.JTFTBVQPJOU U J O T . FTBV QPJ Hyperactivité avec déficit de l’attention et dépendance tabagique chez l’adolescent et l’adulte jeune Attention deficit hyperactivity disorder and smoking in adolescence and young adult. G. Lagrue*, J. Bouchez**, D. Touzeau ** Mots-clés : THADA, Tabac. Key-words: ADHA symptoms, Tabacco. Le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA) a d’abord été défini comme la maladie psychologique la plus fréquente chez l’enfant, reconnue et individualisée aux États-Unis dès les années 1980 (1). Contrairement à l’opinion initiale, il peut se prolonger dans l’adolescence et chez l’adulte jeune, avec des fréquences très variables d’un auteur à l’autre, pouvant aller de 40 à 70 % des cas (2). La prévalence globale en population de 18-34 ans est de 8 % selon les critères du DSM-IV (3). En fait, le THADA de l’adolescent et de l’adulte jeune est souvent méconnu, son diagnostic est difficile. Cette symptomatologie devrait être recherchée lorsque les rechutes se multiplient malgré les tentatives de traitement d’une dépendance tabagique, associée à un abus de cannabis. Si pour certains adolescents, fumer est revendiqué comme faisant “partie de la personnalité” ou comme signe d’appartenance à un groupe, pour d’autres, l’approche neurobiologique permet d’ouvrir le champ diagnostic et de comprendre des résultats pharmacothérapeutiques positifs apparemment paradoxaux obtenus notamment avec le méthylphénidate et le bupropion. Chez l’adolescent et l’adulte jeune Avec le passage à l’adolescence, il se produit une modification progressive de la sémiologie : diminution de l’hyperactivité en raison de l’apprentissage, du poids des règles sociales et surtout de la maturation progressive du cortex frontal, qui contrôle les comportements. Les troubles de l’attention et l’hyper-impulsivité persistent sous la forme de distractions et surtout d’accès de colère. L’interprétation des symptômes est rendue difficile par la fréquence à cette * Centre de tabacologie, hôpital A.-Chenevier, Créteil. ** Clinique liberté, Bagneux. période de la vie de troubles de la personnalité, en particulier les conduites anti-sociales, de troubles anxieux et dépressifs, principalement de type bipolaire (4). La méconnaissance de ces troubles résiduels a des conséquences sérieuses : les difficultés familiales peuvent s’exacerber et surtout il y a un retentissement majeur sur la scolarité et éventuellement, plus tard, sur l’insertion professionnelle, en particulier en raison des troubles de l’attention et de l’impulsivité avec agressivité. L’impulsivité est fréquemment à l’origine de divers traumatismes (accidents de la circulation…). Enfin, ce trouble constitue chez l’adulte un facteur de risque majeur de l’usage de tabac et d’autres substances psychoactives, avec un risque relatif multiplié par 4 à 10. 91 Diagnostiquer pendant l’enfance • Aux États-Unis, la prévalence de ce trouble est évaluée entre 4 et 5 % (5). • Le THADA est actuellement diagnostiqué et reconnu sur les critères du DSMIV (1). Les premières manifestations cliniques débutent toujours avant 7 ans et se traduisent par trois types de symptômes (hyperactivité avec agitation, impulsivité, troubles de l’attention). Le diagnostic est difficile, car chez le jeune enfant, il n’est parfois pas possible de distinguer le THADA d’un trouble banal du comportement lié à cet âge de la vie. Il existe d’autre part des formes dissociées comportant uniquement une ou deux catégories de symptômes. Pour affirmer l’existence d’un THADA, il faut une durée des troubles supérieure à 6 mois, avec des conséquences scolaires et familiales importantes (6). • En l’absence de traitement, les conséquences de ces symptômes peuvent être graves avec, en particulier, un retentissement sur la scolarité, la vie familiale. Reconnaître le THADA est donc essentiel, car il existe un