Faculté de médecine Service de gastro-entérologie L’azathioprine dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales : impact de son métabolisme sur l’efficacité et la sécurité thérapeutique Olivier Dewit Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Biomédicales - Orientation gastro-entérologie Promoteur : Professeur Yves Horsmans Co-promoteur : Professeur Jean-Luc Gala « L’azathioprine dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales : impact de son métabolisme sur l’efficacité et la sécurité thérapeutique » Avant-propos et remerciements p. 4 Liste d’abréviations 6 Liste des figures et tableaux 8 Introduction : aperçu des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin 9 Chapitre 1. Les Thiopurines (TP) 16 - 1.1. Historique de leur découverte 16 - 1.2. La famille des Thiopurines : descriptif des différentes molécules 19 1.2.1 : absorption des TP 19 1.2.2 : distribution des TP 21 - 1.3. Métabolisme des Thiopurines : les différentes enzymes impliquées 1.3.1. Thiopurine Méthyltransférase (TPMT) 21 24 a. Génotypage de la TPMT 24 b. Phénotypage de la TPMT 27 c. Corrélation génotype/phénotype. 28 1.3.2. Xanthine Oxydase (XO) 30 1.3.3. Aldéhyde Oxydase (AO) 31 1.3.4. Inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA) 31 1.3.5. Glutathion-S-Transférase (GST) 33 1.3.6. Méthylène tétrahydrofolate réductase (MTHFR) 34 - 1.4. Thiopurines : indications et efficacité dans les MICI et utilisation aux Cliniques universitaires Saint Luc (analyse d’un échantillon de patients via la base de données) 1.4.1. Indications 36 1.4.2. Utilisation des TP aux Cliniques universitaires Saint Luc chez les patients MICI 37 - 1.5. Effets secondaires des TP 1.5.1 : doses-indépendants ou allergiques 41 a. Pancréatite 41 b. Syndrome grippal, myalgies, arthralgies, rash 44 1.5.2 : doses-dépendants 45 a. Intolérance digestive 45 b. Toxicité médullaire 45 c. Hépatotoxicité 46 2 d. infections 51 e. néoplasies 52 Chapitre 2. Relations entre enzymes du métabolisme des TP et effets secondaires des TP 55 Impact des variations d’activité enzymatique de 2.1. TPMT 55 2.1.1 : activités TPMT basse (LM) ou intermédiaire (IM) 55 Impact d’un génotypage extensif de la TPMT dans la prise en charge de la myelosuppression induite par les TP chez des patients MICI 2.1.2 : activités TPMT élevé (HM) et ultra-élevée 56 68 2.2. XOD et AO 69 2.3. ITPA 69 2.4. GST 71 2.5. MTHFR 71 Chapitre 3. Relations entre métabolites et efficacité/effets secondaires des TP 73 3.1. Les 6-thioguanine nucléotides (6-TGN) 73 3.2. La 6-méthylmercaptopurine & les 6-méthyl-mercaptopurine ribonucléotides 77 Chapitre 4. Interactions médicamenteuses et Thiopurines 80 4.1. Allopurinol 80 4.2. Aminosalicylés 84 Interaction entre azathioprine et aminosalicylés : étude in vivo chez des patients souffrant de maladie de Crohn. 85 4.3. Diurétiques 98 4.4. Infliximab 98 4.5. AINS 99 4.6. Méthotrexate 100 4.7. Warfarine 100 Chapitre 5. Recommandations pratiques des analyses du métabolisme des TP 102 5.1. Analyse des enzymes 102 5.2. Analyse des métabolites 103 Conclusions 108 Perspectives 110 Bibliographie 113 Annexes 124 3 Avant-propos et remerciements La première fois que j’ai entraperçu le métabolisme des thiopurines, il s’agissait d’un schéma griffonné sur le tableau noir de la salle de repos de l’endoscopie ; j’étais alors en fin de formation en gastroentérologie. Les premières explications me furent données par Yves Horsmans. J’ignorais bien évidemment à l’époque que ce sujet deviendrait mon sujet de thèse et Yves mon promoteur, bien qu’il ait accompli cette tâche à maintes reprises pour bien d’autres. C’est donc bien évidemment à lui que j’adresse mes tous premiers remerciements. Sans son esprit critique très aiguisé, ses lumières, sa disponibilité, sa capacité à « pousser mon moteur » quand il s’essouffle ainsi que nos multiples discussions ce travail n’aurait pas abouti. Je remercie pour leur accompagnement les membres du comité d’encadrement : les professeurs Bertrand Tombal, Frédéric Houssiau, Dominique Lison, Pierre Hoang et Jean-Luc Gala. J’exprime toute ma gratitude aux professeurs Laurent Peyrin-Biroulet, du CHU de Nancy et Edouard Louis du CHU de Liège d’avoir accepté d’être membres du jury ainsi que pour leur lecture attentive de ce manuscrit. La réalisation des études décrites dans cette thèse est un travail d’équipe et de nombreuses personnes sont à remercier : - Le laboratoire GAEN et Jean-Pierre Desager pour les techniques d’analyses métaboliques. - Le professeur Jean-Luc Gala et son équipe du centre de technologie moléculaire appliquée pour la réalisation des tests génétiques. - Les membres des différents centres du BIRD (Belgian Inflammatory Bowel Disease Research group) qui ont grandement contribués au recrutement des patients. - Christine De Bouvere pour son engagement au quotidien dans la prise en charge des patients et sa très grande contribution à la base de données. Je remercie tous les membres du service de gastro-entérologie les Professeurs Pierre Deprez, Hubert Piessevaux, Peter Starkel, Ivan Borbath, les Docteurs Marie-Armelle Denis, Ziad Hassoun et les différents consultants, tant pour m’avoir donné la possibilité de libérer du temps pour mener à bien cette thèse, que pour leurs grandes qualités de collègues et amis. Mention spéciale pour Peter et Hubert pour leur contribution à l’écriture des articles. Mention très spéciale pour Marie et sa prise en charge de nos patients MICI. Je souhaite remercier toutes les personnes qui ont contribués à ma formation de médecin. Parmi eux, durant ma formation spécifique en gastro-entérologie : les professeurs André Geubel, Robert Vanheuverzwyn, Jean-Claude Liénard, Jean-Frédéric Colombel et Antoine Cortot du CHU de Lille. Merci au Professeur René Fiasse pour son engagement inextinguible dans les MICI, ses comptesrendus de lecture et son travail pour l’association des patients Crohn-Rectocolite. 4 Un grand merci à tous les assistants avec qui j’ai travaillé ces douzes dernières années. J’espère avoir contribué efficacement à leur formation et leur avoir quelque peu inculqué le « goût des MICI ». Je remercie les docteurs Nicolas de Suray et Bénédicte De Vroey pour leur collaboration passée et à venir, et tous mes collègues gastro-entérologues qui m’accordent leur confiance dans la prise en charge directe ou indirecte de leurs patients. Enfin comment ne pas remercier toutes les personnes qui jalonnent mon quotidien à l’hôpital : Dominique Vandenbosch et le personnel infirmier d’endoscopie, Annik Uytterhoeven et l’U51, Inès Peres y Mira et toutes les secrétaires, Marie-Claire Wauthier et ses collègues de l’Unité de Pharmacologie Clinique. Un immense merci ! La prise en charge des MICI est multidisciplinaire et de nombreux collègues de différentes spécialités (rhumatologie, de dermatologie,…) sont à remercier. Plus particulièrement nos chirurgiens digestifs : les professeurs Kartheuser, Detry, les docteurs Remue et Léonard ; nos radiologues, les professeurs Danse, Annet et le docteur Dragean. Merci de votre disponibilité. Un grand merci à Véronique Corbisier et à Marc Lefebvre des laboratoires Ferring et MSD pour leur soutien, notamment, à l’organisation de cette journée. Une place toute particulière et un remerciement total à Pierre Hoang : quelle chance d’avoir un « ainé », gastro-entérologue intéressé par les MICI et la coloproctologie, avec qui discuter parfois de cas « hors normes » et très souvent d’autres choses : un véritable ami. A mes parents, à mes sœurs, à ma grande famille, à mes amis que je remercie de leur affection. J’espère que la fin de cette thèse me permettra d’être plus souvent près de vous. Cette thèse est dédicacée à Sophie, ma moitié, mes trois-quarts (?) ou mon autre moi-même ainsi qu’à mes 2 fantastiques enfants, Laure et Antoine, les plus belles choses auxquelles j’ai contribué.JVA. Olivier Dewit Bruxelles, le 5 septembre 2012 5 Liste des abréviations 5-ASA : mésalazine, dérivé aminosalicylés 6-MMP : 6-methylmercaptopurine 6-MMPR: 6-méthylmercaptopurine ribonucléotides 6-MP ou MP : 6-mercaptopurine (Puri-Nethol®) 6-MTG : 6-methylthioguanine 6-MTGMP : 6-methylthioguanine monophosphate 6-MTIMP, 6-MTIDP et 6-MTITP : 6-methylthionosine mono, di et triphosphate 6-TG : 6-thioguanine (Lanvis®) 6-TGMP, 6-TGDP et 6-TGTP : 6-thioguanine mono, di et triphosphate 6-TGN : 6-thioguanine nucleotides 6-TIMP, 6-TIDP et 6-TITP : 6-thioinosine mono, di et triphosphate 6-TUA : 6-thiouric acid 6-TX : 6-thioxanthine 6-TXMP : 6-thioxanthosine monophosphate 8-OH 6-MMP : 8hydroxy-6methylmercaptopurine 8-OHAZA : 8-hydroxy-azathioprine 8-OHMP : 8-hydroxy-mercaptopurine 8-OHTX : 8-hydroxy-thioxanthine AB : antibiotique ABCC4 : ATP-binding cassette sub-family member C4 ANCA : antcicorps anti-cytoplasme des neutrophiles AO : aldéhyde oxydase ASCA : anticorps anti-saccharomyces cerevisiae. AZA : azathioprine (Imuran®) CS : methylprednisolone DPK : diphosphate kinase ECCO : European Crohn’s ans Colitis organisation GD : guanine déaminase GMPS : guanosine monophosphate synthétase 6 GST : gluthation-S-transférase, Hb : hémoglobine HGPRT : hypoxanthine guanine phosphoribosyl transférase HM : haut méthylateur IM : méthylateur intermédiaire IMPDH : inosine monophosphate déhydrogénase ITPA : inosine triphosphate pyrophosphatase LM : méthylateur bas MPK : monophosphate kinase MTHFR : méthyltétrahydrofolate réductase NMI : nitrométhylimidazole [P ] : transfusion de plaquettes [RC] : transfusion de globules rouges concentrés SLC28A3 : solute carrier family ou transporteur de nucléoside SZP : sulphasalazine TPMT : thiopurine méthyltransférase WBC : white blood cells count XOD : xanthine oxidase/déhydrogénase 7 Liste des tableaux et figures Tableau 1 : comparaison entre maladie de Crohn et rectocolite. Tableau 2 : médicaments utilisés dans la maladie de Crohn Tableau 3 : médicaments utilisés dans la Rectocolite Tableau 4 : indications des Thiopurines Tableau 5 : analyse base de données MICI Tableau 6 : toxicité des Thiopurines Tableau 7 : médicaments pancréatotoxiques reconnus Tableau 8 : résultats détaillés Tableau 9 : résumé des résultats Tableau 10 : second épisode de myélosuppression Tableau 11 : seuils thérapeutiques de 6-TGN Tableau 12 : données cliniques des patients étudiés Tableau 13 : évolution des 6-TGN et de l’activité TPMT Tableau 14 : adaptation des doses de TP selon l’activité TPMT Tableau 15 : résultats de l’analyse des métabolites des TP : 6TGN-6MMP chez 9187 patients Tableau 16 : accès et remboursement des tests de monitoring du métabolisme des Thiopurines Figure 1 : histoire naturelle de la maladie de Crohn Figure 2 : métabolisme des Thiopurines Figure 3 : distribution de l’activité TPMT Figure 4 : métabolisme des Thiopurines : focus sur XO/AO Figure 5 : métabolisme des Thiopurines : focus sur ITPA Figure 6 : métabolisme des Thiopurines : focus sur GST Figure 7 : métabolisme des Thiopurines : focus sur MTHFR Figure 8 : délai entre l’administration de l’azathioprine et la survenue de la myélosuppression Figure 9 : devenir du traitement par AZA Figure 10 : focus sur les 6-TGN Figure 11 : design de l’étude interaction 5-ASA/AZA. Figure 12 : évolution des 6-TGN Figure 13 : évolution de l’activité TPMT Figure 14 : évolution des 6-TGN et de l’activité TPMT Figure 15 : interaction MTX/TP via SAM Figure 16 : indications de la mesure des métabolites des Thiopurine dans les MICI 8 Introduction : aperçu des maladies inflammatoires chroniques intestinales Le nom de MICI (ou IBD en anglais pour « Inflammatory Bowel Diseases ») est un terme général qui regroupe les affections caractérisées par une inflammation récidivante des différents segments du tube digestif. On les subdivise en 2 sous-groupes principaux : la maladie de Crohn (MC) et la Rectocolite (RC). Chacune de ces entités peut présenter différents phénotypes, dont la sévérité clinique est variable. Les principales différences entre les deux maladies sont résumées dans le tableau 1 (1). Tableau 1: comparaison des M.Inflammatoires Chroniques Intestinales (MICI) Crohn RC (Rectocolite) Localisation: iléon et/ou colon, rectum +/- colon « de la bouche à l’anus » Atteinte Transmurale….fistules Muqueuse Segmentaire Continue Histologie Granulome (30-40% cas) Absence de granulome Action Tabac Favorisée par tabac « Protégée» par le tabac Sérologie ASCA ANCA Chirurgie R/ complications Chirurgie « guérit »…. L’inflammation intestinale présente est responsable de symptômes liés notamment à la zone atteinte : diarrhées, douleurs abdominales, amaigrissement, fièvre, pertes de sang,….. Des manifestations extradigestives peuvent également être rencontrées notamment au niveau des yeux (uvéites,..), de la peau (érythème noueux, pyoderma gangrenosum, syndrome de Sweet,…), des articulations (arthralgies, arthrites, spondylarthropathies,…),…liées notamment à la présence de cytokines pro-inflammatoires. Ces affections peuvent avoir un impact négatif très important sur la qualité de vie des patients, l’intégration sociale et familiale, le développement professionnel, ou sur la croissance des cas pédiatriques. 9 L’évolution de ces maladies est caractérisée par une succession de phases de poussée (période symptomatique) et des phases de rémission (période asymptomatique). Ces cycles peuvent être très différents d’un patient à l’autre. A un extrême, on retrouve des patients qui présentent une seule poussée puis demeurent asymptomatique. A un autre extrême, certains patients restent en phase de poussée sans jamais atteindre une véritable rémission. La fréquence de ces cycles « phase activephase quiescente» est un des paramètres qui caractérise la sévérité de la maladie. L’origine exacte de ces maladies reste hypothétique. Plusieurs facteurs semblent intervenir : génétique, environnemental et immunitaire. Actuellement, plus de 100 gènes favorisant ces MICI ont été découverts mais ils ne sont impliqués que pour 30 % des tableaux cliniques rencontrés (2). Un facteur environnemental est également nécessaire pour déclencher l’apparition des ces maladies. Ceci est notamment clairement démontré chez les jumeaux monozygotes : si un des 2 jumeaux est atteint, l’autre ne présentera une maladie que dans 20 % à 62 % des cas pour la MC et 6 % à 19 % pour la RC, alors que pour une maladie exclusivement génétique, à forte pénétrance, on s’attendrait à une concordance de 100 % (3). De même, ces maladies se rencontrent préférentiellement dans les pays au mode de vie occidental. En comparaison, l’incidence de ces maladies est d’ailleurs plus importante parmi les maghrébins vivant en Belgique que chez ceux demeurés au pays. Ceci signifie qu’à patrimoine génétique identique un facteur de notre environnement européen/occidental favorise l’émergence de ces MICI. La prévalence des MICI est estimée à plus de deux millions d’individus en Europe. L’incidence de la MC est en augmentation, alors que celle de la RC est plutôt en diminution (4). Par ailleurs, de plus en plus de cas de MICI sont observés chez de jeunes enfants ou des adolescents (5). Le diagnostic de MICI repose sur un faisceau d’arguments : cliniques, biologiques, histologiques, endoscopiques et/ou radiologiques. Il n’existe pas de test biologique discriminant pour l’existence d’une MICI. La découverte d’un syndrome inflammatoire biologique chez un sujet symptomatique doit faire suspecter le diagnostic de MICI. L’absence de syndrome inflammatoire n’en exclut pas une pour autant. 10 Le dosage de la calprotectine (enzyme du cytoplasme des neutrophiles) dans les selles est un test très sensible qui fait suspecter, lorsqu’il est élevé (>200 μg/g de selles), la présence de lésions dans le grêle ou le colon sans que cela soit spécifique des MICI (6). Le dosage sanguin des ASCA (anticorps antisaccharomyces cerevisiae, plus spécifiques de la MC) et des ANCA (anticorps anti-cytoplasme des neutrophiles, plus spécifiques de la RC) n’est pas recommandé dans le dépistage des MICI, car peu sensible, mais peut s’avérer utile dans certaines situations (colite indéterminée)(7). L’endoscopie est une étape obligée dans le diagnostic des MICI car elle objective la présence de lésions, leur sévérité, leur localisation et est complétée par la réalisation de biopsies qui permettent une analyse histologique. La radiologie (échographie abdominale, entéro-IRM, IRM du périnée, CT scan abdominal si complications de la maladie) contribue également à ce diagnostic, en particulier dans la MC où elle objective notamment les lésions grêles non accessibles à l’endoscopie. Les principaux traitements utilisés dans les MICI sont repris dans les tableaux 2 et 3 (1). Tableau 2. Médicaments dans la maladie de Crohn • Poussée • Maintien en rémission (Aminosalicylés) - Sulphasalazine - dérivés 5-ASA Antibiotiques - ciprofloxacine - métronidazole Corticoïdes - classiques - topiques (budésonide) (Ciclosporine) Ac anti-TNF Infliximab (Remicade®) Adalimumab (Humira®) (Aminosalicylés) Immunosuppresseurs - Azathioprine (Imuran®) - Mercaptopurine (Puri-Nethol®) - Méthotrexate (Ledretrexate®) Ac anti-TNF Infliximab (Remicade®) Adalimumab (Humira®) 11 Tableau 3. Médicaments dans la RCUH • Poussée Aminosalicylés - Sulphasalazine - dérivés 5-ASA Corticoïdes - classiques - topique (Clipper ®) Ciclosporine Ac Anti-TNF -infliximab (Remicade®) (adalimumab-Humira®) • Maintien en rémission Aminosalicylés Immunosuppresseurs - Azathioprine (Imuran ®) - Mercaptopurine (Puri-Nethol ®) Ac anti-TNF: Infliximab (adalimumab) Des différences existent : - Les aminosalicylés constituent le traitement de premier choix de la RC et sont d’ailleurs très efficaces tant pour le traitement de la poussée que pour le traitement d’entretien. Leur utilisation dans la MC est discutée. Ils ne sont plus repris dans les « guidelines » ECCO du traitement d’attaque de la MC (8). Des études sont en cours évaluant leur efficacité lorsqu’ ils sont prescrits à des doses plus élevées que 4g/jour. - Les antibiotiques sont utilisés dans la MC, en particulier dans les formes compliquées d’abcès, de fistules ou les formes périnéales. Ils ont également démontré une efficacité dans la prévention des récidives post-opératoires (9). Les plus utilisés sont la ciprofloxacine et le métronidazole. Leur utilisation au long cours n’est pas recommandée. 12 - Les corticoïdes « topiques » de type budésonide (Entocort® et Budénofalk®) sont utilisés dans la maladie de Crohn étant donné leur action iléo-colique droite. La béclaméthasone dipropionate (Clipper®) est, par contre, plus souvent utilisée dans la RC car son action est disséminée tout le long du colon. La principale caractéristique de ces corticoïdes topiques est d’éviter une imprégnation systémique, et dès lors, d’occasionner moins d’effets secondaires que les corticoïdes classiques. Ils sont néanmoins moins efficaces que ces derniers. - Les corticoïdes classiques (prednisolone) sont très efficaces ; tant dans le traitement de la MC (à la dose de 1mg/kg, 90 % de réponse (10)) que dans la RC. Leur première utilisation dans les années 50 a d’ailleurs révolutionné la prise en charge des colites ulcéreuses graves et permis de diminuer drastiquement la mortalité liée à cette situation (11, 12). Malheureusement, l’importance de leurs effets secondaires lors d’une prise prolongée contre-indique une utilisation à long terme. Or, bon nombre de patients deviennent dépendant des corticoïdes : une diminution des doses ou un arrêt du traitement entraine une réapparition des symptômes (13). - Ce phénomène de corticodépendance est une des principales indications de la mise en route des immunosuppresseurs. Ces médicaments sont utilisés comme traitement de fond pour stabiliser la maladie et permettre une épargne cortisonique. Parmi ceux-ci, les Thiopurines (TP) sont la principale classe d’immunomodulateurs utilisés, tant dans la MC que dans la RC. Ils constituent le sujet principal de cette thèse. - Le méthotrexate, agent immunosuppresseur a une efficacité reconnue dans la MC(14) et est, le plus souvent utilisé, en deuxième intention, après les TP. Son utilité dans la RC n’est pas prouvée et iI fait d’ailleurs actuellement l’objet d’un essai contrôlé (METEOR). - La ciclosporine, agent immunosuppresseur, est utilisée chez les patients souffrant de colite ulcéreuse grave, réfractaire aux corticoïdes intraveineux (15). Son utilisation est limitée dans le temps (habituellement 3 mois) notamment à cause de ses effets secondaires, et son action est le plus souvent relayée par les TP. Elle n’est plus guère utilisée dans la MC depuis l’avènement des anti-TNF. Cela 13 pourrait également être le cas dans la RC. En effet, une étude récente (CYSIF) a démontré une efficacité similaire de l’infliximab et de la ciclosporine en cas de colite ulcéreuse réfractaire aux corticoïdes intraveineux (16). - Les Anti-TNF (infliximab-Remicade ® et adalimumab-Humira®) sont efficaces dans le traitement des formes inflammatoires et fistulisantes de la MC ainsi que dans la RC, tant pour l’induction que pour le maintien d’une rémission (17-19). - La chirurgie est réservée aux formes compliquées de la maladie de Crohn : sténose, abcès, fistule, perforation, cancer... En effet, la résection du segment malade ne guérit pas le patient. Cependant le recours à la chirurgie est très fréquent et est estimé à 50 % après 5 ans et 80 % après 20 ans d’évolution (20). Ceci est expliqué par l’histoire naturelle de la maladie évoluant d’une forme inflammatoire vers des formes sténosantes ou pénétrantes (fistulisantes) (21). Une récidive endoscopique de la maladie s’observe dans près de 75 % des cas à 1 an (22). Le mot d’ordre est donc d’être « économe » et de ne réséquer que le strict nécessaire, voire d’éviter des résections par la réalisation de stricturoplasties. La chirurgie est également très fréquemment pratiquée en cas d’atteinte anale de la maladie de Crohn, et son traitement dans cette situation est le plus souvent médicochirurgical (23). Dans la rectocolite, la chirurgie « guérit » le patient de la maladie, puisque l’ensemble de l’organe malade est réséqué (proctocolectomie totale). L’exérèse du rectum et du colon, organes de confort, entraine un nombre accru de selles (5-6 selles/jour en moyenne) et justifie fréquemment la poursuite de traitement par ralentisseurs du transit (lopéramide-Imodium®,….). Le plus souvent, une anastomose iléo-anale avec réservoir en J est confectionnée et permet au patient de retrouver une bonne qualité de vie. Par ailleurs, il existe une morbidité propre à la chirurgie (complications post-opératoires,..) ainsi qu’un risque de complication à long terme telle la « pochite » qui correspond à une inflammation de ce réservoir iléo-anal. Les taux d’incidence de pochite varient selon les études de 45 à 60 % (en fonction des critères choisis) (24). Le traitement comprend la prise d’antibiotiques, voire même de corticoïdes, 14 d’immunosuppresseurs ou d’anti-TNF en cas de pochite chronique. Environ 5 à 15 % des patients atteints de pochite développent une pochite chronique (24). Pour ces différentes raisons, la chirurgie n’est réalisée qu’en cas d’échec du traitement médical ou de cancérisation. Le risque cumulé de colectomie dans la RC varie entre 10 et 30% après 25 ans. L'extension et la sévérité de la RC au moment du diagnostic sont les meilleurs facteurs prédictifs du risque de colectomie. Figure 1: Histoire naturelle de la MC : formes inflammatoire/ sténosante/ perforante 100 90 Cummulative risk (%) 80 Fistule 70 60 50 chirurgie Sténose 40 30 20 Inflammation 10 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 years Patients at risk N = 2002 552 229 95 37 Cosnes J et al. Inflamm Bowel Dis. 2002;8:244 Le développement au fil du temps de formes « compliquées » de la MC (sténose et/ou fistules) nécessite davantage de recours à la chirurgie. 15 Chapitre 1 : Les Thiopurines 1.1 Historique de leur découverte Les Thiopurines (TP), également appelées anti-purines, regroupent une famille de 3 substances : l’azathioprine (AZA), la 6-mercaptopurine (MP) et la thioguanine (TG). Ces médicaments ont été synthétisés par Gertrude Elion et George Hitchings au début des années 50 (25). Ils ont substitué un groupe sulphydryl à l’oxygène du carbone en position 6 de la guanine (pour obtenir la thioguanine, en 1950) ou de l’hypoxanthine (pour obtenir la MP, en 1951) et ont démontré que ces nouvelles substances étaient capables d’inhiber l’utilisation des purines (26). Cependant, la plus grande partie de la MP administrée aux patients était rapidement dégradée sans avoir pu exercer un effet thérapeutique. En 1957, un groupement méthyl-nitro-imidazolyl a été ajouté à l’atome de soufre de la MP pour lui éviter une oxydation immédiate in vivo, et permettre une libération prolongée de MP. Le composé ainsi obtenu a été a dénommé azathioprine, mis sur le marché en 1962 sous le nom d’Imuran®. La première efficacité de ces molécules a été mise en évidence chez les rongeurs : elles se sont révélées actives contre un large spectre de tumeurs (27, 28). Leur intérêt chez l'homme a d'abord été démontré chez les enfants souffrant de leucémie lymphoblastique aigüe (29, 30). Avant l’avènement des TP, le pronostic vital de ces jeunes patients était très mauvais avec une survie d’au maximum quelques mois. La découverte de la capacité de la MP à induire une rémission complète de la leucémie lymphoblastique aigüe (même si la plupart des patients subissaient une récidive par après) a amené la Food and Drug Administration (FDA) à approuver son utilisation dans cette indication en 1953. L’azathioprine a été introduite plus tard, en 1963, lorsqu'il a été découvert qu'elle pouvait prolonger la survie de l’allogreffe rénale (31). 16 En 1988, Gertrude Elion et George Hitchings se sont vus décerner le prix Nobel de médecine conjointement avec Sir James Black (découvreur du propranolol et de la cimétidine) pour leurs travaux sur la conception de nouveaux médicaments. Au-delà des TP, Elion a également découvert la pyriméthamine, la triméthoprime, l’allopurinol, l’acyclovir,… Elle est docteur honoris causa de 25 universités tout en n’ayant jamais eu le temps de terminer sa thèse, trop occupée par ses recherches et découvertes. Elle est décédée le 21 février 1999 à l’âge de 81 ans. Gertrude Elion George Hitchings Les TP sont utilisées dans le traitement des maladies inflammatoires intestinales depuis 50 ans. En effet, la première trace de l’utilisation de TP dans cette indication remonte à 1962, date à laquelle Bean publia un article concernant le cas d’un patient souffrant de rectocolite traité par MP (32). Il s'agissait d'un patient de 38 ans souffrant d'une rectocolite chronique active à qui il administra une haute dose de mercaptopurine (300 mg/j). Il observa non seulement une diminution des besoins en transfusions sanguines mais également un retour des haustrations à la normale à la radiographie ainsi qu'une cicatrisation des ulcères à l'endoscopie. Le patient fut ensuite traité par une dose de 50 mg/j et les 17 symptômes réapparurent. Un retraitement avec 300 mg/j fut administré suivi d’une dose d'entretien de 100 mg/j. Ceci permit d’obtenir une période de rémission de plus de 80 semaines. L’utilisation de l’azathioprine dans la maladie de Crohn a été, pour la première fois, rapportée dans le Lancet en 1969 (33) : six patients souffrant de maladie de Crohn réfractaire ont été traités par AZA 4 mg/kg pendant 10 jours suivi d’un traitement d’entretien par 2 mg/kg. Tous les patients ont été très nettement améliorés et cinq d’entre eux ont pu reprendre le travail. Depuis, les Thiopurines ont été largement utilisées dans de nombreuses pathologies. Une liste nonexhaustive de leurs indications actuelles est reprise dans le tableau 4. Tableau 4 : indications des Thiopurines (liste non exhaustive)(34) Leucémies lymphoblastiques aigues de l’enfant Transplantation d’organes solides Leucémies non-lymphocytaires aigues de l’adulte Polyarthrite rhumatoïde Leucémies aigues lymphocytaires de l’adulte Lupus érythémateux systémique Leucémie aigue myéloide de l’enfant Psoriasis Lymphome non-hodgkinien de l’enfant Eczéma atopique sévère de l’enfant Maladie de Crohn Hépatite auto-immune Rectocolite 18 1.2. La famille des Thiopurines L'azathioprine et la mercaptopurine sont des analogues des purines et ils agissent comme antagonistes des purines endogènes qui constituent les composants essentiels de l'ADN, de l’ARN et de certaines coenzymes (26). Les données pharmacocinétiques des TP n’ont pas été étudiées systématiquement chez les patients MICI. Les profils connus proviennent de données obtenues chez des patients leucémiques. 1.2.1 : Absorption des TP A : La 6-Mercaptopurine (MP) Après une prise orale de MP aux doses habituelles de 1 à 1,5 mg par kilo, le pic de concentration plasmatique est observé en moyenne après 2,2 heures. Un des défauts de la MP est sa faible biodisponibilité d‘environ 16 % (variation de 5 à 37 %) (35). Une grande partie de la MP est métabolisée dès son premier passage dans le foie. Sa demi-vie est mesurée à 21 minutes. La biotransformation de la MP a lieu en intracellulaire. Le transport de la MP en intracellulaire est effectué par différents transporteurs de nucléosides (SLC28A2-3, SLC29A1-2). HYPOXANTHINE 6-MERCAPTOPURINE 19 B : La Thioguanine (TG) Après une prise orale de TG de 20 mg/m2, le pic plasmatique est observé 4 h après l'ingestion. La biodisponibilité de la TG varie de 14 à 46 % avec une demi-vie plasmatique de 90 minutes. GUANINE THIOGUANINE C : L’Azathioprine (AZA) Après une prise orale de 2 mg/kg d'azathioprine (dont 55 % du poids moléculaire est de la MP), le pic de concentration plasmatique de MP est de 75 ng/ml et la demi-vie plasmatique est de moins de 2 h. L'absorption intestinale de l'AZA varie de 50 à 72 % et, une fois absorbée, 88 % de la dose est rapidement convertie en MP et dérivé nitroimidazolé, tandis que les 12 % restant sont excrétés dans les urines. AZATHIOPRINE 20 1.2.2 Distribution des TP Les données de distribution des TP proviennent d’expériences menées chez la souris avec de l’AZA radio-marquée (36). Cette étude a montré une distribution relativement homogène du produit dans l’ensemble du corps. Les TP passent peu dans le liquide céphalo-rachidien mais bien la barrière placentaire. Par contre, la MP n’a été dosée qu’en de très faibles quantités dans le lait maternel après prise d’AZA ou de MP (37), alors que les métabolites des TP se sont révélés indosables chez les nouveau-nés allaités par des mères traitées par TP (38). 1.3. Métabolisme des Thiopurines : les différentes enzymes impliquées Les Thiopurines sont des pro-drogues définies comme des médicaments qui sont administrés sous une forme inactive. Une fois administrée, la pro-drogue est métabolisée in vivo en un métabolite actif. Nous avons vu que la demi-vie plasmatique des TP est courte variant de 1 à 2 h. Par contre, leurs métabolites actifs, notamment les 6-thioguanine nucléotides (6-TGN) ont une demi-vie plasmatique longue variant de 3 à 13 jours, avec une large variation inter-individus. Les taux de 6-TGN atteignent leur état d’équilibre après 4 à 5 semaines (39-41). Pour la plupart des patients l'efficacité thérapeutique est atteinte entre 12 et 17 semaines après le début du traitement (42). Les 6-TGN sont incorporés dans l'ADN à la place des guanine-nucléotides. Il en résulte une inhibition de la synthèse des nucléotides et des protéines et, en fin de compte, une inhibition de la prolifération lymphocytaire et leur apoptose (via RAC1, cfr chap 3.1). D’autres métabolites, les 6-méthylmercaptopurine-ribonucléotides (6MMPR) constituent des inhibiteurs de la synthèse de novo des purines et contribuent également à l'effet antiprolifératif des TP. Les Thiopurines nécessitent une métabolisation avant de pouvoir exercer leur activité cytotoxique. Cette métabolisation est complexe et schématisée dans la figure 2. 21 Figure 2 : métabolisme des Thiopurines (42) AZA NMI AO GST AO TPMT 8-OHAZA 6-MMP 6-MTIDP MPK HGPRT TPMT 6-MMPR 6-MTIMP 6-TIMP 6-TUA 6-MTITP DPK MP XOD Inhibition de novo synthèse nucléotide 8-OH-6MMP MPK 6-MTG IMPDH TPMT 6-MTGMP 6-TIDP DPK 6-TXMP ITPA 6TG TPMT GMPS HGPRT 6-TGMP 6-TITP MPK 6-TGN 6-TGDP DPK Inhibition de Rac-1 , Incorporation de « faux nucléotide » et cassure de brins d’ADN/ARN. 22 6-TGTP Fig 2. Métabolisme des thiopurines (43). AZA NMI AO GST TPMT 8-OHAZA Allopurinol AO 6-MMP XOD 6-MTIDP MPK HGPRT TPMT 6-MMPR 6-MTIMP 6-TIMP 6-TUA 6-MTITP DPK MP - Inhibition of de novo nucleotide synthesis 8-OH-6MMP MPK 6-MTG IMPDH TPMT 6-MTGMP 6-TIDP 6-TXMP ITPA DPK 6TG TPMT GMPS HGPRT 6-TGMP 6-TITP MPK 6-TGN 6-TGDP DPK 6-TGTP Rac-1 inhibition, False nucleotide incorporation and DNA/RNA strand breakage. AZA : azathioprine, 6MP : 6-mercaptopurine, 6TG : 6-thioguanine, 8-OHAZA :8-hydroxy-azathioprine, NMI : nitromethylimidazole, 8-OHMP : 8-hydroxy-mercaptopurine, 6-TUA : 6-thiouric acid, 6-MMP : 6-methylmercaptopurine, 8-OH 6-MMP : 8hydroxy-6methylmercaptopurine, 6-TIMP, 6-TIDP and 6-TITP : 6-thioinosine mono, di and triphosphate, 6MTIMP,6MTIDP and 6-MTITP : 6-methylthionosine mono, di and triphosphate regroupés sous le nom de 6-MMPR: 6méthylmercaptourine ribonucléotides, 6-TXMP : 6-thioxanthosine monophosphate, 6-TGMP, 6-TGDP and 6-TGTP : 6thioguanine mono, di and triphosphate regroupés sous le terme de 6-TGN: 6-thioguanine nucléotides, 6-MTGMP : 6methylthioguanine monophosphate, 6-MTG : 6-methylthioguanine, 8-OHTX : 8-hydroxy-thioxanthine, 6-TX : 6-thioxanthine, AO : aldehyde oxydase, GST : gluthation-S-transferase, XOD :xanthine oxidase/dehydrogenase, TPMT : thiopurinemethyltransferase, HGPRT : hypoxanthine guanine phosphoribosyl transferase, MPK : monophosphate kinase, DPK : diphosphate kinase, ITPA : inosine triphosphate pyrophosphatase, IMPDH : inosine monophosphate dehydrogenase, GMPS : guanosine monophosphate synthetase, GD : guanine deaminase. 