10 Actualité Santé Sténoses coronariennes Stents à élution de médicaments actifs Les endoprothèses (stents) enrobés représentent une nouvelle avancée dans le traitement des sténoses coronariennes. Les résultats d’études récentes suggèrent que le stent à élution de sirolimus apparaît comme un traitement de choix chez certains patients. L es patients diabétiques, dont la maladie coronarienne est plus complexe en termes de sévérité de l’athérosclérose et de dysfonction endothéliale, sont les plus concernés. L’utilisation des stents actifs pourrait permettre d’obtenir la revascularisation, avec des bénéfices comparables à ceux de la chirurgie de pontage aortocoronaire. Les stents Infos ... Un stent imprégné Un stent imprégné est une endoprothèse sur laquelle a été fixé un médicament. Ce type d’endoprothèse imprégnée de molécules fixées à la surface de l’endoprothèse coronaire se montre capable de réduire de façon considérable le taux de resténose, d’après des études récemment publiées. Il est cependant nécessaire d’avoir plusieurs années de recul pour être certain qu’il n’y a pas secondairement une évolution d’un type différent de celui que l’on connaît actuellement. L’angioplastie a conquis une place prépondérante dans le traitement des sténoses coronariennes depuis que l’on dispose des stents (endoprothèses en forme de ressort). Ces dispositifs permettent de repousser la paroi artérielle et d’augmenter le diamètre de la lumière. C’est une intervention moins invasive, nécessitant une hospitalisation moins longue, avec une mortalité à court terme plus faible que la chirurgie de pontage aortocoronaire. Cela dit, si l’on regarde les résultats à long terme, il ressort de deux grands registres américains (concernant les patients coronariens avec une sténose de plus de 70 % dans au moins deux des trois principales artères coronaires) que les taux de revascularisation à trois ans sont bien plus élevés dans le groupe traité par implantation de stent que dans le groupe traité par pontage. Des études encore nécessaires De nouvelles études sont donc nécessaires pour comparer les bénéfices de ces deux techniques de revascularisation à long terme, d’autant qu’elles évoluent rapidement. Ainsi, au cours de ces dernières années, le recours au pontage coronarien sans circulation extracorporelle est-il devenu plus fréquent. D’autre part, des chercheurs se penchent sur la fiabilité des endoprothèses (leur solidité après un certain nombre d’années n’est pas assurée) ainsi que sur les stratégies susceptibles d’augmenter leur performance afin d’empêcher les resténoses coronariennes. Le risque de récidive de sténose est lié à la prolifération néo-intimale, conséquence de la réponse vasculaire à la lésion artérielle : en effet, l’activation des cytokines et des facteurs de croissance aboutit in fine à la prolifération des cellules musculaires lisses de la paroi artérielle. D’où la mise au point de stents enrobés d’une substance antiproliférative pour limiter le problème. Des stents en cours d’évaluation Outre le stent à élution du paclitaxel et le stent libérant du sirolimus (macrolide produit par la bactérie Streptomyces hydroscopicus ayant des propriétés antiprolifératives et anti-inflammatoires), d’autres types de stents actifs sont en cours d’évaluation. La plupart des essais ont mis en évidence la supériorité des stents actifs sur les stents nus pour prévenir les phénomènes de resténose. D’après l’étude américaine REALITY, dont le but était de comparer les deux principaux stents actifs, l’hyperplasie néo-intimale et l’incidence des thromboses intrastent ont été moins importantes dans le groupe traité par stent au sirolimus que dans celui traité par le stent au paclitaxel. En ce qui concerne les patients diabétiques, chez lesquels le risque de resténose coronarienne est plus important que dans la population Professions Santé Infirmier Infirmière N° 66 • octobre-novembre-décembre 2005 générale, le stent au sirolimus semble être aussi efficace et sûr que le pontage aortocoronaire, concluent les auteurs de l’étude européenne ARTS II. Selon cette étude, qui a enrôlé 607 patients multitronculaires, le pourcentage de survie sans événement majeur cardiaque ou cérébrovasculaire à 12 mois était de 89,9 % avec le stent au sirolimus, de 88,5 % après pontage et de 73,7 % après la mise en place d’une endoprothèse métallique nue. Comme le rappelle le Pr C. Spaulding (Paris), « 30 % des patients subissant l’angioplastie sont atteints de diabète et, dans ce cas, la maladie coronarienne touche plusieurs vaisseaux de petit calibre, avec des lésions complexes ». Étant donné que chez les patients diabétiques l’angioplastie et la mise en place des stents sont associées à une augmentation de la réponse inflammatoire et à un risque plus important de complications, on entrevoit l’importance du choix, chez ces patients, d’une technique de revascularisation permettant de réduire au maximum la prolifération néo-intimale. Ludmila Couturier D’après les données recueillies lors du Congrès EuroPCR 2005. Définition Un stent coronaire (du nom d’un dentiste anglais, Stent) est une endoprothèse, un fin treillis métallique cylindrique que l’on place à l’intérieur des artères coronaires pour maintenir leur calibre au diamètre idéal. Ces endoprothèses sont serties sur un ballonnet qui, après avoir été positionné à l’endroit à traiter, est gonflé, donnant ainsi la forme correcte à l’endoprothèse coronaire, empêchant le rétrécissement élastique qui inévitablement se produit lorsqu’on se contente de dilater avec un ballonnet seul.