traitement efficace, les psychostimulants dopaminergiques : les amphétamines et principalement le méthylphénidate (Ritaline®) (7). Cette médication a une action symptomatique immédiate mais transitoire : les difficultés qui en résultent sont maintenant résolues grâce à des formes retard. Mais on connaît encore très mal l’évolution à moyen et à long terme sous l’action de ce traitement et le problème majeur posé est le risque d’une dépendance à ce type de médications (8). • Le pronostic est encore aggravé par la survenue, dans plus de 50 % des cas, d’autres troubles psychopathologiques associés au cours de l’évolution : – principalement des troubles extériorisés et, en particulier, le trouble des conduites et le trouble oppositionnel ; – et plus tardivement les troubles intériorisés, états anxieux et dépressifs, et surtout dépression bipolaire (9). En tête des addictions : le tabac La substance psychoactive (SPA) le plus souvent retrouvée est le tabac (tableau I). Chez les adolescents atteints de THADA (10-13), le tabagisme apparaît plus précocement. Il est plus important, avec une dé- Le Courrier des addictions (8) ­– n° 3 – juillet-août-septembre 2006 .JTFTBVQPJOU U J O T . FTBV QPJ Tableau I. Relations entre THADA et tabagisme. d’arrêt est de 37 ans pour les sujets ayant Ados 16-18 ans THADA Oui Non Milberger (1997) Âge début 15 ans 17 ans Fumeurs réguliers 19 % 10 % Adultes jeunes Lambert (1998) Dépendance tabagique 40 % 19 % Barkley (1990) Usage régulier 48 % 27 % Pomerlau (2003) Tabagisme plus important – Syndrome sevrage plus intense – Arrêt plus tardif (37 ans versus 28 ans) Tableau II. Relations entre THADA et tabagisme (14). Dans une fratrie Sujets (%) Sujets (%) THADA indemnes Tabagisme 80 25 Arrêt réussi 23 52 Tableau III. Relations THADA et usage de SPA (15). • 239 adultes – âge moyen 37 ans. • THADA isolé : usage tabac X 2. • THADA + troubles extériorisés (troubles des conduites). Tabac + alcool + cannabis x 4. Tableau IV. Comorbidités entre THADA et abus – dépendance alcool-cannabis (16). THADA (%) Témoins (%) Abus dépendance alcool 36,7 6,2 Abus dépendance cannabis 20 1,5 pendance plus marquée et par conséquent des difficultés d’arrêt avec un syndrome de sevrage très intense. D’une façon générale, l’arrêt du tabac surviendra plus tardivement : l’âge moyen un THADA contre 28 ans chez les sujets non atteints. Dans une fratrie, le tabagisme est plus précoce, plus fréquent et plus grave chez les sujets atteints de THADA par rapport à leurs frères et sœurs indemnes (tableau II) (14). L’existence d’autres troubles psychiatriques associés (15) rend encore plus fréquente la consommation de SPA. Dans le travail de Biederman (17), sur 239 adultes ayant un âge moyen de 37 ans, en présence d’un THADA isolé, le risque d’usage du tabac est multiplié par 2. Il est multiplié par 4 en cas d’association de troubles extériorisés, en particulier de troubles des conduites. Le tabagisme est plus précoce, plus intense et il y a un risque majeur d’une polyconsommation avec, en particulier, le cannabis (tableau III). Le tiercé tabac-cannabis-alcool Les liens entre THADA et consommation alcool-cannabis sont également importants. Murphy (16) constate chez 107 adultes de 17 à 28 ans, un état d’abus/dépendance à l’alcool et d’abus/dépendance au cannabis beaucoup plus fréquent chez les sujets atteints de THADA que chez les témoins (tableau IV). Toutes ces données confirment les enquêtes françaises réalisées par M. Choquet (18). Chez les ados de 16 à 18 ans les polyconsommations tabac-cannabis-alcool sont corrélées à l’existence de troubles des conduites : absentéisme scolaire, fugues, agressivité, crises de colère, violation des règles sociales et scolaires. Chez des ados de 14-18 ans, après un délai d’un an, les troubles des conduites et le THADA ont l’odds-ratio le plus élevé pour le passage Tabagisme maternel