atif (p< 0,001).
Devenir clinique à un an des patients inclus dans l’étude SIRIUS
Rétrécissement aortique modérément à moyennement serré : histoire naturelle
et évaluation du risque évolutif par échocardiographie
La Lettre du Cardiologue - n° 375 - mai 2004
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A
B S T R A C T S
À douze mois, la diff é rence absolue entre les deux bras concer-
nant la resténose clinique continue à s’accentuer : 4 , 9 %
contre 20 %, p < 0,001. En revanche, il n’existe pas de diffé-
rence entre les deux groupes en termes de décès ou de surve-
nue dinfa rctus du myo c a rd e.Les indications de nouve l l e s
revascularisations in situ sont le plus souvent posées en raison
d’angors récurrents (96,2 % et 81 % des cas respectivement pour
les groupes stents au sirolimus et stents nus).
Pour les sujets à haut risque (définis par la taille du vaisseau
dilaté, la longueur de la lésion, la présence d’un diabète,la pré-
valence du diabète dans la population étant de 26,4 % ) , on observe
une réduction de 70 à 80 % de la resténose clinique à un an pour
les stents au sirolimus. Ainsi, en cas de diabète avec diamètre de
référence de l’artère inférieur à 2,5 mm et longueur de la lésion
supérieure à 15 mm, la réduction des resténoses cliniques est de
71 % avec les stents au sirolimus.
Conclusion. Cette extension du suivi de SIRIUS à une année
confirme la réduction franche du taux de resténose clinique
aboutissant à une nouvelle revascularisation in situ en pré-
sence d’un stent actif au sirolimus par comparaison au stent
nu. Entre 9 et 12 mois de suivi, cette réduction en chiffres abso-
lus continue à s’accroître. Cela est également constaté pour les
sujets à haut risque :diabétiques avec petit calibre de l’artère
c o ro n a i re et longue lésion à tra i t e r. Par contre, l’incidence des
décès et des infarctus du myocarde est similaire pour les deux
groupes (stents actifs au siro l i mus ou stents classiques “ n u s ” ) .
Ces résultats confirment ceux de l’étude RAVEL, sans atteindre
le 0 % de resténose de cette dernière, probablement en raison du
plus haut risque de resténose des patients inclus. Pour le groupe
stents au sirolimus, le seul facteur significativement associé à la
resténose clinique est le diamètre minimum de la lumière intras-
tent post-procédure.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Analysis of 1-year clinical outcomes in the SIRIUS trial. A ran-
domized trial of a sirolimus-eluting stent versus a standard
stent in patients at high risk for coronary restenosis.
Holmes DR, Leon MB,Moses JW et al.
Circulation 2004;109:
634-40.
Récupération de la fonction contractile après revascularisation myocardique
La reva s c u l a ri s ation myo c a rdique peut autoriser une amé-
lioration de la fonction contractile ventriculaire gauche
en présence d’une cardiopathie ischémique avec basse fraction
d’éjection (FEVG).
Deux cent cinquante-huit patients consécutifs ayant une dy s-
fonction ve n t ri c u l a i r e ga u che systolique d’ori gin e isch é m i q u e
(infarctus du myocarde préalable pour 96 % de la population et
FEVG  35 %) et des symptômes d’insuffisance cardiaque ont
été évalués par ventriculographie gauche isotopique et échocar-
d i o graphie avant reva s c u l a ri s ation myo c a r dique par pontage s
aorto-coronaires, puis 3 à 6 mois après l’intervention. Une aug-
mentation de la FEVG supérieure ou égale à 5 % a été considé-
rée comme cliniquement signifi c at ive selon une précédente publ i-
cation (Bax JJ et al. J Am Coll Cardiol 1999;34:163-9).
Initialement, en échocardiographie transthoracique, 1 330 seg-
ments myocardiques (32 %) étaient normaux et 2 775 segments
myocardiques (68 %) avaient un épaississement systolique anor-
mal (hypokinétiques à dyskinétiques). Une amélioration a été
o b s e rvée après reva s c u l a ri s ation pour 736 s egments anorm a u x
(27 %), et, globalement, la FEVG est passée de 29 ± 7 % à 32 ±
9% (p < 0,0001). Une augmentation de la FEVG supérieure ou
égale à 5 % a été constatée pour 101 patients (39 %) : elle est plus
fréquemment présente pour les sujets ayant les plus basses FEVG
de base. Il a été nécessaire d’obtenir une amélioration de ciné-
tique et d’épaississement systolique sur au moins trois seg-
ments myo c a rdiques pour at t e i n d re une telle amélioration de
FEVG. Cette valeur seuil de trois segments prédit une aug-
mentation de la FEVG supérieure ou égale à 5 % avec une
sensibilité de 66 % et une spécificité de 81 %.
C o n cl u s i o n . Après reva s c u l a ri s ation myo c a rd i q u e , on observe
ici une amélioration de la contractilité myocardique pour 27 %
des segments ventriculaires gauches anormaux, et une augmen-
tation cliniquement significative de la FEVG ( 5%) est consta-
tée pour 39 % des sujets. Ce gain en FEVG cessite qu’au moins
trois segments myocardiques soient améliorés après revasculari-
sation, et il profite en particulier aux patients les plus sévèrement
atteints. Il faut noter que les segments myocardiques initialement
akinétiques sont moins sujets à une amélioration d’épaississe-
ment systolique après revascularisation que les segments hypo-
kinétiques (22 % contre 30 % ) , a m é l i o ration qui n’est par ailleurs
jamais constatée en cas de dyskinésie.