23 L’AZA est rapidement convertie par une conjugaison enzymatique et non-enzymatique via le Glutathion en MP, qui est, à son tour, convertie par différentes enzymes en des composés actifs et inactifs. Parmi les différentes enzymes impliquées, nous nous concentrerons sur les enzymes ayant fait l’objet du plus d’études dans les MICI : la Thiopurine Méthyltransférase (TPMT), la Xanthine oxydase/déshydrogénase (XOD), l’Aldéhyde oxydase (AO), l’Inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA), la Glutathion-S-transférase (GST) et la methylènetétrahydrofolate réductase (MTHFR). 1.3.1 : Thiopurine méthyl transférase (TPMT) La TPMT est une enzyme cytosolique retrouvée dans de nombreux tissus et est responsable de la catalyse par méthylation de nombreux cycles aromatiques, tels les thiopurines. Pour exercer son action, elle nécessite la présence de S-adénosyl-méthionine (SAM), son cofacteur essentiel qui agit comme groupement moléculaire donneur de méthyle. Dès lors, une carence en cofacteur SAM diminue l’activité de la TPMT (44). La TPMT est l'enzyme du métabolisme des TP la plus étudiée et la seule habituellement testée en pratique clinique. Le statut TPMT d'un individu peut être défini par des tests de génotypage ou de phénotypage de l’enzyme. a. Génotypage de la TPMT. Le génotypage de la TPMT consiste à détecter les polymorphismes d’un seul nucléotide (SNPs) responsables d'une inactivation ou d’une diminution de l’activité de la TPMT. En se basant sur le polymorphisme génétique de la TPMT et à partir d’un échantillon de 298 individus caucasiens sélectionnés au hasard, Weinshilboum et al (45) ont divisé la population générale en trois groupes (figure 3) : 24 HM ou « high methylator » : les homozygotes pour un allèle TPMT normal avec une activité de méthylation élevée (88 %). IM ou « Intermediate methylator » : les hétérozygotes pour un allèle TPMT déficient avec une activité de méthylation intermédiaire (11 %). LM ou Low methylator » : les homozygotes pour un allèle TPMT déficient avec une activité de méthylation faible (0,3 %). Une étude allemande englobant 1214 donneurs de sang caucasiens, retrouve la répartition suivante : 89,5% (HM), 9,9% (IM) et 0,6% (LM)(46). En ce qui concerne les patients souffrant de maladies auto-immunes (MICI, hépatite auto-immune, sclérose en plaque,..), une cohorte espagnole regroupant 14.545 patients a rapporté une répartition de 87,6% (HM), 11,9% (IM) et 0,5% (LM)(47). Ces études retrouvent donc des valeurs similaires de distribution d’activité de la TPMT au sein de la race caucasienne. Différentes études ont révélé que la prévalence des mutations du gène de la TPMT, toute mutation confondue, était plus faible chez les Chinois (5%) et les habitants du sud-ouest asiatique (2%)(48). Par contre, il n’existe pas de différence entre une population de patients MICI (Rectocolite et M. Crohn) et des sujets normaux en ce qui concerne la distribution des variantes TPMT dans des populations caucasiennes (espagnole, hollandaise, et danoise)(49, 50). Le gène humain de la TPMT est localisé sur le bras court du chromosome 6 et contient 10 exons (8 codants) et 9 introns. A ce jour, 30 allèles responsables d'une possible déficience de l'activité de la TPMT ont été décrits (51-54) : *2,*3A,*3B,*3C,*3D,*3E,*4 jusqu’à *28. La mutation *3A associe deux polymorphismes d’un seul nucléotide qui sont également retrouvés isolément dans les mutations *3B et *3C (exons 7 et 10 respectivement)(figure annexe). Les différentes mutations peuvent engendrer une baisse d’activité de l’enzyme TPMT qui serait expliquée par une modification de la structure protéique de la TPMT : la protéine devient instable et 25 son activité enzymatique diminue. En effet, la demi-vie de la TPMT est de 18 heures en cas de génotype homozygote normal et chute à 15 minutes pour les génotypes *2 et *3A (55). Dans une population caucasienne, les mutations *3A, *2 et *3C sont les plus fréquentes et constituent 95 % de toutes les mutations rencontrées (34, 56) (voir annexe 1). Dans les populations africaine et asiatique, la mutation *3C est la plus fréquemment rencontrée : 5,4 à 7,6% et 0,3 à 3 % respectivement (34, 57). Des divergences existent cependant aussi entre ces populations : la mutation TPMT*8 est plus fréquemment rencontrée chez les africains et la mutation TPMT*6 chez les natifs du Sud-est Asiatique (58). Toutes les mutations évoquées précédemment surviennent sur les séquences codant la protéine. D’autres mutations affectant des segments non-codants du gène de la TPMT ont été évoquées comme pouvant être responsables de variation sur l’expression ou l’activité de la TPMT et seront discutées dans le chapitre 2 (voir 2.1.2). Fig 3 :Distribution de l’activité TPMT Allèle TPMT mutant ou « déficient » Génotype Allèle TPMT normal ou « sauvage » Activité élevée (89%) % de sujets par 0,5 U d’activité Phénotype Activité intermédiaire (11%) Activité indosable (0,3%) Activité TPMT (U/mL) D’après Weinshilboum et al,1980 26 b. Phénotypage de la TPMT Le phénotype de la TPMT reflète l'activité enzymatique qui peut être mesurée in vitro par la conversion de la MP en 6-methylmercaptopurine (6-MMP). Cette activité est le plus souvent mesurée au sein des globules rouges. Différentes variétés de tests (test radiochimique, chromatographie liquide à haute performance HPLC) sont disponibles utilisant parfois différentes unités de mesure ce qui complique l'interprétation des résultats en pratique quotidienne. L’étude allemande (46), citée plus haut, a observé une variation considérable de l’activité TPMT érythrocytaire : de 2,9 à 65 nmol de 6-methylthioguanine formées par heure et par gramme d’hémoglobine. Une distribution trimodale des valeurs d’activité de la TPMT était retrouvée : < 2, de 9 à 22 et > à 22 nmol/h/g Hb pour les populations définies respectivement LM, IM et HM. De plus, la population avec une activité TPMT dite « normale » ne constitue pas un groupe homogène. Jusqu’à 15 % des patients peuvent présenter une activité plus élevée que la normale (59) et approximativement 2% de la population étudiée dans la cohorte allemande présentait une activité TPMT ultra-élevée (de 51 à 65 nmol/h/g Hb). Ce résultat corrobore ceux d’une étude antérieure (60) suggérant l’existence d’un sous-groupe d’individus «métaboliseurs ultra-rapides ». L’activité de la TPMT n’est pas modifiée significativement par le genre ou l’âge du patient (61), elle est mature dès la naissance. Par contre, le vieillissement des globules rouges s’accompagne d’une diminution de l’activité TPMT comme cela a pu être observé chez de jeunes patients leucémiques (62). Par ailleurs, de jeunes globules rouges semblent avoir une activité TPMT plus élevée. Ceci est illustré par le cas rapporté par de Boer : un patient a présenté une pancytopénie et une pneumonie à CMV après plusieurs années de traitement par AZA (63). Durant la phase initiale de récupération de cette pancytopénie, l’activité TPMT érythrocytaire a été mesurée et s’est révélée très élevée (182 nmol/h/g). Par la suite, après récupération complète de l’épisode de myélosuppression, la TPMT a été, à nouveau, mesurée cette fois-ci à une valeur normale de 43 nmol/h/g. Ce changement d’activité TPMT peut être expliqué par une variation de l’activité enzymatique en fonction de l’âge des érythrocytes, les jeunes 27 globules rouges présentant une activité plus élevée qui diminuerait au fur et à mesure de leur vieillissement. Corrélation Génotype-Phénotype Il existe une corrélation, variant de 76 à 99 %, entre le phénotypage ou mesure de l’activité de la TPMT et son génotypage (46). En d’autres termes, un patient qui est hétérozygote pour un allèle déficient de la TPMT présente un déficit partiel de l’activité TPMT, de même qu’un patient TPMT homozygote déficient présente un déficit total de l’activité enzymatique. Dans la cohorte allemande, la concordance globale entre phénotypage et génotypage était de 98,4% et l’utilisation d’un test génétique prédisait le phénotype avec une sensibilité et une spécificité supérieures à 90 % (57). Une méta-analyse récente, portant sur 19 études de valeurs inégales et incluant 1715 patients, retrouve des valeurs moins optimistes. La sensibilité du test génétique pour prédire les patients à activité TPMT basse ou intermédiaire est jugée imparfaite variant de 70 à 86 %, alors que la spécificité est presque parfaite (64). D’autre part, il existe un petit chevauchement entre les groupes TPMT homozygote normal (phénotype prédit HM) et TPMT hétérozygote déficient (phénotype prédit IM). En effet, 1 à 2 % des individus génotypés TPMT normale présentent une activité enzymatique intermédiaire. Dès lors, il existe un risque qu’en se basant sur le résultat du test génétique, on initie un traitement par TP à dose pleine exposant le patient à un risque accru de toxicité hématologique. A contrario, 5 % des individus génotypés TPMT hétérozygote présentent une activité TPMT normale/élevée (46). Dans ce cas-ci, en se basant sur le test génétique il est tentant de prescrire une dose de TP plus faible et de ce fait éventuellement sous-traiter le patient. Les experts sont toujours divisés sur la nécessité de réaliser une analyse de la TPMT avant de démarrer un traitement par TP : cette analyse est recommandée par la FDA, qui a demandé une mise à jour de la notice des TP en 2003 visant à informer de l’existence des tests de détermination de la TPMT et de leur implication (65), alors qu’elle ne l’est pas dans les lignes de conduite d’ECCO concernant le 28 traitement des MICI (66). Les opposants au test mettent notamment en avant le coût de l’analyse qui ne dispense, par ailleurs, pas de poursuivre les contrôles sanguins. Bien entendu, la disponibilité du test intervient également dans ce choix comme nous le verrons dans le chapitre 5. Le test est cependant recommandé par ECCO en cas de survenue d’un accident thromboleucopénique. De même, les avis divergent en ce qui concerne le choix d'un phénotypage ou d'un génotypage de la TPMT. Un des avantages du phénotypage est de déterminer plus précisément l'activité de la TPMT qui peut varier au sein du groupe d’individus possédant le même génotype (comme évoqué dans le paragraphe précédent). De plus, il permet la détection de patients présentant une très haute activité de méthylation. D'un autre côté, le phénotype peut être influencé par de possibles interactions médicamenteuses au contraire du génotype, et sa reproductibilité est inférieure à celle du génotypage. Par ailleurs, le génotypage est la seule méthode fiable pour déterminer le statut TPMT d’un patient qui a été transfusé dans les 8 à 12 semaines qui précède l’analyse. En effet, le mélange du sang du donneur et du receveur peut amener à une erreur de catégorisation de la TPMT par la mesure de l’activité enzymatique (67-69). Enfin, un phénomène d’induction enzymatique de la TPMT a été décrit lors de l’administration chronique de TP (70, 71) en particulier après transplantation rénale et chez les patients leucémiques. Cette augmentation d’activité de la TPMT est inconstante puisqu’elle varie de 0 à 55 % selon les sujets. Le mécanisme de cette possible induction n’est pas connu. Une conséquence possible de cette induction enzymatique serait un échappement thérapeutique chez certains patients. Cependant, la réalité de cette induction n’a pas été retrouvée dans une étude menée chez 60 patients MICI suivis prospectivement pendant 20 semaines lors de l’initiation d’un traitement par TP : aucune modification de l’activité TPMT n’a été observée (72). 29 1.3.2 : Xanthine oxydase/Déhydrogénase (XOD) La xanthine oxydase/déhydrogénase est une enzyme cytoplasmique ubiquitaire impliquée dans la dégradation de substances endogènes et exogènes comme les TP (fig. 4). Son activité est particulièrement élevée dans les entérocytes et les hépatocytes. La XOD oxyde la MP en acide 6thiourique (6-TUA), métabolite inactif éliminé dans les urines. En dehors de désordres génétiques rares que sont les xanthinuries type I et IIa (incidence de 1/70.000), on observe des variations interindividuelles de l'activité de la XOD allant de 4 à 10 (73-75). Cette variation est partiellement liée à des facteurs environnementaux et des facteurs génétiques (75-77). Comme pour d'autres enzymes, différents polymorphismes (SNPs) du gène de la XOD ont récemment été décrits, et peuvent expliquer en partie les variations inter-individus (78-80). De façon similaire à la TPMT, les faibles métaboliseurs XOD s'exposent à un risque élevé d'effets secondaires des TP, alors que les hauts métaboliseurs XOD ont un risque accru de résistance aux traitements étant donné la faible formation de métabolites actifs (6TGTP) (74). Figure 4 30 1.3.3 Aldéhyde oxydase (AO) Le rôle de l’aldéhyde oxydase en physiologie humaine est mal connu. Cette enzyme est plus largement distribuée que la XOD et ses substrats très variés. AO catalyse l’hydroxylation d’AZA ou de 6MMP en composés présumés inactifs. Il existe des variations interindividuelles d’activité de la AO (81). La présence de polymorphisme (C.3404A > G) a été récemment décrite (80). Son implication clinique est discutée dans le chapitre 2 (2.2). 1.3.4 : Inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA) L’Inosine Triphosphate Pyrophosphatase est une enzyme largement exprimée dans les différents tissus, y compris dans les érythrocytes et les leucocytes. Dans les cellules normales, l’inosine diphosphate (IDP) et l’inosine triphosphate (ITP) sont produits par une kinase à partir de l’inosine monophosphate (IMP). L’ITPA intervient après les enzymes précédemment décrites dans le métabolisme des TP, au niveau de l’IMP (figure 5). Ce dernier, résultat de la transformation de MP, est converti en adénine ou guanine nucléotides dans le noyau des cellules ; mais il peut aussi être phosphorylé en ITP qui peut, à son tour, subir une déphosphorylation par l'ITPA (figure 5). Ce cycle futile est bloqué si l’ITPA est déficiente, avec pour conséquence l'accumulation d’ITP dans les globules rouges. Jusqu'à présent, les implications de cette accumulation d’ITP chez les personnes ne prenant pas de TP demeurent inconnues. Il a été suggéré que l'ITPA protégerait les cellules de l'accumulation de nucléotides potentiellement dangereux qui pourraient être incorporés dans les acides nucléiques (82). Le gène de l'ITPA est localisé sur le chromosome 20 p et, à ce jour, deux mutations rares (*94C>A et *IVS 2+21 A>C) ont été décrites (83, 84). La mutation *94C>A est retrouvée chez 6 % de la population caucasienne et africaine et chez 19 % de la population asiatique. La mutation IVS2+21 A>C est retrouvée chez 13 % d’une population caucasienne. L'expression phénotypique de ces mutations est différente. Aucune activité enzymatique n'est détectable chez un patient ITPA homozygote *94C>A et, 31 chez un patient hétérozygote cette activité est diminuée à 22,5 % de la valeur moyenne des contrôles. En cas de mutation IVS 2+21 A>C, l'activité ITPA diminue à 60 % de la valeur contrôle chez un homozygote et à 90 % de cette valeur chez un hétérozygote. L'impact clinique de ces mutations sera discuté dans le chapitre 2. Figure 5 32 1.3.5 : Glutathion-S-transférase (GST) La première étape du métabolisme de l’AZA en MP fait appel au glutathion. Le glutathion sous sa forme réduite est un élément essentiel dans la protection contre de nombreux composés toxiques ou dans la lutte contre le stress oxydatif et protège les cellules des dommages causés par les radicaux libres. Une déplétion en glutathion hépatique prédispose donc à la peroxydation et à la dénaturation de nombreux composés tels que les lipides, les mucopolysaccharides, les protéines et les acides nucléiques (85). La conversion de l'azathioprine en mercaptopurine a longuement été considérée comme une réaction non-enzymatique facilitée par le glutathion et d'autres protéines endogènes contenant du sulfhydryl (86). Cependant certaines études suggèrent que dans certains organes, comme dans le foie et l'intestin grêle, une réaction enzymatique catalysée par la GST pourrait être responsable de 99 % de la biotransformation d’AZA en MP (87). Trois familles majeures de GST ont été décrites : cytosolique, mitochondriale et microsomale. Les GST cytosoliques sont réparties en 8 classes, dont 5 présentent un polymorphisme génétique : GST alpha, mu, pi, thêta et zêta. Parmi ces polymorphismes, les plus étudiés sont GST M1, P1 et T1, dont la fréquence varie en fonction de l’origine ethnique. Parmi les GST cytosoliques A1-1, A2-2, et M1-1 sont intensément exprimées dans le foie et démontrent la plus grande activité envers AZA (87). Cinq variants allèliques de la GST A2-2 montrent une activité élevée envers l’AZA. Un de ces variants A2-2*E présente une activité enzymatique 3 à 4 fois plus élevée que la normale. Eklund a suggéré qu’une activité élevée de GST combinée à une dose élevée d’AZA peut amener à une déplétion en glutathion causant dès lors des dommages cellulaires (87). Ainsi, la surconsommation du GSH hépatique a pour conséquence l’apparition de lésions mitochondriales conduisant à la lyse des membranes cellulaires et à la mort de l’hépatocyte. Nous verrons dans le chapitre 2, le possible impact de l’activité GST sur la survenue d’effets secondaires lors d’un traitement par AZA. 33 . Figure 6 1.3.6 : Methylene tétrahydrofolate réductase (MTHFR) Au-delà des enzymes intervenant dans le métabolisme propre des TP, des variations génétiques d’autres enzymes peuvent également interférer avec la transformation des TP. Un exemple de ce type d’interaction est donné par la methylenetetrahydrofolate réductase (MTHFR) qui influence la disponibilité du cofacteur de la TPMT, la S-adénosylméthionine (SAM). La méthionine, acide aminé essentiel apporté uniquement par l’alimentation, est transformée en Sadénosylméthionine (SAM) par la S-adénosylméthionine synthase. La SAM est l’un des principaux donneurs de méthyle dans les réactions biochimiques chez les mammifères et, en donnant son groupement méthyle, elle se transforme en S-adénosyl-homocystéine (SAH). Cette dernière est, à son tour, hydrolysée en homocystéine par une réaction réversible catalysée par la S-adénosyl homocystéine hydrolase. L’homocystéine formée est soit reméthylée en méthionine soit catabolisée par transsulfuration en donnant une cystéine. MTHFR est essentielle au fonctionnement de la voie de reméthylation de l’homocystéine. 5-CH3-FH4, un dérivé des folates (vitamine B9) issu de notre alimentation, provient de la transformation de 5,10-CH2-FH4 par MTHFR et est utilisé comme donneur 34 du groupement méthyle. Cette reméthylation de l’homocystéine en méthionine, réaction catalysée par la méthionine synthase (MS) a pour cofacteur la vitamine B12. L’activité de l’enzyme MTHFR et l’apport alimentaire en folates de même que les réserves en B12 vont donc influencer la disponibilité en 5-CH3FH4 nécessaire à la méthylation de l’homocystéine, et donc avoir une influence sur la production de la SAM (figure 7). Or, il existe différents polymorphismes de MTHFR et notamment deux d'entre eux (c.1298A>C et c.677C>T), sont présents dans 20 % de la population générale et sont associés à une diminution de l'activité enzymatique (88). Si cette activité MTHFR est réduite, elle entraîne une diminution de production de SAM avec pour conséquence une diminution de l'activité enzymatique de la TPMT par défaut de cofacteur. De nombreuses autres enzymes intervenant dans le cycle des folates et de l’homocystéine font l’objet de mutations et de modifications d’activité mais n’ont pas, à ce jour, été étudiées spécifiquement dans le traitement des MICI. Fig 7. Interaction MTHFR/TPMT via SAM B12 METHIONINE S-adénosylméthionine synthase Méthionine synthase MTHFR MTHFR 5-CH3FH4 5-10-CH2FH4 Folates SAM SAH S-adénosylhomocystéine hydrolase HOMOCYSTEINE Cystathionine α-cétobutarate Cystéine 35 TPMT 1.4. Indications des TP dans les MICI et utilisation aux cliniques universitaires Saint Luc 1.4.1 : Indications Le but du traitement des MICI, en l’absence d’un remède définitif, est d’induire et de maintenir une rémission de ces maladies sans l’utilisation prolongée de corticoïdes. Idéalement, cette rémission clinique est accompagnée d’une cicatrisation des lésions. Ces dernières années l’approche de traitement dit séquentielle (« Step-Up ») utilisant en premier lieu les médicaments les moins toxiques mais également potentiellement moins efficaces, s’est vue opposée une approche plus agressive (« Top-Down ») où les agents les plus efficaces, comme les agents biologiques et les immunosuppresseurs, sont utilisés dès le diagnostic (89). L’idée de cette approche maximaliste est d’arriver à modifier l’histoire naturelle de la maladie pour éviter certains dommages irréversibles. Quelle que soit l’approche thérapeutique envisagée, l’utilisation des TP a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies (90). Ils sont utilisés chez un plus grand nombre de patients et de plus en plus tôt après le diagnostic voire dès celui-ci. L’AZA et MP sont indiqués comme traitement de maintien de la rémission de la MC et de la RC (91-93). Ils ont montré une efficacité dans les atteintes périnéales fistulisantes de la MC (23, 94). Ils sont également efficaces dans la prévention de la formation des autoanticorps anti-infliximab (95, 96) ainsi que dans la prévention de la récidive post-opératoire de la MC (97). 36 1.4.2 : Utilisation des TP aux Cliniques universitaires Saint Luc chez les patients MICI Au cours de ces deux dernières années, nous avons élaboré une base de données (IDB) spécifique aux MICI. Elle est accessible via internet sur un site protégé, par l’intermédiaire d’un nom d’utilisateur et d’un mot de passe. Le but est d’utiliser la base de données au quotidien, lors de la visite du patient afin d’encoder au fur et à mesure les informations et maintenir à jour les fichiers. De plus, pour stimuler l’utilisation de cette base de données, il est prévu qu’après chaque visite un rapport de consultation puisse être directement généré. Cette base de données est encore loin d’être parfaite mais est améliorée au fur et à mesure des erreurs ou défauts rencontrés et la rapidité d’exécution informatique est en constante amélioration. L’ensemble des patients MICI suivis au sein des Cliniques universitaires saint Luc n’a pas encore été inclus dans IDB. C’est donc une analyse d’un échantillon de notre population MICI qui est décrite dans le tableau ci-dessous. Par ailleurs, pour chaque patient encodé, l’ensemble des données n’a pas toujours pu être collecté (nouveau patient, données incomplètes au diagnostic,….). Une sélection des données récoltées est reprise dans le tableau 5, et notamment celles qui se réfèrent plus particulièrement à l’utilisation des TP. La classification de Montréal est utilisée pour décrire les profils de maladies (98, 99) : - Age au diagnostic : A1 : < 16 ans, A2 : entre 17 et 40 ans, A3 : > 40 ans Pour la maladie de Crohn : - Topographie des lésions : L1 : iléale, L2 : colique, L3 : iléocolique, L4 : tractus digestif supérieur isolé. - Comportement : B1 : inflammatoire (Non B2, Non B3), B2 : sténosant, B3 : pénétrant. p0 : pas d’atteinte périnéale, p1 : atteinte périnéale. Pour la rectocolite : Topographie : E1 : limitées au rectum, E2 : jusqu’à l’angle gauche, E3 : au-delà de l’angle gauche. 37 Tableau 5 Base de données MICI 434 patients (15 mars 2012) Maladies 297 M. de Crohn 129 Rectocolite MC : RC : CI 4 ♀/4♂ 162 ♀/ 135 ♂ 61♀/ 68 ♂ Age moyen: 40 ans MC: 39 [14-84] RC: 42 [15-82] 24,9 ans 32,3 ans 14,3 ans 9,6 ans Distribution de l’âge au A1= 69 (25 %) A1= 21 (18%) diagnostic A2= 192 (68 %) A2= 63 (54%) A3= 19 (7 %) A3= 33 (28%) 8 colites indéterminées Répartition 227 ♀ / 207 ♂ Age moyen au moment du diagnostic Durée moyenne d’évolution Localisation de la maladie au L1= 41 (17 %) p1= 58 (24%) E1: 21 (21%) diagnostic L2= 102 (43%) p0 = 180 (76%) E2: 49 (49%) L3= 70 (30%) E3: 30 (30%) L4= 23 (10%) Comportement de MC au B1=119 diagnostic B2=61 B3=35 Nombres de patients fumeurs ou anciens fumeurs 120 (40%) 38 25 (19%) Base de données MICI 434 patients Nombre de patients testés pour la TPMT Résultats tests TPMT 125 2 homozygotes déficients (2%) 17 hétérozygotes (14 %) Nombre de patients qui ont reçu un 222 (51 %) traitement par AZA et/ou MP par MTX 32 (7%) par Ciclosporine 15 (3 %) par Anti-TNF 155 (36 %) (infliximab ou adalimumab) Nombre de patients qui ont présenté un Nombre de patients traités par TP effet secondaire donné sous TP : N = 222 patients effet secondaire 64 /222 (29 %) (tout effet secondaire confondu) stoppé définitivement pour leucopénie 5 /222 (2 %) pour pancréatite 16 /222 (7 %) pour intolérance digestive (nausées,..) 17 /222 (8 %) pour Rash, Fièvre, Σ grippal, myalgies,. 18 /222 (8 %) pour toxicité hépatique 8/222 (4 %) pour infection, cancer ou lymphome 0 La fréquence des différents effets secondaires sous TP observée dans notre cohorte est en accord avec les données de la littérature décrites dans le chapitre suivant (1.5). 39 1.5 : Effets secondaires des Thiopurines Chez près d'un tiers des patients l'efficacité des TP n'est pas obtenue à cause de la survenue d'effets secondaires (EII) amenant soit à une réduction de dose soit à un arrêt complet de la prise du médicament (100). Dans 2 méta-analyses, la prévalence des effets secondaires des TP qui ont amené au retrait du traitement variait de 5,8 à 9,3% (91, 92). Dans une des études reprises dans ces méta-analyses, le taux d’EII atteignait 40 % (101). La prévalence des effets secondaires des TP semble plus élevée en cas de MICI que pour d’autres indications (sclérose en plaque, hépatite auto-immune,…)(102-104). Ces EII sont généralement divisés en 2 types : - dose-dépendant, - dose-indépendant (ou immuno-allergique). Parmi les effets secondaires immuno-allergiques, on retrouve la pancréatite, la fièvre, les myalgies et arthralgies, le rash et certains types d'hépatites. Les effets secondaires liés à la dose et à la durée d'exposition comprennent les infections, les cancers, certaines hépatites et les leucothrombocytopénies. Des symptômes gastro-intestinaux, comme des nausées et vomissements ainsi que des douleurs abdominales, sont fréquents mais généralement légers. Ils surviennent précocement après le début du traitement et s'améliorent lors de la réduction de la dose ou spontanément. Dans le tableau 6, la toxicité des TP selon le mécanisme dose-dépendant ou indépendant est décrite dans une cohorte MICI historique du Mont Sinai Hospital à New York.(105) 40 N=396 patients Tableau 6 : toxicité des TP dose-indépendant Réactions type allergique • Pancréatite (13) 3.3 % • Fièvre 2% • Rash • Malaise • Diarrhée • Hépatotoxicité 0.3 % dose-dépendant Reactions type non-allergique • Leucopénie 2-5% • Thrombocytopénie • Infections (29) 7.4 % • Cancer (12) 3.1 % • Hépatotoxicité 0.3 % Present et al,Ann Intern Med,1989 1.5.1 Effets secondaires doses-indépendants ou immuno-allergiques a. La pancréatite. La fréquence de la pancréatite est évaluée à 1,3 à 5 % des cas de tous les patients MICI traités par AZA/MP (106) voire jusqu’à 15 % dans une série (107). Les premiers cas ont été publiés il y a 40 ans (108, 109). Le diagnostic de pancréatite aiguë est, dans la plupart des cas, facile grâce aux données cliniques, biologiques et morphologiques : élévation de plus de 3X la limite supérieure de la norme des tests pancréatiques (amylases et lipases) ET douleurs abdominales ET anomalies morphologiques du pancréas à l’imagerie. L’imputabilité du médicament est, par contre, difficile à établir et il s’agit, le plus souvent, d’un diagnostic d’exclusion devant écarter toutes les autres causes de pancréatite. La pancréatite d’origine médicamenteuse est relativement rare : elle ne représente que environ 2 % de l’ensemble des pancréatites retrouvées dans la population générale (110, 111). Le seul critère formel permettant d’affirmer l’origine médicamenteuse d’une pancréatite est la récidive de celle-ci après 41 réintroduction du médicament. Pour des raisons évidentes, cette épreuve ne peut être proposée lorsque la toxicité pancréatique du médicament a déjà été reconnue. Il existe deux « classifications » ou deux manières de définir la responsabilité d’un médicament dans la survenue d’une pancréatite médicamenteuse : 1. la classification de Mallory, qui suit essentiellement des critères chronologiques pour définir l’imputabilité d’une pancréatite à un médicament (112) : - la pancréatite apparaît durant le traitement médicamenteux. Plus le délai de survenue entre le début du traitement et la survenue de la pancréatite est court, plus le médicament est suspect, - la pancréatite se résout à l’arrêt du médicament, - la pancréatite récidive lors de la réintroduction du médicament : argument d’imputabilité majeur ! - aucune autre cause de pancréatite n’est retrouvée. L’association est jugée certaine si les 4 critères sont retrouvés. Elle est probable si tous les critères sont réunis sauf la réexposition. Elle est enfin jugée possible lorsqu’il n’existe que des niveaux de preuves incomplets. L’AZA et la MP répondent à ces différents critères. L’imputabilité du médicament a été établie par des observations de récidive après réintroduction (113, 114) ainsi que par des expériences animales (115, 116). Un nouvel essai de traitement croisé par AZA ou MP entraînera un nouvel épisode de pancréatite. Ceci indique, qu’un métabolite situé en aval de la transformation d’AZA en MP doit être responsable de cette réaction pancréatique. La pancréatite survient typiquement dans les deux à quatre semaines après le début du traitement (117) et présente une évolution bénigne avec résolution rapide de la symptomatologie à l’arrêt du médicament, habituellement dans les 1 à 11 jours (114). Il existe de rares cas de déclenchement tardif (118) ainsi qu’un faible risque de pancréatite grave voire de décès en particulier s’il existe des facteurs de co-morbidité associés (119). En cas de persistance d'anomalie pancréatique, une autre étiologie doit être recherchée. 42 2. La classification de Trivedi qui repose sur le nombre de cas rapportés dans la littérature (120) : Médicaments de classe I : plus de 20 cas rapportés dans la littérature. Au moins 1 cas avec réexposition positive. Médicaments de classe II : entre 10 et 20 cas rapportés avec ou sans réexposition positive. Médicaments de classes III : moins de 10 cas rapportés ou cas non publiés (fichiers pharmaceutiques ou FDA). L’azathioprine est un médicament de classe I selon Trivedi : 86 cas rapportés dans la littérature et 16 cas de réexposition positive. Son dérivé la 6-Mercaptopurine est également de classe I : 69 cas rapportés et 10 tests positifs de réintroduction. Un phénomène immuno-allergique a été suspecté pour expliquer l’apparition d’une pancréatite sous TP, notamment sur base des arguments suivants : récidive précoce et plus sévère après réintroduction, indépendance par rapport à la dose administrée et notamment élévation des enzymes pancréatiques 2 heures après ré-administration d’une dose très faible (1 mg) (121). La Thioguanine (TG) a été essayée avec succès en cas de pancréatite ou autre réaction idiosyncrasique liée à AZA ou MP (122). En effet en 2003, Dubinsky a mené une étude chez 21 patients ayant présenté un effet secondaire considéré comme allergique dans les 6 semaines après l’initiation de la TP. La 6-TG a été prescrite à une dose moyenne de 20 mg/j. Seuls 4/21 patients ont représenté un EII. Par ailleurs, 82 % des patients qui ont poursuivi le traitement par 6-TG ont présenté une amélioration de leur MICI. Ces données ont suscité un nouvel engouement pour cette molécule mais celui-ci a très vite été tempéré par la survenue de complications liées à son hépatotoxicité, comme nous le verrons plus loin. Par ailleurs, la pancréatite secondaire aux TP serait plus fréquente en cas de MICI qu'au cours des autres affections relevant d'une autre indication d'azathioprine (123, 124), sans qu’aucune explication avérée ne puisse être donnée. 43 Enfin, les TP ne sont pas les seuls médicaments utilisés dans les MICI qui soient potentiellement dangereux pour le pancréas (cfr tableau 7 ci-dessous). En cas de pancréatite chez un patient MICI, un relevé complet des différents traitements suivis par le patient est donc indispensable. Tableau 7 : Médicaments pancréatotoxiques reconnus (125) Acide valproïque Didanosine Mésalazine paracétamol Sulfasalazine asparaginase énalapril Méthyldopa pentamidine sulindac Azathioprine furosémide Métronidazole phenformine tétracycline cimétidine Mercaptopurine Oestrogènes Prednisone En gras, les médicaments couramment utilisés dans le traitement des MICI. b. Le syndrome grippal, myalgies, arthralgies et le rash Dans la série historique du Mount Sinai Hospital à New York, près de 2 % des patients sous TP ont présenté un effet secondaire sous TP qui mime un syndrome grippal. Parfois ce sont des myalgies et/ ou arthralgies sans fièvre. Dans notre expérience, nous avons deux cas de patients qui ont présenté une impotence fonctionnelle majeure quelques jours après le début de l’AZA et qui disparait à l’arrêt de celui-ci. Chez un des deux patients, la MP a été ensuite introduite avec réapparition du même tableau. Selon une série publiée par Hindorf, les patients intolérants à l’AZA qui présentent des myalgies ou des arthralgies peuvent bénéficier du remplacement par la MP : près de 70 % d’entre eux supportent la MP sans effets secondaires (126). De plus, il est intéressant de noter que des désensibilisations à l’AZA ont été réalisées avec succès chez des patients présentant des effets secondaires de type rash ou fièvre (127-129). 