et THADA (19) Des liens entre THADA et tabagisme sont également observés en cas de tabagisme maternel pendant la grossesse. Dans le suivi à long terme on observe : – une augmentation du risque de dépendance tabagique chez l’adolescent en particulier chez la fille avec un risque relatif multiplié par 4 ; – également une augmentation du risque de la survenue d’un THADA chez l’enfant puis l’adolescent, risque multiplié par 3 ; le risque de tabagisme est alors considérable. Le Courrier des addictions (8) ­– n° 3 – juillet-août-septembre 2006 92 Tableau V. Psychopathologie et usage régulier de Spaking (20). Prévalence des troubles extériorisés chez usagers tabac-cannabis et alcool G (%) F (%) OR pour SPA THADA 9 4,5 2,1 Troubles conduites 20 5 5 Troubles extériorisés 28 14 2 Usage régulier OR Tabac Alcool Cannabis 2,4 2 2,7 d’un tabagisme irrégulier à un tabagisme régulier avec dépendance. Des faits similaires ont été observés chez 13 000 adolescents âgés de 10 à 12 ans. L’éventualité d’un trouble psychopathologique a été recherchée avec les critères du DSM-IV. Quatre ans plus tard, ces triples consommations ont été étudiées. Une polyconsommation est beaucoup plus fréquente chez les garçons que chez les filles, également plus fréquente en cas de troubles des conduites avec des OR de 2 à 5. Pour l’ensemble des troubles extériorisés, elle est observée dans 28 % des cas. L’OR pour les troubles intériorisés est de 2 (tableau V). Pour Scrubiner (21), un THADA est observé chez 20 à 30 % des adultes consommateurs de drogues licites ou illicites (en dehors du tabac). Inversement, dans le THADA de l’adulte, on trouve un usage de substances psychoactives (tabac exclu) dans 20 à 40 % des cas. Reconnaître le THADA et les troubles extériorisés est donc un élément très important de pronostic. Malheureusement, le diagnostic en est difficile. Pourtant, le THADA de l’adolescent et de l’adulte est toujours précédé par celui de l’enfant, mais comme il a été le plus souvent méconnu, l’évaluation rétrospective reste difficile, reposant sur l’interrogatoire des parents lorsque cela est possible. À côté des critères du DSMIV qui, en fait, sont difficiles à identifier chez l’adulte, car ils ont été établis sur la description de la forme de l’enfant, il existe de nombreux questionnaires. Dans un premier temps, il est possible d’utiliser pour dépister un THADA de l’enfant et de l’adolescent, le questionnaire de Wender (2) en 10 items. Pour l’impulsivité dont l’importance physiopathologique est grande, le questionnaire de référence est celui de Barratt. .JTFTBVQPJOU .JTFT BVQPJOU Mécanisme et neurobiologie Des facteurs génétiques sont présents. L’étude de cohortes de jumeaux mono- ou hétérozygotes a permis de montrer que l’héritabilité avait un poids important de l’ordre de 60 à 80 %. Cela est confirmé par la comparaison de jumeaux ayant des parents biologiques ou des parents adoptifs différents : pour les premiers, le risque relatif est multiplié par 3. Il n’y a évidemment pas un gène du THADA. Comme dans toutes ces affections, il y a un mélange de l’inné, des gènes de vulnérabilité et de l’acquis, environnement social et familial, qui joue un rôle très important dans l’évolution et l’apparition des troubles (6). Le mécanisme neurobiologique a pu être précisé grâce à des données expérimentales et aux résultats de l’imagerie médicale. Les faits recueillis s’inscrivent en faveur d’une anomalie du circuit dopaminergique corticolimbique, circuit qui régule les comportements, la tolérance au délai d’action et les tâches cognitives. Ceci explique l’impulsivité, l’impatience, les troubles de l’attention. Le processus clé apparaît être une augmentation du transporteur de la dopamine, c’est-à-dire une recapture plus importante par la zone présynaptique, avec au contraire un déficit postsynaptique pour les neurones dopaminergiques. Cette