1 Notes du cours d'Équations aux Dérivées Partielles de l'ISIMA, première année http://www.isima.fr/∼leborgne Complément : fonctions complexes et théorème de d'Alembert Gilles Leborgne 22 novembre 2010 Table des matières 1 Rappels sur C 1 2 Fonctions complexes dérivables 2 3 Intégration 5 4 Théorème de CauchyGoursat 7 5 Théorème de d'Alembert 8 1 Rappels sur C On utilise la base canonique de On rappelle que C R2 . est isomorphe à R2 . Ainsi ( ) 1 C∋1≃ ∈ R2 0 on note : z∈C et peut être représenté par ( ) x ∈ R2 , y et si ( ) 0 C∋i≃ ∈ R2 , 1 alors tout complexe s'écrit : C ∋ z = x + iy ≃ ( ) x ∈ R2 , y x, y ∈ R. zk = xk + iyk , k = 1, 2, xk , yk ∈ R. L'espace C = (C, +, .) z1 + z2 = (x1 + x2 ) + i(y1 + y2 ), et pour la multiplication : Notons usuelle est un corps pour l'addition z1 z2 = (x1 x2 − y1 y2 ) + i(x1 y2 + x2 y1 ). En particulier, i2 = −1. ( ) √ x z = x+iy , on note z̄ = x−iy (le conjugué) et |z| = x2 +y 2 = || ||R2 (le module de z y ( ) x 2 qui est égal à la norme euclidienne du vecteur ). En particulier z z̄ = |z| . Et donc l'inverse y d'un z ̸= 0 est donné par : z̄ x y 1 = 2 = 2 −i 2 . 2 z |z| x +y x + y2 Pour Remarque 1.1 Interprétation. Avec la notation complexe eiθ = cos θ + i sin θ, tout complexe z s'écrit : z = ρeiθ , où des ρ = |z| est le module (l'amplitude), x (quand z = x + iy = ρeiθ ). et θ est la phase, i.e. l'angle du vecteur (x, y) avec l'axe Et le produit complexe a été construit dans le but de multiplier les modules en additionnant z1 = ρ1 eiθ1 et z2 = ρ2 eiθ2 , on obtient : les phases : si z1 z2 = (ρ1 ρ2 )ei(θ1 +θ2 ) . R2 , multiplier par z = ρeiθ revient à faire un homothétie de rapport ρ −1 particulier, z = ρ1 e−iθ quand z = ρeiθ ̸= 0, i.e. interprété dans R2 , En particulier, interprété dans et une rotation d'angle θ. En 1 2 multiplier par vient à munir z −1 R2 revient à faire un homothétie de rapport x1 y1 d'une structure de corps pour le produit associé Ainsi, tout vecteur ( ) x y non nul de R2 −θ. Cela re) x1 x2 − y1 y2 . x1 y2 + x2 y1 1 rotation d'angle ρ et une ( )( ) ( x2 y2 = est inversible pour cette structure, et : ( )−1 ( ) 1 x x = 2 . y x + y 2 −y C |.| : z ∈ C → |z| ∈ R+ (le R2 (muni de sa structure est muni d'une structure topologique à l'aide de la norme module). En particulier, les boules ouvertes sont identiables aux boules de euclidienne) : déf B(z0 , R) = {z ∈ C : |z − z0 | < R} ( ) ( ) x x déf ∈ R2 : (x−x0 )2 + (y−y0 )2 < R2 }. ≃ B( 0 , R) = { y y0 Et un ouvert U Dénition 1.2 de R2 est identié à l'ouvert de C noté encore On appelle fonction