Revue de presse Revue de pr esse Activités sportives et

Activités sportives et
comportements reliés
à la santé chez des
jeunes américains
Columbia (États-Unis)
est une notion communément
admise que la pratique sportive
fournit aux jeunes un environnement
prosocial qui favorise les valeurs de
base comme le fair-play, la compétiti-
vité et la recherche de l’accomplisse-
ment. Le sport pourrait aussi protéger
les participants contre les influences
négatives susceptibles de les entraîner
vers la délinquance et la drogue. Parce
que l’activité sportive implique une
importante activité physique, on s’at-
tend à ce que les bénéfices pour la
santé de l’exercice régulier soient
accrus chez les jeunes athlètes. De
plus, les sports pratiqués dans des
structures (école ou club) pourraient
permettre d’améliorer le style de vie
lié à la santé par le biais de voies
sociales. Toutefois, certaines études
récentes ont démontré l’existence
d’une relation chez des jeunes entre la
participation sportive et certains
comportements à risque. Pour vérifier
la nature de la relation entre la partici-
pation sportive et les comportements
reliés à la santé, une équipe améri-
caine a réalisé une étude de grande
ampleur auprès d’un échantillon de
14 221 collégiens américains (Pate R,
Trost S, Levin S, Dowda M. Sport
participation and health-related beha-
viors among US youth. Arch Pediatr
Adolesc Med 2000 ; 154 : 904-11).
Les chercheurs ont examiné la préva-
lence de la participation à des activités
sportives chez des garçons et des filles
de trois groupes ethniques et les asso-
ciations éventuelles avec d’autres
comportements reliés à la santé,
comme le régime alimentaire, les
pratiques de perte de poids, la
consommation de tabac, d’alcool et de
drogues illicites, l’activité sexuelle et
la violence. Environ 70 % des garçons
et 53 % des filles participaient à une
ou plusieurs activités sportives, soit au
sein de l’école, soit dans des clubs.
Les jeunes sportifs et sportives avaient
moins tendance que les jeunes non
sportifs à fumer des cigarettes, à
consommer de la marijuana, de la
cocaïne ou d’autres drogues illégales.
Ils rapportaient, par ailleurs, moins
d’idées suicidaires. Les garçons
avaient moins tendance à sniffer de la
colle, à chercher à perdre du poids et à
porter une arme. On retrouvait moins
de tentatives de suicide chez les jeunes
filles sportives, par comparaison aux
non-sportives. Toutefois, quelques
associations entre la pratique sportive
et des comportements préjudiciables à
la santé étaient observées chez les
jeunes afro-américains et hispano-
américains, probablement liées à des
facteurs culturels et/ou socio-écono-
miques. Chez les collégiens améri-
cains, la pratique sportive est donc
chose fort répandue et elle est associée
à de nombreux comportements posi-
tifs pour la santé et à peu de compor-
tements préjudiciables à celle-ci.
Mots clés. Sport – Suicide – Drogue –
Alcool – Adolescents.
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n considère généralement, de
premier abord, que la pratique
sportive n’amène que des bénéfices.
Elle est, en effet, associée à de
nombreux comportements positifs
en termes de santé. En outre, la
façon dont les sportifs gèrent leur
activité et leurs émotions tout au
long des différentes étapes d’une
compétition est riche d’enseigne-
ments pour une meilleure connais-
sance des relations pouvant exister
entre les affects et la réalisation des
objectifs. Mais les conséquences
défavorables du sport, en particulier
au niveau de l’élite, sont rarement
prises en considération. Pourtant,
des observations s’accumulent, qui
décrivent toute une variété de consé-
quences désagréables, et parfois
surprenantes, qui peuvent accompa-
gner la pratique sportive de haut
niveau. L’environnement sportif peut
être dangereux du point de vue
physique, mais aussi émotionnel et
social. Certains athlètes sacrifient
santé, maison, éducation et dévelop-
pement social normal à la poursuite
du succès sportif. En outre, le
dopage sportif est devenu un
problème de santé publique, particu-
lièrement préoccupant chez les
adolescents. En 1960, à la demande
du comité olympique international
des jeux de Rome, des actions de
prévention du dopage ont été entre-
prises, en particulier vis-à-vis des
jeunes, mais avec quel succès ? Il
semble que les entraîneurs eux-
mêmes, pourtant, a priori, les
premiers concernés par ce type d’ac-
tion, soient bien peu impliqués et
efficaces dans cette prévention.