anomalie du transporteur a été démontrée par l’imagerie médicale par PET scan, de façon remarquable, avec la correction de l’anomalie par méthylphénidate. Parmi les mécanismes, il faut aussi citer, dans certains cas, un déficit possible en fer, indispensable au fonctionnement d’un co-enzyme synthétisant la dopamine. Ce déficit est le plus souvent latent et peut être mis en évidence par un dosage de ferritine, débouchant sur un traitement complémentaire (22). Évaluation positive du méthylphénidate Ce mécanisme explique l’action des psychostimulants dopaminergiques, tels les amphétamines et surtout le méthylphénidate. Le problème soulevé est celui du risque de dépendance et des résultats à long terme. On peut aujourd’hui répondre avec certitude : il n’y a pas de risque de dépendance. Bien plus, un traitement prolongé prévient de l’usage des SPA. Cela est bien démontré dans le travail de Walhen (23) : des adolescents de 14-15 ans ont été suivis Figure. Effets du traitement pharmacologique par le méthylphénidate sur l’apparition de dépendance à une SPA chez des adolescents suivis pendant 5 ans (6). pendant deux ans. Un groupe était traité par le méthylphénidate, l’autre non. Au bout de deux ans, on n’a pas constaté d’apparition d’usage du tabac parmi les sujets traités, contre 10 % chez les autres. Leur état psychologique général s’était amélioré, et leur confort de vie était très supérieur à celui des adolescents du second groupe. L’action du traitement par le méthylphénidate sur l’évolution du tabagisme est bien démontrée (23) chez des étudiants de 18/20 ans, suivis pendant un an. Pour le vérifier, on a dosé la cotinine salivaire, marqueur de la consommation de tabac. Elle n’augmente pas chez les étudiants traités régulièrement par méthylphénidate, contrairement à ce qu’elle fait, de façon importante, chez les sujets non traités. Des résultats comparables ont été obtenus pour la dépendance à l’alcool et pour l’usage des SPA illicites chez des adolescents suivis pendant 5 ans et traités : la fréquence de l’usage et de la dépendance à l’alcool ainsi que celle aux substances psycho-actives est de 2 à 3 fois moindres (figure). Cette action préventive a été retrouvée pour la cocaïne et l’héroïne (24). L a preuve par le bupropion ? Elle a été démontrée dans plusieurs études. On recourt au bupropion, en deuxième intention, lorsque pour des raisons diverses, on n’a pas pu utiliser le méthylphénidate. Le bupropion constitue également un traitement de la dépendance tabagique de l’adul- 93 te, avec un taux de “répondeurs” de l’ordre de 30 %. Dans une étude portant sur des adolescents de 16 à 19 ans, souffrant d’un THADA et fumeurs réguliers de cigarettes, le bupropion à la dose de 300 mg par jour pendant 4 semaines a nettement réduit le besoin de fumer et 31 % des sujets sont abstinents à la quatrième semaine. En rapprochant ces deux faits, il est possible d’émettre l’hypothèse suivante : certains des adultes répondeurs au bupropion ne seraient-ils pas des formes méconnues du THADA ? L’ensemble de ces faits s’inscrit en faveur de l’hypothèse de l’auto-médication. • La nicotine, par l’intermédiaire des récepteurs nicotiniques, stimule les neurones dopaminergiques et augmente la concentration de dopamine dans le noyau accumbens. Elle agit sur les fonctions cognitives. Même chez des non-fumeurs (25), administrée par patch, elle s’accompagne d’une meilleure concentration, avec une augmentation de la vigilance, des scores plus élevés aux épreuves attentionnelles et une augmentation de la vitesse du traitement de l’information. La nicotine exerce aussi un effet propre chez des non-fumeurs atteints de THADA. Administrée à la dose de 5 puis 10 et 15 mg par jour par patch sur 16 h, elle améliore les tests attentionnels et le score du POMS (dépressivité) avec des effets comparables en intensité à ceux du