228 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXI - n° 4 - avril 2012
Quoi de neuf à propos ducancer de l’estomac en2011 ?
DOSSIER THÉMATIQUE
XXIIIe Journée scientifi que
FFCD-PRODIGE
montre que le temps jusqu’à échec du traitement
était supérieur avec le FOLFIRI (26).
L’étude GATE présentée à l’ASCO® 2011 a évalué
l’association de docétaxel (T), oxaliplatine (E)
et 5FU i.v. (F) ou oral (X) dans une étude de phase II
randomisée à 3 bras, TE, TEF et TEX chez 254 patients
en première ligne métastatique ; le temps jusqu’à
progression est en faveur du bras TEF : 7,7 mois versus
5,6 et 4,5 mois pour les bras TEX et TE respectivement.
La survie globale (14,6 mois versus 11,3 et 9 mois)
et le taux de réponse (46 % versus 25 et 23 %)
étaient également favorables, sans majoration de
la toxicité (27).
Concernant les thérapies ciblées, l’étude AVAGAST
évaluant l’intérêt du bévacizumab en association
avec la capécitabine et le cisplatine en première
ligne thérapeutique n’a pas mis en évidence de béné-
fi ce de cette thérapie ciblée sur la survie globale
(12,1 mois versus 10,1 mois ; HR = 0,87 ; IC95 : 0,73-
1,03 ; p = 0,1002), mais un bénéfi ce signifi catif en
termes de survie sans progression et de taux de
réponse (6,7 mois versus 5,3 mois ; HR = 0,80,
IC95 : 0,68-0,93, p = 0,0037 ; 46 % versus 37,4 %,
p = 0,0315) respectivement (28). Une étude de
phase II randomisée a évalué l’intérêt d’un anticorps
monoclonal totalement humain, le rilotumumab,
ciblant le HGF (Hepatocyte Growth Factor), ligand
du récepteur c-Met chez 121 patients ayant un ADK
œsogastrique métastatique, naïfs de traitement
selon 2 dosages (7,5 ou 15 mg/kg) versus placebo
J1 = J21 en association avec un schéma ECX. La survie
sans progression (objectif principal) est supérieure
dans le bras rilotumumab (HR = 0,58) avec un effet
plus marqué à 7,5 mg/kg (HR = 0,49). La toxicité est
en revanche majorée avec des thromboses veineuses
et une hématotoxicité. Le sous-groupe de patients
surexprimant c-Met en immunohistochimie avait
des survies médianes supérieures (6,9 mois versus
4,6 mois en survie sans progression [HR = 0,53 ; IC
95
:
0,25-1,13] et 11,1 mois versus 5,7 mois [HR = 0,29 ;
IC95 : 0,11-0,76]) [29].
Enfin, le passage en phase III de l’étude REAL3
évaluant l’intérêt du panitumumab en association
avec l’EOX a mis en évidence un taux de réponse
de 52 % en faveur de l’association (30).
Une étude coréenne de phase III, présentée à la
session orale de l’ASCO®, a confi rmé l’intérêt de
réaliser une deuxième, voire une troisième ligne
à nos patients atteints de cancer gastrique méta-
statique après échec d’un traitement de première
ou de deuxième ligne à base de 5FU + cisplatine
avec 193 patients randomisés entre chimiothérapie
et soins de support. La chimiothérapie était soit
irinotécan 150 mg/m2 J1-J15, soit docétaxel 60 mg/m2
J1-J21 au choix de l’investigateur. La survie globale
était améliorée chez les patients ayant reçu de
la chimiothérapie (5,1 mois versus 3,8 mois ;
HR = 0,63 ; IC95 : 0,47-0,86 ; p = 0,004) [31].
Au fi nal, la chimiothérapie périopératoire par 5FU
sels de platine est le traitement de référence en
France des ADK œsogastriques résécables. Un essai
de phase II évaluant l’intérêt du cétuximab en asso-
ciation avec le LV-5FU2 + cisplatine est en cours
( coordonnateur : Ch. Mariette).
En situation métastatique, plusieurs schémas théra-
peutiques peuvent être proposés aux patients avec
l’association TFOX (taxotère, FOLFOX) prometteuse
et avec une toxicité acceptable qui devrait être le
prochain bras expérimental de la prochaine étude
intergroupe française. Les anti-EGFR sont en cours
d’évaluation avec l’essai de phase II randomisé MEGA
(PRODIGE 20) qui évalue une chimiothérapie seule
par FOLFOX ou combinée à l’AMG102 ou au pani-
tumumab en première ligne métastatique. ■
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