O
Sport, psychisme et dopage
E. Bacon
Inserm, Strasbourg
C’
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Stratégies “pour faire face”
lors d’une compétition.
Relations avec les affects
et le décalage entre le but
et la performance
Montréal (Canada)
es événements stressants, comme
une compétition sportive publique
ou des examens académiques,
comportent plusieurs phases : avant,
pendant, et après la situation. Chaque
phase a des caractéristiques distinctes
en termes de contraintes, d’exigences
physiques, techniques et psycholo-
giques. La façon individuelle de faire
face peut donc changer, en consé-
quence, suivant le moment. Des cher-
cheurs canadiens ont examiné les
variations dans la manière de faire
face (par commodité, nous adopterons
le terme plus succinct de coping) des
athlètes au cours des différentes étapes
d’une compétition sportive. Ils ont
également cherché à savoir dans quelle
mesure le décalage entre le but
recherché et la performance effective
était susceptible de moduler ces chan-
gements. Enfin, ils ont exploré le rôle
médiateur joué par les stratégies de
coping dans les relations entre l’affect
et le décalage but-résultat (Gaudreau P,
Blondin JP, Lapierre AM. Athletes’
coping during a competition : rela-
tionship of coping strategies with posi-
tive affect, negative affect, and
performance-goal discrepancy. Psychology
of Sport and Exercise 2002 ; 3 : 125-50).
La population des athlètes se compo-
sait de soixante-deux jeunes gens,
joueurs de golf, âgés de 13 à 20 ans.
Ils ont rempli plusieurs échelles d’éva-
luation, deux heures et une heure avant
une compétition, puis vingt-quatre
heures après la compétition. Les stra-
tégies de coping ont été évaluées à
l’aide de la traduction française de
l’échelle MCOPE de Crocker et
Graham (1995). Cette échelle contient
12 sous-échelles (coping actif, planifi-
cation, augmentation de l’effort,
support instrumental, recherche de
soutien émotionnel, humour, désenga-
gement mental, pensée positive, auto-
blâme, etc.). Les affects négatifs et
positifs étaient évalués par la traduc-
tion française du PANAS (Watson et
al., 1988), qui mesure 10 affects posi-
tifs et 10 affects négatifs. Le décalage
but-résultat était mesuré objective-
ment après la compétition par la diffé-
rence entre le score réalisé et le score
espéré. Les données ont été récoltées
par un expérimentateur neutre lors
d’une compétition de golf au prin-
temps 1999. Les golfeurs qui attei-
gnaient la performance souhaitée
maintenaient un niveau constant de
coping orienté par la tâche au cours
des étapes successives de la compéti-
tion. Cependant, chez les golfeurs
présentant un décalage significatif
entre le but et la performance, on
observait une baisse substantielle entre
l’étape pré-compétition et la compéti-
tion, ainsi qu’entre la pré- et la post-
compétition dans les items d’accroissement
de l’effort, de suppression des activités
compétitives, de réévaluation positive,
de planification et de coping actifs.
