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B S T R A C T S
La Lettre du Cardiologue - n° 375 - mai 2004
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Le taux d’événements coro n a riens est plus important ch e z
les patients VIH positifs. Le but de cette étude est d’exa-
miner les particularités cliniques associées.
De 1993 à 2003, 6 8 p a tients VIH positifs ont été admis en card i o-
l o gie à San Francisco pour un syndrome coro n a i r e aigu. Leurs cara c -
t é r istiques cliniques et leur devenir ont été comparés avec ceux de
6 8 p a tients ap p a riés sans infection VIH fo rmant le groupe contrôle.
Les patients VIH positifs sont plus jeunes (en moyenne de plus
d’une décennie : 50 ans contre 61 ans), et plus souvent de sexe
masculin. Ils présentent plus souvent comme facteurs de risque
un tabagisme et un cholestérol HDL plus bas,et moins sou-
vent un diabète ou une hypercholestérolémie. Lorsque l’on com-
p a re les 33 p atients VIH positifs traités par antiprotéases aux
35 autres patients VIH positifs ne prenant pas ces traitements, les
p re m i e r s ont plus souvent des antécédents de dy s l i p i d é m i e
(13 contre 4, p= 0,008) et consomment plus habituellement un
traitement hypolipémiant (11 contre 2, p = 0,004).
La coro n a rographie initiale des patients VIH positifs objective un
meilleur score TIMI et les lésions coronaires sont moins sou-
vent pluritronculaires (sténoses coronaires > 50 % : 1,3 vais-
seau contre 1,9 vaisseau pour les sujets contrôles, p = 0,007).
Les patients VIH positifs sont plus sujets à la re s t é n o s e :
15 patients sur 29 patients dilatés, soit 52 %, contre 3 patients sur
21 patients contrôles dilatés, soit 14 %, p = 0,006. En présence
de stents, le taux de resténose est de 50 % pour les patients VIH
positifs et de 18 % pour les sujets contrôles (p = 0,078).
C o n cl u s i o n . Dans ce cadre pat h o l ogiq ue de s y n d rom es coro-
n a i r es aigus, les cara c t é ristiques cliniques individualisant les
p a tients VIH positifs sont le jeune âge, la prédominance des
hommes ; les principaux facteurs de risque sont le tabagisme
ainsi qu’un cholestérol HDL bas. Le contrôle de ces facteurs
de risque paraît primordial.
En dépit d’un scoreTIMI initial plus favorable et d’une maladie
coronaire moins diffuse, la réalisation d’une angioplastie coro-
naire (même avec mise en place d’un stent) est grevée par un fort
taux de resténose (environ 50 % à un an) qui fait de l’infec-
tion à VIH un facteur prédictif indépendant de resténose pour
la population étudiée ici. Cela pourrait justifier le recours aux
stents actifs, mais aucune étude n’a évalué pour le moment cette
indication spécifique, et le devenir à long terme de ces patients
reste inconnu.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Clinical features of acute coronary syndromes in patients with
human immunodeficiency virus infection.
Hsue PY, Giri K, Erickson S et al.
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Circulation 2004;109:316-9.
Caractéristiques des syndromes coronaires aigus lors de l’infection à VIH
Troponine IC et péricardite aiguë
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L o rs de péri c a rdites aiguës idiopat h i q u e s , on peut
constater une élévation de la troponine IC. Sa signifi-
cation pronostique reste inconnue.
Cent dix-huit patients consécutifs ont été évalués lors des 24 p r e-
m i è r es heures d’une péri c a rdite aiguë idiopathique ou vira l e, ave c
é p a n c hement liquidien dans 60 % des cas : la troponine IC était
détectée chez 38 p atients (32,2 % ) , avec une valeur moyenne de
1 , 0 2 ± 1,21n g / m l . Il s’agissait alors de sujets plus jeunes (p < 0 , 0 0 1 ) ,
plus souvent de sexe masculin (p = 0,007), avec sus-décalage du
s egment ST (présent dans 97,4 % des cas si troponine élev é e, p <
0 , 0 0 1 ) , et épanchement péri c a rdique liquidien en éch o c a rd i o gra-
phie (p = 0,007). Une troponine IC supéri e u re ou égale à 1,5 ng/ml
– valeur seuil re t e nue pour le diagnostic de l’infa r ctus du myo c a rd e
(IDM) – a été constatée pour 9 p a tients (7,6 % ) , associée à une aug-
m e n t a tion de la créatine kinase fraction MB (CK-MB), avec une
é volution comparable à celle d’un IDM, et à des anomalies de la
cinétique seg m e n t a i r e ve n t ri c u l a i re ga u che alors que la coro n a ro-
graphie était norm a l e. Après un suivi de 24 m o i s , le taux des com-
p l i c a tions est similaire, que la troponine IC ait été initialement
n o r male ou augmentée ( r é c i d i ves de péri c a rd i t e :1 8 , 8 % contre
1 8 , 4 % ; évolution ve rs la constri c t i o n :1 , 3 % contre 0 % ) , et il n’y
a pas eu de tamponade ou de dy s fon ction ve n t r i c u l a i re ga u che rési-
duelle (tro u bles de la cinétique ve n t ri c u l a i r e ga u che réve r s i b l e s ) .
Conclusion. Cette étude prospective met en évidence une élé-
vation de troponine IC pour près d’un tiers des patients admis
dans le cadre d’une péricardite aiguë idiopathique ou virale,
et ce dosage n’atteint la valeur seuil re t e nue pour les IDM
(> 1,5 ng/ml) que pour 7,6 % des patients. Il s’agit alors de myo-
péricardites avec élévation associée des CK-MB et anomalies
de la cinétique ve n t ri c u l a i r e ga u che réve r s i b les en éch o c a rd i o-
graphie, la coronarographie étant normale.
L’ é l é v ation de la troponine est at t ri buée à des phénomènes infl a m-
matoires touchant le myocarde de proximité, plus souvent notés
ici pour les sujets jeunes, de sexe masculin, avec sus-décalage de
ST et épanchement liquidien.
Quoi qu’il en soit, c o n t ra i rem ent à ce qui est observé pour les
s y n d romes coro n a i res aigus, en cas de péri c a rdites aiguës, c e t t e
anomalie biologique ne constitue pas un marqueur pronos-
tique péjoratif sur l’évolution à long terme (24 mois).
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Cardiac troponin I in acute pericarditis.
Imazio M, Demichelis B,Cecchi E et al.
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JAm Coll Cardiol
2003;42:2144-8.
Résumés de la littérature