44 1.5.2 Effets secondaires doses-dépendants a. L’intolérance digestive L’apparition de nausées est fréquente en début de traitement par AZA. Celles-ci peuvent être retrouvées jusque dans 11 % des cas et sont souvent transitoires. On observe souvent une disparition des symptômes soit de façon spontanée soit après réduction de la dose d’AZA. Le dérivé imidazolé (NMI) issu de la conversion d’AZA en MP semble être responsable de la survenue de cet effet secondaire dans la majorité des cas. En effet, la prescription de MP en remplacement d’AZA permet d’éviter ces nausées dans 50 à 75 % des cas (126, 130-134). Un phénomène similaire est observé en cas de douleurs abdominales ou de diarrhées. b. La toxicité médullaire Il s’agit d’un des effets secondaires les plus sérieux des TP qui peut amener à une leucopénie sévère, une thrombocytopénie, une anémie ou une combinaison des trois (pancytopénie). Dans certains cas, cette complication peut mettre la vie du patient en danger notamment en cas de sepsis ou d'hémorragie. En analysant les études rétrospectives de patients MICI traités par TP, on retrouve une incidence de leucopénie et/ou thrombocytopénie qui varie de 2 à 5 % (105, 135). Deux méta-analyses s'intéressant aux patients souffrant de M. de Crohn traités par TP retrouvent des incidences de leucopénie variant de 1,4 à 1,7 % (91, 136). Un même type de méta-analyse, cette fois dans la Rectocolite, rapporte une incidence de 3,9% de leucopénie (93) . Dans une revue reprenant 8302 patients de 66 études différentes et s'intéressant aux patients MICI souffrant de myélotoxicité induite par les TP, l'incidence cumulée de myélotoxicité induite par AZA/MP était de 7 %. Le taux d'incidence (par patient et année de traitement) était de 3 % (137). Les différences d'incidence de myélotoxicité dans les différentes études rapportées peuvent être partiellement 45 expliquées par les valeurs seuils différentes (de 2 à 4000/ml) utilisées pour définir une leucopénie induite par le médicament. Cette myélotoxicité peut survenir à n'importe quel moment après le début du traitement par TP. Dans la revue citée, le délai de survenue de la myélotoxicité variait de 12 jours (138) à 27 ans (139) mais la plupart des cas survenaient durant les premiers mois de traitement. Parmi les patients souffrants de leucopénie induite par la TP, 6,5 % vont souffrir d'une infection (incidence cumulée) et trois décès dus à une septicémie ont été rapportés (135, 137, 140). La fréquence de manifestations hémorragiques dues à la thrombocytopénie semble être faible puisque rarement rapportée. Alors que les patients souffrant de myélotoxicité doivent parfois être hospitalisés, les données concernant les taux et les durées d'hospitalisation sont habituellement manquantes dans les différentes études. c. L’hépatotoxicité. L’hépatotoxicité des TP peut résulter de 3 mécanismes différents : une hypersensibilité, une toxicité liée à la dose ou suite à des lésions induites au niveau de l’endothélium des sinusoïdes hépatiques. Les manifestations peuvent être diverses. C1 : Anomalies des test hépatiques: La prévalence des anomales biologiques hépatiques chez des patients traités par TP pour leur MICI a été étudiée chez 161 patients (141). Il s’agissait d’une étude prospective portant sur une période médiane de 271 jours. Les anomalies biologiques hépatiques étaient définies par la présence de transaminases (ALT) ou de phosphatases alcalines supérieures à 2 fois les valeurs normales et ont été rencontrées chez 10 % des patients. La perturbation portait plus fréquemment sur les transaminases que sur les phosphatases. 46 Dans plus de 50 % des cas, ces anomalies surviennent durant les 3 premiers mois de traitement. Les TP ont été définitivement stoppées dans 31 % des cas, diminuées temporairement et ensuite ramenés à la dose initiale dans 44 % des cas. L’hépatotoxicité observée semblait liée à de multiples facteurs : la dose de TP journalière utilisée, les traitements associés (corticoïdes), le statut nutritionnel du patient, des interactions médicamenteuses,….. Des anomalies hépatiques sur TP peuvent être observées à des intervalles variables (2 jours à 8 ans)(142). Gisbert a réalisé une revue systématique de toutes les études qui ont répertorié les anomalies hépatiques dues aux TP (143). Lorsqu’on ne prend en compte que les études avec suivi des patients, 2992 patients ont été suivis pendant une durée totale de 6952 ans. La prévalence moyenne de problèmes hépatiques sous TP était de 3 %. L’incidence de l’hépatotoxicité (définie par un taux d’ALT augmenté) était de 1,4% par patient et par année de traitement. Il s’agissait essentiellement d’études rétrospectives ; et ces valeurs basses contrastent avec une incidence dépassant les 10 % retrouvée dans l’étude prospective citée plus haut (141). Comme évoqué, un petit pourcentage de patients vont présenter, à un moment de leur traitement par TP une petite perturbation des tests hépatiques qui n’a pas d’implications cliniques et les tests redeviennent normaux au cours du suivi sans qu’un ajustement de dose n’ait été nécessaire. Cependant, lorsque les anomalies des tests hépatiques sont plus marquées, une réduction de dose de 50 % peut être préconisée. Le suivi clinique et biologique ultérieur montre souvent une normalisation des tests, et la dose initiale de TP peut souvent être prescrite à nouveau (141). Dans de rares cas, les TP peuvent induire un ictère cholestatique sévère qui ne régresse pas, voire progresse, malgré l’arrêt du traitement (143). Dès lors, il est recommandé de stopper les TP (et pas seulement de diminuer la dose) en cas d’ictère. 47 C2 : Anomalies du réseau vasculaire hépatique C2.1 : L’hyperplasie nodulaire régénérative (HNR) L’HNR est une maladie hépatique rare que l’on définit par la présence de nodules dans le parenchyme hépatique sans qu’il y ait d’anneaux fibreux autour et qui a pour possible conséquence le développement d’une hypertension portale sévère. Historiquement, l’intérêt des gastro-entérologues s’occupant de MICI pour l’HNR est apparu avec l’utilisation de la 6-thioguanine. Au début des années 2000, la 6-thioguanine a été utilisée avec un certain succès chez des patients MICI qui ne toléraient pas les TP du fait de la survenue d'une pancréatite, de manifestations immunoallergiques et/ou d'hépatites (122). Malheureusement, ce traitement s'est fréquemment compliqué d'une hyperplasie nodulaire régénérative, et, de ce fait, a pratiquement été totalement abandonné aujourd'hui. Son utilisation est confinée à des cas bien particuliers voire à des études cliniques. Cette complication a été décrite par l’équipe qui avait « promotionné » la 6-TG : Dubinsky a suivi l'hémogramme et les tests hépatiques de 111 patients traités par TG (144). Vingt-six pourcent des patients (29/111) présentaient des anomalies des tests hépatiques et/ou une toxicité hématologique induite par le traitement. Les anomalies les plus fréquemment rencontrées étaient une augmentation des enzymes hépatiques et une diminution des plaquettes inférieures à 200.000/mm3. Le suivi de ces 29 patients a révélé que les tests hépatiques ont continué leur ascension tandis que les plaquettes diminuaient. Une biopsie hépatique a été réalisée chez 17/29 patients qui présentaient des anomalies biologiques (groupe 1) et chez 9/82 patients qui n’en présentaient pas (groupe 2). L'hyperplasie nodulaire régénérative a été retrouvée chez 13/17 (76 %) patients du groupe 1 et chez 3/9 patients (33%) du groupe 2. Il n'y avait pas de corrélation entre la durée du traitement, la dose totale cumulée et les taux de 6-TGN. L'hyperplasie nodulaire régénérative n’est pas spécifique à la 6-thioguanine et survient également en cas de prescription d’AZA ou de MP avec une incidence cependant beaucoup moins élevée. Une étude du GETAID a répertorié 36 cas d'hyperplasie nodulaire régénérative chez des patients souffrants de 48 MICI traités par AZA ou MP. 29/36 étaient des hommes et 31 présentaient une hypertension portale au moment du diagnostic. Quatorze patients avaient d'ailleurs présenté une complication sévère de cette hypertension portale : hémorragie digestive sur varices œsophagiennes chez 9 patients, ascite chez 5. Une résection iléale a du être pratiquée chez 21 patients, 14 d'entre eux ayant subi plusieurs résections chirurgicales. Deux facteurs ont été associés au risque de développer une HNR en cas de traitement par TP : le genre masculin et la résection iléale. Seksik et coll (145) ont rapporté 15 cas de HNR après une médiane de traitement de 52 mois d’AZA dans une cohorte de 1888 patients, soit une prévalence estimée de 0,7 %. Ce chiffre peut cependant être sous-estimé étant donné que la biopsie hépatique n'a été réalisée que chez les patients qui présentaient une thrombopénie. Les facteurs de risque retrouvés étaient à nouveau le genre masculin et un antécédent de résection iléale. Un homme qui a subi une résection iléale et qui a été traité par AZA présenterait un taux actuariel d’HNR de 11,4 +/- 5,1 % à 10 ans après le début du traitement. La découverte de cette complication sévère a deux implications pratiques dans le suivi des patients traités par TP (142). La première est de dépister une possible cholestase anictérique et/ou une diminution des plaquettes. La deuxième est de prescrire des explorations morphologiques pour identifier l'étiologie des anomalies biologiques observées. La résonance magnétique est probablement la plus utile de même qu'une biopsie hépatique avec coloration de la réticuline. Cette démarche devrait s'avérer suffisante pour éviter un diagnostic tardif (dû à une surveillance insuffisante) ou excessif d’HNR (où toute anomalie observée serait faussement attribuée à cette étiologie). La physiopathologie de l’HNR est mal connue. Elle pourrait résulter d’une vascularisation inhomogène du parenchyme hépatique entrainant une atrophie des hépatocytes dans les territoires mal perfusés et une hyperplasie compensatrice dans les territoires normalement vascularisés. L’HNR induite par les TP semble être consécutive aux lésions des sinusoïdes suite à une déplétion des cellules en glutathion et éventuellement à la formation de petites veinules extra-hépatiques (dilatation sinusoïdales, péliose, fibrose périsinusoidale et maladie veno-occlusive). L’HNR a également été associée à des facteurs 49 thrombogènes comme l’hyperhomocystéinémie. Celle-ci est favorisée par des déficits en Vit B6 (pyridoxine), B9 (folates) et B12 (cobalamine), que l’on rencontre fréquemment en cas de maladie de Crohn iléale notamment après chirurgie de résection iléale. Dès lors, une surveillance des taux de vitamine B12 et d’acide folique, ainsi que leur supplémentation en cas de carence, semble indiquées en particulier chez les patients ayant subi une résection grêle afin de tenter de prévenir le développement d’HNR (146). C2.2 : syndrome d’obstruction sinusoidal Ce syndrome correspond à une obstruction fibreuse, non thrombotique, de la veine centrolobulaire. Le diagnostic est histologique et est basé sur la présence de dilatation des sinusoïdes dans la zone centrolobulaire associée à une atrophie voire à une nécrose des hépatocytes, ou même dans les formes les plus sévères à une hyperplasie nodulaire régénérative. La manifestation principale est liée à l'hypertension portale et donc au développement progressif d'une ascite. Une cholestase anictérique peut être observée et, dans les formes plus avancées, une thrombopénie induite par l'hypersplénisme secondaire à l'hypertension portale. Un syndrome d'obstruction sinusoïdale a été observé chez des patients MICI traités pendant un à deux ans par TP (147, 148). Dans la plupart des cas, la maladie était lentement progressive bien qu'un cas d’obstruction aigüe ait été rapporté chez un patient souffrant de MC et traité par Thioguanine (148). Une étude in vitro utilisant des cultures de cellules murines endothéliales et hépatocytaires a démontré que lorsque ces cellules étaient exposées à de l'AZA, elles subissaient une altération associée à une déplétion en glutathion (149). Aucune étude sur l'association de lésions endothéliales hépatiques et du statut de la GST n’a été réalisée à ce jour. 50 C3.Autres atteintes hépatiques Hépatocarcinome Quatre cas d’hépatocarcinome, où aucune maladie hépatique prédisposante n’avait été retrouvée, ont été rapportés dans la littérature chez 3 patients MC et 1 patient RC, tous exposés à de l'AZA (150, 151), Aucune conclusion ne peut être tirée de ces rares cas. d. Les infections L’apparition d’une infection peut évidemment résulter de la survenue d’une leucopénie induite par les TP (137). Une série historique de patients traités par TP pour MICI révèle un taux d’infections évalué à 7,4%, dont 1,8 % ont été jugées sévères (105). D1. Les infections virales La survenue d'une fièvre, d'un rash cutané, d'une cytopénie brutale, d'une pneumopathie interstitielle ou une exacerbation brutale des signes digestifs doit faire rechercher une infection à CMV ou à EBV. Des zonas peuvent être rencontrés : dans une série de 550 patients traités par TP, et suivis pendant 25 ans, 12 cas de zona ont été rapportés (152). Parmi ces 12 cas, 9 étaient bénins, 2 avaient une localisation ophtalmique et 1 s’est compliqué d’une encéphalite de courte durée et non compliquée. Il apparait que le risque de développer un zona est légèrement plus élevé chez les patients MICI traités par TP que chez les patients MICI en général. Une diminution ou un arrêt temporaire des TP est généralement décidé, mais cela n’est peut être pas nécessaire. Après traitement par acyclovir, et résolution du zona, les TP peuvent être repris s’ils sont toujours indiqués dans le traitement de la MICI. D2. Les infections opportunistes Le risque d'infection opportuniste, est considéré comme très faible en cas de traitement isolé par l'azathioprine à la posologie usuelle et ne justifie pas de traitement prophylactique de la pneumocystose. 51 D3. Prévention des infections Comme évoqué, les complications infectieuses sont peu fréquentes et rarement sévères. Par ailleurs, les TP peuvent avoir un effet bénéfique indirect sur la prévention des infections. En effet, ils permettent d’utiliser moins de corticoïdes chez les patients MICI. Or, parmi les médicaments utilisés dans le traitement des MICI, ce sont les corticoïdes qui constituent le principal facteur de risque d’infection. Le registre prospectif TREAT, qui regroupe plus de 6000 malades MICI, a mis en évidence que parmi les médicaments utilisés pour traiter la maladie, seuls les corticoïdes augmentent significativement le risque d’infections (OR, 2.21; 95% CI, 1.46-3.34; P<.001). Ce sur-risque n’est pas retrouvé pour les TP ou les anti-TNF. e. Les néoplasies Les lymphomes Les patients transplantés traités entre autres par TP ont un risque augmenté de développer une pathologie lymphoproliférative (153), souvent associée à une infection à EBV (154). Dans le cas de MICI, des études de population n’ont pas révélé de sur-risque de lymphome par rapport à la population générale. Par contre, des données contradictoires existent en ce qui concerne l’utilisation de TP en cas de MICI et une incidence augmentée de désordres lymphoprolifératifs. Les données les plus consistantes proviennent de l’étude CESAME. Beaugerie et coll. ont démontré, sur une cohorte nationale française de plus de 19000 patients, qu’il existait bel et bien un risque augmenté de lymphome en cas de traitement d’une MICI par TP(155). En analyse multivariée, le Hazard ratio était de 5,26 (IC 95% : 2,20-12,6. P=0,0002) pour les patients traités par TP versus ceux qui ne l’avaient jamais été. Par ailleurs, il a été suggéré que le sur-risque de lymphome en cas de MICI serait directement lié à l’activité inflammatoire de la maladie et que l’utilisation de TP ne serait que le reflet de cette inflammation tout comme cela été observé en cas de polyarthrite rhumatoïde (156). De même, dans l’étude CESAME, la durée d’évolution de la maladie était également un facteur de risque 52 indépendant lié au développement d’un désordre lymphoprolifératif. Cependant, les patients qui ont interrompu leur traitement par TP retrouvaient un risque similaire à celui des patients n’ayant jamais été traités par TP. Enfin, dans un sous-groupe de patients de la cohorte, l’activité de la maladie a été suivie et n’est pas apparue différente dans les groupes traités ou non par TP. L’activité clinique de la MICI était augmentée et le risque de lymphome diminué chez les patients qui avaient stoppé le traitement par TP par rapport aux patients toujours sous TP. Ces données suggèrent donc fortement que le risque lymphoprolifératif rencontré en cas de traitement par TP est bel et bien lié à l’effet immunosuppresseur de la TP plutôt qu’à l’activité de la MICI. Ces dernières années, l’attention a été attirée sur les lymphomes hépatospléniques, entités rares mais mortelles dans la plus grande majorité des cas. Trente-six cas ont été rapportés dans le monde (157), dont 20 étaient traités conjointement par anti-TNF et TP et 16 par TP uniquement. Sur les 31 patients dont le genre était rapporté, on ne retrouvait que 2 femmes, et 27 des 30 patients dont l’âge était connu avaient moins de 35 ans. Aucun cas de lymphome hépatosplénique n’a été rapporté sous anti-TNF en monothérapie. Les auteurs concluaient que la prescription de TP et d’anti-TNF ne doit être considérée chez des jeunes hommes qu’en cas de bénéfice clairement démontré : phase précoce de la maladie chez des patients non-traités ou pour des situations très sévères. Cancers cutanés non mélaniques De la cohorte CESAME, il apparait que les cancers cutanés non-mélaniques sont plus fréquents chez les patients MICI qui ont été traités par TP (158). Dès lors, il est recommandé d’informer les patients de ce risque, de les encourager à se protéger des rayons UV et à observer un dépistage dermatologique tout au long de leur vie. 53 Autres cancers Il n’y a pas actuellement d’arguments démontrant que les TP augmentent le risque de développer d’autres cancers chez les patients MICI. L’incidence du cancer n’était pas plus élevée comparée à la population générale dans 2 grandes cohortes de patients MICI traités par TP (105, 159). Par ailleurs, on ne retrouve pas de cancers dans les essais randomisés contrôlés repris dans la méta-analyse (136). Néanmoins, il convient d’encourager les patients à suivre les dépistages organisés dans la population générale. 54 Chapitre 2 : Relations entre métabolisme et effets secondaires des TP 2.1 : Impact des différentes activités TPMT 2.1.1 : Activité TPMT basse : LM/IM Si un traitement par TP est débuté chez un patient présentant une activité de la TPMT basse ou intermédiaire, le métabolisme du médicament va être dévié vers une production accrue de composés actifs, responsable non seulement de l'effet thérapeutique du médicament mais également de sa myélotoxicité. Dans une étude incluant 262 patients souffrant de MICI, un génotype déficient pour la TPMT était prédictif de la survenue d'une leucopénie avec un odd ratio de 6,32 comparativement au génotype TPMT homozygote normal (160). Une méta-analyse de 67 études, pratiquement toutes rétrospectives, s’est intéressée au risque de développer une myélosuppression en fonction du statut TPMT déficient (LM) ou intermédiaire (IM). 86 % des patients LM ont développé une myélotoxicité. L’augmentation du risque relatif était de 4,19 (IC 95% : 3,2-5,48) pour les IM comparativement aux TPMT « wild-type » (HM) (161). Il est dès lors généralement admis qu'une adaptation de la dose de TP est nécessaire en cas de déficience en TPMT. Pour un patient présentant une activité TPMT intermédiaire, une réduction de 33 à 50 % de la dose usuelle est recommandée, soit 1,25 mg/kg pour l'AZA et 0,5 à 0, 75 mg/kg pour la MP. Cette stratégie a été appliquée dans une étude prospective, où une dose adaptée a permis d'éviter tout événement de leucopénie (162). Une même adaptation de dose a été efficace dans un travail prospectif récent chez 75 patients MICI : l'activité TPMT et la mesure des métabolites des TP ont été utilisés pour prédire la dose de TP nécessaire (163). En cas de déficience complète de la TPMT (LM), il est habituellement recommandé d'éviter l'utilisation des TP, ou si son utilisation est indispensable, de diminuer la dose administrée à 10 % de la dose usuelle et d’assurer un suivi très précautionneux notamment par de très fréquents contrôles sanguins (164). 55 En 2000, Colombel et al ont publié une série de 41 patients souffrant de maladies de Crohn et traités par azathioprine qui ont présenté une leuco et/ou thrombocytopénie (165). Ils ont étudié la présence des mutations TPMT en ciblant les 9 variants alléliques connus à l’époque: *2,*3A,*3B,*3C,*4,*5,*6,*7 et *10 (nouvelle mutation décrite au cours de l’étude). Dans cette étude, une déficience de la TPMT (partielle ou complète) ne permettait d’expliquer que 27 % de tous les événements myélotoxiques observés. En 2001, une autre équipe a démontré que certains patients présentaient une activité TPMT basse alors que l'analyse de leur génotypage TPMT ne retrouvait aucune des mutations connues (166). Ce fait suggérait l'hypothèse que toutes les mutations possibles du gène de la TPMT n’avaient pas encore été découvertes. Effectivement, au cours de ces dernières années d’autres mutations de la TPMT ont été décrites pour aboutir à un total de 30 mutations différentes (voir annexe 1). L'impact clinique de ces différentes mutations restait encore à déterminer. Dans ce contexte, nous avons réalisés l’étude suivante : Impact d’un génotypage extensif de la TPMT dans la prise en charge de la myelosuppression induite par les TP chez des patients MICI (annexe 3) Nous avons réalisé cette étude rétrospective multicentrique afin d'évaluer l'impact d'un génotypage extensif de la TPMT dans une population de patients MICI qui ont présenté un épisode de myélosuppression (MS) alors qu'ils étaient sous traitement par TP (AZA ou MP)(167). Le but était notamment de comparer les caractéristiques cliniques des épisodes de MS en fonction du statut TPMT normal ou déficitaire. Enfin, nous avons étudié l'impact d'une ré-administration de TP sur la survenue éventuelle d’un nouvel épisode de MS. 56 Cohorte de patients 61 patients (âge médian de 39 ans [15–75 ans], souffrant de MICI (48 MC et 13 RC, 33 hommes et 28 femmes) ont été rétrospectivement inclus après approbation du comité d'éthique et obtention du consentement. Seuls les patients qui avaient développé une MS (définie comme un taux de globules blancs inférieur à 3000/mm3 et/ou une thrombocytopénie définie comme un taux de plaquettes inférieur à 100.000/mm3) sous traitement par TP ont été inclus. La dose médiane d’AZA était de 100 mg par jour (50 – 250) et 2 mg/kg (0,7 - 2,5). Les informations concernant le délai de survenue de la MS, la liste des médications concomitantes, les caractéristiques de l'épisode de MS et les traitements requis, de même que la fréquence et la durée des hospitalisations nécessaires ont été collectées. Les données de chaque patient sont reprises dans le tableau 8 et le résumé des résultats dans le tableau 9. Méthodes Pour chaque patient, 30 ml de sang veineux ont été recueillis dans des tubes EDTA, au minimum quelques semaines après l'épisode de MS, et ont été envoyés à un laboratoire central pour une analyse. Un génotypage extensif à la recherche des mutations de TPMT ( *2,*3A,*3B,*3C,*3D,*4, *5,*6,*7,*8,*9,*10,*11,*12,*13,*14,*15,*16,*17,*18,*19,*20,¨21,*22,*23,*24,*25) a été réalisé entre les exons 4 et 10 (51). Tableau 8 ; résultats détaillés pour chaque patient : légende LM: methylateur bas, IM: méthylateur intermédiare, HM: haut méthylateur, delay: durée du R/ par AZA au moment de l’épisode de MS, WBC: white blood cells count, Hb: hemoglobin, 5ASA: mesalazine, SZP: sulphasalazine, CS: methylprednisolone, Hospit: hospitalisation et durée en jours, [RC]: transfusion de globules rouges concentrés, [P]: transfusion de plaquettes, AB: antibiotique, M.puncture: ponction médullaire, ↕ : AZA définitivement stoppé; ↓ : dose d’ AZA diminuée ; ↕ and → : AZA stoppé et réintroduit. 50 mg: dose d’AZA atteinte. 57 Pt Sex Age (Ys) IBD TPMT alleles (predicted phenotypes) (mg/d) (mg/ kg) *3A/*3C (LM) 100 AZA dose AZA Delay (mo) WBC /mm³ Platelets X103/mm³ Hb (g/dl) Concomittant medications 1 1,25 680 5000 6 NSAID 100 2 2 3100 3000 5,3 5ASA 3 g/d, CS 12 mg Complications Fever, Bleeding, purpura Fever, Bleeding, purpura Upper respiratory infection Hospit. (days) Medical intervention Aza outcome 15 AB, [RC], [P] ↕ 31 AB, [RC] ↕ 10 AB, [RC] ↕ and → 50 mg 1 F 50 CD 2 F 28 UC 3 M 19 UC *3A/*3C (LM) 125 2 2 2600 362000 7,5 5ASA 500 mg/d 4 M 17 CD *3A/*3A (LM) 75 1 5 2250 114000 5,9 5ASA 3g/d No No No ↕ 5 6 7 8 9 F F F F F 49 18 18 38 15 CD CD CD CD CD *2*/*3A (IM) *1/*3A (IM) *1/*3A (IM) *1/*3A (IM) *1/*3A (IM) 100 75 100 100 90 1 1,5 2 2 2,5 1 1 1,5 2 2,75 640 2610 2600 2400 2600 79000 233000 344000 204000 228000 7,5 11,4 9,7 8.7 8,6 Sepsis Staph.aureus No No No No 42 No No No No AB, [RC] No [RC] [RC] No ↕ ↕ and → lower dose ↕ ↓ to 50 mg ↓ to 20 mg 6MP 10 M 65 CD *1/*3A (IM) 150 1,9 2,75 1860 234000 9,5 No No No ↕ and → 150 mg 11 12 13 M M F 55 42 17 UC UC CD *1/*3A (IM) *1/*3A (IM) *1/*3A (IM) 150 125 75 2 2,3 1,2 3 5,5 5 2200 2180 2400 131000 266000 201000 5,7 10,4 10,5 5ASA 3 g/d, CS 5ASA 2 g/d No 5ASA 1 g/d 5ASA Cholestyramine, 5ASA 3g, Loperamide 5ASA 3 g/d 5ASA3 g/d 5ASA 3 g/d No Pneumonia No 4 17 No ↕ ↕ and → 50 mg ↓ to 25 mg → 75 mg 14 M 42 UC *1/*3A (IM) 150 1,9 6 1580 79000 5,1 5ASA 3 g/d, Allopurinol (5 wk) asthenia, tinnitus 2 15 16 17 18 F M F M 50 43 45 28 CD CD CD CD *1/*3A (IM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) 50 150 100 100 0,9 1,9 1,5 1,6 60 0,37 1 1 2260 1680 1700 2240 130000 78000 245000 163000 11,4 11,4 10,7 11,4 No No budesonide 9 mg No No Fever No Fever No No No No 19 M 51 UC *1/*1 (HM) 100 1,2 1 1700 212000 10,3 5ASA 4g/d , CS 32 mg Listeria Meningitis 33 [RC] 4 U No No M. Puncture, Growth F., AB, [RC] 6 U No No No AB, AB, granulocytes No No No ↕ and → 75 mg No No No ↕ 25 AB, [RC] ↕ No No 6 No No [RC] ↓ to 50 mg ↓ to 100 mg ↕ 18 AB, [RC] ↕ 8 No No No No No ↕ ↕ ↕ and → 100 mg 6MP *2/*2 (LM) Valproate, , CS 8 mg/d, 5ASA 3g Levetiracetam 5ASA 3 g/d 20 F 37 UC *1/*1 (HM) 150 2,5 1,25 2040 302000 8,9 21 M 74 CD *1/*1 (HM) 150 2 1,25 2560 175000 13,5 22 M 54 CD *1/*1 (HM) 150 1,9 1,25 2300 291000 6,9 bumetanide, 5ASA, AAS, spironolactone Staph Aureus seps. angor // anemia 23 24 25 M M F 43 25 32 CD CD CD *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) 175 200 150 1,9 2,4 2,2 0,5 1,5 1,75 4100 2100 2100 91000 167000 97000 13,6 12,7 8,2 5ASA 3 g/d 5ASA 2 g, infliximab 5ASA 3 g/d 26 M 54 CD *1/*1 (HM) 100 2,2 2 640 20000 7,3 5ASA 3 g, CS 8 mg 27 28 29 M M M 34 44 55 CD CD CD *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) 150 100 150 2,4 1,3 2,4 2,5 2,5 2,75 2240 2600 2500 163000 254000 200000 10,1 12,7 10 5ASA 3 g/d, CS 16 mg SZP 3 g/day 5ASA 3 g/d No No No Fever, asthenia, dyspnea, anorexia Fever, sore throat No No 58 ↕ ↕ ↕ ↕ and → 50 mg ↕ ↕ 30 31 32 33 34 35 36 F F M M F M M 34 34 58 60 75 29 65 CD CD UC CD CD UC CD TPMT alleles (predicted phenotypes) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) 37 F 22 CD *1/*1 (HM) 100 2 4,5 2020 159000 6,8 5ASA 3g/d 38 39 40 41 M M M M 45 31 46 39 UC CD CD CD *1/*1 *1/*1 *1/*1 *1/*1 (HM) (HM) (HM) (HM) 150 100 150 200 2,4 1,7 2,3 2,5 6 6 6,5 8 2590 2510 2250 3230 273000 279000 250000 86000 12,9 11,2 12.5 13 42 M 45 UC *1/*1 (HM) 100 1,5 9 1700 66000 8,5 43 M 69 CD *1/*1 (HM) 150 2 9 1100 143000 5,7 44 45 46 M F F 29 21 33 CD CD UC *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) 150 150 100 1,5 2,2 1,5 9 10 11 1200 2980 2900 80000 203000 113000 5 12,2 16,8 5ASA 3g/d 5ASA 3g, sulpiride 5ASA, CS No Spironolactone, Levetiracetam acenocoumarol, citalopram, tilidine alprazolam,valtran Allopurinol 300 (3 wk) 5ASA ↕ 2 wk ago 5ASA 4g/d, CS 16 mg/d 47 F 77 CD *1/*1 (HM) 150 2,3 14 2510 213000 14 No No No No ↓75 mg →100 mg 48 F 17 CD *1/*1 (HM) 125 2 15 2600 247000 13,3 SZP 2 g/day infection No No ↓ to 25 mg → 100 mg 49 M 67 CD *1/*1 (HM) 100 1,6 26 1800 201000 6,9 Asthenia, dyspnea 5 AB , [RC] ↕ and → 50 mg 50 51 52 F M M 25 40 21 CD CD CD *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) *1/*1 (HM) 100 100 150 1,5 1,6 2,4 30 30 30 2500 2950 2860 159000 240000 315000 13,9 12,6 13 No No No No No No No No No ↕ and → 50 mg ↕ and → 50 →100 mg ↕ and → 100 mg 53 F 16 CD *1/*1 (HM) 100 2 30 2380 143000 10,4 No No No ↕ 54 F 34 CD *1/*1 (HM) 100 2,5 30 820 46000 8,9 flu syndrom No AB , [RC] ↕ and → 50 mg 55 F 24 CD *1/*1 (HM) 150 2,1 36 1970 150000 12,2 EBV infection No No ↕ and → 100 mg 56 F 27 CD *1/*1 (HM) 100 2,3 36 2900 312000 13,7 No No No ↕ and → 100 mg 57 58 59 60 61 F M F M F 30 59 65 43 28 CD UC CD CD CD *1/*1 *1/*1 *1/*1 *1/*1 *1/*1 50 150 50 200 100 0,7 2 0,9 2 2,4 36 40 42 63 84 2400 2870 2900 2860 980 330000 216000 NL 216000 269000 12,5 14,3 NL 15,3 7,4 Fever, abdominal pain No No No Neutropenic fever 5 No No No 18 AB and CS No No No AB, [RC] ↕ and →50 mg ↓ to 100 mg ↓ to 50 mg 6MP/3d ↓ to 150 mg ↕ Pt Sex Age (Ys) IBD (HM) (HM) (HM) (HM) (HM) AZA dose AZA (mo) WBC /mm³ Platelets X103/mm³ Hb (g/dl) Concomittant medications 2 2 1 1,6 1,5 1,5 1,4 3 3 3,25 3,5 3,75 4 4 2500 2800 2350 1950 2630 2800 1600 338000 243000 272000 264000 179000 205000 248000 11,4 9,3 12,5 9,8 9,6 7,8 6,4 No 5ASA 3 g/d 5ASA 3g/d budesonide 6mg/d No Budesonide 9 mg/d SZP 3 g/day for 4 wk (mg/d) (mg/k g) 125 100 50 250 75 150 100 Delay 59 Allopurinol 300 (10 wk) 5ASA 2g (12 years) Lansoprazole 15 mg 5ASA, CS and AB 5ASA 1,5 g/d 1st Inflix. 2 wk before 5ASA 2 g/d, infliximab CS 2,5-5 mg, antiepileptic drugs 5ASA 3 g/d 5ASA 3 g/d, Budesonide 3 mg/d No 5ASA 3g/d No No Infliximab Hospit. (days) Medical intervention No Asthenia No No No No Fever CMV infection, pneumonia No No Bronchitis, angina Gingivorragies Campylobacter jejunitis No No No No No No 20 ↓ to 75 mg ↕ ↓ to 25 mg ↕ ↕ ↕ and → 100 mg 6MP ↕ No No No No No [RC] No No No No AB, [RC] 2 U cymevene, AB, [RC], M. punct. No No No No 22 AB, [RC] 2 U ↕ Asthenia 10 [RC] ↕ No No No No No No No No No ↕ and → 75 mg ↓ to 100 mg ↕ and → 100 mg Complications 15 Aza outcome ↕ and → 100 mg ↓ to 100 mg ↓ to 75 mg ↕ and → 25 mg ↕ and → 50 mg 6MP Tableau 9 : résumé des résultats 60 Résultats Quarante-six patients (75 %) présentaient le génotypage TPMT normal ou « wild type » (méthylateur élevé ou high methylator : HM), 11 étaient hétérozygotes pour au moins une mutation non fonctionnelle (méthylateur intermédiaire : IM) et quatre étaient homozygotes pour un allèle non fonctionnel (méthylateur bas ou low methylator : LM). Les mutations TPMT identifiées étaient TPMT*2, *3A et*3C. Les patients homozygotes déficients présentaient les mutations suivantes :*2/*2 chez un patient, *3A/*3A chez un patient et *3C/*3C chez 2 patients. Parmi les patients hétérozygote, 10 présentaient le génotype*3A/*1 et un le génotype *2/*1. Le délai médian entre le début du traitement par TP et la survenue de la MS était de 2 mois (5 semaines à 5 mois) chez les patients LM (génotype méthylateur bas), de 2,75 mois (4 semaines à 6 ans) chez les patients IM (génotype méthylateur intermédiaire) et de 6 mois (11 jours à 7 ans) chez les patients HM (génotype méthylateur élevé) (figure 8). Figure 8 : délai entre l’administration de l’azathioprine et la survenue de la myélosuppression Patient 5 4 3 2 HM IM 1 0 0,5 1,5 2,5 // 7 9 11 61 / 15 21 // 30 42 // 60 LM 84 Mois Une leucopénie a été retrouvée chez 58/61 patients (incluant 14 des 15 patients LM+IM), une thrombocytopénie chez 12 patients (incluant 4/15 patients LM+IM) et une leucothrombocytopénie chez 9 patients (incluant 3/15 patients LM+IM). Une anémie, définie comme un taux d'hémoglobine inférieure à 10 g/dl a été retrouvé chez 27 patients. Une pancytopénie est survenue chez 8 patients (incluant 3/15 LM+IM). Les médicaments concomitants au moment de la MS étaient : aminosalicylés (n=40), méthylprednisolone (n= 10) ; budesonide (n=4) ; infliximab (N=4) ; allopurinol (n=3) ; bumetanide (n=1); spironolactone (n=2) et AINS (n=4). Aucune médication concomitante n’était administrée chez 11/61 patients. La complication la plus fréquente était la survenue d'un syndrome infectieux (20/61 patients). L’infection a été considérée comme sévère chez cinq patients, incluant 2 patients avec pneumonie, 2 avec septicémie à staphylocoques dorés, et une méningite à Listeria. Aucun décès n'est survenu. Trois patients ont développé des épisodes hémorragiques liés à la thrombocytopénie. Des transfusions sanguines ont été administrées à 17 patients. Une hospitalisation a été nécessaire chez 19/61 patients (durée médiane = 15 jours [2 à 42 jours]. Ces hospitalisations étaient plus fréquentes (7/15 vs 12/46) chez les patients LM+IM, et ceux-ci nécessitaient proportionnellement plus d'interventions médicales (transfusions et antibiotiques) (8/15 vs 14/46) que les patients HM. Le résumé des résultats est décrit dans le tableau 9. 