complexe une fonction U (pour alléger les notations). f :U →C où U est un ouvert de C. 2 Fonctions complexes dérivables Soit U un ouvert de soit : R2 . P et Q : U → R deux fonctions dérivables ( ) ( ) P (x, y) x ∈ U → f⃗(x, y) = ∈ R2 . f⃗ : Q(x, y) y Soient à valeurs réelles. Et Ses dérivées partielles sont dénies par : ) ( ∂P ∂ f⃗ ∂x (x, y) (x, y) = ∂Q ∂x ∂x (x, y) ( ) ∂P ∂ f⃗ ∂y (x, y) (x, y) = ∂Q ∂y ∂y (x, y) Et le développement limité de f⃗ est f⃗(x + h, y) − f⃗(x, y) ), h→0 h f⃗(x, y + h) − f⃗(x, y) (= lim ). h→0 h (= lim donné par, en un point ( (x0 , y0 ) (2.1) : ) x−x0 + o(||(x−x0 , y−y0 )||R2 y−y0 ( ∂P ) ( ) ∂P x−x0 ∂x (x0 , y0 ) ∂y (x0 , y0 ) ⃗ = f (x0 , y0 ) + ∂Q . + o(||(x−x0 , y−y0 )||R2 ). ∂Q y−y0 ∂x (x0 , y0 ) ∂y (x0 , y0 ) f⃗(x, y) = f⃗(x0 , y0 ) + df⃗(x0 , y0 ). f⃗.) (Utilisation de la matrice jacobienne de On considère maintenant U comme un ouvert de f (z) = P (x, y) + iQ(x, y) Dénition 2.1 Une fonction complexe lim z→z0 f ′ (z0 ) ∈ C lim z→z0 C. On dénit quand f : U → C suivante existe : i.e. ssi il existe un complexe noté (2.2) f :U →C par : z = x + iy est dite dérivable en f (z) − f (z0 ) , z − z0 z0 ∈ U ssi la limite (2.3) tel que : f (z) − f (z0 ) = f ′ (z0 ). z − z0 2 (2.4) 3 Et f f dérivable équivaut à admet un développement limité au premier ordre (immédiat) : f (z) = f (z0 ) + (z−z0 )f ′ (z0 ) + o(z−z0 ). En particulier, avec z = x + iy et z0 = x0 + iy0 , puis avec (2.5) f ′ (z0 ) = α0 + iβ0 , cela s'écrit : P (x, y) + iQ(x, y) = P (x0 , y0 ) + iQ(x0 , y0 ) + ((x−x0 ) + i(y−y0 ))(α0 + iβ0 ) + o(z−z0 ), soit encore : ( P (x, y) Q(x, y) ) ( = P (x0 , y0 ) Q(x0 , y0 ) ) ( + α0 β0 −β0 α0 )( x−x0 y−y0 (2.6) ) + o(z−z0 ). (2.7) On en déduit : Théorème 2.2 Si f : U → C est dérivable, on a, pour z ∈ U : ∂Q ∂P (x, y) = (x, y), ∂x ∂y ∂Q ∂P (x, y) = − (x, y). ∂x ∂y (2.8) Ce sont les relations dites de CauchyRiemann. Et ainsi on a : ∂P ∂Q (x, y) + i (x, y) = ∂x ∂x ∂P ∂P = (x, y) − i (x, y) = ∂x ∂y f ′ (z) = Preuve. Avec f ′ (z) = α + iβ , Remarque 2.3 ∂Q ∂P (x, y) − i (x, y) ∂y ∂y ∂Q ∂Q (x, y) + i (x, y). ∂y ∂x (2.9) on compare (2.2) et (2.7) pour obtenir (2.8), d'où (2.9). La réciproque de ce théorème est vraie, à savoir, si CauchyRiemann dans un ouvert U , alors f f vérie les relations de y est dérivable : c'est le théorème de LoomanMencho (dicile). Interprétation géométrique de la dérivation. Le développement limité : f (z) = f (z0 ) + f ′ (z0 )(z−z0 ) + o(z−z0 ) dit que pour passer de α0 + iβ0 = ρ0 eiθ0 f (z0 ) à plique la rotation◦homothétie ( ′ (au voisinage de z0 ) on applique la transformation f (z0 ) = 2 (z − z ) (vrai au premier ordre). Exprimé dans R , on ap0) ( ( ) α0 −β0 x−x0 au vecteur . C'est la rotation◦homothétie β0 α0 y−y0 f (z) au déplacement ) cos θ0 − sin θ0 . C'est d'ailleurs sin θ0 cos θ0 f (z)−f (z0 ) = ρ0 eiθ0 (z−z0 ) + o(z−z0 ). ρ20 Remarque 2.4 le sens du développement limité (2.5) qui peut se lire Parmi toutes les fonctions f⃗ : U → R2 dérivables (diérentiables), il n'y a que celles qui vérient les relations de CauchyRiemann qui sont dérivables au sens des fonctions complexes : ce sont celles dont la matrice jacobienne est la matrice d'une rotation◦homothétie, cf. (2.7). Il n'y a donc que très peu de fonctions complexes 2 2 interprète comme fonctions de R → R ) : C → C dérivables (quand on les Théorème 2.5 La somme f +g, le produit f g, la composée f ◦g de fonctions complexes dérivables sont dérivables (là où cela a un sens), de dérivées respectives f ′ + g ′ , f ′ g + f g ′ et (f ′ ◦ g)g ′ . Preuve. Exercices. Remarque 2.6 ′ ′ ′ Interprétation géométrique de (f ◦ g) = (f ◦ g)g . Le théorème précédent indique ′ ′ ′ ′ que (f ◦ g) (z) = f (g(z))g (z) : la dérivée de la composée est donc le produit dérivées des f et g , ′ ′ i.e. le produit deshomothéties-rotations f et g . ′ ( ) ( ) f1 g1 En termes de fonctions où et ⃗ g= quand f = f1 + if2 et g = f2 g2 g1 + ig2 avec les fk , gk : R2 → R, on a d(f⃗ ◦⃗g ) = df⃗ ◦⃗g .d⃗g (pour les diérentielles correspondantes). Pour les matrices jacobiennes correspondantes, qui sont des matrices de homothéties◦rotations 2 2 d'après les relations de CauchyRiemann, on obtient donc une homothétie◦rotation de R → R ′ ′ identiable à f ◦ g.g : C → C. f⃗, ⃗g : R2 → R2 f⃗ = 3 4 Exemple 2.7 D'où Toute fonction monôme est dérivable dans C. En eet, une telle fonction est de la n n n−1 et, pour n ≥ 1 on a z − z0 = (z − z0 )(z + z n−2 z0 + ... + zz0n−2 + z0n−1 . f (z) = z n , n ≥ 0 (z n )′ = nz n−1 . forme Exemple 2.8 Toute fonction polynôme est dérivable dans C. En eet, tout monôme est dérivable, et on applique le théorème précédent. Exemple 2.9 Toute fraction rationnelle est dérivable dans C ailleurs qu'en ses pôles. z0n −z n 1 1 1 ′ 1 −n ′ − ) = −nz −n−1 . Et on applique zn z0n = z n z0n donne ( z n ) = −n z n+1 , ou encore (z le théorème précédent après décomposition en éléments simples. En eet, Exemple 2.10 La conjugaison f : z → z̄ n'est pas dérivable : les conditions de Cauchy Riemann (2.8) ne sont pas vériées. f⃗ : Alors que la fonction vectorielle associée par rapport à l'axe des ( canonique) est 1 