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La Lettre du Sénologue - n° 17 - juillet/août/septembre 2002
lités offertes par les différents constructeurs sont rappelées. Les
avantages et les inconvénients du système sont particulièrement
détaillés avec une revue de la littérature concernant les études
cliniques américaines déjà publiées.
L’expérience d’un groupe de radiologues spécialisés en sénologie
exerçant en secteur libéral et totalisant actuellement 75 000 exa-
mens en mammographie numérique directe plein champ est ici
résumée.
Markey MK et al. Differences between computer-aided dia-
gnosis of breast masses and that of calcifications. Radiology
2002 ; 223 : 489.
L’utilisation du CAD a deux objectifs : détection des lésions
mammographiques et diagnostic des cancers une fois les lésions
identifiées.
Les algorithmes proposés peuvent être variables et n’ont pas tous
les mêmes performances. Cette étude montre que la détection
des opacités ou des microcalcifications n’obéit pas aux mêmes
critères.
DÉPISTAGE ORGANISÉ
S’il paraît intuitivement évident qu’à titre individuel il vaut
mieux trouver une tumeur plus petite que plus grosse, les résul-
tats en termes de diminution de mortalité sur des grands nombres
comme en dépistage organisé sont source de polémiques.
Nystrom L et al. Long-term effects of mammography screening:
updated overview of the swedish randomised trials. Lancet
2002 ; 359: 909, et le commentaire de: Gelmon KA, Olivotto I.
The mammography screening debate : time to move on. Lan-
cet 2002 ; 359 : 904.
Cette méta-analyse reprend les données des quatre principales
études suédoises évaluant la mammographie et reposant sur le
même protocole : comparaison entre des femmes ayant reçu une
convocation et groupe contrôle ne l’ayant pas reçue.
Contrairement à l’étude précédente de Olsen et Gotzche ayant
semé le doute, les auteurs confirment qu’il existe bien une réduc-
tion de mortalité de 21 %, et, ce qui est important, que cet effet
se maintient au moins 10 ans après. Le groupe bénéficiant au
maximum de la réduction de mortalité est celui des femmes de
55 à 69 ans.
Sasco A. Mammographie de dépistage : bénéfice confirmé.
Concours Médical 2002 ; 124 : 1050.
Il s’agit d’une bonne revue des différentes publications parues
ces derniers mois à propos des effets du dépistage de masse
organisé et d’une analyse des polémiques à chaque fois soule-
vées. La conclusion globale est qu’il y a un bénéfice certain à
continuer le dépistage mammographique, mais que, dans cer-
tains groupes ciblés, d’autres modes d’exploration pourront se
révéler intéressants.
Vacek PM et al. Increased mammography use and its impact
on earlier breast cancer detection in Vermont. 1975-1999.
Cancer 2002 ; 94 : 2160.
Les cancers du sein dépistés par mammographie ont plus fré-
quemment une taille inférieure ou égale à 2 cm, et ce d’autant
plus dans le groupe des femmes de plus de 50 ans. Chez les
femmes plus jeunes, le moindre bénéfice sur la taille pourrait
être lié à un rythme de dépistage trop faible. En revanche, quel
que soit l’âge, l’envahissement ganglionnaire est réduit dans le
groupe des femmes ayant un dépistage mammographique. À
noter toutefois que, globalement, les femmes de moins de 50 ans,
qu’elles aient eu un dépistage ou non, ont plus fréquemment une
atteinte ganglionnaire.
PILULE ET CANCER, GROSSESSE ET CANCER, FIBRO-
ADÉNOME ET CANCER
Voici la réponse à de nombreuses questions qui sont posées
régulièrement au cours des consultations de gynécologie.
Marchbanks PA et al. Oral contraceptives and the risk of
breast cancer. N Engl J Med 2002 ; 346 : 2025.
C’est une étude cas-témoins sur des patientes de 35 à 64 ans pre-
nant ou ayant pris la pilule : il n’y a pas d’augmentation du
risque de cancer du sein. Le risque relatif n’est pas augmenté
même en cas de prise de longue durée ou avec les doses d’estro-
gènes les plus élevées. Il n’y a pas de différence non plus dans
le groupe des femmes ayant des antécédents familiaux ou celles
ayant commencé à un jeune âge.
Mathieu E et al. Cancer du sein et grossesse : revue de la litté-
rature. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2002 ; 31 : 233.
L’association cancer du sein et grossesse est un événement rare
qui doit être pris en charge par une équipe multidisciplinaire
entraînée, car les décisions thérapeutiques sont lourdes de consé-
quences.
Les grossesses survenues après traitement d’un cancer du sein
sont de plus en plus fréquentes et n’aggravent pas le pronostic. Il
se pose toutefois la question du délai optimal à observer, en par-
ticulier dans les formes de mauvais pronostic.
Carter BA et al. No elevation in long-term breast carcinoma
risk for women with fibroadenomas that contain atypical
hyperplasia. Cancer 2001 ; 92 : 30.
Étude rétrospective sur 1 834 patientes ayant eu des fibro-
adénomes opérés. La présence d’une atypie dans le fibroadénome
n’est pas prédictive d’une atypie en périphérie.
L’atypie liée au fibroadénome n’induit pas plus de risque que le
fibroadénome lui-même, le risque relatif ayant déjà été démontré
dans une étude antérieure et étant de 2 ; rappelons que le carci-
nome peut alors survenir aussi bien dans le sein controlatéral que
dans le sein déjà opéré d’un fibroadénome et en moyenne 29 ans
après cette première biopsie.
GANGLION SENTINELLE
La technique du ganglion sentinelle, qui permet d’éviter le
curage axillaire en cas de négativité, est une méthode encore en
cours d’évaluation.
Nos C et al. Ganglion sentinelle et cancer du sein : technique
et indications. Revue Gynécologie Obstétrique 2002 ; 59 : 23.