Si les auteurs ont choisi un délai maximal de six mois pour rééva-
luer leurs pat i e n t s , ils rappellent que la récupération myo c a rd i q u e
peut prendre jusqu’à une année après revascularisation (Bax JJ
et al. Circ u l ation 2001;104[suppl.1]:I314-I318). Une autre limite
signalée est l’absence de contrôle coronarographique assurant le
caractère complet et efficace de la revascularisation au terme de
l’étude. À noter enfin qu’il n’est pas mentionné dans cette publi-
c ation d’éva l u ation préopérat o i r e de la réserve contractile par
échocardiographie-dobutamine.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Incidence of re c o very of contractile function fo l l owing re v a s c u-
l a rization in patients with ischemic left ve n t r icular dysfunction.
Schinkel AFL, Poldermans D, Vanoverschelde JLJ et al.
Am J
Cardiol 2004;93:14-7.
A
B S T R A C T S
La Lettre du Cardiologue - n° 375 - mai 2004
20
Depuis avril 2002, au Thorax Center de Rotterdam, les
stents actifs au sirolimus ont été implantés en routine
sans restriction clinique ou anatomique,dans le cadre de l’étu-
de RESEARCH ( R a p a mycin Eluting Stent Eva l u a ted A t
Rotterdam Cardiology Hospital). Cette publication est spécifi-
quement consacrée aux résultats en cas d’infarctus du myo-
carde (IDM) aigu avec sus-décalage de ST.
Après 6 mois de re c ru t e m e n t , 9 6 p atients consécutifs ont eu dans
ce cadre pat h o l ogique une pro c é d u re d’angioplastie coro n a i re
avec pose de stent(s) actif(s) au siro l i mus concernant la coro n a i-
re coupabl e. Un diabète était présent chez 12,5 % des pat i e n t s , e t
il existait des lésions coro n a i res mu l t i t ro n c u l a i res dans 46,9 %
des cas. L’IDM était de siège antérieur dans 42,7 % des cas ; un
choc card i ogénique était présent dans 12,5 % des cas. Un
contrôle de coro n a rographie a été réalisé à 6 mois, et l’inciden-
ce des événements majeurs (décès, IDM non fat a l , r é i n t e rve n t i o n
de reva s c u l a ri s ation coro n a i re) a été analysée sur un suivi moye n
de 218 ± 7 5 j o u rs .
Une angioplastie pri m a i re a été effectuée pour 89 p at i e n t s
(92,7 %), les autres patients étant dilatés après échec de throm-
bolyse. Un flux TIMI 3 a été obtenu dans 93,3 % des cas. La
mortalité hospitalière a été de 6,2 %(six patients dont cinq
admis en choc cardiogénique, et une mort cérébrale après réani-
mation prolongée sur arrêt cardiaque). Un patient a présenté une
récidive d’IDM précoce au premier jour avec dissection distale et
occlusion aiguë du vaisseau coronaire, justifiant une nouvelle
intervention.
Par la suite,au terme du suivi, un patient est décédé (insuffi-
sance cardiaque), et on ne note aucune récidive d’IDM, non
plus qu’aucune nécessité de réintervention.
Sur le suivi angiographique (62 patients, soit 70 %), aucune
resténose n’est observ é e.Il n’y a eu aucune thrombose précoce
ou tardive de stent documentée.
Conclusion. Ces résultats, issus d’une étude monocentrique
prospective, sont les premiers concernant l’utilisation des stents
au sirolimus dans le contexte d’IDM aigu avec sus-décalage de
ST. Ils sont encourageants, confirmant l’efficacité sur la proli-
fération néo-intimale et la resténose.Le taux très faible de
complications, et en particulier la prévention de la resténose
(aucune resténose sur 62 patients contrôlés), devra être confir-
mé par des essais plus larges.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Stents au sirolimus et infarctus du myocarde avec sus-décalage de ST :
étude RESEARCH
Sirolimus-eluting stent implantation in ST-elevation acute
myocardial infarction. A clinical and angiographic study.
Saia F,Lemos PA, Lee CH et al.
Circulation 2003;108:1927-9.
Point du sujet. La fibrinolyse peut être une alternative à
la réintervention en cas de thrombose de prothèse valvu-
laire, mais expose à des complications, et notamment au risque
d’embolie cérébrale.
But. Le but de cette étude rétrospective multicentrique a été de
préciser la place de l’éch o c a r d i ographie tra n s œ s o p h a gi e n n e
( E TO) dans l’éva l u ation du risque de la fi b r i n o lys e en cas de
thrombose de prothèse valvulaire.
Patients et méthodes. L’étude a porté sur 107 patients provenant
de 14 c e n t res ayant une suspicion de thrombose prothétique (obs-
truction en doppler et/ou thrombus prothétique en ETO), et ayant
reçu un traitement fi b ri n o lyti que après réalisation d’une ETO.
Les examens échocardiographiques ont fait l’objet d’une relec-
t u re centralisée précisant les cara c t é ristiques des thro m bus (taille,
mobilité, extension, échogénicité).
R é s u l t at s . Les prothèses en position mitrale étaient les plus fré-
quentes (74 % ) , s u i vies des prothèses en position tricuspide (14 % )
et en position aortique (12 %). Les prothèses à ailettes étaient majo-
ri t a i res (78 % ) , s u i vies des prothèses à disque (21 %) et des bio-
p r othèses (1 %). Un thro m bus était visualisé en ETO dans 86 % des
cas. Après fi b r i n o ly s e,un bon résultat hémodynamique était obtenu
Évaluation par échocardiographie transœsophagienne du risque de la fibrinolyse
en cas de thrombose de prothèse valvulaire (registre PRO-TEE)
Figure. Risque de complications ou de décès de la fibrinolyse en fonction
de la taille du thrombus en ETO.
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