0 Remarque 2.11 U →C 0 −1 )x). ( ) ( ) x x → y −y Et sa matrice jacobienne (représentant sa diérentielle dans la base . Mais cette matrice n'est pas celle d'une rotation◦homothétie. f comme une z = x + iy . On a alors On peut également considérer donnée par est bien dérivable (symétrie f˜(x, y) = f (z) df˜(x, y) = quand ∂ f˜ ∂ f˜ (x, y) dx + (x, y) dy ∂x ∂y et son développement limité s'écrit alors : ( f˜(x, y) = f˜(x0 , y0 ) + df (x0 , y0 ). x−x0 y−y0 fonction de R2 → C : notons f˜ : : ∈ L(R2 ; C), (2.10) ) + o(||(x−x0 , y−y0 )||R2 ) ∂ f˜ ∂ f˜ = f˜(x0 , y0 ) + (x0 , y0 ) (x−x0 ) + (x0 , y0 ) (y−y0 ) + o(||(x−x0 , y−y0 )||R2 ), ∂x ∂y où ∂ f˜ ∂ f˜ ∂x (x0 , y0 ) et ∂y (x0 , y0 ) sont des complexes. Et avec (2.6) on trouve : ˜ ∂f (x0 , y0 ) = α0 + iβ0 = f ′ (z0 ), ∂x ˜ ∂ f (x0 , y0 ) = −β0 + iα0 = if ′ (z0 ). ∂y (2.11) Notations. Avec (2.11) on pose : ∂f déf (z) = ∂x déf ∂f (z) = ∂y ∂ f˜ (x, y) ∂x ∂ f˜ (x, y) ∂y ∂P ∂Q (x, y) + i (x, y)), ∂x ∂x ∂P ∂Q (= (x, y) + i (x, y)). ∂y ∂y (= (2.12) ∂ f⃗ ∂ f⃗ ∂x et de ∂y exprimées dans C, cf. (2.1). Connaissant x, y ∈ R, on connaît z = x + iy et z̄ = x − iy . Réciproquement, connaissant z et 1 1 on en déduit x = (z + z̄) et y = 2 2i (z − z̄). On souhaite avoir pour variables z et z̄ au lieu de et y . Ce sont aussi les expressions de On introduit alors les opérateurs ∂f = ∂x ∂f = ∂y Et donc : ∂f ∂z ∂f ∂z ∂ ∂z et ∂ ∂ z̄ de telles sortes qu'ils vérient : ∂z ∂f ∂ z̄ + , ∂x ∂ z̄ ∂x ∂z ∂f ∂ z̄ + , ∂y ∂ z̄ ∂y ∂ = ∂z ∂ = ∂ z̄ i.e. ∂f ∂f ∂f = + , ∂x ∂z ∂ z̄ ∂f ∂f ∂f =i −i . ∂y ∂z ∂ z̄ 1 ∂ ∂ ( − i ), 2 ∂x ∂y 1 ∂ ∂ ( + i ). 2 ∂x ∂y 4 z̄ x 5 Et on obtient à l'aide des conditions de CauchyRiemann (2.8) : ∂f (z) = f ′ (z) ∂z ∂f (z) = 0 ∂ z̄ 1 ∂(P + iQ) ∂(P + iQ) ( (x, y) − i (x, y))), 2 ∂x ∂y 1 ∂(P + iQ) ∂(P + iQ) (= ( (x, y) + i (x, y))). 2 ∂x ∂y (= En particulier : df (z) = Sachant que ∂f (z) dz = f ′ (z) dz. ∂z ∂Q ∂Q ∂P = [ ∂P ∂x − ∂y ] + i[ ∂x + ∂y ], une autre manière d'exprimer les conditions de Cauchy- ∂f ∂ z̄ Riemann est de dire que ∂f ∂ z̄ = 0. 3 Intégration Dans R2 Γ = Im(⃗r) ( ⃗r : t ∈ [a, b] → ⃗r(t) = on se donne une courbe régulière (la courbe géométrique). Dans C, la courbe ⃗r x(t) y(t) ) ∈ R2 . On note est notée : z : t ∈ [a, b] → z(t) = x(t) + iy(t). ( Et avec d⃗r = dx dy ) ( = x′ (t) y ′ (t) ) dt, on dénit dz = dx + idy Dénition 3.1 Pour f ∈ C 0 (Ω; C) dz z ′ (t) dt = (x′ (t) + iy ′ (t)) dt. i.e. avec ∫ Ω par : ouvert de déf ∫ b Γ, contenant (3.1) t=a f (z) = P (x, y) + iQ(x, y) ∈ C quand z = x + iy , x, y ∈ R 2 considéré comme ouvert de R ), on a : Donc, si est ∫ ∫ b f dz = Γ t=a b ∫ P (x, y) + iQ(x, y) ∈ C P, Q ∈ C 0 (Ω; R) ′ ( f⃗ : (x, y) ∈ Ω ⊂ R2 → f⃗(x, y) = P (x, y) Q(x, y) ) ∈ R2 , quand f (z) = z = x + iy ), on a : ) b (( ′ ) x (t) −y ′ (t) ⃗ ⃗ C∋ f dz ≃ F = .f (x(t), y(t)) dt ∈ R2 , ′ ′ y (t) x (t) Γ t=a ( ′ ) x −y ′ ′ ⃗, puis on intègre sur Γ. i.e. on applique l'homothétie◦rotation z ∈ C ≃ à f y ′ x′ ( ) ∫ F1 F⃗ = on a f dz = F1 + iF2 . Γ F2 (toujours avec Γ f (z) = −y + ix quand z = x + iy . Et t ∈ [0, 2π]. On obtient avec (3.2) : ∫ ∫ 2π 2 2 − sin t(− sin t) − (cos t)(cos t) dt + iR f dz = R cercle ∫ ∫ ( Soit Γ Ω [Q(x(t), y(t)) x (t) + P (x(t), y(t)) y (t)] dt. ∫ Exemple 3.3 (ici (3.2) ′ t=a Si on pose avec [P (x(t), y(t)) x′ (t) − Q(x(t), y(t)) y ′ (t)] dt +i Remarque 3.2 on dénit : f (z(t)) z ′ (t) dt. f dz = Γ C ⃗r(t) = R cos t R sin t Et si ) le paramétrage du avec − sin t(cos t) + cos t(− sin t) dt = 0. 0 0 Proposition 3.4 2π La valeur ∫ Γ f dz ne dépend que du sens de parcours de Γ. 5 6 Preuve. Soit z : t ∈ [a, b] → z(t) ∈ C un paramétrage donné de Γ. Soit φ : u ∈ [c, d] → t = φ(u) ∈ [a, b] un diéomorphisme. ζ = z ◦ φ : u ∈ [c, d] → ζ(u) ∈ C un nouveau paramétrage ′ t = φ(u). Et donc z ′ (t) = φζ ′(u) (u) quand t = φ(u). D'où : Soit quand ∫ ∫ ζ ′ (u) ′ f (z(t))z (t) dt = f (ζ(u)) ′ |φ (u)| du = ± φ (u) t∈[a,b] u∈[c,d] ′ de la courbe, i.e. ∫ ζ(u) = z(t) f (ζ(u))ζ ′ (u) du, u∈[c,d] + quand φ est croissante, et la valeur est indépendante du paramétrage, et − si φ est décroissante, et la valeur voit son signe s'inverser. Exemple 3.5 sens trigo par y x f (z) = z1 = x2 +y 2 − i x2 +y 2 quand z = x + iy . Et Γ le cercle ( ) R cos θ ⃗r(θ) = pour θ ∈ [0, 2π]. On obtient : R sin θ ∫ ∫ ∫ ∫ dz x dx + y dy x dy − y dx f dz = = + i 2 + y2 z x x2 + y 2 Γ Γ Γ Γ ∫ 2π ∫ 2π = 0 dθ + i dθ = 2iπ, Soit 0 paramétré dans le 0 dx = x dx + y dy = 12 d(x2 + y 2 ) = 12 d(R2 ) = 0, et sur Γ on a x dy−y x2∫+y 2 1 dz Noter qu'une des dénitions possibles de π est d'ailleurs π = 2i Γ z . car R2 cos2 θ+R2 sin2 θ dθ R2 Exemple 3.6 )Exercice précédent, mais avec Γ le cercle paramétré en sens inverse ( ( ) ( ) R cos(2π−θ) R cos(−θ) R sin(−θ) = pour θ ∈ [0, 2π]. Ici on a d⃗ r= dθ. On R sin(2π−θ) R sin(−θ) −R cos(−θ) ∫ ∫ ∫ ∫ dz x dx + y dy x dy − y dx f dz = = + i 2 2 x +y x2 + y 2 Γ Γ z Γ Γ ∫ 2π ∫ 2π = 0 dθ + i (−1)dθ = −2iπ, 0 : = dθ. ⃗r(θ) = obtient : 0 valeur opposée à la précédente. Exercice 3.7 intérieur, on a que sur le bord de tout pavé P = [a, b] × [c, d] contenant (0, 0) ∫Montrer dz = 2iπ , où Γ = ∂P est le bord de P paramétré dans le sens