Ainsi, une baisse du coping orienté par
la tâche entre l’étape de pré-compétion
et celle de post-compétition semble
associée à une moindre réalisation des
buts, cependant qu’une stabilité
normative de ces stratégies paraît
l’être avec une meilleure réalisation
des objectifs. L’expérience affective
des athlètes ayant un décalage but-
performance (DBP) élevé ou moyen
variait au cours des étapes de la
compétition, cependant que le niveau
d’affects positifs et négatifs des
athlètes qui atteignaient leur but restait
inchangé. Toutefois, l’épanchement
des émotions et l’humour se modi-
fiaient pour les athlètes ayant un DBP
faible ou moyen. On observe que la
relation entre le DBP et les affects
positifs est médiée, pendant la compé-
tition, par la planification et le coping
actif, ainsi que par le désengagement
comportemental. Après la compéti-
tion, cette relation est influencée par la
réévaluation positive. La relation entre
le DBP et les affects négatifs est, quant
à elle, médiée pendant la compétition
par le désengagement comporte-
mental. Le rôle modéré joué par le
DBP sur les caractéristiques tempo-
relles du coping et de l’affect implique
que leur nature dynamique doit être
bien plus complexe que ce que l’on
pensait jusqu’à présent. En outre, les
relations entre le DBP et les affects,
ainsi que le rôle médiateur du coping
dans ces relations, mettent en relief la
nécessité de prendre en considération
les critères auto-référencés des perfor-
mances lorsqu’on étudie le coping et
l’affect. Ces observations sont particu-
lièrement pertinentes pour les psycho-
logues du sport qui devraient,
notamment, mettre en application une
réévaluation positive après la compéti-
tion sportive, dans la mesure où cette
stratégie détermine totalement l’im-
pact du DBP sur les états émotionnels
des athlètes.
Mots clés. Sport – Compétition –
Affect – Coping.
Effets dose-réponse
de l’activité physique
sur l’évolution de la
dépression et de l’anxiété
Dallas (États-Unis)
xiste-t-il des preuves scientifiques
démontrant un effet dose-réponse
de l’activité physique sur les troubles
anxieux et/ou dépressifs ? C’est pour
tenter de répondre à cette question que
des chercheurs texans ont entrepris des
recherches bibliographiques person-
nelles ou directes sur Internet, mais
aussi à partir des bases de données sur
Internet MEDLINE et PsychList
(Dunn A, Maadhukar H, O’Neal H.
Physical activity dose-response effects
on outcomes of depression and
anxiety. Med Sci Sport Exercise 2001 ;
6 (suppl.), S587-97). Ils ont identif
ainsi plus de 1 000 articles sur le sujet,
qui se sont réduits à 37 vraiment
utilisables, publiés entre 1988 et 2000.
Ont été exclus, par exemple, les
articles ne spécifiant pas les méthodes
utilisées pour mesurer la dépression ou
l’anxiété, ou n’ayant pas évalué spéci-
fiquement les effets de l’exercice sur
l’anxiété ou la dépression, ou ayant
étudié des populations asymptoma-
tiques, etc. Les études rapportant des
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observations cliniques démontrent que
des temps plus longs consacrés à l’ac-
tivité physique, que ce soit en raison
de son métier ou dans le cadre de ses
loisirs, sont généralement associés à
de moindres symptômes de dépres-
sion. Les études quasi expérimentales,
quant à elles, démontrent que l’exer-
cice physique léger, modéré ou intense
peut réduire les symptômes de dépres-
sion. En ce qui concerne les protocoles
randomisés contrôlés, aucun d’entre
eux n’avait fait varier la fréquence ou
la durée de l’exercice ni contrôlé la
dépense d’énergie totale dans les
études de la dépression et de l’anxiété.
Les études quasi expérimentales, tout
comme les protocoles randomisés
vérifié, démontraient que l’entraîne-
ment de fond, comme l’aérobic, est en
mesure d’atténuer les symptômes de
dépression. La relation avec l’amélio-
ration du rythme cardio-respiratoire
est équivoque. Certaines études ont
démontré une réduction des symp-
tômes en parallèle à l’amélioration du
rythme cardio-respiratoire, alors que
d’autres ont observé une diminution
des symptômes sans amélioration
concomitante du rythme cardiorespi-
ratoire. Si la relation entre l’activité
physique et la réduction des symp-
tômes de l’anxiété et de la dépression
est généralement démontrée par les
études, il y a en revanche peu d’argu-
ments en faveur de l’existence d’un
effet dose-réponse. Toutefois, cette
absence de relation est surtout due à
l’absence d’études s’y étant intéres-
sées, et une relation dose-réponse reste
plausible.
