CONGRÈS
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La Lettre du Sénologue - n° 30 - octobre/novembre/décembre 2005
bien un réel besoin de communication et d’adhésion de la pro-
fession face à ces changements inéluctables de leur profession.
Le Dr Christine Bara de l’Institut National du Cancer (INC) a
présenté le rôle de cet institut. Elle a redéfini les notions
d’autorisation générale avec ses trois éléments princeps : parti-
cipation à un réseau, organisation garantissant au patient les
principes du plan cancer, accès aux innovations et aux essais
cliniques) et “d’autorisation spécifique” pour cinq pratiques
thérapeutiques (chirurgie des cancers, radiothérapie externe,
chimiothérapie et autres traitements médicaux spécifiques du
cancer, curiethérapie, utilisation thérapeutique de radioélé-
ments en sources non scellés). Elle rappelle les objectifs de
cette autorisation :
Les critères actuellement discutés sont ceux concernant la
compétence chirurgicale (formation initiale et continue, dont la
réunion de concertation pluridisciplinaire : RCP), la pluridisci-
plinarité (fiche de traçabilité de la RCP dans le dossier – tou-
jours enregistré et dossier présenté ou discuté), l’activité (inter-
ventions annuelles par chirurgien et ratio bénin/malin), le
plateau technique (accès tumorothèque, spécificités par disci-
pline), la qualité (RCP, CRO, délais, dossier médical), la per-
manence et continuité des soins et, enfin, l’accès à des compé-
tences complémentaires si besoin.
Les pôles régionaux de cancérologie répondent à une logique
d’organisation de l’accès aux soins de cancérologie hyper spé-
cialisés, de recours et d’expertise, de recherche clinique et
d’innovation. Ils sont constitués par tous les établissements et
les sites de cancérologie qui exercent ces missions au sein de
la région. L’appartenance au pôle implique des engagements
(coopérations entre les membres, cohérence et complémenta-
rité des stratégies médicales), des modes d’organisation (3C et
formalisation de leur participation aux soins de recours) et une
dynamique dans la recherche clinique et l’innovation.
Problématique de l’annonce du cancer du sein
et perspectives
Depuis la loi du 4 mars 2004, l’information est un droit des
patients et un devoir des médecins.
Le dispositif d’annonce prévu dans le Plan Cancer a été présenté
par Nicole Zernick, présidente d’EUROPA DONNA (France). Il
comporte trois temps dont deux médicaux. Le médecin acteur du
traitement oncologique est en charge d’une part, de l’annonce du
diagnostic de cancer (consultation d’annonce) et d’autre part,
de la proposition d’une stratégie thérapeutique et programme
personnalisé de soin (PPS) après concertation pluridisciplinaire
(RCP). Tous les rapports figurent au dossier et sont transmis au
réseau. Cette annonce est difficile à entendre pour la patiente,
qui passe du camp des bien-portants à celui des malades : la
qualité de l’écoute s’effondre pour tout ce qui va être dit après.
Parler rapidement d’équipe pluridisciplinaire et du PPS peut
concourir à rassurer. Les patientes en détresse psychologique,
suite à cette annonce, pourront bénéficier d’un soutien psycho-
logique approprié.
Le point de vue du chirurgien : dans 80% des cas, c’est lui qui
réalise cette annonce, comme le rappelle le Dr. Edwige
Bourstyn. Ce temps fort de la maladie est le début d’une rela-
tion soignante et humaine durable mais complexe : en effet, le
chirurgien est celui qui va passer à l’acte (peur des mutilations
et séquelles) et “voir le cancer”. La patiente lui demande à la
fois “de bien l’informer et d’opérer au mieux” (judiciarisation
des litiges). On gardera à l’esprit à ce propos la différence
existant entre information et communication.
RECOMMANDATIONS 2005 POUR LA PRATIQUE CLINIQUE
(RPC) DE SAINT-PAUL-DE-VENCE (PR MOÏSE NAMER)
Des experts reconnus pour leur compétence ont élaborés
depuis plusieurs mois des recommandations, reposant sur la
méthodologie utilisée pour l’élaboration des SOR de la
Féderation des CAC et celle de l’ANAES. Les quatre sujets
(cinq experts par sujet) abordés en 2005 ont été :
– chimiothérapie (CT) adjuvante ;
– hormonothérapie (HT) adjuvante ;
– HER2 surexprimé ;
– creux axillaire.
La revue de la littérature (plus de 600 articles et plus de 7500
abstracts) a permis de définir la force (grades) des recomman-
dations en fonction du niveau de preuves scientifique apporté
(tableau I).
TRAITEMENTS SYSTÉMIQUES NÉOADJUVANTS (TNA)
Facteurs prédictifs de réponse aux TNA (Dr Laurent Cals)
Seuls les récepteurs hormonaux et HER2 (et son corollaire thé-
•
•Garantir dans les établissements autorisés un niveau de
qualité correspondant à des pratiques considérées comme les
bonnes pour la prise en charge des patients en cancérologie.
•
•Augmenter le niveau de tous (standards minimums com-
muns).
•
•Ne pas accepter les établissements qui ne garantiraient pas
ce niveau de qualité.
Tableau I. Grades des RCP de Saint-Paul-de-Vence.