trigo. Γ z Proposition 3.8 alors : en son Si f est dérivable dans l'ouvert Ω de bord Γ régulier et si f ′ est continue dans Ω, ∫ f ′ (z) dz = 0. Γ pour toute courbe fermée Γ contenue dans Ω. Preuve. Par dénition, ∫ ∫b ∫b f ′ (z) dz = a f ′ (z(t))z ′ (t) dt = a (f ◦ z)′ (t) dt = f (z(b)) − f (z(a)). Et z(b) = z(a). ( ) 2 ⃗(x, y) = P (x, y) quand f (z) = P (x, y) + iQ(x, y), cela à R avec f Q(x, y) Γ si la courbe est fermée on a N.B. : si on se ramène s'écrit également : ∫ ∫ df⃗(x, y).d⃗r = Γ quand B = ⃗r(b) et Proposition 3.9 z(t) ∈ C, on a : b d(f⃗ ◦ ⃗r) = (f⃗ ◦ ⃗r)(b) − (f⃗ ◦ ⃗r)(a) = f⃗(B) − f⃗(A), a A = ⃗r(a). Et quand la courbe est fermée, on a Pour f : C → C continue sur un chemin Γ régulier image de z : t ∈ [a, b] → ∫ f (z) dz| ≤ ||f ||Γ,∞ |Γ|, | où |Γ| = ∫ Γ B = A. Γ |z ′ (t)| dt est la longueur de Γ, et où ||f ||Γ,∞ = supz∈Γ |f (z)|. 6 7 ∫b ∫b f (z) dz =déf t=a f (z(t)) z ′ (t) dt = t=a g(t) dt où g : [a, b] → C est ′ 1 continue g(t) = f (z(t)) z (t) (un chemin régulier est au moins C ). ∫b ∫b ∫ ∫b Et on a | g(t) dt| ≤ t=a |g(t)| dt. D'où | Γ f (z) dz| ≤ t=a |f (z(t))| |z ′ (t)| dt. t=a Preuve. ∫ On a Γ Exercice 3.10 ∫b t=a Montrer que pour une fonction complexe g : U → C continue, on a | la fonction ∫b t=a g(t) dt| ≤ |g(t)| dt. Réponse. On applique le théorème des accroissements nis pour les fonctions dérivables ∫φ⃗ : R → R2 b ′ armant que, si ||⃗ φ′ (t)||Rn ≤ ψ ′ (t) pour tout t ∈ [a, b] (où ψ : R → R est dérivable), alors || a φ ⃗ (t) dt|| ≤ ( ) ∫b a ψ ′ (t) dt. Ici on a φ ⃗ ′ (t) = g1 , g2 : [a, b] → R. g1 (t) g2 (t) √ et ψ ′ (t) = g1 (t)2 +g2 (t)2 où on a posé g(t) = g1 (t) + ig2 (t) avec √ Cela g1 (t)2 +g2 (t)2 étant continue, elle admet une primitive qu'on note ψ , et ( a un ) sens car t → g1 (t) t→ étant continue, elle admet une primitive qu'on note φ ⃗. g2 (t) 4 Théorème de CauchyGoursat Dénition 4.1 C (fermé) dans On note ∂P Un pavé (fermé) de R2 est un ensemble de type ∂P P, le bord du pavé est un rectangle [a, b] × [c, d] où a < b et c < d. Un pavé {z = x + iy ∈ C : x ∈ [a, b], y ∈ [c, d]} où a < b et c < d. i.e. l'union des segments constituant son bord, et on suppose orienté dans le sens trigonométrique (i.e. on considère un paramétrage de ∂P dans le sens trigonométrique). Dénition 4.2 pavé P ⊂U Une fonction complexe : f : U ⊂ C → C vérie ∫ f (z) dz = 0. la propriété du pavé ssi, pour tout ∂P Théorème 4.3 (de CauchyGoursat) Toute fonction complexe f : U → C qui est dérivable vérie la propriété du pavé. Preuve. (Pris dans [1].) Soit P oriente les bords de P et des Pi