Mots clés. Sport – Exercice physique –
Dépression – Anxiété.
Dysmorphie musculaire et
psychopathologie chez les
hommes haltérophiles
Boston (États-Unis)
l existe une abondante littérature
consacrée aux perturbations de
l’image du corps chez la femme, mais
peu de chercheurs se sont penchés sur
ce type de problème chez les hommes.
Les rares études s’étant intéressées
aux hommes insatisfaits de leur
physique révèlent qu’ils cherchent en
général à gagner du poids. Cependant,
il semble qu’ils voudraient gagner du
muscle et non de la graisse et cette
nuance n’a pas toujours été prise en
compte dans les études. Pourtant, les
travaux qui ont étudié les athlètes
masculins ont démontré l’importance
de cette distinction. En 1993, une
équipe de recherche américaine avait
déjà décrit un syndrome chez les
hommes qu’elle avait dénommé
“anorexia nervosa inverse” (reverse
anorexia nervosa). Depuis, ce groupe
a continué à s’intéresser aux athlètes,
tant hommes que femmes, qui sont
préoccupés de façon chronique par
l’idée qu’ils ne sont pas assez musclés,
alors même qu’ils sont effectivement
musclés. La plupart en arrivent à
éviter les lieux où leur corps pourrait
être vu, comme les piscines, les
plages, les vestiaires et, s’ils sont vus,
ils en ressentent de la honte et une
profonde détresse. Ils s’entraînent de
manière compulsive et beaucoup
consomment des anabolisants et
courent donc les risques médicaux et
psychiatriques qui leur sont associés.
La vie sociale de beaucoup d’entre eux
en pâtit sérieusement. De plus, ils
souffrent souvent de détresse psycho-
logique intense et font un usage chro-
nique de drogues destinées à améliorer
leurs performances. Ce syndrome
représente donc une forme de dysmor-
phie musculaire, dans laquelle la
préoccupation du sujet concerne la
musculature du corps entier et non
seulement une partie du corps. Les
auteurs proposent donc de renommer
ce syndrome “dysmorphie muscu-
laire” (muscle dysmorphia). Dans
cette étude, ils ont comparé 2 groupes
d’haltérophiles âgés de 18 à 30 ans :
24 hommes souffrant de dysmorphie
musculaire et 30 sujets contrôles
normaux (Olivardia R, Pope H,
Hudson J. Muscle dysmorphia in male
weightlifters : a case-control study.
Am J Psychiatry 2000 ; 157 : 1291-6).
Au cours des entretiens, les sujets
remplissaient une batterie de mesures
démographiques, psychiatriques et
physiques. Les hommes souffrant de
dysmorphie physique présentaient des
différences significatives avec les
sujets contrôles pour un grand nombre
de mesures, incluant notamment l’in-
satisfaction par rapport au corps, les
attitudes alimentaires, les troubles du
comportement alimentaire, la préva-
lence de l’utilisation d’anabolisants
stéroïdiens, la prévalence des troubles
de l’humeur et l’anxiété. Les hommes
souffrant de dysmorphie musculaire
décrivent fréquemment ressentir honte
et embarras vis-à-vis de leur corps et
des perturbations de leur fonctionne-
ment social et occupationnel. À l’in-
verse, les haltérophiles normaux
présentent peu de troubles psychopa-
thologiques. Lors d’une évaluation
menée a posteriori, les haltérophiles
normaux se sont révélés tout à fait
similaires à un groupe d’étudiants qui
avaient servi de groupe contrôle lors
d’une étude antérieure. La dysmorphie
musculaire semble donc bien consti-
tuer une entité diagnostique valide et
elle est associée à des caractéristiques
précises et stéréotypiques. Des études
complémentaires sont nécessaires
pour caractériser la nosologie et le
traitement possible de ce syndrome.
Mots clés. Sport – Dysmorphie
musculaire – Psychopathologie –
Trouble des conduites alimentaires –
Anabolisants.