62 AZA a été définitivement stoppé chez 25 patients, stoppé et réintroduit progressivement à une dose similaire chez 9 patients (2 IM, 7 HM) ou à une plus faible dose chez 27 patients (1 LM, 4 IM, 22 HM) (figure 9). Six des neuf patients chez lesquels la TP a été réintroduite à une dose similaire ont développé un deuxième épisode de MS qui a ensuite conduit à un arrêt définitif du traitement. Parmi ces six patients, 2 étaient IM alors que les 4 autres étaient HM. Sept des 27 patients qui ont reçu une dose diminuée de TP ont développé un deuxième épisode de leucopénie. Seul un était IM, les 6 autres étaient HM (tableau 8). Figure 9 Devenir du traitement par AZA N= 61 AZA définitivement stoppé N=25 LM N= 3 IM N= 5 TPMT HM TPMT N=17 AZA réintroduit pour atteindre la même dose N=9 IM TPMT N= 2 HM TPMT N=7 Nouvel épisode de MS N= 6/9 IM TPMT N= 2 HM TPMT N= 4 63 AZA réintroduit pour atteindre une dose plus faible N=27 LM N= 1 IM N= 4 TPMT HM TPMT N=22 Nouvel épisode de MS N= 7/27 IM TPMT N= 1 HM TPMT N= 6 Tableau 10 : second épisode de myélosuppression chez 13/36 patients Second épisode de MS lorsque une TP est réintroduite pour atteindre la même dose ( 6/9 patients) Pat. 10 13 29 35 39 46 TPMT *1/*3A (IM) *1/*3A (IM) WT (HM) WT (HM) WT (HM) WT (HM) AZA Délai 1er dose /1st MS (mois) MS 150 mg 75 mg 150 mg 150 mg 100 mg 100 mg 2.75 5 2.75 4 6 11 ème AZA dose/ 2ème MS Délai 2 MS (mois) Changement des médicaments/ 1er MS 150 mg 1.5 5 ASA stoppé 75 mg 9 5ASA 3g, Infliximab (9 mois) 6 5 ASA stoppé 3 Pas de changement 4ème infusion Infliximab (2,5 mois), 5ASA depuis plus de 10 ans 100 mg 6MP 100 mg 6MP 100 mg 114 100 mg 3 Pas d’autres traitements Second épisode de MS lorsque une TP est réintroduite pour atteindre une dose plus faible (7/27 patients) Pat. 9 30 32 41 45 47 54 TPMT *1/*3A (IM) WT (HM) WT (HM) WT (HM) WT (HM) WT (HM) WT (HM) AZA Délai 1er dose /1er MS (mois) MS ème AZA dose/ 2ème MS Délai 2 MS (mois) Changement des médicaments/ 1er MS 90 mg 2.75 10 mg 6MP 2 5 ASA stoppé 125 mg 3 75 mg 4 Pas d’autres traitements 50 mg 3.25 25-25-50 mg (3 jours) 6 1er Infliximab 2 semaine avant, 5ASA 3g depuis des années 50 mg 6MP 40 1 er Infliximab 2 semaines avant 200 mg 8 150 mg 10 100 mg 16 Pas d’autres traitements 150 mg 14 100 mg 2 Pas d’autres traitements 50 mg 21 Pas de changement 100 mg 30 Pat :numéro du patient, AZA : azathioprine, 6MP : 6-mercaptopurine, MS : myelosuppression, (mois) durée d’exposition au traitement par TP. Chez tous les patients, la TP a été progressivement augmentée et le délai est lié au dernier changement de dose. 64 Notre étude montre que les patients MICI qui développent une MS sous AZA présentent plus fréquemment des mutations de la TPMT, sans que toutefois ces mutations n’expliquent la majorité des cas de leucopénies observées. Ces résultats concordent avec les observations de Colombel (165). Un génotypage extensif de la TPMT n'a pas révélé de mutations additionnelles significatives comparées au génotypage s’intéressant exclusivement aux mutations TPMT*2,*3A,*3B ;*3C et *3D. La population étudiée était essentiellement caucasienne et les mutations TPMT identifiées étaient *3A,*3C et *2, ce qui correspond aux résultats obtenus dans d'autres études (56). Nos résultats confirment qu’un génotypage centré sur la présence de mutations TPMT3A/3C/2 peut s’avérer suffisant dans une population caucasienne. Ces résultats permettent également d'insister sur le caractère limité du génotypage TPMT dans l’explication et la prise en charge des myélosuppressions induites par l’AZA. Le délai médian avant la survenue d'une myélosuppression était plus court dans le groupe TPMT déficient (LM plus IM, deux et 2,75 mois) que dans le groupe TPMT «wild–type » (HM). Les différences ainsi retrouvées se sont révélées plus importantes que dans l'étude de Colombel, où les délais médians de MS étaient de 1 mois chez les LM, 4 mois chez les IM et 3 mois chez les HM (165). Le plus long délai avant la survenue d'une myélosuppression observé chez les patients HM amène à l’hypothèse que d'autres facteurs, extra-génétiques peuvent être impliqués. Dans notre cohorte, la dose médiane d'AZA était légèrement plus basse que la dose habituellement recommandée de 2 à 2,5 mg/kg (1,5 chez les LM, 1,9 chez les IM et 2 chez les HM). Ceci reflète l'observation familière que tous les patients ne sont pas traités avec la dose optimale d'AZA et qu'il existe un décalage entre les recommandations et la pratique quotidienne. Un syndrome infectieux était observé chez 20/61 (33 %) patients, soit 5/15 dans le groupe LM+IM et 15/46 dans le groupe HM. Ceci est plus élevé que le taux de 6,5 % d'infections rapporté dans la littérature (137). Les infections étaient sévères mais non mortelles chez 5/20 (25 %) des patients, dont 2 dans le groupe LM+IM et 3 dans le groupe HM. Le caractère rétrospectif de l'étude et l'influence 65 potentielle de l'administration de corticoïdes dans certains cas rendent plus difficile l’identification d'un lien de causalité entre le traitement par AZA, la myélosuppression et la survenue d'une infection. Vingt-sept (27/61) patients ont présenté de l'anémie avec ou sans symptômes liés à celle-ci comme de l'asthénie, de la dyspnée et /ou de l'angor. Etant donné que l'anémie est fréquemment retrouvée chez un patient souffrant de MICI (due à la déficience en fer et/ou à l’inflammation), il n'est pas possible d'identifier l'impact réel de l'épisode de myélosuppression sur la valeur de l'hémoglobine dans tous les cas rencontrés. Un saignement a été peu fréquemment observé (3/61 patients). Ce résultat concorde avec l'incidence faible de la thrombocytopénie (12/61 patients), ainsi qu'avec les données de la littérature (137). Contrairement à l'étude de Colombel, où une TP n'a été réintroduite que chez 7/41 (17 %) des patients après l'épisode de MS, dans notre étude, une TP a été ré-administrée chez 36/61 (59 %) des patients. Une dose similaire à la dose prescrite lors du premier épisode de MS a été progressivement atteinte chez 9/36 des patients et une dose plus faible chez 27/36 des patients. Il est important de souligner que cette ré-administration de TP après le premier épisode de MS a été effectuée sans connaître le génotypage de la TPMT qui n'a été réalisé que plusieurs mois après l'événement (c'est-à-dire au moment du démarrage de cette étude rétrospective). Puisque seulement 13/36 (36 %) des patients ont vécu un deuxième épisode de myélosuppression, nous pouvons conclure qu'une ré-administration d'un traitement par TP peut raisonnablement être tenté chez des patients ayant présenté un premier épisode de MS. Par ailleurs, le fait que 23/36 patients n'ont représenté aucun autre épisode de MS plaide contre un mécanisme génétique sous-jacent pouvant expliquer l’épisode de MS. Cependant, lorsque l'on considère la réintroduction de TP après un premier épisode MS, on doit le faire avec précaution. Par les résultats de cette étude, nous suggérons de retraiter le patient avec une plus faible dose que celle initialement administrée. En effet, 7/9 patients traités avec la même dose de TP ont présenté un deuxième épisode de MS, alors qu'à l'opposé seulement 7/27 des patients qui avaient été traités avec une plus faible dose ont à nouveau représenté un épisode de MS. De plus, le délai de 66 survenue du deuxième épisode MS était plus court chez 5 patients et plus long chez 6 autres patients suggérant que le monitoring des globules blancs doit être maintenu. Il est intéressant de noter que la dose d’AZA au moment du deuxième épisode de MS était similaire à celle utilisée lors du premier épisode chez deux des trois patients LM+IM ; ce qui souligne une relation directe entre le dosage d'AZA et le statut TPMT déficient. Dans le troisième cas, le deuxième épisode de MS est survenu pour une plus faible dose de TP. La survenue du deuxième épisode MS chez des patients HM soulève l'hypothèse que d'autres polymorphismes enzymatiques ou déficiences peuvent également interférer et contribuer à augmenter la toxicité des TP. Conclusion La conclusion de cette étude est qu’un génotypage extensif de la TMPT n'explique que seulement 25 % de tous les épisodes de MS survenant chez un patient MICI traité par des analogues des purines. Les mutations TPMT retrouvées chez ces patients étaient les plus communes (*3A,*3C,*2). Une détermination génétique de la TPMT, si elle est prescrite dans une population caucasienne, peut se concentrer sur ces 3 mutations puisque les autres mutations n'apparaissent pas cliniquement importantes. Un génotypage de la TPMT est certainement un outil utile, mais n'apparaît pas comme suffisant pour diriger à lui seul le traitement par TP. Aucune différence n'a été retrouvée entre les groupes TPMT déficient et TPMT normal en ce qui concerne la sévérité, la fréquence et les complications de la MS. Redémarrer un traitement par TP après un premier épisode de MS peut être considéré, même sans détermination préalable de la TPMT. Cependant, dans cette circonstance, une administration d'une plus faible dose de TP doit être conseillée de même qu’un suivi biologique renforcé. 67 2.1.2 : Activité TPMT haute À l'opposé, à peu près 15 % des patients peuvent présenter une activité TPMT plus élevée que la normale (59) et vont, dès lors, dévier le métabolisme des TP vers la production de composés inactifs comme les 6-MMP. Il y aura une plus faible production de composés actifs comme les 6-TGN et ces patients présenteront un risque accru de « résistance au traitement ». De plus ils vont produire davantage de dérivés méthylés potentiellement responsables de toxicité hépatique (cfr chapitre 3). Une activité TMPT ultra-élevée est retrouvée chez 1 à 2 % de la population et est facilement détectée par un test phénotypique. Récemment, un polymorphisme d'un trinucléotide (GCC) dans le gène promoteur de la TPMT a été associé à une activité TPMT ultra élevée (168). Ce polymorphisme trinucléotide GCC peut expliquer, en partie, l'activité TPMT ultra élevée chez certains patients, mais il est probable que d'autres polymorphismes seront découverts dans le futur, comme nous avons pu l’observer dans le cas des polymorphismes responsables de déficience enzymatique. Différentes équipes se sont intéressées à l’impact d’une détermination de l'activité de la TPMT (avant mise en route du traitement) sur l’efficacité de la TP sur la MICI. Ansari et al (59) ont montré qu’une activité TPMT > 14 U/ml était associée avec une haute probabilité de résistance à l’AZA/MP (OR 0,21 ; CI95% : 0,07-0,68). Cuffari et al (169) ont également évalué chez 41 patients la réponse clinique aux TP en fonction de l'activité TPMT. La présence d'une activité TPMT inférieure à 15,3 U/ml multipliait par 6 le taux de réponse à l’AZA (OR:6). En conclusion, une détermination de la TPMT (géno - ou phénotypage) peut être corrélée dans une certaine mesure avec : - la réponse au traitement, - la survenue d'effets secondaires comme la myélotoxicité et l’hépatotoxicité. 68 2.2 : Impact des différentes activités XOD et AO Smith et al, ont rapporté récemment leur étude sur différents polymorphismes de XOD et leur impact sur le traitement par AZA chez des patients souffrant de MICI (80). Ils ont étudié l’aldéhyde oxydase (AO), la xanthine oxydase (XOD) et le molybdenum cofactor sulfurase (MOCOS). Pour exercer leur action AO et XOD nécessitent un cofacteur essentiel, le molybdène fourni par MOCOS. En cas de déficience de ce cofacteur, l'activité enzymatique est diminuée. L'étude a identifié un effet protecteur faible contre des effets secondaires des TP chez les patients porteurs de polymorphisme d'un seul nucléotide de XOD (XDH c.837C>T, p=0,048) et MOCOS (MOCOS c.2107A<C, p=0,058). Cet effet protecteur a été observé sans que les taux de métabolites habituellement dosés soient modifiés, empêchant dès lors de tirer des conclusions sur le mécanisme expliquant cette association. Les patients qui présentaient les deux types de polymorphisme ci-dessus ne subissaient pas d'effets secondaires des TP (p=0,019). Par ailleurs, le polymorphisme d'un seul nucléotide de AOX1 (c.3404A>G) était prédictif d'un manque de réponse au traitement par AZA (p=0,035), bien que la signification fonctionnelle des métabolites produits par AO est inconnue. Enfin, lorsque les patients présentaient deux marqueurs prédictifs d’effets secondaires (TPMT >35 pmol/h.ml.Hb et AOX1 c.3404A>G), la probabilité d'obtenir une réponse complète à l’AZA était significativement diminuée. 2.3 : Impact des différentes activités ITPA Dans l’étude de Marinaki (170), 62 patients MICI ont été répertoriés comme ayant subi un effet secondaire de l’AZA : neutropénie(11), nausées et vomissements (13), hépatite (4), rash (6), syndrome grippal (16), et pancréatite (8). Ils ont été testés pour les mutations 3A+C de la TPMT et ITPA94C>A et IVS2+21A>C, de même que 68 patients MICI contrôles n’ayant subi aucun effet secondaire malgré une prise d’AZA depuis au moins 3 mois. Seule la mutation ITPA94C>A a été associée à la survenue de significativement plus d’effets secondaires lors de la prise d’AZA (p=0,0034). Les effets secondaires incriminés étaient plus particulièrement de type immuno-allergique : rash, syndrome grippal et 69 pancréatite. Un statut hétérozygote pour la TPMT ne prédisposait pas à la survenue de ces effets secondaires immuno-allergiques mais bien aux nausées et vomissements fréquemment rencontrés lors de ce traitement (p= 0,0206). L’association significative (p=0.014) d’une mutation ITPA et la survenue d’un syndrome grippal est également retrouvée par Ansari (171). Une étude prospective allemande incluant 71 patients souffrant de MC et traités pour la première fois par AZA a évalué l’intérêt de déterminer ces mutations ITPA et TPMT. La présence d’une mutation ITPA94C>A était significativement associée au retrait de l’AZA suite à la survenue d’effets secondaires (p=0,002) (172). Une étude rétrospective de 262 patients MICI a également retrouvé une association de la présence d’une mutation ITPA et de la survenue d’une leucopénie sous TP (p= 0,046)(160). Ces résultats n'ont pas été confirmés par Gearry et coll, qui n'ont retrouvé aucune association entre cette mutation 94C>A et tout type d’effets secondaires de l’AZA dans une série de 73 patients MICI intolérants à l’AZA (173). Seuls 8/73 patients étudiés présentaient cette mutation et tous étaient hétérozygotes. Lorsque l'on se concentre sur la survenue de myélotoxicité induite par azathioprine, les mutations de l'ITPA n'apparaissent pas non plus jouer un rôle. Ceci est retrouvé dans plusieurs études, sauf une (160), incluant des séries de patients MICI et transplantés rénaux (170, 173-175). Enfin, une méta-analyse s’est intéressée à cette association entre les polymorphismes de l’ITPA et la toxicité des TP (176). Six études englobant 751 patients ont été incluses dans l’analyse. La conclusion était que les mutations de l’ITPA ne sont pas associées significativement avec aucun des effets secondaires des TP. Devant ces résultats discordants, on ne peut, à l’heure actuelle, recommander l’analyse de l’ITPA chez les patients traités par TP. D'autres études sont nécessaires, incluant un plus grand nombre de patients pour apporter une réponse définitive. 70 2.4 : Impact des différentes activités GST Stocco et al ont étudié l'influence des polymorphismes de GST (M1, P1, T1) et de TPMT (*2,*3A,*3B,*3C) chez 70 jeunes patients MICI traités par AZA dont 15 ont développé des effets secondaires (177). Une corrélation était retrouvée entre le génotype GST-M1 (considéré comme normal ou « wild-type ») responsable d’une haute activité enzymatique et la probabilité accrue de développer des effets secondaires sous AZA. Les individus avec une haute activité GST sont apparemment prédisposés à développer des effets secondaires de l'AZA (pancréatite, hépatite, myélotoxicité, et arthralgies). Cette situation peut être expliquée par deux facteurs. Premièrement, de grandes quantités de MP sont formées amenant à une accumulation de métabolites actifs mais également toxiques. Deuxièmement, une haute activité de GST favorise une déplétion en glutathion qui peut entrainer des dommages cellulaires. Ces résultats intéressants doivent toutefois être confirmés avant de pouvoir généraliser la détermination de GST en pratique clinique en vue de prédire la survenue de ce type d'effets secondaires sous AZA. Enfin, l'intolérance digestive sous AZA pourrait être due au composé imidazolé libéré par la transformation de l'AZA en MP. En effet, ce type d'effets secondaires peut être évité dans 1/2 voire 2/3 des cas en remplaçant l'azathioprine par l’administration de mercaptopurine (126, 130, 134). Il serait donc intéressant de vérifier si l'activité GST joue un rôle dans la survenue de ce type d'effets secondaires. 2.5 : Impact des différentes activités MTHFR Une étude reprenant une cohorte de 92 patients MICI pédiatriques et un groupe contrôle de 130 individus sains, s’est intéressée à la présence de mutations du gène MTHFR (178). Leur but était de déceler si ces mutations MTHFR étaient plus souvent retrouvées dans une population MICI ou associées avec davantage de risque de survenue d’effets secondaires des TP. Soixante-trois des 92 patients étaient traités par AZA ou MP. La présence de mutations du gène MTHFR a été décelée avec 71 une même incidence chez les patients MICI et le groupe contrôle. De même, le génotype MTHFR muté n’était pas associé avec une augmentation de la toxicité des TP. Une seule étude appuie l’hypothèse d’un impact des mutations de MTHFR sur le métabolisme des TP. Les polymorphismes C677T et A1896C du gène MTHFR entrainent une activité diminuée de l’enzyme. Arenas et al ont retrouvé chez des individus prédits TPMT HM par génotypage, une activité TPMT basse (179). Chez ces individus, une fréquence significativement plus élevée (23%) de porteurs homozygotes pour la mutation C677T de MTHFR était retrouvée, par rapport aux personnes également prédites HM mais qui présentaient une activité TPMT normale. Cette constatation concorde avec l’hypothèse selon laquelle des perturbations dans le recyclage du métabolisme de la SAM (considéré à fois comme cofacteur et protecteur de la dégradation de la TPMT) pourraient avoir comme conséquence une diminution de l’activité TPMT. Figure Impact MTHFR sur TPMT via SAM B12 METHIONINE S-adénosylméthionine synthase Méthionine synthase MTHFR MTHFR 5-CH3FH4 5-10-CH2FH4 Folates SAM SAH S-adénosylhomocystéine hydrolase HOMOCYSTEINE Cystathionine α-cétobutarate Cystéine 72 TPMT Chapitre 3 : Relations entre métabolites et efficacité/effets secondaires des TP 3.1 : les 6-thioguanine nucléotides ( 6-TGN) L’AZA et MP sont deux pro-drogues inactives qui sont métabolisées via différentes voies enzymatiques produisant les métabolites nucléotides 6-thioguanine (6TGN), 6-methylmercaptopurine (6-MMP) et 6thiouracile (6TU) (figure 1). Les 6-TGN apparaissent comme les principaux métabolites actifs des TP et des travaux récents ont amélioré notre compréhension du rôle des métabolites 6TGN dans l'obtention d’une efficacité thérapeutique. Il avait été précédemment supposé que l'action immunosuppressive des TP était obtenue via l'incorporation des 6TGN dans l'ADN lymphocytaire, empêchant ainsi la prolifération cellulaire. Cependant, Tiede et al (180) ont suggéré l’existence d’un mécanisme d'action alternatif de ces médicaments en montrant que les métabolites 6-thioguanine tri-phosphate (6-TGTP) stimulent l'apoptose des lymphocytes T de la lamina propria en se liant à Rac1, enzyme intracellulaire dont il supprime l'action. Cette enzyme est, notamment, impliquée dans l'activation des voies du facteur nucléaire NFκB et des STAT-3. Ce mécanisme d'action pro-apoptotique joue un rôle majeur dans l'effet thérapeutique des TP dans les MICI : les lymphocytes T activés subissent une importante apoptose due à l'accumulation des métabolites actifs, ce qui entraine une diminution de l'inflammation. Trois nucléotides thioguanines sont connus : 6-thioguanine mono-phosphate (6-TGMP), 6-thioguanine di-phosphate (6-TGDP) et 6-thioguanine tri-phosphate (6-TGTP). Ils se distinguent par le nombre de résidus phosphates accrochés durant la conversion anabolique de la 6-thioxanthosine monophosphate (6-TXMP)(figure 10). Neurath et al (181) ont quantifié les taux de 6-TGTP chez 50 patients souffrant de maladies de Crohn traités par TP. Le sous- groupe des patients avec des taux élevés de 6-TGN à prédominance de 6-TGDP présentait un moins bon pronostic de réponse aux TP que le sous-groupe présentant des taux élevés de 6-TGN à prédominance de 6-TGTP. Ces données suggéraient que des taux de 6TGDP de plus de 15 % du taux total de 6-TGN étaient prédictifs d’une mauvaise réponse à l’AZA. La conversion de 6-TGDP en 6-TGTP est supposée être catalysée par la nucléoside diphosphate 73 kinase (NDPK), enzyme qui présente une variabilité inter-individu sans qu'on ne connaisse l'impact sur les taux de 6-thioguanine phosphates (182). Figure 10 : focus sur 6TGN 6-TIMP 6-MTG IMPDH TPMT 6-MTGMP 6-TXMP 6TG TPMT GMPS HGPRT 6-TGMP MPK 6-TGN 6-TGDP DPK Rac-1 inhibition, False nucleotide incorporation and DNA/RNA strand breakage. 6-TGTP Chez 92 patients pédiatriques souffrant de MICI, Dubinsky et al. ont étudié la relation entre la réponse thérapeutique, les taux de 6 TGN et le génotype TPMT (183). Ils ont également corrélé ces taux avec les paramètres biologiques, hématologiques, pancréatiques, et hépatiques. Des taux de 6- TGN > à 235 pmol /8 x108 érythrocytes étaient associés à une bonne réponse clinique. Dans une étude comparable, Cuffari a rapporté une bonne corrélation entre la réponse clinique au traitement et des taux de 6-TGN > à 250 pmol /8 x108 érythrocytes (169). Inversement, Lowry et al n’ont pas retrouvé un taux-seuil de 6TGN prédictif de bonne réponse clinique (184). 74 De plus, une méta-analyse a montré que la sensibilité d'un taux seuil de 6-TGN pour la prédiction d’une réponse clinique n'est que de 62 % et avec une spécificité de seulement 72 % (185). Cependant, cette méta-analyse présentait une hétérogénéité statistiquement significative (p= 0,003). Une mise à jour de cette méta-analyse en 2009, après avoir exclu l'étude de Lowry, ne montrait plus d'hétérogénéité significative (p= 0,09). La nouvelle analyse a montré que 62 % des patients qui se situaient au-dessus de la valeur seuil de 6-TGN étaient en rémission comparé à seulement 36 % des patients qui présentent les taux de 6-TGN inférieurs à la valeur seuil. Les patients en rémission avaient plus de probabilité de présenter les taux de 6-TGN au-dessus de la valeur seuil, avec un pooled OR de 3,27 (IC 95 %, 1,71- 6,27 ; p=0,001). Un tableau reprenant les différentes études ayant mesuré des seuils thérapeutiques de 6-TGN est repris ci-dessous (tableau 11). Une étude randomisée prospective menée par Reinhagen a comparé la réponse clinique chez 71 patients traités soit par une dose azathioprine ajustée par les taux de 6-TGN, soit par une dose standard d'azathioprine de 2,5 mg/kg par jour (186). Après 24 semaines de traitement par AZA, les deux groupes de patients ont montré des concentrations en 6-TGN et des taux de rémission clinique identiques. Les auteurs ont conclu qu’adapter la dose d’azathioprine aux taux de 6-TGN n'a pas de bénéfice clinique apparent dans leur population de patients présentant une activité TPMT habituelle (820 nmol/ml érythrocyte x h). L'absence de concordance entre les études et les résultats de l'intérêt clinique des taux de 6-TGN peut être expliquée notamment par les différents tests biochimiques utilisés qui modifient profondément les mesures 6-TGN. 75 Tableau 11 : seuils thérapeutiques de 6-TGN (* exprimé en pmol/ 8 x108 GR) Délai entre Récolte des nombre mesure des 6Auteur, année données de patients TGN et début du Tt par TP (mois) Etudes en faveur d'un seuil thérapeutique Pas de seuil thérapeutique Taux de Taux de 6-TGN 6-TGN chez chez patient Significativité patient en avec maladie rémission* active * Dubinsky, 2000 prospective 92 4 312 209 P<0.01 Cuffari, 2001 prospective 82 3 316 176 P<0.01 Wright,2004 prospective 131 _ 236 175 P<0.04 Achkar, 2004 rétrospective 60 3 320* 215* P<0.003 Andoh, 2008 rétrospective 83 4 343 233 P<0.05 Hanai, 2010 prospective 170 12 322 204 P<0.001 Lowry,2001 rétrospective 170 3,5 131 139 NS Belaiche,2001 rétrospective 22 3 166 160 NS Gupta,2001 rétrospective 101 4 217 173 NS Goldenberg,2004 rétrospective 74 2.5 325* 223* NS Hindorf,2006 prospective 27 5 176 163 NS Reinshagen,2007 prospective 39 4 222 222 NS Kwan,2008 rétrospective 39 1 236 202 NS GonzalesLama,2011 prospective 70 6 427 318 NS Néanmoins des majorations de doses de TP guidées par la mesure des métabolites augmentent significativement la probabilité d'atteindre une rémission clinique notamment définie par l'arrêt des corticoïdes. Dans une étude récente de 106 patients MICI corticodépendants, une augmentation de la dose d’AZA guidée par le monitoring des métabolites a été réalisée pendant 12 mois et a permis d'obtenir la rémission clinique sans corticoïdes chez 59 % des patients (187). Parmi les patients qui présentaient un taux de 6-TGN > à 250 pmol /8 x108 érythrocytes, 69 % ont atteint une rémission (p=0,05), alors qu’aucun patient avec un taux de 6-TGN < à 250 pmol /8 x108 érythrocytes ne l’a atteinte (p<0,01). 76 3.2 : la 6-Methylmercaptopurine (6-MMP) et les méthylmercaptopurineribonucleotides (6MMPR) La MP est soit dégradée en intracellulaire par la TPMT en 6-méthylmercaptopurine (6-MMP), métabolite inactif, soit transformée par la XO en acide 6-thiourique (6-TUA), soit elle emprunte la voie qui mène aux dérivés 6-thioguanine nucléotides (6-TGN) ou celle qui mène aux 6-méthylmercaptopurineribonucleotides (6-MMPR). Il faut souligner que les techniques utilisées pour les dosages des 6MMP et 6MMPR peuvent varier. Ainsi dans certaines études, le résultat rapporté de la mesure des 6MMP(R) peut regrouper à la fois les 6-MMPR et la 6-MMP. Une surproduction de 6-MMP peut être responsable de l’apparition d’effets secondaires. Dubinsky et al ont rapporté que des taux de 6MMP > à 5700 pmol /8 x10 8 érythrocytes étaient associés à la présence d'une hépatotoxicité (183). Hande et al ont également montré une corrélation (p<0,001) entre des taux élevés de 6MMP(R) et des taux de transaminases élevés (188). A l’opposé, dans une étude prospective regroupant 74 patients MICI, aucun n’a développé de perturbations hépatiques alors que 12 % d’entre eux avaient des taux de 6-MMP(R) > à 5700 pmol/8 x108 érythrocytes (189). Parallèlement, un groupe de 60 patients MICI consécutifs traités par TP ont été inclus dans une étude prospective de 20 semaines et aucune toxicité hépatique et/ou de corrélation avec les métabolites méthylés n’a été retrouvée. Par contre, les patients avec des concentrations de 6MMP(R) > à 11450 pmol/8 x108 érythrocytes à la cinquième semaine de traitement avaient un risque augmenté de développer une myélotoxicité (odd ratio = 45,0 ; p= 0,015)(39). Une autre étude ne révèle pas d’impact évident du dosage des 6MMP(R). Elle a évalué les taux de 6TGN et de 6MMP(R) chez 131 patients adultes sur une période de 2 ans. Les 6MMP(R) n’étaient pas corrélés avec l’efficacité ou une quelconque toxicité (190). Dans l’essai randomisé contrôlé de Reinhagen déjà cité, la présence de 6MMP(R) > à 5700 pmol /8 x108 érythrocytes n’était pas non plus associé avec la survenue d’une hépatotoxicité (186). 77 On peut donc supposer, au vu des résultats discordants des différentes études, que d’autres facteurs que le taux absolu de 6-MMP(R) interviennent dans la survenue des effets secondaires. La durée d’exposition à ces taux élevés de 6-MMP(R) pourrait être un de ces facteurs. Pourquoi paradoxalement certains patients développent une hépatotoxicité alors que d'autres développent une myélotoxicité ? Le seul paramètre différent est l’élévation plus importante des 6MMPR (> 11450) en cas de myélotoxicité plutôt qu’en cas d’hépatotoxicité (>à 5700). Une hypothèse logique pourrait être la différence de métabolites concernés (6MMP pour l’hépatotoxicité et 6MMPR pour la myélotoxicité). Il faut également tenir compte du fait que les techniques de dosage des métabolites diffèrent selon les études. Les auteurs n'analysent pas toujours le même métabolite et il est concevable que ces métabolites puissent avoir des profils toxiques différents. Certains auteurs suggèrent de calculer le rapport entre les 6MMPR et 6TGN, plutôt que d’exprimer leurs valeurs isolées. Un rapport 6MMPR/6TGN < à 11 serait ainsi prédictif d’une réponse au traitement (191) tandis qu’un rapport de 6MMP/6TGN > à 30 serait prédictif d’une résistance aux TP (192). Une étude très récente s’est intéressée aux patients chez qui la métabolisation conduit préférentiellement à la formation de 6MMP plutôt que à celle de dérivés 6TGN (193). Le rapport 6MMP/6TGN était supérieur à 20 chez 349 des 1879 patients analysés soit près de 1 patient sur 5. Ils ont démontré que l’activité TPMT était significativement légèrement plus basse chez les patients dont le rapport 6MMP/6TGN était < à 20 comparée aux patients dont le rapport était > à 20 (12.2 vs. 13.2; p< 0.001).Ce résultat était attendu puisqu’une activité TPMT basse amène à la formation de davantage de dérivés 6TGN. Cependant, la distribution de l’activité TPMT était similaire dans les 2 groupes : 97 % des patients se retrouvaient avec des activités TPMT comprises entre 5 et 17,6 UI/ml dans chaque groupe. Dès lors, les auteurs concluaient qu’une haute activité TPMT n’est probablement pas la seule et plus importante raison de produire préférentiellement des 6MMP. 78 Figure 11: focus sur 6MMP(R) AZA AO AO GST TPMT 8-OHAZA Hepatotoxicité 6-MMP DPK MP XOD 6-MTITP 6-MTIDP MPK HGPRT TPMT 6-TUA Inhibition de novo synthèse nucleotide 8-OH-6MMP 6-MTIMP 6-TIMP 79 6-MMPR Chapitre 4 : TP et interactions médicamenteuses Toutes les interactions médicamenteuses sont reprises dans la figure ci-dessous et vont être discutées. Drug-Drug interactions Infliximab Aminosalicylés AINS Diurétiques AZA Méthotrexate Warfarine Allopurinol 4.1 : Allopurinol L’allopurinol (Zyloric®) bloque la xanthine oxydase, et si ce traitement est prescrit en même temps que l’AZA ou MP, le métabolisme de la TP est dévié vers une production augmentée de métabolites actifs mais également toxiques qui sont notamment responsables de la myélotoxicité. Cette interaction médicamenteuse potentiellement toxique a été démontrée dans plusieurs études où la myélotoxicité survient dans les semaines qui suivent l'adjonction d'allopurinol (194-196). Par conséquent, si cette association médicamenteuse est nécessaire, une réduction de la dose de TP est recommandée à 2533% de la dose normale. En effet, à peu près deux tiers de la dose de TP absorbée est inactivée par la voie enzymatique de la XOD (196). 