méthylphénidate à doses usuelles. Si l’on associe méthylphénidate et nicotine, il y a une potentialisation des effets pour les troubles de la tension et pour la dépressivité (25). Le Courrier des addictions (8) ­– n° 3 – juillet-août-septembre 2006 .JTFTBVQPJOU U J O T . FTBV QPJ Ainsi ces adolescents consommateurs de tabac, cannabis et autres drogues ne sont pas des coupables mais des victimes. Lorsqu’ils utilisent ces SPA, ils sont soulagés, plus calmes et plus aptes à se concentrer. Ils deviennent consommateurs dans une tentative désespérée de trouver un meilleur équilibre (24). Tabagisme, troubles de l’attention et impulsivité Humfleet (26) retrouve chez 426 fumeurs d’un âge moyen de 45 ans, indemnes de THADA actuellement (selon les critères DSM-IV), un antécédent de THADA dans l’enfance par des questionnaires rétrospectifs : dans 11 % des cas (dont 14 % chez l’homme). Chez les sujets ayant cet antécédent de THADA, le tabagisme est plus grave, avec des taux plus faibles d’abstinence à un an, des durées d’arrêt plus courtes et plus souvent un antécédent d’épisode dépressif majeur. Les tests attentionnels sont significativement plus perturbés chez les fumeurs. Ces faits conduisent à discuter deux hypothèses : la première est celle de l’existence d’un THADA a minima chez ces sujets ; l’autre est celle de la persistance d’un trouble isolé de l’attention pour lequel le tabagisme constitue une auto-médication. Autre trait comportemental commun au THADA, trouble des conduites, bipolaire, personnalités anti-sociales : l’impulsivité. Quelle que soit la cause, elle joue un rôle important dans l’usage et la dépendance aux SPA, le tabac, le cannabis et la cocaïne. L’impulsivité avec recherche de nouveautés et de sensations est un facteur d’initiation à l’usage du tabac et d’autres substances psychoactives. Pour le tabagisme, en dehors de toutes autres pathologies psychiatriques, la présence d’une impulsivité est également un facteur de rechute rapide (27). Il est donc très important de pouvoir évaluer systématiquement en cas de dépendance au tabac et aux autres substances psychoactives, l’impulsivité en utilisant l’échelle de Barratt, un auto-questionnaire distinguant trois types d’impulsivité : impulsivité motrice, cognitive ou de planification. Jusqu’alors les tabacologues avaient surtout porté leur attention sur les troubles anxieux et dépressifs, facteurs importants dans la survenue et la poursuite de la dépendance tabagique (troubles intériorisés). Ils doivent s’intéresser maintenant au rôle des trou- bles extériorisés (le THADA et trouble des conduites), comme le montre cette synthèse des données de la littérature chez l’adolescent et l’adulte jeune. Ces perturbations doivent être recherchées systématiquement devant toute dépendance tabagique et tout usage de SPA, en particulier l’association tabac-cannabis. Comme toujours en pathologie, il est essentiel de repérer et traiter les troubles éventuels pour avoir une action aussi efficace que possible. À côté des entités psychiatriques, des traits isolés tels le trouble de l’attention et l’impulsivité sont des facteurs importants à identifier. Au-delà du traitement de substitution nicotinique, traitement symptomatique qui reste indispensable, il est essentiel de proposer en complément un traitement adapté, sur mesure, en fonction des caractéristiques de la dépendance de chaque fumeur. C’est en procédant au démembrement de la dépendance tabagique en tenant compte des causes et des multiples facteurs possibles, tels les troubles de l’attention et de l’impulsivité, que pourront être obtenus de meilleurs résultats que ceux observés jusqu’à maintenant. En effet dans les meilleurs des cas, à un an, les pourcentages de succès atteignent rarement 50 %. Références bibliographiques 1. Bangé F, Mouren MC. 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