doit donc être inférieur à deux minutes. Le suivi peut ensuite
être étudié jusqu’à huit minutes après l’injection : les lésions
malignes se caractérisent par un phénomène de wash-out,
décroissance d’intensité de la lésion ou de sa périphérie 5 à
8minutes après l’injection en rapport avec la présence anor-
male de shunts artério-veineux. Ce phénomène de décrois-
sance n’a jamais été décrit dans les lésions bénignes.
L’auteur rappelle les indications retenues en pratique courante.
L’absence de prise de contraste dans les deux minutes permet
en effet d’affirmer l’absence de cancer invasif dans 95 % des
cas. Il reste donc le problème de la détection des carcinomes
canalaires in situ, qui n’est pas résolu. Par ailleurs, dans un
sein traité par radiothérapie, la spécificité de l’IRM atteint
90 %, alors qu’elle n’est que de 50 % dans les autres cas : cela
en fait une indication importante dans la recherche des réci-
dives sur sein conservé à condition d’observer un délai de six
mois après la chirurgie et d’un an après la radiothérapie.
Kuhl CK et al. Breast MR imaging screening in 192 women
proved or suspected to be carriers of a breast cancer suscep-
tibility gene : preliminary results. Radiology 2000 ; 215-67.
Jusqu’à maintenant, l’IRM était considérée comme un examen
de deuxième intention permettant l’étude des problèmes non
résolus par un bilan classique. Cette étude menée à Bonn, sur-
tout si elle est confirmée par d’autres, évalue l’intérêt de
l’IRM utilisée en dépistage systématique chez les femmes à
haut risque. Cent quatre-vingt-douze femmes asymptoma-
tiques et 6 femmes symptomatiques à haut risque du fait de
leurs antécédents familiaux et personnels ou de la présence
d’un gène de prédisposition type BRCA1 ou BRCA2 ont eu un
examen par résonance magnétique en complément de la mam-
mographie et de l’échographie : les 9 cancers détectés ont été
correctement imagés par l’IRM. Pour éviter les faux positifs
fréquents, les auteurs ont systématiquement, lorsque la lésion
était visible uniquement en IRM, renouvelé l’examen après un
délai de trois mois de façon à éviter un trop grand pourcentage
de chirurgie pour lésion bénigne.
Mammoscintigraphie
Hermans J et al. Apport de la mammoscintigraphie 99 m Tc
MiBi dans le diagnostic et le suivi des cancers du sein. Bull
Cancer 2000 ; 87-334.
Cette étude menée en Belgique a pour but d’analyser la mam-
moscintigraphie comme méthode diagnostique. Tous les can-
cers de plus de 10 mm sont correctement décelés. Il est pos-
sible de détecter des lésions multifocales ou controlatérales, de
même qu’une infiltration du muscle pectoral. Les faux positifs
sont souvent liés à des lésions d’adénose sclérosante.
Klaus AJ et al. Comparative value of 99m Tc-sestamibi scin-
timammography and sonography in the diagnostic workup of
breast masses. AJR 2000 ; 174-1779.
Les auteurs ont comparé l’intérêt de la mammoscintigraphie et
de l’échographie lorsque l’examen clinique et la mammogra-
phie ne suffisent pas au diagnostic, de façon à réduire le taux
de chirurgie pour lésions bénignes. Cette équipe, dont les tra-
vaux en échographie sont bien connus (Stavros), rapporte, sur
25 patientes ayant 33 lésions, un taux de faux négatifs de 0 %
pour l’échographie et de 5 % pour la mammoscintigraphie. Ce
taux ne permet pas d’éviter la chirurgie diagnostique. De plus,
les auteurs rappellent que l’avantage majeur de l’échographie
est la possibilité de faire le diagnostic de kyste ou de dystro-
phie kystique et de guider les ponctions à l’aiguille.
GANGLIONS AXILLAIRES
De très nombreux travaux paraissent régulièrement concernant
l’importance du statut ganglionnaire et les progrès réalisés
dans la technique du ganglion sentinelle, qui permettent
d’obtenir avec fiabilité un reflet de l’état ganglionnaire sans
avoir à déplorer les éventuelles séquelles d’un curage.
Envahissement ganglionnaire et risque de récidive
Hetelekidis S et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2000 ; 46 :
31.
Les auteurs ont étudié le risque de récidive (récidive locale
dans le sein, récidive ganglionnaire, axillaire, sus-claviculaire
ou mammaire interne, ou métastase à distance) en fonction de
divers facteurs pronostiques, dont le nombre de ganglions
envahis et la présence ou non d’une extension néoplasique
extracapsulaire. Ce dernier critère est lié au nombre de gan-
glions envahis et n’a pas de valeur statistique indépendante
pour apprécier le risque de rechute.
Quand peut-on éviter un curage axillaire ?
Maibenco DC et al. Axillary lymph node metastases associa-
ted with small invasive breast carcinomas. Cancer 1999 ; 85 :
1530.
Douze mille neuf cent cinquante patientes atteintes d’un can-
cer invasif de 1 cm ou moins et ayant eu un curage ont été éva-
luées. Dans certains groupes, le risque de trouver un envahis-
sement axillaire est très faible (moins de 5 %), et l’on pourrait
alors éviter le curage : cancers mucineux et tubuleux T1a et
T1b, cancers papillaires T1a et carcinomes de grade I T1a.
L’âge est aussi à prendre en compte : 10 % des patientes de
plus de 70 ans sont N+, contre 22,6 % de celles de moins de
40 ans.
Jackson JSH et al. A decision analysis of the effect of avoi-
ding axillary lymph node dissection in low risk women with
invasive breast carcinoma. Cancer 2000 ; 88 : 1852.
Les auteurs ont simulé deux groupes de patientes, avec ou sans
traitement adjuvant, pour évaluer l’impact de l’absence de
curage axillaire sur le risque de récidive à 5 ans. Dans le
groupe à bas risque d’envahissement ganglionnaire, évalué à
5%, l’absence de curage ne modifie pas significativement le
taux de rechutes.
Hoebers FJP et al. Primary axillary radiotherapy as axillary
treatment in breast conserving therapy for patients with
breast carcinoma and clinically negative axillary lymph
nodes. Cancer 2000 ; 88 : 1633.
Une solution pour éviter les séquelles du curage axillaire serait
d’irradier systématiquement le creux axillaire sans faire de
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La Lettre du Sénologue - n° 10 - septembre 2000