80 Dans notre étude sur l'impact d'un génotypage extensif de la TPMT dans la prise en charge de la myelosuppression induite par les TP chez des patients MICI (167), nous avons retrouvé 3 patients pour lesquels de l'allopurinol a été prescrit alors qu'ils étaient sous traitement par AZA. Les 3 patients ont développé une myélosuppression : 1 présentait un génotypage TPMT hétérozygote déficient et 2 un génotypage TPMT normal. La myélosuppression est apparue 4,5 et 10 semaines, respectivement, après que l'allopurinol ait été débuté à une dose de 300 mg/j. Ces cas mettent en évidence la toxicité de cette association médicamenteuse ainsi que la nécessité de rappeler les risques liés à cette association aux professionnels de santé et aux patients. Certains auteurs tirent, par contre, un avantage de cette interaction médicamenteuse car elle permettrait d'éviter certaines résistances à la TP ou des effets secondaires de type hépatotoxicité. Selon Ansari, Elion avait conçu au départ l’allopurinol pour l’utiliser en co-traitement avec la MP et notamment accroitre sa biodisponibilité en inhibant la xanthine oxydase intestinale. Les premiers essais de co-thérapie ont démontré une toxicité accrue et l’allopurinol a finalement trouvé son utilisation dans le traitement de la goutte (197, 198). Cette association a de nouveau été utilisée en transplantation rénale en 1993 (199). Des patients sous triple immunosuppression (ciclosporine, corticoïdes et azathioprine) ont été traités par de petites doses d’allopurinol (25 mg 1j/2) dans le but de diminuer le rejet. Douze patients traités par allopurinol ont été comparés à 15 patients sans allopurinol. Un épisode de rejet a été observé dans le groupe allopurinol contre 11 dans le groupe contrôle. Les doses d’AZA ont du être diminuées dans le groupe allopurinol. Différentes études ont ensuite été menées dans la population MICI et se sont intéressées à l’efficacité et la sécurité d’une combinaison d’allopurinol à une petite dose de TP. La première étude a rapporté les résultats biochimiques de cette combinaison thérapeutique : quinze patients MICI ne répondant pas aux TP et produisant préférentiellement des 6-MMP ont été sélectionnés dans deux centres de référence (200). Une dose de 100 mg d’allopurinol a été débutée alors que la dose de TP était réduite à 25-50 % de la dose initiale (diminution de la dose moyenne 81 d’AZA de 188 à 88 mg/j et de MP de 92 à 51 mg/j). Cette diminution de dose des deux classes de médicaments (l’allopurinol étant généralement prescrit à 300 mg/jour par les rhumatologues en cas de goutte) était justifiée par le fait que la plupart des cas de myélosuppression retrouvés dans la littérature survenait lorsque les 2 traitements étaient pris aux doses usuelles. Après avoir débuté l’allopurinol, les taux moyen de 6-TGN ont augmenté de 186 à 385 pmol/ 8 x 108 érythrocytes, alors que les taux moyens de 6-MMP ont diminué de 10.380 à 1732 pmol/ 8 x 108 érythrocytes. Une diminution du taux moyen de leucocytes a également été observée (de 8300 à 6100/mm3) ainsi qu’une leucopénie chez 5 patients (résolue par diminution de la dose de TP), sans complication infectieuse. Cette modification des métabolites était attendue pour les 6TGN mais pas vraiment pour les 6-MMP. En effet, du fait de l’inhibition de l’allopurinol par la XO, on s’attend à un accroissement à la fois des métabolites 6TGN mais également des 6-MMP. Néanmoins, cette modification impressionnante du métabolisme des TP (chez des patients considérés comme résistants) en faveur d’un profil idéal (6-TGN hauts et 6-MMP bas) a considérablement accru l’intérêt pour cette association médicamenteuse ; cette fois-ci considérée comme potentiellement bénéfique. La réduction des 6-MMP observée donnait l’opportunité de pouvoir traiter par cette cothérapie des patients ayant présenté une hépatotoxicité liée à une accumulation de 6-MMP. Les mêmes auteurs ont poursuivi leurs travaux et ont publié une étude incluant 20 patients MICI, qui présentaient des taux élevés de 6-MMP et qui ne répondaient pas au traitement par TP (201). A nouveau, 100 mg/jour d'allopurinol ont été administrés et la dose de MP/AZA a été diminuée à 25-50 % de la dose initiale. Ils ont observé une augmentation des taux de 6TGN, une diminution des 6MMP et une amélioration de la maladie comme démontré par l'évolution des scores d'activité et la diminution des besoins en corticoïdes. En cas d'hépatotoxicité, ils ont observé une normalisation des enzymes hépatiques durant une période de suivi de 36 mois (202). Treize patients sur les 20 inclus dans l’étude présentaient un taux élevé de transaminases lors de la prise de TP. Après l’ajout de l’allopurinol, une normalisation d’une ou des deux transaminases a été observée chez 11/13 patients (ALT diminuent de 82 102 à 40 UI /L (p=0,01) et AST de 43 à 24 UI/L (p=0,12)). Le suivi de ces patients sur une période de 3 ans amena 5/20 patients à un autre traitement suite à l’évolution de la maladie : 3 ont été traités par Anti-TNF et 2 opérés. Les 15 autres ont continué la co-thérapie sans présenter d’effets secondaires et ont conservé une rémission clinique. En complément, une étude récente par Ansari et al (198) a confirmé le bénéfice d'une association d'une faible dose de MP/AZA et d'allopurinol chez des patients présentant des effets secondaires aux TP. Dans cette étude, 14/16 patients présentant une hépatotoxicité et 18/25 patients présentant des myalgies, nausées ou des symptômes de fatigue ont atteint une rémission clinique suite à l’administration de cette association médicamenteuse. Logiquement, l’inhibition de XOD par l'Allopurinol devrait aboutir à une augmentation à la fois des taux de 6TGN et de 6MMP (considéré comme responsable de l'hépatotoxicité). A nouveau de façon surprenante, alors qu'effectivement les taux de 6TGN augmentaient, les taux de 6MMP diminuaient. Puisque l'allopurinol n'inhibe pas la TPMT, des hypothèses alternatives doivent être soulevées (203). Une d’entre elles serait que la voie de la TPMT pourrait être moins compétitive lorsqu’une faible dose de TP est administrée. Une autre possibilité serait que l’allopurinol inhiberait un cofacteur d’une enzyme impliquée dans le métabolisme des TP. Or, le phosphoribosylpyrophosphate (PRPP) est un substrat nécessaire à la synthèse des 6MMP, et il a été démontré que l’allopurinol entraine une diminution des concentrations en PRPP tant in vitro qu’ in vivo (204). Cette déplétion en PRPP, secondaire à la présence d’allopurinol, pourrait ainsi expliquer la diminution des 6MMP. Une autre hypothèse fait intervenir cette fois-ci les transporteurs membranaires des métabolites des TP. L’allopurinol altèrerait le transport des métabolites plutôt que leur production. Cette hypothèse est renforcée par le fait que l’allopurinol et les purines partagent les mêmes systèmes de transport membranaires, et cela de façon compétitive (205). Une des dernières explications est donnée par Blaker et repose sur un métabolite de la mercaptopurine: la thioxanthine. Cette substance issue de la voie de dégradation de la MP vers l’acide urique est 83 accumulée suite à la présence d’allopurinol. Or, elle exercerait un effet inhibiteur puissant sur la TPMT, et dès lors empêcherait la formation de dérivés méthyl-mercaptopurines (responsables de l’hépatotoxicité) tout en favorisant la formation de 6-TGN (206). Quels que soient les mécanismes sous-jacents, cette association ne doit être considérée que dans des cas bien sélectionnés ; et si la co-thérapie est décidée, un suivi strict de l’hémogramme et des métabolites des TP est nécessaire étant donné le risque accru de leucopénie (43). Les critères nécessaires pour envisager une co-thérapie allopurinol-TP (207) chez un patient donné sont : 1. être corticodépendant malgré une dose et durée adéquate de traitement par TP ; 2. présenter des taux de 6TGN bas (< 235 pmol/ 8 x108 GR ) alors que les taux de 6-MMP sont élevés (> à 5700 pmol/ 8 x108 GR) et donc être « pharmacologiquement résistant » aux TP (groupe 3 défini dans le chapitre 5), qu’il y ait ou non une hépatotoxicité. Un monitoring des métabolites doit donc pouvoir être réalisé et répété 4 semaines après le début de la co-thérapie pour s’assurer que les taux «thérapeutiques» de 6-TGN ont été obtenus ; 3. présenter un taux de leucocytes suffisamment élevé (>4500/mm3) pour tolérer la diminution inévitable des globules blancs lors de la co-thérapie. Une surveillance des leucocytes est recommandée toutes les semaines le premier mois puis toutes les deux semaines le mois suivant. Par la suite, le suivi habituel peut être poursuivi. 4.2 : Aminosalicylés Sous le terme d’aminosalicylés ou dérivés 5-ASA, on regroupe la Sulphasalazine (Salazopyrine®) et la Mésalazine (Pentasa®, Colitofalk®, Claversal®,...). Ces 2 médicaments sont très souvent prescrits dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales. Elles constituent la première ligne de traitement dans la rectocolite et sont également prescrites dans la maladie de Crohn notamment en cas 84 d'atteinte colique pour leur possible effet chimiopréventif. Ces traitements sont, par ailleurs, couramment maintenus chez des patients dont la RC est réfractaire et nécessite l'initiation de TP. Or, une interaction médicamenteuse a été décrite entre les aminosalicylés et l’AZA/MP. En effet, Szumlanski et al ont démontré qu'il existait une inhibition in vitro de la TPMT par la sulphasalazine et ses dérivés 5-aminosalicylés (208). La conséquence clinique potentielle est un plus haut risque de myélotoxicité lorsque l'on utilise un traitement combinant AZA/MP et dérivés 5-ASA. Cette complication a effectivement été observée en clinique. Dans un des rapports publiés, un patient a développé deux épisodes de myélosuppression sévère alors qu'il était traité par olsalazine (un dérivé 5ASA) et MP (209). Un phénomène similaire a également été observé chez un adulte souffrant de maladie de Still, chez qui une leucopénie est survenue après que l'on ait ajouté de la sulphasalazine à son traitement chronique par AZA. Chez ce patient, cette association médicamenteuse a induit une agranulocytose (210). Pour étudier l’impact des 5-ASA sur le métabolisme des TP in vivo, 2 approches pratiques sont possibles : - étudier la modification des activités enzymatiques et des métabolites avant et après retrait du 5- ASA chez un patient sous bithérapie, - étudier ces mêmes facteurs chez un patient sous TP en monothérapie avant et après que l’on ait ajouté un 5-ASA. Dans ce contexte, nous avons réalisé une étude in vivo pour évaluer cette possible interaction médicamenteuse entre AZA et dérivés 5-ASA (sulphazalasine ou mésalazine) chez des patients souffrant de maladies de Crohn (211). 85 « Interaction entre azathioprine et aminosalicylés : étude in vivo chez des patients souffrant de maladie de Crohn » Le protocole d'étude a été approuvé par le comité d'éthique et tous les patients ont signé un consentement éclairé avant d'être enrôlé dans l'étude. Patients et méthode Seize patients (neuf femmes et 7 hommes) présentant une maladie de Crohn inactive (index d'activité de la maladie de Crohn ou CDAI < à 150) sous azathioprine et sulphasalazine (8 patients) ou azathioprine et mésalazine (8 patients) ont participé à l'étude. Les patients étaient âgés d’au moins 18 ans et leur traitement était stable depuis au moins trois mois. L’âge moyen était de 43 ans (23 - 66 ans) et la durée moyenne de traitement par AZA était de 6,4 années (2-11 ans). La dose moyenne quotidienne d'AZA était de 1,46 mg/kg (0,85 - 2,36). Les médicaments présentant une possible interaction médicamenteuse avec le métabolisme de l'AZA n'étaient pas autorisés ainsi que toute modification du traitement par AZA durant toute la durée de l’étude. Tous les autres médicaments pris ont été soigneusement répertoriés. Une faible dose de corticoïdes (moins de 20 de 15 mg d’équivalent prednisolone par jour) était autorisée durant la période de l'étude pour autant que cette dose reste stable. Les données cliniques des patients sont reprises dans le tableau 12. La durée de l'étude était de trois mois. Chaque patient a été vu quatre fois à quatre semaines d'intervalle. A chaque visite un examen clinique, un index d'activité de la maladie de Crohn et une prise de sang ont été réalisés. Dans l'échantillon sanguin, l'hémogramme, les paramètres inflammatoires, les taux de 6TGN (métabolites actifs des TP) et les taux plasmatiques d'acide 5- aminosalicylique et de son métabolite acétylé ainsi que l’activité de la TPMT ont été analysés à chaque visite. 86 Tableau 11 : données cliniques des patients étudiés Pat. Age Genre AZA AS (mg/d) (g/d) Poids AZA Durée Durée (kg) (mg/kg) AZA maladie 6 ans Localisation 1 25 femme 75 1.5 55 1.36 18 mois colon & périanal 2 47 femme 100 1 53 1.89 8 ans 20 ans Ileon/colon/périanal 3 38 femme 100 2 65 1.54 4 ans 12 ans 4 42 homme 100 1.5 55 1.82 10 ans 20 ans Ileon/colon/périanal 5 66 homme 150 1 115 1.30 4 ans 6 ans colon & périanal 6 41 homme 100 2 94 1.06 5 ans 14 ans colon & périanal 7 74 femme 50 2 59 0.85 11 ans 22 ans Ileon/colon/périanal 8 64 femme 100 2 70 1.43 10 ans 20 ans colon & périanal 9 50 homme 100 1 80 1.25 5 ans 10 ans Iléon & périanal 10 39 homme 75 1.5 65 1.15 11 ans 18 ans colon & périanal 11 50 femme 150 1 64 2.34 8 ans 12 ans colon & périanal 12 23 homme 100 3 58 1.72 2 ans 12 ans colon & périanal 13 23 homme 150 1.5 75 2.00 3 ans 8 ans colon & périanal 14 29 femme 100 1 79 1.27 2 ans 8 ans colon & périanal 15 41 femme 75 1 78 0.96 10 ans 10 ans colon & périanal 16 37 femme 75 2 54 1.39 7 ans 13 ans colon & périanal Iléon & colon. Après la visite 2 (un mois après l’inclusion dans l'étude), l’aminosalicylé (sulfasalazine ou mésalazine) a été interrompu. Ceci a divisé notre étude en deux phases où chaque patient est son propre contrôle : phase 1, azathioprine + aminosalicylé ; phase 2, azathioprine seul. Le design de cette étude, consistant en un retrait des aminosalicylés chez des patients déjà sous azathioprine, a été inspiré par la pratique clinique quotidienne où il est habituel d'envisager d'arrêter les aminosalicylés chez un patient déjà sous AZA, en particulier dans la maladie de Crohn. 87 Figure 11: design de l’ étude interaction 5-ASA/AZA Phase 1: 5-ASA + AZA Phase 2: AZA seul 5-ASA W0 W4 W8 CDAI, CRP, NFS, 5-ASA Activité TPMT 6TGN CDAI, CRP, NFS, 5-ASA Activité TPMT 6TGN CDAI, CRP, NFS, 5-ASA Activité TPMT 6TGN W12 CDAI, CRP, NFS, 5-ASA Activité TPMT 6TGN La concentration totale en 6TGN dans les globules rouges, basée sur la conversion de 6 thioguanine nucléotide en 6thioguanine base libre, a été réalisée en chromatographie en phase liquide à haute performance selon la méthode de Lennard et Singleton (212). L'activité de la TPMT a été déterminée selon la méthode décrite par Weinshilboum et al (213). Une unité correspond à la formation de methylmercaptopurine à une vitesse de 1pmol/h par millilitre de [GR]. La méthode de chromatographie en phase liquide à haute performance décrite par Bystrowska et al a été utilisée pour mesurer les concentrations d’acide 5-aminosalicylique et de son métabolite acétylé (214). Ceci pour s’assurer que le patient prenait bien son traitement de 5-ASA durant la phase 1, et que ce traitement avait bel et bien été stoppé durant la phase 2. Les taux de 6TGN, d’acide 5-aminosalicylique et de son métabolite acétylé ainsi que l’activité TPMT des 4 échantillons ont été analysés au même moment à la fin de l’étude. Les techniciens de laboratoire ne connaissaient pas les traitements pris par les patients. 88 Pour chaque patient, les valeurs moyennes des deux premières visites (phase 1 : W0 et W4) ont été comparées aux valeurs moyennes des deux dernières visites (phase 2 : W8 et 12). Un test statistique de Wilcoxon apparié a été utilisé pour comparer les données moyennes obtenues durant la phase 1 et la phase 2. Un p < 0,05 était considéré comme statistiquement significatif. Résultats Du point de vue clinique, en considérant tous les patients, aucun changement n'a été observé durant les deux phases de l'étude. L'examen clinique, l'index d'activité de la maladie de Crohn, les paramètres inflammatoires et l’hémogramme n'étaient pas modifiés. Le monitoring des concentrations en métabolite acétylé des acides 5-aminosalicylique a bel et bien confirmé que tous les patients prenaient un traitement 5-ASA durant la phase 1 et que tous les patients avaient effectivement stoppé ce traitement durant la phase 2. Le taux moyen de 6TGN en phase 1 était de 148 pmol/8 x108 érythrocytes et a diminué significativement (p=0,027) à 132 pmol/8 x108 érythrocytes durant la phase 2. Lorsque l’on a analysé cet effet pour chaque sous-groupe de patients (sulphasalazine et mésalazine) spécifiquement, les taux de 6TGN en phase 2 ont diminué respectivement à 130 et 136 pmol/8 x108 érythrocytes, sans différence significative. Lorsqu’on a considéré les résultats individuels, les 6TGN ont diminué chez 12 patients, sont restés stables chez 2 patients et ont augmenté chez 2 patients (un dans chaque sousgroupe). En phase 1, l'activité TPMT mesurée chez les 16 patients a révélé des valeurs normales (moyenne à 12,29 U, 8,25-16,85) et comparables dans les 2 sous-groupes (12,14 vs 12,43). En phase 2, après retrait de l’aminosalicylé, l’activité TPMT n’a pas changé significativement (p=0,245) et a diminué légèrement à 11,41 U de façon comparable dans les 2 sous-groupes (11,43 vs 11,39). Les résultats des évolutions des 6-TGN, de l’activité TPMT sont retrouvés dans les figures 12 à 14 et dans le tableau 13. 89 Tableau 13 : évolution des 6-TGN & activité TPMT patient 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 moyenne Taux moyen 6TGN Activité moyenne TPMT pmol/8x108 RBC pmol/h/ml RBC phase 1 phase 2 phase 1 phase 2 139.5 129.5 10.6 9.6 94.5 93 10.9 10.85 132 165 13.3 11.15 57 56.5 16.85 11.05 128.5 96.5 13.15 11.9 132.5 101 10.4 13.15 181.5 172.5 11.25 13 315.5 220.5 10.7 10.75 73 97.5 13.75 12.8 209.5 158 9.95 10.45 116 101.5 11.75 11.6 140.5 127 15.85 10 186.5 180.5 13.3 13.75 132 116 13.8 11.15 116 96 12.8 14.05 219 211 8.25 7.3 148 132 12.29 p = 0.027 11.41 p = 0.245 90 350 Taux moyen de 6-TGN pmol /8 x108 érythrocytes Figure 12 : évolution des 6-TGN Patient 1 300 Patient 2 Patient 3 250 Patient 4 Patient 5 Patient 6 200 Patient 7 Patient 8 Patient 9 150 Patient 10 Patient 11 Patient 12 100 Patient 13 Patient 14 Patient 15 50 Patient 16 0 1 Phase 91 2 Moyenne Activité TPMT (pmol/h/ml RBC) Figure 13 : évolution activité TPMT 17 patient 1 16 patient 2 patient 3 15 patient 4 14 patient 5 patient 6 13 patient 7 patient 8 12 patient 9 11 patient 10 patient 11 10 patient 12 9 patient 13 patient 14 8 patient 15 patient 16 7 1 Phases 92 2 Figure 14 : évolution 6TGN et activité TPMT 150 146 6tgn 148 tpmt activity 13,5 6-TGN p=0,027 Mean 6TGN (pmol/8x108 RBC) 13 144 142 12,5 12,29 140 138 12 Activité TPMT p=0,249 11,41 11,5 136 11 132 134 132 10,5 Phase 1: 5-ASA + AZA Phase 2: AZA seul 130 phase 1 phase 2 93 10 Mean TPMT activity (pmol/h/ml RBC) 148 14 Discussion Cette étude, réalisée chez des patients souffrant de maladie de Crohn en phase quiescente, démontre une interaction in vivo entre AZA et les 5-ASA en l’absence d’une inhibition de l’activité de la TPMT. En effet, les taux moyens de 6-TGN ont diminué significativement lorsque l'aminosalicylé a été stoppé. Cependant, cette diminution était relativement faible (autour des 10 %) et n’a pas donné lieu à des modifications de l’état clinique de notre groupe de 16 patients compliants. Cette petite diminution a été observée chez la majorité des patients, mais pas chez tous. De plus, cet effet statistiquement significatif disparaît lorsque les données d'un seul patient présentant une diminution des taux de 6TGN sont retirées. Ceci pourrait être expliqué par les faibles doses d'AZA utilisées. La différence est apparue plus importante pour les patients qui présentaient un taux initial élevé de 6TGN (patients 8 et 10). A contrario, les deux patients pour lesquels les 6TGN sont restés stables durant les deux phases présentaient de faibles taux (patients 2 et 4), suggérant que l'interaction est plus prononcée pour de plus hautes doses d'AZA. Une autre explication de cette diminution observée des 6TGN pourrait être la longue durée de la thérapie combinée chez nos patients, et un possible effet d'accommodation de cette interaction médicamenteuse. Les taux plasmatiques d'acide 5-aminosalicylique observés chez nos patients étaient de 225 à 3900 fois plus faibles que les concentrations utilisées (IC50) dans l'étude in vitro qui avait démontré l’inhibition de la TPMT par les 5-ASA (208). Ces taux plasmatiques moyens de 5-aminoacides relativement faibles (mais similaires aux données de la littérature concernant des patients traités par des doses de 5-ASA allant de 750 à 1500 mg (215)) pourraient expliquer l’absence d’inhibition de la TPMT observée chez nos patients. Or, puisque l’interaction est observée, un autre mécanisme doit être suggéré pour expliquer la diminution observée des 6TGN après le retrait des aminosalicylés. L'aminosalicylé pourrait interagir avec une autre voie métabolique de l'AZA, modulant par exemple l’hypoxanthine phosphoribosyltransférase ou la xanthine oxydase mais ceci n’a pas été démontré. 94 Tous nos patients présentaient un phénotype TPMT normal, et l'on ne peut exclure qu’un effet inhibiteur de la TPMT par les 5-ASA serait retrouvé chez les patients présentant une activité plus faible de cette enzyme. Par ailleurs, après absorption, la plus grande partie de l'aminosalicylé est acétylée. Le phénotype acétylateur des patients n'a pas été déterminé, et ceci pourrait être un facteur influençant la demi-vie du 5-ASA, sa concentration et la durée d'une possible interaction. On peut également émettre l'hypothèse que l’effet inhibiteur du métabolite acétylé sur différentes enzymes (incluant la TPMT) puisse être différent de l'effet inhibiteur de l'aminosalicylé lui-même. De plus, les individus acétylateurs lents présentent une plus grande incidence d'effets secondaires doses-dépendant liés aux aminosalicylés (216). Chez ces personnes, il a été suggéré qu'une haute concentration de sulphapyridine puisse induire une toxicité hématologique (217). La conclusion de notre étude est que dans un groupe de 16 patients avec MC quiescente, une interaction entre AZA et dérivés 5-ASA a été observée et semble indépendante d’un effet inhibiteur de la TPMT. Cette interaction peut être cliniquement importante chez les patients MICI, plus particulièrement quand des hautes doses d'AZA sont données. Le clinicien doit être conscient de cette possible interaction lorsqu'il traite des patients par un traitement combiné. Une surveillance accrue de l’hémogramme devrait donc être proposée en cas d’ajout de 5-ASA à un traitement par TP. Une étude réalisée par Gilissen et al (218) a suivi un design comparable à la nôtre. Les 27 patients inclus présentaient une MICI en phase quiescente et étaient traités par MP et 5-ASA. Différents paramètres cliniques et sanguins (dont l’activité TPMT, les 6-TGN et les 6-MMPR) ont été mesurés initialement (bithérapie AZA et 5-ASA), 4 semaines après l’arrêt du 5-ASA et ensuite 4 semaines après la reprise du 5-ASA. Tout comme dans notre étude, l’activité TPMT n’a pas été modifiée au cours des différentes phases de l’étude, alors que tous les patients présentaient une activité TPMT normale. Les taux de 6-TGN ont également diminué significativement (de 20 %, p<0,01) après arrêt du 5-ASA pour 95 ré-augmenter ensuite lors de leur réintroduction (6TGN : 209 à la semaine 4 vs 262 et 270 aux semaines 0 et 8). Les 6MMP(R) ont augmenté après l’arrêt du 5-ASA pour diminuer ensuite lors de leur réintroduction, mais cette variation n’était pas significative. L’effet de variation des 6-TGN est plus marqué que dans notre étude, probablement parce que les doses de TP et 5-ASA utilisées étaient plus importantes (doses médianes de MP : 0,8 mg/kg et de 5ASA : 3g). Stocco a rapporté le cas d’un enfant qui souffrait d’une RC corticodépendante finalement sevré des corticoïdes par l’ajout d’AZA (2 mg/kg/j) à son traitement par mésalazine (20 mg/kg) (219). Ce jeune patient a vécu une récidive de poussée de RC dans les semaines qui ont suivi l’arrêt des 5-ASA alors que la dose d’AZA était demeurée inchangée. Une analyse des métabolites a révélé que la concentration de ceux-ci avait chuté sous le seuil thérapeutique après l’arrêt de la mésalazine et, de ce fait, provoqué une rechute. Dans une étude prospective incluant 26 patients sous dose stable de TP, les métabolites ont été mesurés après que 2 g/jour puis 4 g/jour d’aminosalicylés aient été ajoutés, pendant une période de 4 semaines à chaque fois, avant d’être stoppés (220). Les taux de 6-TGN ont augmenté significativement et parallèlement à l’augmentation de dose de 5-ASA : de 243 pmol /8 x108 érythrocytes (patient sous TP seule), à 326 (TP +2 g aminosalicylé), puis 396 (TP + 4g aminosalicylé) avant de redescendre à 286 après l’arrêt des aminosalicylés. Une étude rétrospective menée par Hande et al. chez 126 enfants et adultes souffrant de MICI traités par TP à doses stables, a montré que les patients qui prenaient des aminosalicylés présentaient des taux de 6TGN qui étaient plus élevés de 48 pmol/ 8 x 108 érythrocytes que les patients ne prenant que de l’AZA (188). La seule étude donnant des résultats contraires est une étude prospective italienne reprenant 183 patients MICI. Elle a étudié l’impact des traitements des MICI sur l’activité de la TPMT (221). 41/183 patients soit 22 % de la cohorte prenaient une bithérapie AZA/5-ASA. Les activités TPMT mesurées 96 n’étaient pas modifiées significativement par les 5-ASA. De plus, les taux de 6-TGN et de 6-MMP n’étaient pas significativement différents selon que le traitement par TP était ou non associé à un 5ASA. Les auteurs concluaient qu’une co-prescription de 5-ASA et de TP ne pose pas de problème. Cependant, cette étude n’a réalisé qu’une mesure unique des différents paramètres (6-TGN, activité TPMT,..) et a comparé des groupes de patients alors que, dans les autres études, un suivi avec plusieurs mesures des paramètres a été réalisé chez chaque patient, chacun d’entre eux étant son propre contrôle. Toutes ces études, sauf la dernière, tendent à démontrer qu’il existe bel et bien un effet des aminosalicylés sur le métabolisme des TP qui amène à une augmentation des métabolites 6-TGN. Dans certaines de ces études, des dosages de 6-MMP(R) ont également été réalisés et ne se sont pas modifiés de façon significative (218, 220). Ceci confirme nos résultats (211) qui tendent à prouver qu’un mécanisme autre qu’une inhibition de la TPMT est responsable de cette augmentation des 6-TGN. Les aminosalicylés peuvent donc constituer un outil de manipulation du métabolisme des TP, et leur ajout pourrait s’avérer bénéfique notamment chez les patients sous TP n’atteignant pas une rémission clinique sans corticoïdes. Cependant, étant donné que les taux de 6-MMP ne se modifient pas après adjonction d’aminosalicylés, il est peu probable que ces derniers puissent jouer un rôle chez les patients pharmacologiquement résistants aux TP qui « sur-produisent » des 6-MMP. Enfin, une étude récente de la même équipe hollandaise s’est intéressée aux différents composés 6TGN (mono, di et triphosphate) et 6MMP(R) lors de l’ajout de 5-ASA au traitement par TP. Ils ont révélé que l’adjonction d’une dose de 4 g de 5-ASA permettait d’observer une diminution significative des 6MMP(R) alors que cette diminution n’était pas observée pour une dose de 2 g. A contrario les 6-TGN augmentaient déjà lorsqu’une dose de 2 g de 5-ASA était ajoutée, mais n’augmentaient plus pour une dose de 4 g. Aucune différence significative n’était observée en ce qui concerne les différents soustypes de 6-TGN : 6TGMP,6TGDP et 6TGTP (222). 97 Cette action des 5-ASA sur le métabolisme des TP est donc clairement confirmée et semble être une piste prometteuse, certainement pour augmenter l’efficacité des TP. Leur impact dans la survenue d’effet secondaire de type leucopénie est également démontré et doit être pris en compte, notamment lors de l’adjonction de 5-ASA à un traitement d’entretien par TP. Il ne semble pas y avoir d’intérêt à l’heure actuelle à les prescrire pour éviter la survenue d’autres effets secondaires. 4.3 : Diurétiques Une étude In vitro a révélé une possible interaction entre la TPMT et différents diurétiques : le furosémide, le trichlorméthiazide et le bendroflumethiazide (223). Ces 3 substances diminuent l’activité de la TPMT. Cette inhibition de la TPMT semble être non-compétitive avec la 6MP ou SAM, le cofacteur de la TPMT. Les auteurs soulignaient que cette interaction pouvait se révéler particulièrement importante chez les individus traités par TP, en particulier s’ils sont TPMT hétérozygote déficients. De plus, la co-administration d’un diurétique et de TP semble avoir un effet différent sur l’activité TPMT en fonction de la durée de traitement : au départ l’activité TPMT semble diminuer et, par la suite, une prise chronique des 2 traitements semble augmenter l’activité TPMT (224, 225). Une deuxième étude réalisée à partir de globules rouges de 18 patients MICI , présentant une activité TPMT élevée, normale ou intermédiaire a également révélé une inhibition de la TPMT par le furosémide (226). Cependant, à ce jour, aucun cas d’effet secondaire de TP induit par un diurétique n’a été rapporté. 4.4 : Infliximab Une augmentation des taux de 6-TGN a été observée 1 à 3 semaines après le début d’un traitement par infliximab, suggérant une interaction entre ces deux traitements sans que le mécanisme ne soit élucidé (227). Parallèlement à cette augmentation des 6-TGN, une diminution significative (p=0,005) des leucocytes a été observée, sans conséquence clinique. 98 Dans notre étude sur l'impact d'un génotypage extensif de la TPMT dans la prise en charge de la myelosuppression induite par les TP chez des patients MICI (167) ; 4 patients ont développé un premier épisode de myélosupppresion alors qu’ils étaient traités par infliximab et AZA, dont un avait reçu sa première injection d’infliximab 15 jours auparavant. Trois des 13 patients qui ont présenté un second épisode de leucopénie après reprise de la TP étaient également sous infliximab. Deux de ces 3 patients ont présenté l’épisode de leucopénie dans les 15 jours qui ont suivi cette première perfusion, le troisième 2 mois et demi après. Ces données rejoignent les résultats de l’étude de Roblin (227). Sachant que l’intérêt d’associer une TP et un anti-TNF a été récemment relancée, notamment par les résultats de l’étude SONIC (228), il est souhaitable qu’un contrôle de l’hémogramme dans les semaines qui suivent l’introduction d’un anti-TNF (par exemple avant la seconde perfusion d’infliximab) soit réalisé afin de dépister une possible leucopénie. 4.5 : AINS Une interaction entre la TPMT et les dérivés benzoïques a été décrite in vitro par Woodson en 1983 (229). L’acide acétylsalicylique et son dérivé l’acide salicylique se sont révélés capables d’inhiber l’activité de la TPMT. Une étude in vitro récente a étudié l’impact d’une douzaine d’AINS différents sur l’activité TPMT (230) et démontre qu’ils n’ont pas tous le même pouvoir inhibiteur. Le naproxène (Apranax®), l’acide méfénamique et l’acide tofénamique se sont révélés être les inhibiteurs les plus puissants. L’ibuprofène et le kétoprofène n’inhibent que faiblement la TPMT et aucune interaction sérieuse avec les TP ne devrait être observée. A ce jour, aucun cas clinique d’effet secondaire des TP induit par un AINS n’a été publié. Par ailleurs, les AINS sont généralement déconseillés en cas de MICI car ils pourraient favoriser une poussée de la maladie, mais cette dernière affirmation n’est pas unanimement acceptée (231, 232). 99 4. 6 : Methotrexate Le méthotrexate (MTX) est un agent de la classe des anti-métabolites, utilisé dans le traitement de certains cancers et dans les maladies auto-immunes. Il a prouvé son efficacité dans la maladie de Crohn (14). Il inhibe la dihydrofolate réductase (DHFR), une enzyme capitale dans le métabolisme de l'acide folique. L’adjonction de médicaments anti-folates comme le MTX (ou également le trimethoprime, Bactrim®) à un traitement par TP va modifier l’activité de la TPMT. En effet, il y aura moindre production de SAM, agent stabilisateur de la TPMT qui verra donc son activité réduite. Dès lors, pour une même dose de TP, il y aura production plus importante de 6-TGN (voir figure 15). L’association de MTX et de TP n’est pas habituelle dans le traitement des MICI et l’existence de cette interaction ne contribue certainement pas à encourager cette co-prescription. 4.7 : Warfarine Au moins 7 cas cliniques d’interaction entre TP et warfarine (Marevan®) ont été rapportés (233). D’une part, une diminution de l’effet anticoagulant de la warfarine lors de l’ajout d’une TP nécessitant un ajustement de la dose de l’anticoagulant qui doit alors être augmentée jusqu’à 3 à 4 fois par rapport à la dose initiale (234, 235). Inversement, le retrait de la TP, sans réduction simultanée de la warfarine entraîne des complications hémorragiques (236-238). Cette interaction n’est pas retrouvée pour l’acénocoumarol (Sintrom®) ou la phencoproumone (Marcoumar®). Le mécanisme expliquant cette interaction n’est pas connu. 100 Fig. 15: interaction MTX/TP via SAM METHIONINE B12 Méthionine synthase MTHFR MTHFR SAM 5-CH3FH4 SAH S-adénosylhomocystéine hydrolase 5-10-CH2FH4 THF DHFR S-adénosylméthionine synthase HOMOCYSTEINE Méthotrexate Dihydrofolates Folates 101 TPMT Chapitre 5 : recommandations pratiques des analyses du métabolisme des TP Analyses enzymatiques Comme nous l’avons vu une analyse génotypique ou phénotypique de la TPMT avant traitement ne prédit pas tous les effets secondaires que pourrait rencontrer un patient donné. Cependant cette analyse permet de déterminer un groupe à haut risque qui pourrait bénéficier d’une adaptation de la dose. Ceci est clairement démontré pour la myélotoxicité induite par les TP. Cette attitude a été proposée par Cara qui se base sur l’activité de la TPMT(239)(tableau14) ; les patients sont divisés en sous-groupes selon l’activité enzymatique mesurée et une proposition de dose d’AZA est faite. Tableau 14 : adaptation des doses de TP selon l’activité TPMT (Dewit, adapté de Cara)(43) Activité TPMT Dose d’AZA recommandée Métabolite actif prédominant Mécanisme d’action Taux de 6TGN Myélotoxicité potentielle Très élevée (>26.1 U/ml) 3.0 mg/kg/jour 6-MMR Antimétabolique Bas Retardée élevée (>18.1-26 U/ml) 2.5 mg/kg/jour 6-MMR Antimétabolique Bas Retardée Intermédiaire (13.8-18 U/ml) 1 .25-1.5 mg/kg/jour Basse (5.1-13.7 U/ml) 0.5 mg/kg/jour 6-TGN Apoptose Elevé Précoce Très basse (<5 U/ml) 0.125 mg/kg/jour 6-TGN Apoptose Elevé Précoce Une unité d’activité TPMT représente la formation de 1 nmol de méthylmercaptopurine/heure par ml du culot d’hématies. De la même façon, un génotypage de la TPMT oriente également la dose de TP prescrite : - Génotypage TPMT, homozygote normal ou « Wild-type » (HM) : dose de 2.5 mg/kg/jour d’ AZA, 1.5 mg/kg/jour de MP. - Génotypage TPMT hétérozygote (IM) : dose de 1,25 mg/kg/jour d’AZA, 0,75 mg/kg/jour de MP. - Génotypage TPMT, homozygote déficient (LM) : ne pas prescrire ou 10 % de la dose habituelle. Comme évoqué dans le chapitre 1, il convient de rappeler que la corrélation génotypage-phénotypage n’est pas parfaite et qu’il existe un petit chevauchement entre les groupes TPMT homozygote normal (phénotype prédit HM) et TPMT hétérozygote déficient (phénotype prédit IM). En effet, 1 à 2 % des 102 individus génotypés TPMT normale présentent une activité enzymatique intermédiaire. Dès lors, il existe un faible risque, peut-être uniquement théorique, qu’en se basant sur le résultat du test génétique on initie un traitement par TP à dose pleine exposant le patient à un risque accru de toxicité hématologique. A contrario, 5 % des individus génotypés TPMT hétérozygote présentent une activité TPMT normale/élevée (46). Dans ce cas-ci, en se basant sur le test génétique il est tentant de prescrire une dose de TP plus faible et de ce fait éventuellement sous-traiter le patient. Le dosage de l’activité proposée par Cara dépiste les patients à activité TPMT très élevée qui présentent un plus haut risque de résistance pharmacologique aux TP et permet d’orienter vers d’autres options thérapeutiques. Ces patients ne seront pas dépistés par un test de génotypage. La détermination dans une pratique quotidienne des autres enzymes du métabolisme des TP ne peut être recommandée actuellement. 5.2. Analyse des métabolites Le dosage des métabolites des TP ne doit être pas être réalisé chez tous les patients sous antipurine mais uniquement dans les situations d’échec du traitement par TP. Afin d'utiliser adéquatement les 6-TGN et les 6-MMP, Sparrow et al (240) ont proposé d'identifier quatre groupes de patients. Groupe 1 : les patients non compliants. Ce groupe de patients peut représenter jusqu'à 20 % des patients traités par TP. Ils ont des taux négligeables de 6-TGN et de 6-MMP. Groupe 2 : les patients insuffisamment traités. Ils ont des taux infra-thérapeutiques des deux types de métabolites. Une augmentation de la dose de TP apparaît nécessaire pour atteindre une rémission clinique. 