Impact du stress psycho-
logique sur la fonction
immunitaire chez les
athlètes
Londres (Grande-Bretagne)
e par la nature de leurs activités,
les athlètes de haut niveau s’expo-
sent à la modulation immunitaire par
deux types de stresseurs, les stress
physique et psychique. Chez les
athlètes, les exigences psychiques de
l’entraînement et de la compétition
sont très élevées. De surcroît, l’activité
physique les expose aux risques de
blessures et les risques d’infection par
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agent pathogène sont accrus du fait de
l’augmentation de la capacité pulmo-
naire et de la ventilation, ainsi que de
l’augmentation de la perméabilité
pulmonaire. En outre, les consé-
quences physiologiques et immunitaires
des épisodes d’activité physique
courts, mais extrêmement intenses,
s’exercent parallèlement à des effets
équivalents du stress psychologique
aigu et chronique. Le résultat net des
effets de l’entraînement d’endurance
ressemble à celui du stress psycholo-
gique chronique, cependant que le
milieu physiologique associé au suren-
traînement ressemble à celui de la
dépression mélancolique. Les Drs
Clow et Hucklebridge ont suggéré que
le stress psychologique prolongé,
souvent associé à l’entraînement athlé-
tique et à la compétition, pourrait
rendre les athlètes plus vulnérables
aux effets négatifs de l’entraînement
sur la santé. En outre, de nombreux
travaux démontrent l’existence d’une
relation entre l’anxiété et les événe-
ments de l’existence et la sensibilité
aux risques lésionnels. On sait égale-
ment que des différences individuelles
dans la confiance en soi et l’estime de
soi sont reliées à la survenue de trau-
matismes physiques, aussi bien qu’à
leur récupération. Toujours selon Clow
et Hucklebridge, ces deux observa-
tions peuvent être reliées. Ils ont passé
en revue une cinquantaine d’articles
récents démontrant que le stress
psychologique a un impact sur l’équi-
libre du système immunitaire chez les
athlètes de haut niveau (Clow A,
Hucklebridge F. The impact of psycho-
logical stress on immune function in
the athletic population. Exercise
Immunology Review 2001 ; 7 : 5-17).
Si de brèves périodes d’entraînement
peuvent amener une régulation de
certains aspects du système immuni-
taire, en revanche le stress chronique
et l’entraînement d’endurance provo-
quent une activation du même système
de réponse neuro-endocrinien de
stress, qui entraîne un déplacement de
l’équilibre du système immunitaire, de
l’immunité médiée de façon cellulaire
vers l’immunité humorale. Le niveau
élevé de stress psychologique associé
à l’entraînement et à la performance
ne devrait pas être sous-estimé lorsque
l’on considère l’impact de l’entraîne-
ment sur le système immunitaire des
athlètes. Les modifications qui en
résultent sur l’équilibre du système
immunitaire rendent les athlètes plus
sensibles aux infections opportunistes
et ralentissent la récupération des
lésions. Les athlètes ayant peu d’es-
time de soi sont plus particulièrement
vulnérables aux effets probablement
synergiques des stress physique et
psychique. D’une manière plus posi-
tive, cependant, il a été démontré que
le soutien social peut être considéré
comme une sorte de “traitement” pour
le stress psychologique pendant l’en-
traînement d’endurance, puisqu’il
réduit à la fois la réponse du cortisol et
améliore l’humeur des athlètes.
Mots clés. Sport – Stress psychologique
– Stress physique – Estime de soi –
Fonction immunitaire.
