Le traitement de 1re intention chez l'enfant âgé de plus de 6 mois est l'ibuprofène.AE
Peuvent être prescrits en 2e intention : aspirine ou paracétamol seuls, ou éventuellement
associés avec métoclopramide ; tartrate d'ergotamine (âge > 10 ans) à prendre au début de la
céphalée pour traiter une crise avec aura.
Traitement de la crise de migraine de l'adolescent (12 à 18 ans) : chez l'adolescent (âge
≥ 12 ans ou poids > 35 kg), le sumatriptan en solution pour pulvérisation nasale peut être
utilisé. Il est efficace dans le traitement de la crise modérée à sévère.Grade A
Traitement de fond de la migraine de l'enfant et de l'adolescent :
La relaxation, le rétrocontrôle et les thérapies cognitives et comportementales de gestion du
stress sont préférables aux traitements médicamenteux en 1re intention.Grade B
Il y a peu d'études concernant le traitement de fond de la migraine chez l'enfant, et les
médicaments utilisés dérivent de la pratique adulte : propranolol, métoprolol, pizotifène et
amitriptyline. Le pizotifène est indiqué chez l'enfant (> 12 ans). La plus faible dose doit être
utilisée pour limiter son effet sédatif.
Céphalées chroniques quotidiennes
La prise régulière d'antalgiques peut entraîner, par un mécanisme non élucidé, la répétition
des douleurs et, par voie de conséquence, l'installation d'un trouble auto-entretenu : les
« céphalées chroniques quotidiennes ».
En pratique, il faut l'évoquer lorsqu'un patient se plaint plus de 15 jours par mois, depuis plus
de 3 mois, de céphalées qui durent plus de 4 heures par jour et qu'aucune cause organique
encéphalique n'explique.
Un interrogatoire précis est alors indispensable, aidé de la tenue d'un agenda des douleurs et
des prises médicamenteuses.
Il est possible de déceler un abus d'antalgiques. Celui-ci est notamment retenu si le patient
prend un antalgique de palier I (paracétamol, aspirine ou AINS) plus de 15 jours par mois
depuis plus de 3 mois, ou encore un opioïde, un traitement ergoté ou un triptan plus de
10 jours par mois.
Les abus comportent volontiers l'association de médicaments prescrits et d'antalgiques
disponibles sans ordonnance.
Le sevrage, qui doit tenir compte du profil psychologique du patient, est basé sur l'arrêt
progressif (ou parfois rapide) de la prise d'antalgiques ou d'antimigraineux spécifiques.
Migraine chronique
Elle est définie par une douleur migraineuse existant plus de 15 jours par mois pendant
3 mois.
La cause la plus fréquente du passage à la chronicité d'une migraine est l'abus
médicamenteux. Dans ce cas, la première mesure thérapeutique est le sevrage.
Aucun médicament n'a à ce jour une indication d'AMM spécifique dans la migraine
chronique.
Migraine hémiplégique
La migraine hémiplégique est rare, familiale ou sporadique.
Elle associe un déficit moteur à au moins un autre signe de l'aura.
L'aura se manifeste par des troubles visuels, puis sensitifs, puis par des troubles du langage et
un déficit moteur (hémiparésie) de 10 minutes à plusieurs heures. La céphalée s'installe
pendant ou après le déficit.
Le diagnostic doit éliminer toute cause vasculaire ou infectieuse. L'interrogatoire, surtout si le
patient connaît sa maladie, est capable de parler, ou est porteur d'une carte spécifiant qu'il est
atteint de migraine hémiplégique, permet de poser le diagnostic.
Il n'existe pas de traitement efficace sur l'aura.
La céphalée doit être traitée dès que possible (voir traitement de la crise).
Conseils aux patients