103 Groupe 3 : les patients pharmacologiquement résistants aux TP. Le profil des métabolites est défini par des taux bas de 6TGN et des taux élevés de 6-MMP. On estime que ces patients peuvent constituer jusqu’à 15 % de l’ensemble des patients MICI traités par TP. Ils étaient auparavant considérés comme résistants aux TP étant donné leur incapacité à produire des taux adéquats de 6TGN malgré une augmentation des doses de médicament (59). La formation accrue de 6-MMP peut notamment être expliquée par une activité TPMT ultra élevée, celle-ci pouvant être réduite par l'utilisation de l’allopurinol comme décrit avant. Groupe 4 : patients réfractaires au traitement par TP. Des taux dits « thérapeutiques » à la fois de 6TGN et de 6MMP sont obtenus chez ces patients sans atteindre pour autant une efficacité clinique. La poursuite d'un traitement par TP dans ce cas-là apparaît inutile. Ceci a été démontré dans une étude prospective de 55 patients (43 MC, 12 RC) présentant une maladie chronique active après six mois de traitement par AZA. Dans cette étude, la réponse à l'augmentation de la dose était inversement proportionnelle au taux de 6TGN de départ. Septante-sept pourcent des patients qui présentaient des taux de 6-TGN entre 100 à 200 au départ ont atteint l'objectif de rémission clinique sans corticoïdes. À l'opposé aucun patient avec un taux de 6-TGN> 400 n'a pu atteindre cette rémission. Dans ce quatrième groupe de patients, une autre classe d'agents thérapeutiques est nécessaire. La raison de cette absence d’efficacité des TP chez ce groupe de patient donné est inconnue (241). Récemment, Chouchana et al (242), ont ajouté un groupe au tableau ci-dessous : les patients avec un taux de 6-TGN élevé et des taux bas de 6-MMP(R). Ce groupe sera plus à risque de développer une myélotoxicité. En cas de développement de celle-ci, l’attitude du clinicien sera de diminuer la dose de TP. De ce fait, la valeur ajoutée du dosage des métabolites est moindre puisqu’elle ne modifie pas réellement l’attitude clinique, à moins qu’un doute n’existe concernant l’étiologie de la myélotoxicité. 104 Figure 16: ndications de la mesure des métabolites des Thiopurine dans les MICI. D’après la présentation de M. Sparrow (UEGW 2009 talk force of Thiopurine) (43) La mesure des métabolites est indiquée chez les patients ne répondant pas aux doses adéquates/poids de TP Group 1 Group 2 Group 3 Group 4 6-TGN & 6-MMP Absent/Faible 6-TGN bas & 6-MMP bas 6-TGN bas & 6-MMP élevé 6-TGN élevé & 6-MMP élevé Non-adhérence Sous-dosage Résistance à la TP Réfractaire à la TP Education Augmenter la dose Ajout Allopurinol ? Changer pour autre R/ Utilisation de ces tests Ces tests de dosage des métabolites sont largement disponibles aux Etats-Unis depuis 2000. Une étude menée dans la première année qui a suivi la diffusion des tests a révélé les données résumées dans le tableau 15. A ce moment, il n’y avait pas de recommandation spécifique pour l’utilisation des tests. Ils n’ont donc pas été demandés en situation exclusive de suspicion d’échec du traitement par TP ; même si les auteurs présument, au vu des résultats, que les tests étaient principalement effectués suite à une réponse clinique inadéquate ou un effet secondaire du traitement. Les auteurs analysent les données uniquement sur la base des résultats obtenus sans posséder ou analyser la situation clinique. Une des données intéressantes est que seuls 23 % des patients se situent dans le « range » thérapeutique et que 49 % sont sous-traités (non compliants et sous-dosés). Ces résultats sont bien évidemment intéressants pour le clinicien en particulier s’il y a une suspicion d’échec au traitement. En ce qui concerne l’impact des dosages des métabolites et la vérification de la compliance du patient au traitement, une étude allemande a détecté 9 % de patients non adhérents à leur traitement par TP car présentant des taux de 6-TGN et 6-MMPR très bas ou nuls (243). 105 Tableau 15: Résultats de l’analyse des métabolites des TP : 6TGN-6MMPR chez 9187 patients 6-TGN * 6-MMPR * Interprétation Patients (n) % Indétectable Indétectable Non compliants 263 3 < 230 < 5700 Sous-dosage 4260 46 <230 >5700 Métabolisme préf. via TPMT 534 6 230-450 <5700 Dosage « Thérapeutique » 2444 27 230-450 >5700 Hépatoxicité potentielle 552 6 >450 <5700 Déficit TPMT potentiel (IM) 936 10 >1000 Indétectable Déficit TPMT potentiel (LM) 58 1 >450 >5700 Surdosage 140 2 Total 9187 D’après Bloomfeld, APT, 2003 * : 6-TGN et 6-MMPR exprimés en pmol/ 8 x108 GR Plus récemment, une étude menée par questionnaire via le WEB et visant les médecins « experts » dans le domaine des MICI, s’est intéressée à l’utilisation des tests du métabolisme des TP dans leur pratique quotidienne (244). Sur les 175 réponses obtenues, il apparaît que le test de la TPMT est remboursé par les autorités de santé dans à peu près 50 % des pays (génotypage 48 %, phénotypage 54 %)(tableau 16). Le test n’est tout simplement pas disponible dans 26 (phénotypage) à 29 % (génotypage) des pays. Le remboursement du dosage des métabolites est autorisé dans à peu près 40 % des cas (6TGN 44 %, 6MMPR 35 %) et accessible dans à peu près 60 % des cas (6TGN 68 %, 6MMPR 55 %). Par ailleurs, une détermination de la TPMT avant de débuter un traitement par TP n’est effectuée que par 30 % (génotypage) à 43 % (phénotypage) des praticiens. Parmi ceux-ci, seuls 27 % attendent le résultat du test TPMT avant d’initier effectivement le traitement. En cas d’activité TPMT très basse ou très haute, trois-quarts des praticiens tiennent compte de ces résultats et adaptent la dose en 106 conséquence. Enfin, si les tests étaient facilement disponibles et remboursés, près de 50 % des médecins interrogés les utiliseraient plus souvent. Cette étude souligne donc la sous utilisation des ces tests et l’impact de leur disponibilité et surtout de leur remboursement sur leur fréquence d’utilisation. Tableau 16: Accès et remboursement des tests de monitoring du métabolisme des Thiopurines Génotypage TPMT n % 6-TGN n % Accès et test remboursé 84 48 Accès et test remboursé 77 44 Accès et test non remboursé 40 23 Accès et test non remboursé 42 24 Pas d’accès 51 29 Pas d’accès 56 32 n % 6-MMPR n % Accès et test remboursé 95 54 Accès et test remboursé 62 35 Accès et test non remboursé 34 19 Accès et test non remboursé 35 20 Pas d’accès 46 26 Pas d’accès 78 45 Phénotypage TPMT d’après Roblin, IBD 2011 Il faut, de plus, souligner le fait que les résultats de plusieurs modèles pharmaco-économiques sont en faveur du pré-test de la TPMT avant d’initier le traitement par TP (245-248). Dans une étude récente, les coûts de la détermination du statut TPMT, les coûts liés à la survenue d’une leucopénie et d’infections associées ont été pris en compte (249). La stratégie de détermination systématique de la TPMT avait un rapport coût-efficacité bénéfique. Dans un deuxième modèle analytique, la détermination de l’activité TPMT permettait une réduction des coûts par rapport à l’absence de screening et évitait jusqu’à 10 cas de leucopénie pour 1000 patients (245). Ces modèles doivent être testés en pratique clinique et 2 essais randomisés contrôlés (TOPIC et TARGET) sont en cours. Ils comparent les 2 attitudes, avec et sans pré-test TPMT, en terme d’effets secondaires, efficacité clinique, qualité de vie et coûts. Leurs résultats permettront peut être de clarifier le débat. 107 Conclusions Les Thiopurines sont utilisées dans les MICI depuis 50 ans, mais le métabolisme de ces médicaments n’a jamais été aussi étudié qu’au cours de cette dernière décennie, comme en témoigne l’importante littérature publiée. Néanmoins, le bon usage des tests enzymatiques et des dosages des métabolites reste débattu en pratique clinique quotidienne. Parmi les enzymes impliquées, seule la TPMT a franchi le cap d’une utilisation courante. Un génotypage ou un phénotypage de la TPMT avant mise en route d’un traitement par AZA ou MP, permet d’identifier une proportion de patients (25 %) à risque de développer une myélotoxicité (effet secondaire potentiellement mortel) et d’orienter la prescription d’une dose adéquate de TP. Le test de génotypage peut se concentrer sur les mutations TPMT *2,*3A,*3C qui sont les seules retrouvées dans la population caucasienne de notre étude. Il s’agit du test pré-thérapeutique le plus validé parmi tous les tests pharmacogénétiques existants (250). Les données concernant les autres enzymes (XOD, ITPA, GST,..) sont insuffisantes pour implémenter leur utilisation en dehors d’essais ou d’études cliniques. Les premiers résultats nous incitent à poursuivre les recherches sur l’impact clinique de la variation d’activité de ces différentes enzymes en cas de traitement par TP. Les dosages des métabolites des TP ne doivent pas être réalisés chez tous les patients mais réservés aux situations où un échec des TP est suspecté. Une absence d’efficacité peut être expliquée par une mauvaise compliance, une dose de TP administrée insuffisante, un métabolisme particulier empêchant la formation de métabolites actifs ou une véritable inefficacité des TP. Ces différentes situations peuvent être rapidement identifiées par la réalisation des dosages des 6-TGN/6-MMP(R), qui permettent d’adapter la stratégie et d’éviter un arrêt inapproprié du traitement. Or, les TP demeurent un traitement essentiel des MICI et sont d’ailleurs utilisés chez un patient sur deux. 108 La réalisation des tests enzymatiques ou la mesure des métabolites ne peuvent pas se substituer au contrôle régulier des formules sanguines et des tests hépatiques. Parmi les interactions médicamenteuses des TP, celles impliquant l’allopurinol et les aminosalicylés sont les plus importantes et les mieux démontrées. L’effet myélotoxique d’une combinaison d’allopurinol/TP aux doses usuelles est certain et doit être rappelé à la vigilance des prescripteurs. L’effet bénéfique d’une thérapie combinée (à des doses adaptées) sur l’hépatotoxicité liée aux TP en cas de 6-MMP élevés est également très intéressant mais nécessite une sélection appropriée des patients et un monitoring précis des métabolites des TP. L’impact clinique de l’interaction 5-ASA/AZA est de moindre importance mais cette association médicamenteuse est très fréquente et peut également entrainer une myélotoxicité par une augmentation des métabolites actifs et toxiques. Dès lors, ces associations médicamenteuses peuvent avoir un effet néfaste ou bénéfique selon la façon dont on les utilise. Le plus important est d’être au fait de ces interactions et d’adapter en conséquence sa stratégie thérapeutique (dose, surveillance,…). La faible utilisation des tests du métabolisme des TP n’est pas due à une défiance par rapport à leur intérêt mais à une accessibilité limitée ou une absence de remboursement. Ces paramètres influencent certainement les lignes de conduite édictées par les diverses sociétés savantes. A contrario, la non-accessibilité des tests ne doit pas constituer un frein à l’utilisation des TP dans les MICI. 109 Perspectives : Beaucoup de questions restent posées près de 60 ans après la conception des ces médicaments et ont d’ailleurs été évoquées tout le long du manuscrit. Par ailleurs, comme toujours, la poursuite des recherches amène à de nouvelles interrogations. - Existe-t-il un lien entre la survenue des lésions endothéliales hépatiques sous TP et le statut GST du patient ? - L’intolérance digestive de type nausées, vomissements, qui survient sous AZA et qui peut être évitée sous MP, est-elle liée à un statut GST particulier de l’individu ? - La même question se pose pour les arthralgies et myalgies, qui selon Hindorf, peuvent être évitées en passant de AZA à 6MP (126). - Quelle est l’importance des phosphates kinases (MPK et DPK), enzymes qui interviennent dans la production des différents types de 6TGN (mono-, di-, triphosphatés) dans la résistance au traitement par TP ? - Pourquoi certains patients sous TP développent-ils des taux hyper-élevés de 6-MMP, si l’activité TPMT n’intervient que peu dans ce phénomène (193) ? - Des taux hyper-élevés de 6-TGN, comme ceux observés lors du traitement par thioguanine, sontils responsables de la survenue de l’hypertrophie nodulaire régénérative ? - Par quel(s) mécanisme(s) l’allopurinol diminue-t-il la production de 6-MMP responsables de l’hépatotoxicité ? - Le statut acétylateur rapide ou lent influence-t-il l’interaction 5-ASA/AZA ? - …………..et, bien d’autres encore. Parmi les différentes questions en suspens, le sujet des phénomènes immuno-allergiques (pancréatite, syndrome grippal,..) lors de la prise d’AZA/MP nous interpelle plus particulièrement. Ces effets secondaires sont très désagréables et par définition imprévisibles. Cependant, le délai classique de 2 à 3 semaines entre l’initiation du traitement et la survenue des symptômes peut faire évoquer un effet- 110 dose : une accumulation d’une certaine quantité de métabolites serait nécessaire pour que la réaction allergique se déclenche. Le mécanisme exact de ces allergies demeure inconnu. Le fait que les pancréatites ne surviennent pas lors de l’administration de 6-TG mais bien lors de l’administration d’AZA ou MP, suggère que le métabolite ou les métabolites responsables sont situés en amont des 6TGN. Par ailleurs, certains cas de pancréatites dues aux TP et rencontrées au sein d’une même famille peuvent faire suggérer l’intervention d’un facteur génétique. L’ étude de Marinaki (170) a confronté les effets secondaires rencontrés sous azathioprine aux variations-mutations TPMT (uniquement les mutations *3A/*3C) et de l’ITPA. Stocco a réalisé le même travail pour GST (177). Les auteurs retrouvaient une possible association entre des phénomènes immuno-allergiques et des mutations de l’ITPA ou de GST. En collaboration avec le professeur Jean-Luc Gala, nous avons réalisé une étude exploratrice évaluant la possibilité de rechercher les mutations de l’ITPA et de GST. Nous souhaitons réaliser une étude comprenant davantage de patients ayant souffert de « phénomènes immuno-allergiques » (en priorité les pancréatites), afin de les tester à la fois pour l’ensemble des mutations de la TPMT, pour les variantes de l’ITPA et de GST. Cette étude sera réalisée à Saint Luc et en collaboration avec différents centres du réseau. Nous espérons, par la réalisation de cette étude, mieux comprendre les mécanismes responsables des effets secondaires allergiques liés à l’azathioprine et éventuellement arriver à mieux dépister les patients susceptibles de subir ce type de complication. Ceci pourrait avoir comme effet d’accroître le profil de sécurité. Au-delà des transformations subies par la TP au sein de la cellule, d’autres pistes qui concernent le transport des molécules ont possiblement un intérêt dans l’évaluation de l’efficacité des TP. La MP est importée en intracellulaire via la famille des transporteurs SLC28A/3 et 29/A2 (Solute Carrier Family ou transporteur de nucléoside) et ses métabolites sont exportés en dehors de la cellule via 111 ABCC4 (ATP-binding cassette sub-family member C4). Dès lors, des modifications ou des variations d’efficacité de ces transporteurs peuvent influencer les concentrations en MP ou de ses dérivés. Une étude in vitro sur des cellules leucémiques résistantes au traitement par MP a révélé une « downregulation » de SLC28A3 et une « up-regulation » d’ABCC4, qui pourrait être un des mécanismes expliquant la résistance (251). ABCC4 protège la cellule d’une accumulation de 6-TGN. Or, tout comme pour les enzymes précédemment décrites, il existe une mutation d’ABCC4 due à un polymorphisme d’un simple nucléotide. Cette mutation entraine une diminution de fonction d’ABCC4 et dès lors une accumulation de 6-TGN ainsi que des taux de leucocytes abaissés comme cela a pu être observé dans une population de patients MICI. Le risque de développer une leucopénie en cas de mutation ABCC4 est de 3,3 (IC 95% : 1,03-10,57, p=0,036) (252). Cette mutation a été retrouvée dans 18 % de la population japonaise et est également présente dans d’autres ethnies (253). Il s’agit d’une nouvelle voie de recherche intéressante pour la compréhension de l’efficacité et de la toxicité des TP dans les MICI. Une efficacité abaissée pourrait résulter d’une importation intracellulaire trop faible ou d’une évacuation extracellulaire trop importante. De même, une toxicité accrue pourrait être la conséquence d’une absorption accrue ou d’une élimination diminuée. Ainsi, il serait intéressant de tester la présence de mutation de ABCC4 dans notre population de 46 patients qui ont présenté un épisode de MS alors qu’ils possédaient un génotype TPMT normal. Cette analyse d’ABCC4 pourrait peut-être amener une explication supplémentaire à la survenue des leucopénies observées. 112 Bibliographie 1. Dewit O. pathologies digestives : du diagnostic au traitement. Cours Médecine Master 1 MEDI2125 2012. 2. Momozawa Y, Mni M, Nakamura K, Coppieters W, Almer S, Amininejad L, et al. Resequencing of positional candidates identifies low frequency IL23R coding variants protecting against inflammatory bowel disease. Nat Genet 2011;43(1):43-7. 3. Hugot J-P. Génétique des maladies chroniques de l’intestin. 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Principales mutations du gène de la TPMT et structure et fréquence des allèles nonfonctionnels du gène TPMT les plus fréquents 2. Thiopurine metabolism monitoring : implications in inflammatory bowel diseases. O.Dewit, P. Starkel, X.Roblin European Journal of Clinical Investigation, 2010, 40(11):1037-47 3. Limitations of extensive TPMT genotyping in the management of azathioprine-induced myelosuppression in IBD patients. O. Dewit , T. Moreels, F. Baert, H. Peeters, C. Reenaers, M. de Vos, Ph. Van Hootegem, V. Muls,G. Veereman, F. Mana, M. Van Outryve, J. Holvoet, S. Naegels, H. Piessevaux, Y. Horsmans, J.L. Gala.On behalf of the Belgian Inflammatory Bowel Disease Research Group (BIRD). Clinical Biochemistry 2011;44(13):1062-6 4. Interaction between azathioprine and aminosalicylates: an in vivo study in patients with Crohn's disease. Dewit O, Vanheuverzwyn R, Desager JP, Horsmans Y Alimentary Pharmacology and Therapeutics 2002;16(1):79-85. 124 Annexe 1 : Principales mutations de la TPMT TPMT alleles associated with normal activity Defective TPMT alleles TPMT*2 [26,34] TPMT*1 (wild-type) TPMT*1S [28] TPMT*3A [22,26,28] T474C (silent) TPMT*1A [29] C-178T TPMT*7 [15,16,29] TPMT*20 [27] TPMT*5 [20,26] A356C (Lys119Thr) TPMT*10 [15,31,26] TPMT*23 [33] TPMT*24 § TPMT*25 § G292T G460A (Glu98Stop) (Ala154Thr) T146C (Leu49Ser) A539T (Tyr180Phe) TPMT*11 [26,36] C124G ( Gln42Glu) G395A (Cys132Tyr) TPMT*12 [15,26] G211A ( Gly71Arg) TPMT*13 [15,26] A365C (Lys122Thr) TPMT*14 [37] G106A (Gly36Ser) C374T (Ser125Leu) A83T (Glu28Val) A1G (Met1Val) TPMT*15 [37] A712G (Lys238Glu) GA splice site TPMT*16 [8,32] G488C (Arg163Pro) TPMT*21 [9], § C500G (Ala167Gly) G537T (Gln179His) T634C (Cys212Arg) A719G (Tyr240Cys) -1 G A splice site TPMT*6 [20,26] G430C (Gly144Arg) TPMT*20 [9] TPMT*22 [9] A719G (Tyr240Cys) TPMT*4 [20,35] G644A (Arg215His) TPMT*9 [8,26], § TPMT*19 [32] TPMT*3D [20] A719G (Tyr240Cys) G460A (Ala154Thr) TPMT*3C [22,26,28] T681G (His227Gln) TPMT*8 [30] TPMT*18 [8] G460A (Ala154Thr) TPMT*3B [22,26,28] TPMT alleles suspected to decrease activity TPMT*17 [8] G238C (Ala80Pro) G488A (Arg163His ) C205G (Leu69Val) Figure 5. Allelic variants of the human TPMT gene. Hatched boxes, exons containing at least one mutation; White boxes, exons with normal sequence. Solid gray boxes,non-coding exonic sequence. Exons sizes are proportional to their relative lengths, but introns not. §: Present study 125 Annexe 1 : Structure et fréquence des allèles non-fonctionnels du gène TPMT les plus fréquents. 126 DOI: 10.1111/j.1365-2362.2010.02346.x REVIEW Thiopurine metabolism monitoring: implications in inflammatory bowel diseases Olivier Dewit*, Peter Starkel* and Xavier Roblin† * St. Luc University Hospital, Catholic University of Louvain Brussels, Brussels, Belgium, †CHU Saint-Etienne, Saint-Etienne, France ABSTRACT Background Thiopurines (TP) are widely used in the management of inflammatory bowel diseases. Side effects and inefficacy are a major concern as they lead to withdrawal of the drug. Materials and Methods Tools investigating TP metabolism are useful to avoid inadequate cessation of TP therapy. Results TP metabolism is complex and many enzymes are involved. Among them, Thiopurine methyl transferase is the only one routinely measured by pheno- or genotyping. A decreased TPMT activity results in a potential overdosing of TP drugs leading to myelotoxicity, whereas an ultra-high activity leads to TP ineffectiveness and overproduction of methylated compounds responsible for hepatotoxicity. TPMT determination prior to TP treatment results in an individual adapted dose. Xanthine oxidase ⁄ dehydrogenase (XOD), inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA) and glutathion-S-transferase (GST) are other promising enzyme targets that might help to explain TP efficacy or toxicity. ITPA and GST polymorphisms might potentially be related to some TP side effects, while a XOD inhibition by allopurinol could avoid TP-related hepatotoxicity. Conclusions Utilization of thiopurine metabolites, 6-thioguanine nucleotides and 6-methylmercaptopurine, is discussed, specifically, in case of thiopurine failure and recommendations are given about their interpretation and potential dose optimization. These enzymes and metabolites tests are complementary to the regular monitoring of blood cells count and liver tests which remains mandatory. Keywords 6-Thioguanine nucleotides, azathioprine, thiopurine metabolites, thiopurine side effects, TPMT. Eur J Clin Invest 2010 Introduction Thiopurine (TP) drugs, azathioprine (AZA), 6-mercaptopurine (6MP) and 6-thioguanine (6TG) were discovered in the late 50s by Elion and Hitchings, who received the Nobel Prize in Medicine in 1988 for their work. 6MP was described for the first time as an IBD treatment in 1962 [1]. Since then, the use of thiopurine drugs in IBD has considerably increased and nowadays, more than half of the IBD patients are treated with azathioprine or 6-mercaptopurine [2]. Despite the fact that TP has been used for almost 50 years, many questions remain concerning their mode of action, metabolism, efficacy, side effects or practical use. Side effects are found in 9–34% of cases [3], including allergic reactions, bone marrow suppression, pancreatitis, hepatitis, nodular regenerative hyperplasia, gastrointestinal symptoms, infections and malignancies. As consequence, TP drugs have to be reduced or even discontinued in up to one-third of the patients. Given the lifelong course of inflammatory bowel disease (IBD), it seems particularly important to optimise each therapeutic agent before declaring treatment failure and introducing an alternate therapy. Pharmacogenomic advances continue to improve the optimization and personalization of TP therapy in IBD. In this article, we reviewed data from different studies related to TP metabolism (enzymes and metabolites) and analysed their clinical impact on IBD treatment. Enzymes involved in thiopurine metabolism Thiopurine metabolism is complex and described in Fig. 1. Among the different enzymes involved, we will focus on Thiopurine methyl transferase (TPMT), Xanthine oxydase ⁄ dehydrogenase (XOD), inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA) and glutathion-S-transferase (GST). European Journal of Clinical Investigation 1 O. DEWIT ET AL. www.ejci-online.com GI symptoms AZA NMI Inhibition of de novo nucleotide synthesis 8 OH-6MMP AO GST TPMT 8-OHAZA 6-MMP Hepatotoxicity 6-MTITP DPK 6MP 6-MTIDP MPK HGPRT XOD Allopurinol TPMT 8-OHMP 6-MTIMP Nodular regenerative hyperplasia Veno-occlusive disease 6-TIMP 6-MTG IMPDH MPK XOD TPMT 8-OHTX 6-MTGMP 6-TUA 6-TIDP DPK ITPA XOD AO 6-TXMP 6TG TPMT GMPS 6-TUA GD HGPRT XOD 6-TX 6-TGMP 6-TITP MPK Allergic reactions ? Myelotoxicity 6-TGDP DPK Rac-1 inhibition, False nucleotide incorporation and DNA/RNA strand breakage. 6-TGTP Figure 1 Thiopurine Metabolism. AZA, azathioprine; 6MP, 6-mercaptopurine; 6TG, 6-thioguanine; 8-OHAZA, 8-hydroxy-azathioprine; NMI, nitromethylimidazole; 8-OHMP, 8-hydroxy-mercaptopurine; 6-TUA, 6-thiouric acid; 6-MMP, 6-methylmercaptopurine; 8-OH 6-MMP, 8-hydroxy 6-methylmercaptopurine; 6-TIMP, 6-TIDP and 6-TITP, 6-thioinosine mono, di and triphosphate; 6-MTIMP, 6MTIDP and 6-MTITP, 6-methylthionosine mono, di and triphosphate; 6-TXMP, 6-thioxanthosine monophosphate; 6-TGMP, 6-TGDP and 6-TGTP, 6-thioguanine mono, di and triphosphate; 6-MTGMP, 6-methylthioguanine monophosphate; 6-MTG, 6-methylthioguanine; 8-OHTX, 8-hydroxy-thioxanthine; 6-TX, 6-thioxanthine; AO, aldehyde oxydase; GST, glutathion-S-transferase; XOD, xanthine oxidase ⁄ dehydrogenase; TPMT, thiopurinemethyltransferase; HGPRT, hypoxanthine guanine phosphoribosyl transferase; MPK, monophosphate kinase; DPK, diphosphate kinase; ITPA, inosine triphosphate pyrophosphatase; IMPDH, inosine monophosphate dehydrogenase; GMPS, guanosine monophosphate synthetase; GD, guanine deaminase. Thiopurine methyl transferase (TPMT) Thiopurine methyl transferase is the most frequently studied enzyme of TP metabolism and the only one usually tested for in routine clinic. TPMT status can be checked for based on phenotype or genotype tests. Thiopurine methyl transferase phenotype reflects the enzyme activity which can be measured in vitro by the conversion of 6-MP to 6-methyl-mercaptopurine (6-MMP). Analysis of TPMT activity is difficult with considerable inter- and intra-individual variability. Various assays are available using different units complicating interpretation of results in daily practice. Thiopurine methyl transferase genotyping consists of detecting single nucleotide polymorphism responsible for TPMT inactivation. A good correlation exists between TPMT activity and TPMT genotyping and varies from 76% to 99% as described in different studies [4]. Based on TPMT, genetic polymorphism, the general population can be divided in three groups: wildtype homozygous TPMT with high methylation activity (88%), heterozygous for a deficient TPMT allele with intermediate activity (11%) and homozygous for deficient TPMT alleles with a low methylation activity (0Æ3%) [5]. The human TPMT gene is located on chromosome 6 and contains 10 exons. To date, 27 alleles responsible for possible TPMT activity deficiency have been described: *2,*3A,*3B,*3C,*3D,*4 to *25 [6]. Mutation *3A contains two single nucleotide polymorphisms that are also found separately in mutation *3B and *3C (exon 7 and exon 10, respectively). One explanation for the low activity is the fact that the TPMT protein structure is modified, which leads to protein instability and decreased enzymatic activity. This is reflected by TPMT half-life which decreases from 18 h in the TPMT wild-type genotype to 15 min in genotypes *2 and *3A [7]. TPMT *3A, *2 and *3C are the most frequent mutations found in the Caucasian population and account for 95% off all 2 ª 2010 The Authors. Journal Compilation ª 2010 Stichting European Society for Clinical Investigation Journal Foundation THIOPURINE METABOLISM MONITORING IN IBD mutations [8,9]. In the African and Asian population, TPMT *3C is the most frequently encountered genotype [9]. The debate is still open between experts advocating phenotyping and those favouring genotyping. One of the advantages of phenotyping is to determine more precisely the TPMT activity which can vary among individuals with the same genotype. Moreover, it allows detection of patient with a very high methylation activity. On the other hand, phenotyping can be influenced by a possible drug interaction, whereas genotyping cannot. Indeed, studies have described interaction between aminosalicylates, diuretics (thiazidic and furosemide) [10,11], NSAIDs [12], AZA and TPMT activity. Aminosalicylates cause in vitro inhibition of TPMT [13] and an interaction between AZA and aminosalicylates has been found in different clinical studies [14–16]. It seems that aminosalicylates are able to increase the level of antipurine metabolites. However, the mechanism of this interaction remains unknown, as TPMT activity was not clearly modified by aminosalicylates in the different studies. In addition, it is not yet clear whether this interaction is of any clinical relevance. Given the potential risk of toxicity as a result of the higher TP metabolites levels, we recommend more frequent blood monitoring during the weeks following dose changes or introduction of aminosalicylates. The same controversy exists for AZA, thought to increase the TPMT activity but without a clear clinical impact so far [17]. Impact of different TPMT activities If a patient has a low or intermediate TPMT activity and takes TP, the drug metabolism will be shifted towards an increased production of active compounds, responsible not only for the therapeutic effect of the drug but also for myelotoxicity. In a study including 262 IBD patients, a TPMT deficient genotype predicted leucopenia with an odd ratio of 6Æ32 in comparison with a TPMT wild-type genotype [18]. However, the strategy of determining TPMT status prior to the start of TP therapy (and to adapt eventually the dose) to minimize the risk of myelotoxicity is still controversial [19–21]. It is generally admitted that a TP dose adaptation is necessary in case of TPMT deficiency (Table 1). In case of intermediate TPMT activity, reduction from 33% to 50% of the usual dose, thus 1–1Æ25 mg kg)1 for AZA and 0Æ5 mg to 0Æ75 mg kg)1 for 6-MP, is recommended [22]. This strategy has been applied in a prospective study, where an adapted TP dose was able to avoid any acute leucopenia event [23]. The same dose adaptation was efficient in a recent prospective work, in 77 IBD patients, using TPMT activity and metabolites measurements to predict TP dosing requirements [24]. In case of total TPMT deficiency (low methylator), it is usually recommended to avoid the use of TP, or unless its use is still necessary, to decrease dosage to 10% of the normal dose and to follow the patient with great caution and very frequent blood monitoring [25]. At the opposite, about 15% of patients may have high TPMT activity [26] and will shift the drug metabolism towards a more inactive compound such as 6-MMP, thereby lowering active 6-TGN levels and increasing the risk of clinical ‘drug resistance’. Moreover, they will produce higher amounts of methylated derivates responsible for liver toxicity (see below). Ultrahigh enzyme activity status is found in 1–2% of this population and is easily detected by a phenotypic test. Recently, a trinucleotide (GCC) polymorphism in the promoter gene of TPMT [27] referring to a modification in the number of GCC sequences (normally 6) has been associated with ultra-high TPMT activity status. This trinucleotide GCC polymorphism may explain in part ultra-high TPMT activity in some of these patients, but presumably other polymorphisms will also be discovered in the future. Ansari et al. [26] studied about 94 IBD patients treated with TP, who had their TPMT activity analysed before treatment. A TPMT activity > 14 U ml)1 was associated with a high probability of resistance to AZA ⁄ 6MP (OR 0Æ21; CI 95%: 0Æ07–0Æ68). Cuffari et al. [28], in 41 patients, assessed the clinical response obtained by TP according to TPMT activity. The presence of a TPMT activity < 15Æ3 U ml)1 was associated with a 6-fold higher response rate to azathioprine (OR: 6). Another prospective multicenter study followed 207 patients treated with azathioprine and assessed their response according to TPMT activity and metabolites levels [29]. An increased response rate was associated with a baseline TPMT activity below 35 pmol (h.ml.Hb))1 (81% vs. 43%, P < 0Æ001). Implication of TPMT in TP side effects has been described for myelotoxicity and hepatotoxicity. In 2000, Colombel et al. [30] published a study on 41 CD patients taking azathioprine, who experienced leuco and ⁄ or thrombocytopenia. They analysed the known mutations *2,*3A,*3B,*3C,*4,*5,*6,*7 and also described a new *10 one. In this study, only 27% of all myelosuppression events could be explained by a TPMT deficiency. In 2001, it has been demonstrated that some patients present a low TPMT activity without carrying known mutations in the TPMT genotype, leading to the hypothesis that all possible mutations have not been discovered yet [31]. Recently, another study in 61 IBD patient experiencing myelosuppression on azathioprine therapy found a similar result than Colombel et al.: only 25% of all myelosuppression was related to a TPMT deficiency, despite the fact that 23 TPMT mutations have been analysed [32]. The mutations that have been found were restricted to *3A,*3C and *2, suggesting that a test limited to those three mutations might be sufficient as already proposed by others [33]. In both studies, the delay of onset of myelosuppression was shorter in patients with a low or intermediate methylator phenotype compared with a high methylator phenotype. European Journal of Clinical Investigation 3 O. DEWIT ET AL. www.ejci-online.com The results of various pharmacoeconomic models favour testing of TMPT before the initiation of thiopurine treatment [34–37]. In a recent study [38], both the cost of TPMT determination and the cost as a result of leucopenia and associated infections were taken into account. The strategy of systematic determination of TPMT activity was cost-effective. In a second analytical model, TPMT activity determination has been shown to be cost-saving in comparison to no screening and could avoid up to 10 cases of leucopenia per 1000 patients [34]. This assumption has to be tested in clinical practice and two randomized trials (TOPIC and TARGET) are currently ongoing. They compare standard care and pre-treatment TPMT testing in terms of adverse drug reactions, clinical outcome, quality of life and costs. The results are eagerly awaited as the debate is still open about the necessity to perform TPMT analysis before initiating thiopurine therapy which is recommended by the FDA but not by ECCO guidelines. Finally, TPMT analysis does not predict all TP side effects but determines a higher risk group which could benefit from an adapted dose as proposed by Cara in relation to TPMT activity (Fig. 2) [39]. We believe that, theoretically TPMT activity has the potential to select patients with a pharmacological resistance