Dopage et consommation
de drogue chez les adoles-
cents sportifs
Los Angeles, Kansas City, Indianapolis,
Champain (États-Unis)
es athlètes adolescents consom-
ment une grande variété de
substances dans l’espoir d’améliorer
leur apparence physique et leurs
performances. Ils ont peu tendance à
consommer certaines drogues récréa-
tives du fait de leurs effets négatifs sur
la performance. Mais ce comporte-
ment est contrebalancé par le fait que
nombre d’entre eux sont tentés de
consommer des substances ergogé-
niques pour améliorer leurs perfor-
mances sportives, ce qui les distingue
des adolescents non-athlètes. De plus,
de nombreux étudiants athlètes sont
tentés par la possibilité de servir de
sujets pour les études destinées à tester
drogues et substances. La consomma-
tion de drogues et de substances
dopantes chez les adolescents
constitue un sujet de préoccupation
important, tant pour les sportifs que
pour les entraîneurs, médecins et
administrateurs. Le but de cette étude
multicentrique était d’identifier les
molécules habituellement consom-
mées, tant comme drogues récréatives
que comme substances dopantes, et de
déterminer les raisons pour lesquelles
les adolescents les consomment
(Green G, Uryasz F, Petr T, Bray C.
NCAA study of substance use and
abuse habits of college students-
athletes. Clinical J Sport Medicine
2001 ; 11 : 51-6). Sur les 991 écoles
contactées, 637 ont répondu à l’en-
quête, ce qui donne un taux de réponse
de 64 %. Les auteurs ont ainsi pu
dépouiller les résultats de près de
14 000 questionnaires. L’alcool était
la substance la plus consommée (80 %),
suivi de la marijuana (28 %) et du
tabac non fumé (23 %). Seulement
1,1 % de l’ensemble des étudiants
rapportaient avoir utilisé des anaboli-
sants stéroïdiens. Toutefois, l’usage
des anabolisants est plus répandu dans
certains sports et 32 % des consom-
mateurs les avaient obtenus d’un
médecin autre que le médecin sportif
de leur institution. La consommation
de drogue variait considérablement
selon le sport pratiqué. Les raisons
avancées par les adolescents pour la
consommation de drogues et de
dopants sont prétendument récréation-
nelles et sociales. Ainsi, seuls 9 % des
consommateurs d’amphétamines
avouaient les utiliser spécifiquement
pour améliorer leurs performances
physiques.
Par ailleurs, selon un article de revue
consacré au dopage chez les athlètes
adolescents, la plupart des études sur
le sujet rapportent que 3 à 12 % des
adolescents masculins admettent avoir
utilisé un anabolisant stéroïdien. Chez
les jeunes filles, ces chiffres
tombent à 1 à 2 %. Il ne faut pas se
voiler la face et reconnaître que l’exi-
gence d’augmenter sans cesse les
performances a été provoquée par la
fixation de nos sociétés occidentales
sur l’apparence physique et l’impor-
tance de gagner. Pour arriver à faire
diminuer la consommation de dopants
par nos adolescents, c’est la société
L
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elle-même qui doit changer ses valeurs
et ne plus se focaliser exclusivement
sur la performance et l’apparence
physique (Yesalis C, Bahrke M. Doping
among adolescent students. Baillere’s
Clinical Endocrinology and Metabolism
2000 ; 14 : 25-35).
Mots clés. Sport – Adolescents –
Dopage – Drogue.
Les attitudes des entraîneurs
vis-à-vis du dopage
Vandœuvre (France)
es actions de prévention du dopage
sont généralement organisées par
les professionnels de la santé et basées
sur leur connaissance des médica-
ments et, en particulier, des produits
dopants. Les protagonistes essentiels
des campagnes de prévention du
dopage devraient être les entraîneurs.
En effet, les athlètes les tiennent géné-
ralement en grande estime et ont toute
confiance dans le discours du leur.
Cela est encore plus vrai de l’entraî-
neur individuel (le coach). Le
problème du coach est qu’il se trouve
face à deux exigences contradictoires :
améliorer la performance de l’athlète
(avec parfois l’aide de dopants) et, en
même temps, respecter certaines
valeurs traditionnelles (pas de dopage
dans le sport). Cette ambivalence est
sans doute la raison pour laquelle
certains rapports, notamment ceux
émanant du Conseil de l’Europe,
considèrent que ce sont les entraîneurs
qui doivent être la cible des
campagnes de prévention du dopage.