un pavé, P ⊂ U. ∫ f (z) dz = ∂P On note Q1 l'un des pavés Pi On subdivise 4 ∫ ∑ | ∫ ∂Pi Q1 subdivisé en 4 pavés f (z) dz|. On obtient : ∂(sous-pavé Q1 ) f (z) dz|. égaux, et on note ∫ f (z) dz| ≤ 4 | 2 ∂Q2 on a : ∫ ∫ | f (z) dz| ≤ 4k | ∂P Qk P ). Comme dk −→ 0, k→∞ f (z) dz|. ∂Qk forment une suite décroissante (on a le diamètre de l'un des 4 sous-pavés qui f (z) dz|. ∂P Les pavés Q2 ∫ | k on a : ∂Q1 On itère le procédé avec On itère, et à l'étape et on ∫ f (z) dz| ≤ 4| ∂P ∫ P1 ,...,P4 , f (z) dz. f (z) dz ; ∫ | en 4 pavés égaux ∂Pi i=1 qui maximise | maximise P dans le sens trigonométrique. On a : la suite Qk+1 ⊂ Qk ), (Qk )k∈N 7 de diamètre converge vers un point d0 (où d0 est 2k a ∈ C (i.e. il existe dk = 8 a∈C t.q. Qk −→ {a}). Et k→∞ f étant dérivable en a on a, il existe |f (z) − f (a) − (z − a)f ′ (a)| ≤ ε|z − a|, Un polynôme ayant une primitive, = ∫ ∂Qk 2 (z−a) 2 [f (a)z + ′ ′ f (a)] dz ), ∂Qk ∫ ∫ f (a) + (z − a)f ′ (a) dz = 0 (car ∂Qk , |z − a| dz|. ∂Qk on obtient : f (z) dz| ≤ ε |∂Qk | dk ≤ ε 2−k |∂P | | ∂Qk a. ∫ f (z) dz| ≤ ε | ∂Qk la longueur de dans un voisinage de étant fermé, on a ∫ |∂Qk | : et donc : | Notant ε>0 ∂Qk d0 d0 = ε |∂P | k . k 2 4 ∫ D'où : | f (z) dz| ≤ ε d0 |∂P |. ∂P k → ∞, Et quitte à faire on peut prendre ε aussi petit que souhaité. 5 Théorème de d'Alembert Théorème 5.1 (de d'Alembert) Tout polynôme complexe non constant a au moins une racine dans C. Preuve. (Pris dans [1].) C'est un corollaire du théorème de CauchyGoursat. Notons : p(z) = z n + a1 z n−1 + . . . + an , Supposons que n ≥ 1. p n'a pas de racine dans C. On dénit alors, la fonction ε : C → C, pour tout z ̸= 0, par : 1 + ε(z) z n−1 = , p(z) z n−1 1 z ε(z) = 1+ a1 +... an − 1). Et p(z) est dérivable dans tout C (fraction rationnelle z zn C), donc vérie la propriété du pavé (théorème de CauchyGoursat). Donc : ∫ ∫ dz ε(z) dz + = 0. z z ∂P ∂P (on a tout lim ε(z) = 0, |z|→∞ En particulier, pour tout pavé Puis pour tout α > 0, P = [−M, M ]2 (avec M > 0 : dont l'intérieur ∫ ∫ dz ε(z) dz (2π =) | |=| | z z ∂P ∂P il existe M assez grand tel que proposition 3.9 : ∫ (2π =) | ce qui est absurde dès qu'on prend |ε(z)| ≤ α pour tout contient z ∈ ∂P , dénie sur 0) : et donc, cf. ε ε(z) dz | ≤ || ||Γ,∞ 8M ≤ 8α, z z ∂P π 4 . Donc, que α< p n'ait pas de racine est absurde. Références [1] Leborgne D. : [2] Rudin W. : [3] Polyà G. : Calcul diérentiel complexe . Analyse réelle et complexe . ◦ Collection Que sais-je n 2560, PUF, 1991. Masson, 1995. Fonctions d'une variable complexe. 8 http ://promenadesmaths.free.fr/