to TP and helps us to decide upon another treatment option. Xanthine oxydase ⁄ dehydrogenase (XOD) Xanthine oxydase ⁄ dehydrogenase is a cytoplasmic enzyme involved in the degradation of endogenous and exogenous substrates like thiopurine. Its activity is particularly high in intestine and liver cells. Apart from rare genetic disorders (xanthinuria type I and IIA), a 4- to 10-fold inter-individual variation of XOD activity exists [40–42]. This variation is partially explained by both environmental and genetic factors [42–44]. Like others enzymes, different single nucleotide polymorphisms in the XOD gene have been recently described [45–47] and might explain a part of the inter-individual variation. Poor XOD metabolizers run an increased risk of TP side effects, whereas rapid XOD metabolizers have an increased risk of thiopurine failure as a result of low 6TGTP formation. Allopurinol blocks XOD, and if prescribed together with AZA or 6-MP, a shift towards an increased production of active as well as toxic compounds occurs that are responsible for myelosuppression. This toxic drug–drug interaction has been shown in various studies with myelosuppression occurring within weeks of allopurinol addition [48,49]. As a consequence, if the association is mandatory, a dose reduction of thiopurine treatment is recommended to 25–33% of the normal dose, as generally about two-third of thiopurine is normally inactivated by XOD pathway [49]. Some authors took advantage of this drug–drug interaction for it could avoid some thiopurine resistance or hepatotoxicity. In a study including 20 IBD patients, who have high 6-MMP levels and were non-responders to thiopurine, Sparrow et al. commenced 100 mg allopurinol and decreased 6MP ⁄ AZA to 25–50% of the original dose [50]. They observed an increase in 6TGN levels, a decrease in 6MMP, and an improvement of the disease as shown by the evolution of the disease activity scores and the reduction in steroid requirements. In case of hepatotoxicity, they observed a sustained normalization of liver enzymes during a mean follow-up period of 36 months [51]. In addition, a recent study by Ansari et al. confirmed the benefit of an association of a low TP dose and allopurinol in patient with drug reactions to TP. In this study, 14 ⁄ 16 patients with hepatic side effects and 18 ⁄ 25 patients with non-hepatic side effects (myalgias, nauseas and fatigue symptoms) were able to reach clinical remission under this drug association [52]. Indeed, the inhibition of XOD by allopurinol should lead to an increase in levels of both 6-TGN and 6-MMP (considered as responsible for hepatotoxicity, see below). Surprisingly, they found that while 6-TGN levels increased, concentrations of 6MMP declined. Because allopurinol does not inhibit TPMT activity, alternative hypotheses need to be raised: the TPMT pathway might be less competitive for a low thiopurine dose or allopurinol might alter metabolite distribution rather than production. Whatever the underlying mechanism might be, this Metabolite measurements are indicated in patients not responding or experiencing adverse events to adequate weight-bases doses of TP Group 1 Group 2 Group 3 Group 4 Low/absent 6-TGN and Low/absent 6-MMP Low 6-TGN and Low 6-MMP Low 6-TGN and High 6-MMP High 6-TGN and High 6-MMP Non-adherence Under-dosing Thiopurine resistance Thiopurine refractory Education Increase TP dosage Add allopurinol ? Change to another drug Figure 2 Indications for Thiopurine Metabolite Measurements in IBD. Adapted from M Sparrow (UEGW 2009 task force of thiopurine) [72]. Metabolite measurements are indicated in patients not responding or experiencing adverse events to adequate weight-bases doses of TP. 4 ª 2010 The Authors. Journal Compilation ª 2010 Stichting European Society for Clinical Investigation Journal Foundation THIOPURINE METABOLISM MONITORING IN IBD association should only be considered in well selected cases and, if a co-therapy is decided, careful full blood and TP metabolites monitoring is required. Smith et al. [47] reported recently their study about various XOD related polymorphisms and their impact on AZA treatment outcome in IBD. They studied AOX1 (aldehyde oxidase), XDH (xanthine oxydase) and MOCOS (molybdenum cofactor sulfurase: the product of which activates the essential cofactor for AO and XDH). The study identified a weak protective effect against adverse drug reactions with SNPs in XO (XDH c.837C>T, P = 0Æ048) and MOCOS (MOCOS c.2107A>C, P = 0Æ058). Patients in whom both SNPs were present (P = 0Æ019) experienced no adverse effects. Additionally, SNP AOX1 (c.3404A>G) predicted a lack of response to AZA therapy (P = 0Æ035), although the functional significance of metabolites produced by AO is unknown. Moreover, when patients presented two markers of adverse outcome [TPMT > 35 pmol (h.ml.Hb))1 and AOX1 c.3404A>G], the probability of complete response to azathioprine was significantly decreased. intolerant IBD patients. As those two studies yielded opposite results concerning the association of azathioprine related allergic reactions with ITPA mutations, additional well-designed studies are required with a higher number of patients to settle this issue. At the opposite, 6 Thioguanine (6TG; Lanvis, GlaxoSmithKline, Brentford, Middlesex, UK) shares with the others TP only the last step of their metabolism and therefore does not produce, like AZA or 6MP, numerous intermediate metabolites that could potentially be allergy-inducing or toxic. This might explain, why 6TG is well tolerated in IBD patients, who previously suffered from a TP allergic reaction [56] reinforcing the hypothesis that the compound responsible for such a side effect appears at an earlier stage in TP metabolism. Unfortunately, TG is responsible for severe side effects such as regenerative nodular hyperplasia and veno-occlusive disease limiting its clinical usefulness [57]. Regarding Azathioprine-induced myelosuppression, ITPA mutations do not appear to play a role, as various studies [54,55,58,59], except one [18] in IBD and Kidney transplant series did not show any association. Inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA) Inosine triphosphate pyrophosphatase intervenes a little further downstream in TP metabolism at the level of IMP. The latter, as a result of 6MP transformation, is converted into an adenine or guanine nucleotide in nuclear cells; but it can also be phosphorylated to ITP which in turn can undergo a dephosphorylation by ITPA (Fig. 1). This futile cycle is blocked in case of ITPA deficiency and as a consequence an accumulation of ITP in red cells is observed. So far, little is known about consequences of ITP accumulation in patients not taking thiopurines. The ITPA gene is located on chromosome 20p and two infrequent ITPA mutations (*94C>A and IVS 2 + 21A>C), found respectively, in 6% and 13% of the Caucasian population seem clinically relevant [53]. The phenotypic expression of those mutations is different. No enzyme activity is detectable in ITPA94C>A homozygous patient and its activity is decreased to 22Æ5% of the mean value of controls in a heterozygous patient. If mutation IVS 2 + 21A>C is present, ITPA activity decreases to 60% of the mean control value in a homozygous and to 90% of this value in a heterozygous. In 62 IBD patients, who experienced various AZA side effects and 68 IBD controls tolerating AZA, assessment of mutations TPMT*3A+3C and ITPA94C>A and IVS2 + 21A>C showed that only mutation ITPA94C>A was significantly associated (P = 0Æ0034) with azathioprine immunoallergic reactions (rash, flu-like syndrome and pancreatitis) but not with myelosuppression [54]. Those results were not confirmed by Gearry et al. [55], who did not show any association between mutation 94C>A and any azathioprine side effect in 73 azathioprine- Glutathion-S-transferase (GST) Conversion of AZA into 6MP has widely been considered as a non-enzymatic reaction facilitated by glutathione and other endogenous proteins containing sulfhydril [60]. However, some findings suggest that at certain sites, such as the liver and in the small intestine, an enzyme reaction catalysed by GlutathionS-transferase (GST) might be responsible for 99% of AZA biotransformation into 6MP [61]. Three major families of GST have been described (cytosolic, mitochondrial and microsomic). Among the cytosolic GST, A1-1, A2-2 and M1-1 are highly expressed in the liver and exhibit the highest GST activity. Some of the cytosolic GST isoenzymes (GST-M, P and T) show important genetic polymorphisms. Stocco et al. [62] studied the influence of GST (M1, P1, T1) and TPMT (*2,*3A,*3B,*3C) polymorphisms in 70 young IBD patients treated with AZA, 15 of whom developed side effects. A correlation has been found between wild-type GST-M1 genotype (high activity) and an increased probability of developing adverse effects and leucopenia during treatment with azathioprine. Individuals with high GST activity are apparently predisposed to azathioprine side effects (pancreatitis, hepatitis, myelosuppression, arthralgias and neuropathy) which might be explained by two factors. First, high amounts of 6MP are formed leading to an accumulation of active as well as toxic compounds. Second, high GST activity favours glutathione depletion which causes cell damage. Nevertheless, these results have to be confirmed before the usefulness of GST testing to predict azathioprine side effects can be assessed. European Journal of Clinical Investigation 5 O. DEWIT ET AL. www.ejci-online.com Digestive intolerance might be due to the imidazole compound, liberated by the AZA transformation into 6MP raising the possibility that indeed such side effects could be avoided in 1 ⁄ 2 to 2 ⁄ 3 of cases by switching from AZA to 6MP [63–65]. It would be interesting to check, if the GST activity plays a role in the emergence of these side effects. Metabolites 6-Thioguanine nucleotides (6-TGN) Azathioprine and 6-MP are both inactive prodrugs that are metabolized via three main enzymatic pathways to produce the nucleotide metabolites, 6-thioguanine (6-TGN), 6-methylmercaptopurine (6-MMP) and 6-thiouracil (6-TU) (Fig. 1). 6-TGN appears to be one of the active metabolites responsible for therapeutic efficacy. Recent work has increased our understanding of the role of 6-TGN metabolites in achieving therapeutic effects. It has been previously assumed that the immunosuppressive actions of TP are achieved via incorporation of 6-TGN into lymphocytic DNA, thereby inhibiting cellular proliferation (Table 1). However, Tiede et al. [66] have suggested an alternative mechanism of action of these drugs by showing that the 6-TGTP metabolite of AZA ⁄ 6-MP stimulates apoptosis of lamina propria T lymphocytes by binding to and suppressing Rac1, an intracellular enzyme involved in the activation of nuclear factor jB and STAT-3 pathways. Three thioguanine nucleotides are known [6-thioguanine monophosphate (6-TGMP), 6-thioguanine diphosphate (6-TGDP) and 6-thioguanine triphosphate (6-TGTP)] that are distinguished by the number of phosphate residues attached during the anabolic conversion of 6-thioxanthosine monophosphate. Neurath et al. [67] quantified 6-thioguanine triphosphate (6-TGTP) levels to monitor azathioprine therapy in 50 CD patients. The subgroup of patients with higher 6-TGN and increased 6-TGDP levels showed a worse outcome with lower responses rates than patients with high 6-TGN and predominantly detectable 6-TGTP levels. These data suggest that 6-TGDP levels of more than 15% of total 6-TGN levels predict poor response in azathioprine treated patients. Conversion of 6-TGDP to 6-TGTP is supposed to be catalysed by nucleoside diphosphate kinase (NDPK), an enzyme presenting inter-individual variability with unknown impact on 6-thioguanine phosphates levels. Dubinsky et al. explored in 92 IBD paediatric patients the relationship between the therapeutic response, erythrocyte metabolite levels and TPMT genotype, determined coincidentally with haematologic, pancreatic and hepatic parameters [68]. 6-TGN levels > 235 pmol per 8 · 108 RBC were associated with clinical response. In a comparable study, Cuffari et al. [28] reported a strong correlation between treatment response and 6-TGN levels > 250 pmol per 8 · 108 RBC. Conversely, Lowry et al. [69] did not find any level of 6-TGN to be predictive of a response to azathioprine. Moreover, a recent meta-analysis [70] (Table 2) showed that the sensitivity of 6-TGN threshold levels for clinical response is only 62% and with a specificity of only 72%. However, this meta-analysis presented a statistically significant heterogeneity (P = 0Æ003). The update of the meta-analysis in 2009 after exclusion of the study by Lowry et al. [69], eliminated the significant heterogeneity (P = 0Æ09). The new pooled analysis showed that 62% of patients above the threshold value were in remission, compared with 36% of patients below the threshold value who were in remission. Patients in remission were more likely to have 6-TGN levels above the threshold value, with a pooled OR of 3Æ27 (95% CI, 1Æ71–6Æ27; P: 0Æ001). In a recent randomized prospective study, Reishagen et al. [71] compared the clinical response in 71 patients treated either with a 6-TGN guided AZA dose or a standard AZA dose of 2.5 mg kg)1 d)1. After 24 weeks of AZA treatment, standard and adapted dosing schemes led to identical 6-TGN concentrations and clinical remission rates. The authors concluded that 6-TGN adapted dosing of AZA has no apparent clinical benefit for their patients (these results were reported for patients with a TPMT activity between 8 and 20 nmol (mL Ery · h))1. The apparent discordance between studies and results about the clinical interest of 6-TGN levels might be explained by different biochemical tests which modify profoundly the 6-TGN Table 1 Adaptation of doses in relation to TPMT activity (adapted from Cara; ref: 36) AZA recommended dose (mg kg)1 day)1) Major active metabolite Mechanism of action Therapeutic 6-TGN levels Potential myelotoxicity 3Æ0 Methylated ribonucleotides Antimetabolic Low Delayed High (> 18Æ1–26 U ml ) 2Æ5 Methylated ribonucleotides Antimetabolic Low Delayed Intermediate (13Æ8–18 U ml)1) 1Æ5 Low (5Æ1–13Æ7 U ml)1) 0Æ5 6-Thioguanine nucleotides Apoptotic High Acute Very Low (< 5 U ml)1) 0Æ125 6-Thioguanine nucleotides Apoptotic High Acute TPMT activity Very high (> 26Æ1 U ml)1) )1 6 ª 2010 The Authors. Journal Compilation ª 2010 Stichting European Society for Clinical Investigation Journal Foundation THIOPURINE METABOLISM MONITORING IN IBD Table 2 Interest of 6-TGN in patients treated with TP Meta-analysis and list of studies retained for the analysis 6-TGN threshold* Proportion > threshold in remission Proportion < threshold in remission Odds ratio CI 95% 92 (30) 235 0Æ78 0Æ40 5Æ07 2Æ62–9Æ83 Gupta et al., 2001 [77] 101 (47) 235 0Æ56 0Æ43 1Æ65 0Æ73–3Æ75 Lowry et al., 2001 [69] 170 (114) 250 0Æ64 0Æ68 0Æ86 0Æ37–2Æ02 Cuffari et al., 2001 [78] 28 (19) 230 0Æ75 0Æ65 1Æ62 0Æ26–10Æ2 Belaiche et al., 2001 [79] 82 (47) 250 0Æ86 0Æ35 11Æ63 3Æ78–35Æ7 Goldenberg et al., 2004 [80] 74 (15) 235 0Æ24 0Æ18 1Æ47 0Æ47–6Æ42 Achkar et al., 2004 [81] 60 (24) 235 0Æ51 0Æ22 3Æ8 1Æ17–12Æ4 Osterman et al., 2006 [70] 0Æ62 CI 95% (0Æ46–0Æ78) 0Æ41 CI 95% (0Æ26–0Æ57) 2Æ61 1Æ30–5Æ22 Up-dated metanalysis* (DDW2009) 0Æ62 0Æ36 3Æ27 1Æ71–6Æ27 Study, year Dubinsky et al., 2000 [68] Patients (remission) 6-TGN threshold is measured in pmol 8 · 10 RED blood cells. * After exclusion of Lowry’s study. measurements. In addition, conflicting results might also be related to significant intra- and inter-individual variability. Nevertheless, dose escalation guided by metabolite monitoring significantly increases the likelihood of attaining steroid-free remission. In a recent study of 106 patients with steroid-dependent IBD, AZA dose escalation with metabolite monitoring was performed for 12 months and permitted to achieve steroid-free remission in 59% of patients [72]. Among patients with a 6-TGN level > 250 pmol per 8 · 108 RBC, 69% went into remission (P < 0Æ05), but no patient with a 6-TGN level < 250 pmol per 8 · 108 RBC achieved remission (P < 0Æ01). Although encouraging, these results need confirmation by further prospective studies. 6-Methylmercaptopurine (6-MMP) 6-Methylmercaptopurine is either degraded intracellularly into an inactive metabolite, 6 methylmercaptopurine (6-MMP), or transformed into the active metabolites, 6-thioguanine nucleotides (6-TGNs) and 6-methylmercaptopurineribonucleotides (6-MMPRs). Overproduction of 6-MMP can be responsible for adverse events. Dubinsky et al. reported that 6-MMP levels > 5700 pmol per 8 · 108 RBC were associated with hepatotoxicity. By contrast, in a group of 60 consecutive IBD patients treated with TP included in a 20 weeks prospective study, no liver toxicity and ⁄ or correlation with methylated metabolites was found. Patients with me-TIMP concentrations > 11450 pmol per 8 · 108 RBC during steady state at week 5 had an increased risk of developing myelotoxicity (odds ratio = 45Æ0; P = 0Æ015) [73]. To date, there is no clear explanation why, paradoxically, some patients develop hepatotoxicity, whereas others develop myelotoxicity. Some insight might come from the different techniques used for dosage of methyl metabolites in both studies. Alternatively, the authors did not analyse the same metabolites (6MMP vs. 6TIMP) and it is conceivable that these metabolites might have different toxicity profiles. With the purpose of providing guidance to adequate use of these different metabolites, Sparrow et al. [74], in a recent review, proposed to identify four groups of patients (Fig. 2). Group 1. Non-compliant patients. This subgroup of patient might represent 20% of TP treated patients: they have negligible levels of both 6-TGN and 6-MMP or methyl metabolites. Group 2. Patients insufficiently treated. They have sub-therapeutic levels of both metabolites. TP dose escalation seems necessary to reach a clinical remission. Group 3. Patients pharmacologically resistant to TP. The metabolite profile is defined by low levels of 6-TGN and high levels of methyl metabolites. This might be explained by ultrahigh TPMT activity and counter acted by allopurinol use as previously described. Group 4. Patients refractory to TP treatment. They reach therapeutic levels of both 6-TGN and 6-MMP without clinical efficacy. Continuation of TP therapy in this scenario seems futile, as demonstrated in a prospective study of 55 patients (43 CD, 12 UC) with refractory disease after 6 months of AZA therapy [75]. In this study, response to dose escalation was inversely proportional to baseline 6-TGN levels. Seventy-seven percentage of patients with a baseline 6-TGN level of 100–200 pmol per 8 · 108 RBC achieved steroid-free remission with monitored European Journal of Clinical Investigation 7 O. DEWIT ET AL. dose escalation. By contrast, there was no patient with a baseline 6-TGN level > 400 pmol per 8 · 108 RBC, who achieved remission (P = 0Æ041). In this fourth group of patients, another class of therapeutic agent is required. Metabolite testing is not the only research pathway as outlined by a recent study by Waljee et al. [76]. They investigated whether patterns in common laboratory parameters might be used to identify appropriate immunologic responses to TP and whether they are more accurate than measurements of TP metabolites in identifying patient who respond to therapy. The authors have developed a random forest algorithm based on laboratory and age data. Although the ability of 6-TGN to differentiate responders from non-responders under azathioprine was poor (AUROC: 0Æ594), the algorithm differentiated clinical responders from non-responders in this test set with an AUROC of 0Æ856. One limitation of this study consists of its cross-sectional nature which does not allow extrapolating whether the results of the clinical response algorithm could be used prospectively to direct dose changes of TP or changes in therapy. If validated, this approach would provide a low cost and rapid monitoring, alternative to TP metabolite measurements. Conclusions and recommendations for clinical practice Thiopurine methyl transferase and thiopurine metabolites have gained considerable scientific interest as underlined by the numerous studies on this topic that are found in the literature over the last years. Nevertheless, their use in clinical practice is still debated. However, these tests provide clinicians with tools to optimize thiopurine therapy resulting in significant therapeutic benefits. TPMT genotype or phenotype testing performed prior to treatment can identify a proportion of patients at risk of developing myelotoxicity, a life-threatening condition, and helps in making dosage choices. Data about clinical interest of XOD, ITPA and GST testing are too scarce to implement directly their use in daily practice, but the first results appear promising. Thiopurine metabolites determination should not be performed in all patients taking antipurine therapy, but only in a situation of suspected TP failure. Very low TP metabolite levels in individuals thought to receive an optimal dosage regimen identifies non-compliant patients. The lack of efficacy might also be explained by suboptimal TP dosage, ‘drug resistance’ and true inefficacy of TP. These different situations can rapidly be identified by using 6-TGN ⁄ 6MMP tests which lead to an adapted strategy and avoid inadequate cessation of TP therapy, which remain a keystone of IBD treatment. Enzyme determination or TP metabolite measurements cannot be used as a substitute for the current practice of regular monitoring of the blood cells count and liver tests. www.ejci-online.com Address Department of Gastroenterology, St. Luc University Hospital, Catholic University of Louvain Brussels, Av. Hippocrate 10, 1200 Brussels, Belgium (O. Dewit, P. Starkel); CHU Saint-Etienne, Saint-Etienne, France (X. Roblin). Correspondence to: Olivier Dewit, MD, Department of Gastroenterology, St. Luc University Hospital, Av. Hippocrate 10, 1200 Brussels, Belgium. Tel.: +32 2 764 2822; fax: 32 3 764 8927; e-mail: [email protected] Received 30 April 2010; accepted 10 June 2010 References 1 Bean RH. The treatment of chronic ulcerative colitis with 6-mercaptopurine. Med J Aust 1962;49:592–3. 2 Cosnes J, Nion-Larmurier I, Beaugerie L, Afchain P, Tiret E, Gendre JP. Impact of the increasing use of immunosuppressants in Crohn’s disease on the need for intestinal surgery. Gut 2005;54:237–41. 3 Hindorf U, Lindqvist M, Hildebrand H, Fagerberg U, Almer S. Adverse events leading to modification of therapy in a large cohort of patients with inflammatory bowel disease. Aliment Pharmacol Ther 2006;24:331–42. 4 Schaeffeler E, Fischer C, Brockmeier D, Wernet D, Moerike K, Eichelbaum M et al. 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Reenaers e, M. de Vos d, Ph. Van Hootegem f, V. Muls g, G. Veereman h, F. Mana i, M. Van Outryve b, J. Holvoet j, S. Naegels j, H. Piessevaux a, Y. Horsmans a, J.L. Gala a On behalf of the Belgian Inflammatory Bowel Disease Research Group (BIRD) a UCL Saint-Luc, Brussels, Belgium UZA, Antwerp, Belgium c HHR, Roeselare, Belgium d U Gent, Gent, Belgium e ULG, Liège, Belgium f AZ St Lucas, Brugge, Belgium g CHU St Pierre, Brussels, Belgium h Queen Paola Children Hospital, Antwerp, Belgium i VUB, Brussels. Belgium j ZNA, Middelheim, Antwerp, Belgium b a r t i c l e i n f o Article history: Received 23 March 2011 Received in revised form 8 June 2011 Accepted 11 June 2011 Available online 24 June 2011 Keywords: TPMT IBD Myelosuppression Leucopenia Azathioprine TPMT mutations a b s t r a c t Background and aims: TPMT deficiency is associated with azathioprine (AZA)-induced myelosuppression (MS). However, in one previous study, only about ¼ of MS episodes in Crohn's Disease patients under AZA can be attributed to TPMT deficiency. Recently, new TPMT mutations have been described and our aim is to investigate their clinical relevance before and after a first MS episode on thiopurine therapy. Methods: Clinical data from 61 IBD patients having developed MS during AZA therapy were collected. Sequencing analysis was carried out on TPMT cDNA for the presence of all currently known mutations. Results: Only TPMT *2, *3A and *3C mutations were found in this cohort. TPMT mutations were observed in 15 out of 61 patients (25%). Four out of 15 were homozygous for a TPMT mutation (low methylator, LM genotype) and 11 were heterozygous (intermediate methylator, IM genotype). Median delays of MS onset were 2, 2.75 and 6 months in the LM, IM and HM (high methylator, wild type TPMT) groups, respectively. After the first MS episode, 36 patients resumed thiopurine treatment of which 13 experienced a second MS episode. This second episode was also rarely associated with TPMT mutations. Conclusions: One quarter of MS episodes during AZA were associated with TPMT deficient genotype. After a first leucopenia episode, thiopurine therapy may be resumed in a majority of patients independently of their TPMT genotype. © 2011 The Canadian Society of Clinical Chemists. Published by Elsevier Inc. All rights reserved. Introduction Thiopurine drugs, azathioprine (AZA) and its metabolite 6mercaptopurine (6-MP), have been used in the treatment of inflammatory bowel disease (IBD) for more than 40 years [1]. Their use has considerably increased over the last decade as it may be steroid sparing [2], enhance closing of fistulas or induce mucosal healing. In up to one third of patients, thiopurine drug efficacy is not obtained because of side effects leading to drug dose reduction or ⁎ Corresponding author at: Department of Gastroenterology, St. Luc University Hospital, Av. Hippocrate 10, 1200 Brussels, Belgium. Fax: + 32 2 764 89 27. E-mail address: [email protected] (O. Dewit). complete withdrawal [3,4]. One of the thiopurine major side effects is myelosuppression (MS). In a review of thiopurine-induced myelotoxicity in patients with IBD, compiling data from 8302 patients from 66 trials [5], the cumulative incidence of AZA/MP-induced myelotoxicity was 7%. The incidence rate (per patient and year of treatment) was 3%. Bone marrow toxicity may occur any time after initiation of thiopurine therapy. In this review, the delay for the onset of MS ranged from 12 days [6] to 27 years [7] but most cases occurred within the first months of therapy. While patients with myelosuppression have sometimes to be hospitalized, data about rate and duration of hospitalization are usually missing. There is a dose-dependent effect of thiopurine [8] in IBD therapy. Recommended dosages are 2 to 2.5 mg/kg for AZA and 1 to 1.5 mg/kg 0009-9120/$ – see front matter © 2011 The Canadian Society of Clinical Chemists. Published by Elsevier Inc. All rights reserved. doi:10.1016/j.clinbiochem.2011.06.079 O. Dewit et al. / Clinical Biochemistry 44 (2011) 1062–1066 for 6MP. These recommendations do not take into account individual thiopurine metabolism variability. AZA is rapidly converted by both enzymatic and non-enzymatic conjugation via gluthatione [9] into 6mercaptopurine which, in turn, is enzymatically converted into an active and an inactive moiety. The enzymes involved are hypoxanthine phosphoribosyl transferase (HPRT), Xanthine oxydase (XO), inosine triphosphate pyrophosphatase (ITPA) and thiopurine methyltransferase (TPMT). TPMT is the most frequently studied enzyme of TP metabolism and the only one usually tested for in routine clinic. Both phenotype and genotype TPMT status tests are available. TPMT genetic polymorphism was first described by Weinshilboum [10]. The expression of the enzyme is inherited in an autosomal codominant fashion, and consequently varies within the population. In Caucasians, 11% of the population harbour heterozygous and 0.3% homozygous TPMT mutations, leading to an intermediate or low TPMT activity, respectively. In these patients, thiopurine metabolism is shunted towards an increased production of active but also toxic compounds. The gene encoding TPMT is located on chromosome 6 and contains 10 exons. The wild type alleles responsible for a normal or high TPMT activity are TPMT 1, 1A and 1S. Various mutant alleles, characterized by one or more single nucleotide polymorphisms, have been described leading to a decreased or unknown activity of the enzyme [11]. A high degree of concordance was demonstrated between TPMT genotype and phenotype in Caucasians [12,13]. Heterozygous patients have intermediate activity whereas homozygous patients have low activity, although variability may be seen between these groups. The use of these tests in clinical practice remains controversial: in contrast to European [14] guidelines, American guidelines suggest the use of TPMT determination before TP administration [3]. Colombel et al. [15] analyzed the distribution of 9 mutant alleles associated with TPMT deficiency in 41 patients with CD and MS during thiopurine therapy. A TPMT allele deficiency (homo or heterozygous) was found in 27% of patients experiencing myelosuppression vs. 10% in a European control population. This result suggests a modest relationship between the presence of these mutations and the occurrence of bone marrow suppression but does not explain occurrence of leuco-thrombocytopenia in all the reported cases. The authors concluded therefore that other causes like viral infections, use of drugs interfering with thiopurine metabolism or use of myelotoxic drug might have been considered. Alternatively the presence of yet unidentified TPMT mutations could explain numerous MS episodes. Indeed, recently, additional TPMT mutations were identified and characterized. More than 25 mutations are now indexed but the clinical relevance of some of them remains unclear [11]. Nonetheless, very few studies have assessed the contribution of these new TPMT mutations on the occurrence of MS in IBD patients treated with AZA. We therefore retrospectively investigated the impact of genotyping extensively the TPMT exons, by use of TPMT mRNA in IBD patients who experienced MS while taking thiopurine therapy. We aimed at comparing the clinical characteristics of MS in deficient and normal TPMT groups. Finally, we studied the impact of TP re-administration on recurrence of MS. Methods Cohort of patients Sixty-one patients (median age 39 years [15–75 years]), with IBD (48 CD and 13 UC, 33 men and 28 women) were retrospectively included after ethical committee approval and after obtaining an individual informed consent. Only patients having developed MS (defined as white blood cell count below 3000/mm 3 and/or thrombocytopenia defined as a platelets count below 100,000/mm 3) during thiopurine therapy were included. The median treatment dose was 100 mg/day (range 50–250) and 2 mg/kg (range 0.7–2.5). Delay 1063 of onset of MS, the list of concomitant medications at that time, MS characteristics and required therapy, as well as frequency and length of related hospitalizations were recorded. Follow-up data on the outcome of thiopurine treatment were also collected. Methods Thirty milliliters of venous blood collected in EDTA-treated tubes were drawn from each patient, at least several weeks after MS episode, and sent to a central laboratory for analysis. Sequence analysis was carried out on TPMT cDNA. The presence of currently known mutations (TPMT*2, *3A, *3B, *3C, *3D, *4,*5, *6, *7, *8, *9, *10, *11, *12, *13, *14, *15, *16, *17, *18, *19,*20, *21, *22, *23, *24, *25) was tested between exons 4 and 10 [11]. Total RNA was isolated from venous blood using Trizol reagent (Roche) and retro-transcribed by Superscript™ II RNase H-reverse transcriptase (Invitrogen) according to the manufacturers' instructions. TPMT cDNA was amplified by PCR using Ampli Taq DNA polymerase (Applied Biosystems) and a pair of primers that anneal to sequences within exon 4 and exon 10 of the published sequence of the TPMT cDNA (NCBI: accession number BC009596) as follows: Sense primer: 5′-GGAAGACATATGCTTGTGAGACA-3′; Anti-sense primer: 5′AAAAACATGTCAGTGTGATTTTATTTT-3′. Primers were designed to avoid co-amplification of the highly similar processed pseudogene [16]. The anticipated size of the PCR product was 819 bp. The PCR protocol consisted of an initial denaturation step at 95 °C for 2 min, followed by 32 PCR cycles (94 °C for 50 s, 56 °C for 40 s and 72 °C for 2 min 15 s) and a final extension at 72 °C for 10 min. cDNA sequencing was performed on both strands with the Big Dye® terminator cycle sequencing kit (Applied Biosystems), using an automated ABI3130 capillary sequencer. Sequences were compared with the wild type sequence using the SeqScap version 2.0 software, which identifies variant and sequence matches from an allele library. In addition, sequences identify variant and sequence matches from an allele library. The control measurements for preventing carry-over were previously described [17]. Briefly, contamination at the DNA level was excluded by performing PCR analysis without reverse transcriptase, as well as by including a water control containing no cDNA template. A formal comparative statistical analysis was not attempted because of the absence of comparator group and the relatively low number of TPMT deficient patients. Results Fourty-six patients (75%) were wild type homozygous (high methylator: HM) for all known mutations, 11 were heterozygous for at least 1 non functional mutation (intermediate methylator: IM) and 4 were homozygous (low methylator: LM) (Table 1). The TPMT variants identified were TPMT *2, *3A and *3C. In homozygous deficient patients, mutations were *2A/*2A in 1 patient, *3A/*3A in 1 patient and *3C/*3C in 2 patients. In heterozygous patients, 10 were *3A/*1 and 1 was *2/*1. Median delay between azathioprine initiation and myelosuppression was 2 months (range, 5 weeks to 5 months) in LM (low methylator genotype) patients 2.75 months (range, 4 weeks to 6 years) in IM (intermediate methylator phenotype) patients; and 6 months (range, 11 days to 7 years) in patients with HM (high methylator genotype or wild type) (Fig. 1). Leucopenia was found in 58/61 patients (including 14/15 LM + IM patients), thrombocytopenia in 12 patients (including 4/15 LM + IM patients) and leuco-thrombocytopenia in 9 patients (including 3/15 LM + IM patients). Anemia defined as a hemoglobin level below 10 g/dL was found in 27 patients. Pancytopenia was found in 8 patients (including 3/15 LM + IM patients). 