Cette étude française originale s’est
intéressée à l’attitude des entraîneurs
individuels vis-à-vis du dopage (Laure
P, Thouvenin F, Lecerf T. Attitudes of
coaches towards doping. J Sports Med
Phys Fitness 2001 ; 41 : 132-6). Un
questionnaire a été adressé entre 1997
et 1999 à 800 coaches diplômés de la
région Lorraine, avec une lettre expli-
cative assurant l’anonymat et la confi-
dentialité des résultats. Parmi les
260 réponses reçues, 77 émanaient de
femmes et 183 d’hommes, avec un âge
moyen de 31 ans (± 8). Ils entraînaient
des sportifs âgés de 4 ans à plus de
40 ans et la fréquence des séances
d’entraînement s’échelonnait de une
fois par jour à une fois par semaine.
Seulement 35 % des coaches étaient
en possession de la liste des
substances proscrites. Dix pour cent
d’entre eux considéraient qu’un
athlète peut utiliser un produit dopant
sans danger pour sa santé et sans l’aide
d’un médecin. Trente pour cent esti-
maient qu’un athlète qui refuse de se
doper a très peu de chances de gagner.
Six pour cent reconnaissaient avoir
utilisé le dopage une à six fois au
cours des six derniers mois. Quatorze
pour cent des coaches mentionnaient
que les athlètes (un à cinq par coach en
moyenne) leur avaient confié avoir été
amenés à utiliser des produits dopants
au cours des 12 derniers mois. De
plus, 81 % considéraient les méthodes
actuelles de prévention du dopage
dans le sport comme inefficaces.
Toutefois, 98 % estimaient avoir un
rôle à jouer dans ce contexte, mais 80 %
reconnaissaient être mal formés à cette
prévention. Seuls 10 % d’entre eux
avaient organisé une action de préven-
tion du dopage pendant les 12 mois
précédents. L’efficacité des entraî-
neurs professionnels dans la préven-
tion du dopage semble donc bien
médiocre, et une éducation et un
entraînement spécifiques devraient
être mis en place pour eux si l’on veut
espérer quelque résultat des
campagnes anti-dopage...
Mots clés. Sport – Dopage –
Prévention – Contrôle.
Pour en savoir plus
Spadari M, Coja J, Rodor F et al.
Produits dopants en pratique sportive.
Cas notifiés au centre antipoison de
Marseille de 1992 à 2000. La Presse
Médicale 2001 ; 30 : 1733-9.
Cette analyse rétrospective entre
janvier 1992 et décembre 2000 a
recencé les cas d’utilisation de
produits dopants en pratique sportive.
Sur 51 cas notifiés, 49 concernent le
culturisme ou la musculation. Les
produits majoritairement cités sont les
stéroïdes anabolisants, le clenbutérol
et la créatine. Dans un tiers des cas, il
y avait association de produits et une
symptomatologie était présente dans
19 des cas rapportés.
Miller T, Adams J, Kraus R et al.
Gambling as an addictive disorder
among athletes. Sport Medicine 2001 ;
31 : 1-8.
Les jeux de hasard (cartes, casino)
sont souvent considérés comme un
facteur comorbide avec d’autres
addictions et la dépression chez les
athlètes, tant étudiants que professionnels.
Zucker N, Womble L, Willamson D et
al. Protective factors for eating disor-
ders in female college athletes. J
Eating Disorders : Treatment &
Prevention 1999 ; 7 : 2007-18.
La participation à des sports arbitrés
(comme le basket), par opposition aux
sports jugés (comme la gymnastique),
semble fonctionner comme un facteur
protecteur qui réduit, chez les jeunes
filles, le risque de développer des
troubles du comportement alimentaire
et une préoccupation exagérée vis-à-
vis du corps.
Powers P, Schoken D, Boyd F.
Comparison of habitual runners and
anorexia nervosa patients. Int J Eating
Disorders 1998 ; 23 : 133-43.
En dépit de similarités apparentes et
hypothétiques, cette étude démontre
que les coureurs réguliers et les
patients souffrant d’anorexie n’ont que
peu de similitudes physiques ou
psychologiques.
L
Act. Méd. Int. - Psychiatrie (19) n° 6, juin 2002
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