1064 O. Dewit et al. / Clinical Biochemistry 44 (2011) 1062–1066 Table 1 Summary of results. N patients Sex M/F Median age (years) Type of IBD Median AZA dose (mg) Median AZA dose (mg/kg) Delay (months) Median white blood cells count (WBC/mm³) Presence of thrombocytopenia Presence of anemia Presence of pancytopenia Concomittant medications 5-asa allopurinol diuretics infliximab NSAID Infectious syndrome Hospitalizations Median stay of hospitalization (days) Medical intervention (AB, transfusion) Re-introduction of azathioprine Second episode of leucopenia Wild type/HM Heterozygos/IM Homozygos/LM 46 27/19 39.5 38 CD/8 UC 125 2 6 2325 8/46 16/46 4/46 11 4/7 42 8 CD/3 UC 100 1.9 2.75 2260 2/11 7/11 2/11 4 2/2 23.5 2 CD/2 UC 100 1.5 2 1465 2/4 4/4 1/4 28/46 2/46 2/46 4/46 1/46 15/46 12/46 16.5 14/46 29/46 10/29 9/11 1/11 / / / 2/11 4/11 10.5 5/11 6/11 3/6 3/4 / / / 1/4 3/4 3/4 15 3/4 1/4 0/1 Concomitant medications at the time of MS were: aminosalicylates (n = 40); methylprednisolone (n = 10); budesonide (n = 4); infliximab (n = 4); allopurinol (n = 3); bumetanide (n = 1), spironolactone (n = 2) and NSAID (n = 2). No other medication was given in 11/61 patients. Of these, ASA, allopurinol, diuretics, infliximab and NSAID's are known to have a drug–drug interaction with TP. The most prevalent complication was the occurrence of an infectious syndrome (20/61 pts). Infections were considered severe in 5 patients, including 2 patients with pneumonia, 2 with Staphylococcus aureus septicemia and 1 Listeria meningitidis. No death was reported. Three patients developed bleeding episodes related to thrombocytopenia. Transfusions were given in 17 patients. Hospitalization was required in 19/61 patients (median duration, 15 days; range, 2 to 42 days). With respect to the MS episode treatment, it is tempting to speculate that LM+ IM patients might be prone to consume more frequently medical resources. Hospitalizations were more frequent (7/15 vs. 12/46) in LM+ IM patients, and they needed proportionally more medical interventions (transfusions and antibiotics) (8/15 vs. 14/46) than HM patients. Azathioprine was definitively stopped in 25 patients, stopped and re-introduced progressively at similar dose in 9 patients (2 IM, 7 HM) or lower dose in 27 patients (1 LM, 4 IM, 22 HM) (Fig. 2). Six of the 9 patients in whom TP was re-introduced at similar dose developed a second episode of MS which then led to a definitive withdrawal of TP therapy. Among these 6 patients, 2 were IM whereas the 4 others were HM (see Table 2). Seven of the 27 patients receiving a decreased dose of AZA dose developed a second episode of leucopenia. Only one was IM, the 6 others were HM. Discussion This study shows that IBD patients developing MS under AZA therapy are only mildly enriched in TPMT mutants. These findings are in line with the observations from Colombel et al. In our hands, extensive TPMT cDNA genotyping did not yield any significant additional mutation as compared to the genotyping looking only for the TPMT*2, *3A, *3B, *3C, *3D mutations. In the present study, the population was mainly Caucasians. The identified TPMT mutations were mainly *3A, *3C and *2, which reproduces findings in similar populations [18]. Our results confirm that focusing genotyping, at least in Caucasian populations on the presence of TPMT3A/3C/2 variants may be sufficient. More importantly, our findings emphasize the limitations of performing TPMT genotyping in the management of AZA induced MS. Patients 5 4 3 2 HM IM 1 0 // // // LM // Months Fig. 1. Delay between administration of azathioprine and onset of myelosuppression. O. Dewit et al. / Clinical Biochemistry 44 (2011) 1062–1066 1065 Outcome of azathioprine therapy N= 61 Aza definitely stopped N=25 LM N= 3 IM N= 5 TPMT HM TPMT N=17 Aza re-introduced to reach the same dose N=9 IM TPMT N=2 HM TPMT N=7 New episode of MS N=6/9 IM TPMT N=2 HM TPMT N=4 Aza re-introduced to reach a lower dose N=27 LM N= 1 IM N= 4 TPMT HM TPMT N=22 New episode of MS N=7/27 IM TPMT N=1 HM TPMT N=6 Fig. 2. N = number of patient in each group, LM: low methylator, IM: Intermediate methylator, HM: high methylator, MS: Myelosuppression, TPMT: thiopurine Methyltransferase. The median delay before MS onset was shorter in the LM + IM group (2 and 2.75 months for homozygous and heterozygous variants, respectively) vs. 6 months in the HM group. These differences were more pronounced than those in the Colombel's study, where the median delays of MS onset were 1 month in LM, 4 months in IM and 3 months in HM (24). The longer delay before MS in HM patients support the hypothesis that other factors may be involved. In our cohort, the median azathioprine dosage was slightly lower than the recommended 2–2.5 mg/kg (1.5 in LM, 1.9 in IM and 2 in HM). This reflects the well-known observation that patients are not all treated with the optimal AZA dose and confirms the discrepancy between recommendation and real life. Infectious syndrome was observed in 20/61 (33%) patients including 5/15 LM + IM and 15/46 HM patients. This is much higher than the 6.5% infection rate reported in the literature [5]. Infections were severe but not lethal in 5/20 (25%) patients including 2 in the LM + IM and 3 in the HM subgroups. The retrospective nature of our study and the potential influence of steroid administration in several cases may hamper identification of a potential relationship between azathioprine therapy, MS and the occurrence of infection. Twenty seven (27/61) patients had anemia with or without related symptoms such as asthenia, dyspnea and/or angina pectoris. As anemia is rather common in the course of IBD (due to iron deficiency and/or inflammation), it is not possible to identify the genuine impact of MS episode on the hemoglobin value in those cases. Bleeding was infrequently observed (3/61 patients). This finding matches the low incidence of thrombocytopenia (12/61 patients), concordantly to the literature [5]. Concomitants drugs may interfere with thiopurine metabolism thereby precipitating MS. In clinical practice, assessing such interactions is often difficult. The toxicity of drug interaction is well known for allopurinol [19], which inhibits xanthine-oxydase activity and shifts azathioprine metabolism towards active but potentially toxic moiety. Despite this well-known drug–drug interaction, in our series, 3 patients developed MS while treated simultaneously with both drugs (1 in IM group, 2 in HM group). The patients developed MS respectively 4, 5 and 10 weeks after initiation of allopurinol given at full dose (300 mg/day). These cases outline the toxicity of such an association and the need for reminding those related risks to health professionals and to patients. A majority of patients received aminosalicylates (40/61) concurrently to azathioprine. An interaction between AZA and aminosalicylates has been reported in several clinical studies [20–22]. Aminosalicylates have been shown to increase the level of antipurine metabolites but the clinical relevance of such an interaction is not yet clinically demonstrated. Its mechanism remains unknown. To date no clinical study identified a change in the TPMT activity subsequent to aminosalicylates administration. Diuretics, infliximab (IFX) and NSAIDs administration has also been associated with thiopurine drug–drug interaction [23] and these drugs were found in some of our patients. In contrast to the Colombel study, where TP were only reintroduced in 7/41 (17%) patients, in the present study, AZA was readministered in 36/61(59%) of the patients, to reach a similar dose in 9 or a lower dose in 27/36 patients. Such TP administration after the first MS episode was performed without knowing the TPMT genotype which was performed several months later (i.e. at the time of initiation of this retrospective study). As only 13/36 (36%) patients experienced a second episode of MS, it can be concluded that readministration of thiopurine therapy may be relatively safely attempted in patients who have previously developed MS during AZA therapy. In addition, the finding that 23/36 patients did not experience any subsequent MS episode, pleads against an underlying genetic mechanism in those patients. However, when thiopurine re-introduction is considered after a first MS episode, it has to be done with caution. From this study, we can advice to re-treat patient with a lower dose than the one initially given. Indeed, 6/9 patients treated with the same TP dose experienced a second MS episode, in contrast to only 7/27 that have been treated with a lower dose than initially. The delay of onset of the 2nd MS event was shorter in 5 patients and longer in 6 patients suggesting that white blood cells monitoring should not be skipped. There were fewer concomitant medications at the time of 2nd MS, except for IFX which was added 2 weeks before MS in 2 cases and 2.5 months in a third case. IFX-AZA has been reported as a possible drug–drug interaction inducing leucopenia [23]. It is interesting to note that AZA dose at the time of a second MS episode was similar to the dose used at the time of the 1st MS episode in two of the three LM+ IM patients, which pinpoints a direct relationship between AZA dosage and a TPMT deficient genotype. In the third case, the second MS episode occurred at a lower thiopurine dose. The occurrence of a second MS episode in HM patients however raises the hypothesis that other enzyme polymorphisms or deficiencies may also interfere and contribute to enhance the thiopurine toxicity. 1066 O. Dewit et al. / Clinical Biochemistry 44 (2011) 1062–1066 Table 2 Second myelosuppression episode in 13/36 patients. Pat. TPMT AZA dose/1st MS Second MS episode 10 *1/*3A (IM) 13 *1/*3A (IM) 29 WT (HM) 35 WT (HM) 39 WT (HM) 46 WT (HM) while thiopurine is re-introduced to reach the same dose (6/9 patients) 150 mg 2.75 150 mg 1.5 5 ASA stopped 75 mg 5 75 mg 9 5ASA 3 g, infliximab (9 Mo) 150 mg 150 mg 100 mg 100 mg 2.75 4 6 11 100 mg 6MP 100 mg 6MP 100 mg 100 mg 6 3 114 3 5 ASA stopped No change 4th infliximab infusion (2.5 Mo), 5ASA for more than 10 years No other medication Second MS episode 9 *1/*3A (IM) 30 WT (HM) 32 WT (HM) while thiopurine dose is decreased (7/27 patients) 90 mg 2.75 10 mg 6MP 2 5 ASA stopped 125 mg 50 mg 3 3.25 4 6 No other medication 1st infliximab 2 weeks before, 5ASA 3 g for years 41 45 47 54 200 mg 150 mg 150 mg 100 mg 8 10 14 30 40 16 2 21 1st infliximab 2 weeks before No other medication No other medication No change WT WT WT WT (HM) (HM) (HM) (HM) Delay 1st MS (months) AZA dose/2nd MS 75 mg 25–25–50 mg (3 days) 50 mg 6MP 100 mg 100 mg 50 mg Delay 2nd MS (months) Change in medication/1st MS Pat: patient number, AZA: azathioprine, 6MP: 6-mercaptopurine, MS: myelosuppression, (Months) duration of drug intake. In all the patients, thiopurine dose was progressively raised and the delay is related to the last dose change. In conclusion, an extensive TPMT genotyping explains only 25% of all MS event in IBD patients taking purine analogs. The TPMT variants found in these patients are the most common ones (*3A,*3C,*2). A TPMT genetic determination, if prescribed in a Caucasian population, might focus on those variants as the other mutations do not appear to be relevant. TPMT genotyping is a useful tool but does not seem sufficient to direct TP treatment. No differences were found between TPMT deficient genotype and TPMT wild type genotype in terms of severity of MS and frequency of complications. Resuming AZA therapy after a first MS episode may be considered, even without TPMT determination. However the administration of a lower thiopurine dose should be advocated in such cases. Appendix A. Supplementary data Supplementary data to this article can be found online at doi:10. 1016/j.clinbiochem.2011.06.079. References [1] Bean RH. The treatment of chronic ulcerative colitis with 6-mercaptopurine. Med J Aust 1962;49(2):592–3. [2] Markowitz J, Grancher K, Kohn N, Lesser M, Daum F. A multicenter trial of 6mercaptopurine and prednisone in children with newly diagnosed Crohn's disease. Gastroenterology 2000;119(4):895–902. [3] Lichtenstein GR, Abreu MT, Cohen R, Tremaine W. American Gastroenterological Association Institute technical review on corticosteroids, immunomodulators, and infliximab in inflammatory bowel disease. Gastroenterology 2006;130(3):940–87. [4] Hindorf U, Lindqvist M, Hildebrand H, Fagerberg U, Almer S. Adverse events leading to modification of therapy in a large cohort of patients with inflammatory bowel disease. Aliment Pharmacol Ther 2006;24(2):331–42. [5] Gisbert JP, Gomollon F. 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Interaction between azathioprine and aminosalicylates: an in vivo study in patients with Crohn's disease O. DEW IT, R. VAN HEUVERZWY N, J. P. DESAGER & Y. HOR SMANS Department of Gastroenterology, Catholic University of Louvain, Brussels, Belgium Accepted for publication 4 September 2001 SUMMARY Background: The inhibition of thiopurine methyltransferase activity, one of the enzymes responsible for azathioprine metabolism, by aminosalicylates has been described in an in vitro study. This could result in a higher risk of bone marrow depression when using the two drugs together. Aim: To investigate the in vivo interaction between azathioprine and aminosalicylates in quiescent Crohn's disease by measuring 6-thioguanine nucleotide levels, thiopurine methyltransferase activity and the plasma levels of the acetylated metabolite of 5-aminosalicylic acid. Methods: Sixteen patients taking a stable dose of azathioprine, plus sulfasalazine or mesalazine, were enrolled and completed the study. They were not taking any drugs interfering with azathioprine metabolism. Four visits every 4 weeks were held over a 3-month INTRODUCTION Azathioprine and its metabolite, 6-mercaptopurine, are effective in achieving and maintaining remission in patients with Crohn's disease.1 Their indications are wide: refractory disease, ®stulating Crohn's disease, steroid dependency, maintenance of long-term remission, etc. Azathioprine, a thiopurine analogue, is rapidly converted non-enzymatically into 6-mercaptopurine which, Correspondence to: Dr Y. Horsmans, Department of Gastroenterology, St Luc Hospital, Avenue Hippocrate, 10, B-1200 Brussels, Belgium. E-mail: [email protected] Ó 2002 Blackwell Science Ltd period. Aminosalicylate administration was withdrawn after the second visit. At each visit, the blood cell count, in¯ammatory parameters, levels of 6-thioguanine nucleotide and the acetylated metabolite of 5-aminosalicylic acid and thiopurine methyltransferase activity were determined. Results: After aminosalicylate withdrawal, mean 6-thioguanine nucleotide levels decreased signi®cantly from 148 pmol (57±357 pmol) to 132 pmol (56±247 pmol) per 8 ´ 108 red blood cells (P 0.027), without signi®cant changes in thiopurine methyltransferase activity or biological parameters. Conclusions: This in vivo study favours the existence of an interaction between azathioprine and aminosalicylates through a mechanism which remains unclear. This drug±drug interaction should be taken into account when using azathioprine and aminosalicylates simultaneously. in turn, is converted into the active moiety, 6-thioguanine nucleotide, by the hypoxanthine phosphoribosyltransferase pathway. There are two other enzymatic pathways, leading to inactive metabolites: one using xanthine oxidase and leading to 6-thiouric acid, and the second using thiopurine methyltransferase and leading to 6-methylmercaptopurine.2, 3 Various side-effects of azathioprine have been reported:4 fever, rash, nausea, diarrhoea, opportunist infections, pancreatitis, hepatic and bone marrow toxicity. Myelosuppression seems to be directly related to increased red blood cell levels of 6-thioguanine nucleotide.5, 6 High 6-thioguanine nucleotide levels can be observed in patients with low thiopurine methyltransferase 79 80 O. DEWIT et al. activity, such as, for example, patients with a genetic de®ciency of this enzyme.5, 7, 8 The expression of the enzyme is inherited in an autosomal codominant fashion, and consequently varies within the population. In Caucasians, 11% of the population are heterozygous and 0.3% are homozygous with respect to thiopurine methyltransferase de®ciency, leading to an intermediate or low thiopurine methyltransferase activity, respectively. In these patients, azathioprine metabolism is shunted towards an increased production of 6-thioguanine nucleotide.9 Certain drugs might also interfere with azathioprine metabolism. Allopurinol inhibits xanthine oxidase, blocking one of the metabolic pathways of azathioprine.10 Other drugs may also interfere with thiopurine methyltransferase activity, such as non-steroidal antiin¯ammatory drugs,11 diuretics11 and derivatives of benzoic acid, e.g. sulfasalazine or mesalazine.12 The last two drugs are commonly used as ®rst-line treatment in in¯ammatory bowel disease, and therapy is sometimes maintained in refractory patients after the initiation of azathioprine therapy. Szumlanski and Weinshilboum12 reported an in vitro inhibition of thiopurine methyltransferase with sulfasalazine and 5-aminosalicylic acid derivatives. The potential clinical consequence is a higher risk of bone marrow depression when using combined therapy. This has been described in in¯ammatory bowel disease case reports.13, 14 In one of these, a patient developed two episodes of severe bone marrow depression while being treated with olsalazine (a 5-aminosalicylic acid derivative) and 6-mercaptopurine. A similar phenomenon has also been observed in an adult with Still's disease,15 in which a decrease in leucocyte counts to subnormal levels occurred after the addition of sulfasalazine to long-term azathioprine therapy. In this patient, the drug combination resulted in agranulocytosis.15 In this context, we performed an in vivo study to evaluate the possible drug±drug interaction between azathioprine and sulfasalazine or mesalazine in patients with Crohn's disease. PATIENTS AND METHODS Study group The study protocol was approved by the ethical committee of the Catholic University of Louvain, and all patients gave written informed consent before being enrolled in the study. Sixteen patients (nine women and seven men) with inactive Crohn's disease (Crohn's disease activity index, < 150) on azathioprine (Imuran, GlaxoSmithKline, Dartford, UK) and sulfasalazine (Salazopyrine, Pharmacia-Upjohn, Sweden) (eight patients) or azathioprine and mesalazine (Claversal, Tramedico, WuÈl®ng Pharma, Gronau/Leine, Germany) (eight patients) were enrolled in the study. Eligible patients were at least Table 1. Baseline characteristics of patients Patient Age Gender AZA (mg/day) AS (g/day) Weight (kg) AZA (mg/kg) Duration AZA Evolution Localization 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 25 47 38 42 66 41 74 64 50 39 50 23 23 29 41 37 Female Female Female Male Male Male Female Female Male Male Female Male Male Female Female Female 75 100 100 100 150 100 50 100 100 75 150 100 150 100 75 75 1.5 1 2 1.5 1 2 2 2 1 1.5 1 3 1.5 1 1 2 55 53 65 55 115 94 59 70 80 65 64 58 75 79 78 54 1.36 1.89 1.54 1.82 1.30 1.06 0.85 1.43 1.25 1.15 2.34 1.72 2.00 1.27 0.96 1.39 18 months 8 years 4 years 10 years 4 years 5 years 11 years 10 years 5 years 11 years 8 years 2 years 3 years 2 years 10 years 7 years 6 years 20 years 12 years 20 years 6 years 14 years 22 years 20 years 10 years 18 years 12 years 12 years 8 years 8 years 10 years 13 years Colitis and perineal Ileocolitis and perineal Ileocolitis Ileocolitis and perineal Colitis and perineal Colitis and perineal Ileocolitis and perineal Colitis and perineal Ileitis and perineal Perineal Colitis and perineal Colitis and perineal Colitis and perineal Colitis and perineal Colitis and perineal Colitis and perineal AS, aminosalicylates; AZA, azathioprine. Patients 1±8, sulfasalazine; patients 9±16, mesalazine. Ó 2002 Blackwell Science Ltd, Aliment Pharmacol Ther 16, 79±85 AZATHIOPRINE AND AMINOSALICYLATE INTERACTION IN CROHN'S DISEASE 18 years of age and had been on a stable regimen of medication for at least 3 months. The mean age was 43 years (23±66 years), and mean duration of azathioprine therapy was 6.4 years (2±11 years). The azathioprine mean daily dosage was 1.46 mg/kg (0.85±2.36 mg/kg). Drugs with the potential to interfere with azathioprine metabolism (warfarin,16 allopurinol, non-steroidal anti-in¯ammatory drugs, etc.) were not allowed nor was any change in azathioprine regimen. All other drugs taken were recorded. Low doses of steroids (less than 15 mg prednisolone/day) without dose changes were allowed during the study period. Clinical data on the patients and their therapeutic regimen are shown in Table 1. The study period was 3 months. Each patient was seen four times at 4-week intervals. At each visit, clinical examination, Crohn's disease activity index and blood sampling were obtained. In blood samples, the cell count, in¯ammatory parameters, red blood cell 6-thioguanine nucleotide levels, plasma levels of 5-aminosalicylic acid and its acetylated metabolite and thiopurine methyltransferase activity were measured. After visit 2 (1 month after study inclusion), the aminosalicylate (sulfasalazine or mesalazine) was stopped, dividing our study into two phases with each patient being his or her own control: phase 1, azathioprine + aminosalicylate; phase 2, azathioprine alone. Methods The total concentration of 6-thioguanine nucleotide in red blood cells, based on the conversion of 6-thioguanine nucleotide to the free 6-thioguanine base, was assayed by high performance liquid chromatography according to the method of Lennard and Singleton17 using single wavelength detection at 342 nm. Two quality control samples of 6-thioguanine nucleotide at 119 and 299 pmol/8 ´ 108 red blood cells were analysed during each run. The interday coef®cients of variation were 6.8% (116 7.9 pmol/8 ´ 108 red blood cells) and 4.6% (305 13.9 pmol/8 ´ 108 red blood cells), respectively (n 25). The limit of detection was 5 pmol/ 8 ´ 108 red blood cells. The activity of thiopurine methyltransferase was determined according to the method described by Weinshilboum et al.18 One unit corresponds to the formation of methylmercaptopurine at a rate of 1 pmol/h per millilitre of packed red blood cells. Ó 2002 Blackwell Science Ltd, Aliment Pharmacol Ther 16, 79±85 81 The high performance liquid chromatographic method described by Bystrowska et al.,19 measuring the concentration of 5-aminosalicylic acid and its acetylated metabolite in plasma, was used with a few modi®cations: ethylanthranilate was used as an internal standard and methanol±acetonitrile±water (32:20:48, v/v) as a solvent. The within-run relative standard deviations were below 5.3% (range 30±1500 ng/mL) and the between-run relative standard deviations were below 10% for the same range. The original sample of 5-acetylated metabolites of 5-aminosalicylic acid was a generous gift from Dr Bystrowska (Poland). The levels of 6-thioguanine nucleotide, 5-aminosalicylic acid and its acetylated metabolite and the thiopurine methyltransferase activity of the four samples of each patient were analysed in the same run after study completion; the laboratory technicians performing the assay were blind to the patient's treatment status. Table 2. 6-Thioguanine nucleotide (6-TGN) level and thiopurine methyltransferase (TPMT) activity at phase 1 (azathioprine + aminosalicylate) and phase 2 (azathioprine alone). Values are the mean of each phase. The difference between the two phases was signi®cant for 6-TGN level (P 0.027) but not for TPMT activity (P 0.245, N.S.) Mean 6-TGN level (pmol/8 ´ 108 RBC) Mean TPMT activity (pmol/h/mL RBC) Patient Phase 1 Phase 2 Phase 1 Phase 2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 139.5 94.5 132 57 128.5 132.5 181.5 315.5 73 209.5 116 140.5 186.5 132 116 219 129.5 93 165 56.5 96.5 101 172.5 220.5 97.5 158 101.5 127 180.5 116 96 211 10.6 10.9 13.3 16.85 13.15 10.4 11.25 10.7 13.75 9.95 11.75 15.85 13.3 13.8 12.8 8.25 9.6 10.85 11.15 11.05 11.9 13.15 13 10.75 12.8 10.45 11.6 10 13.75 11.15 14.05 7.3 Mean 148 P 0.027 133 12.29 P 0.245 11.41 RBC, red blood cells. 82 O. DEWIT et al. Statistics For each patient, the mean values of the ®rst two visits (phase 1) were compared with the mean values of the last two visits (phase 2). A paired Wilcoxon rank test was used to compare the mean data obtained during phase 1 and phase 2. P < 0.05 was considered to be statistically signi®cant. RESULTS Sixteen patients were screened and enrolled: eight in the group taking sulfasalazine and eight in the group taking mesalazine. Considering all patients, no changes were observed between the two phases with respect to clinical examination, Crohn's disease activity index, in¯ammatory parameters and blood cell counts. The 6-thioguanine nucleotide levels and thiopurine methyltransferase activity are shown in Table 2 and Figures 1 and 2. During phase 1, in the whole group, the median concentration of the acetylated metabolite of 5-aminosalicylic acid was 379 ng/mL (range, 105±942 ng/mL); it was 279 ng/mL (105±849 ng/mL) for the sulfasala- zine subgroup and 480 ng/mL (214±942 ng/mL) for the mesalazine subgroup. Monitoring of the acetylated metabolite of 5-aminosalicylic acid during phase 2 showed that all patients had effectively stopped aminosalicylate therapy. The 5-aminosalicylic acid levels obtained in some samples varied from 49 to 780 ng/mL. In the whole group, the mean level of 6-thioguanine nucleotide before aminosalicylate withdrawal was 148 pmol/8 ´ 108 red blood cells (57±357 pmol). This level was 148 pmol/8 ´ 108 red blood cells for the sulfasalazine subgroup and 149 pmol/8 ´ 108 red blood cells for the mesalazine subgroup. After aminosalicylate withdrawal and considering the whole group, the mean 6-thioguanine nucleotide level decreased signi®cantly (P 0.027) to 132 pmol/ 8 ´ 108 red blood cells (56±247 pmol). However, this statistically signi®cant effect disappeared when the data from one of the patients (patient 1, 5, 6, 7, 8, 10, 11, 12, 14 or 15), with a decrease in 6-thioguanine nucleotide level, were suppressed. The 6-thioguanine nucleotide level dropped to 130 and 136 pmol/ 8 ´ 108 red blood cells in the sulfasalazine and mesalazine subgroups, respectively. No statistically signi®cant differences between these levels were observed Figure 1. Mean 6-thioguanine nucleotide (6-TGN) evolution during phase 1 (azathioprine + aminosalicylate) and phase 2 (azathioprine alone). Values are the mean of each phase. RBC, red blood cells. Ó 2002 Blackwell Science Ltd, Aliment Pharmacol Ther 16, 79±85 AZATHIOPRINE AND AMINOSALICYLATE INTERACTION IN CROHN'S DISEASE 83 Figure 2. Mean thiopurine methyltransferase (TPMT) activity evolution during phase 1 (azathioprine + aminosalicylate) and phase 2 (azathioprine alone). Values are the mean of each phase. RBC, red blood cells. comparing the mesalazine and sulfasalazine subgroups. Considering the individual results, the 6-thioguanine nucleotide level decreased in 12 patients, remained stable in two patients and increased in two patients (one in each subgroup). In the whole group, the thiopurine methyltransferase activity before withdrawal of aminosalicylate showed normal values (mean, 12.29 units; range, 8.25± 16.85 units). The mean thiopurine methyltransferase activity was 12.14 units in the sulfasalazine subgroup and 12.43 units in the mesalazine subgroup. After aminosalicylate withdrawal, the mean thiopurine methyltransferase activity did not change signi®cantly. For the whole group, it decreased to 11.41 units (7.3±14.5 units) (P 0.245, N.S.), with a mean activity of 11.43 units in the sulfasalazine subgroup and 11.39 units in the mesalazine subgroup. DISCUSSION This study, performed in quiescent Crohn's disease patients, showed an in vivo interaction between azathioprine and aminosalicylates in the absence of inhibition of thiopurine methyltransferase activity. Mean 6-thioguanine nucleotide levels decreased signi®cantly when aminosalicylate was stopped. However, Ó 2002 Blackwell Science Ltd, Aliment Pharmacol Ther 16, 79±85 this decrease was rather small (around 10%) and not clinically relevant in our group of 16 compliant patients. This slight decrease was observed in the majority of patients, but not in all. Moreover, the statistically signi®cant effect disappeared when the data from one of the patients, with a decrease in 6-thioguanine nucleotide level, were omitted. This might be explained by the low azathioprine dose used. The difference seemed to be more important for higher initial 6-thioguanine nucleotide levels (patients 8 and 10). In contrast, the two patients in whom the 6-thioguanine nucleotide levels remained stable during the two phases had very low levels (patients 2 and 4), suggesting that the interaction might be more prominent with a higher dose of azathioprine. Another explanation for the small decrease might be the long course of combined therapy in our patients, with a possible exhausting or accommodating effect on drug± drug interaction. In our patients, low steady state levels of 5-aminosalicylic acid were found in plasma, whereas the 5-acetamido metabolite was found to be 2±5 times more abundant, as previously described.20 The high sensitivity and speci®city of the methods allowed us to check the compliance with aminosalicylate therapy. In our patients, the mean plasma 5-acetamido metabolite 84 O. DEWIT et al. concentration was relatively low, but similar to that found in patients taking doses of aminosalicylate between 750 and 1500 mg/day.21 Plasma 5-aminosalicylic acid concentrations were 225±3900 times lower than the IC50 determined in the in vitro study (190 000 ng/mL) showing an interaction between 5-aminosalicylic acid and thiopurine methyltransferase activity.12 Such a low level of 5-aminosalicylic acid could explain the absence of thiopurine methyltransferase inhibition observed in our patients. In our study, the interaction between azathioprine and aminosalicylate is not caused by an interaction between 5-aminosalicylic acid and thiopurine methyltransferase activity. This suggests that another mechanism might play a role in inducing a decrease in 6-thioguanine nucleotide levels observed after aminosalicylate withdrawal. Aminosalicylate could interact with other azathioprine metabolic pathways, causing hypoxanthine phosphoribosyltransferase or xanthine oxidase modulation. Another potential site of interaction could be the non-enzymatic azathioprine conversion into 6-mercaptopurine, a transformation which might be blocked or delayed by aminosalicylate. As our patients had a normal thiopurine methyltransferase activity phenotype, we cannot exclude an inhibiting effect of thiopurine methyltransferase by aminosalicylate in patients with the lowest activity of this enzyme. After absorption, most of the aminosalicylate is acetylated. The aminosalicylate acetylator phenotype of the patients was not determined, and this might be an in¯uencing factor, with regard to the 5-aminosalicylic acid half-life, its concentration and the duration of a possible interaction. It could be hypothesized that the inhibiting effect of the acetylated metabolite on different enzymes (including thiopurine methyltransferase) could differ from that of the aminosalicylate itself. Individuals who are slow acetylators experience a higher incidence of aminosalicylate dose-dependent adverse effects.22 In these subjects, it has been suggested that a high concentration of total sulfapyridine may induce haematological adverse effects.23 The design of the study, which involved the withdrawal of aminosalicylates in patients already on azathioprine, was inspired by routine clinical practice in which it is common to discontinue aminosalicylates in patients already on azathioprine therapy. It should be noted that aminosalicylate withdrawal had no effect on the clinical and biological evolution of these Crohn's disease patients on azathioprine. Relapse of the disease was not observed, and there were no signi®cant changes in the Crohn's disease activity index, in¯ammatory parameters or white cell counts during the 3-month study period. Despite the relatively short follow-up period (2 months), it is debatable whether both families of drugs should be maintained in patients with quiescent Crohn's disease. In conclusion, in a group of 16 quiescent Crohn's disease patients, an interaction between azathioprine and aminosalicylate derivatives was observed which seemed to be independent of an inhibitory effect on thiopurine methyltransferase activity. This might be of clinical relevance in in¯ammatory bowel disease, especially in refractory disease where a high dose (> 2 mg/ kg) of azathioprine is given. The clinician should be aware of this drug±drug interaction when treating patients with combined therapy. REFERENCES 1 Pearson DC, May GR, Fick GH, Sutherland LR. Azathioprine and 6-mercaptopurine in Crohn's disease: a meta-analysis. 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