Stratégies “pour faire face”
lors d’une compétition.
Relations avec les affects
et le décalage entre le but
et la performance
Montréal (Canada)
es événements stressants, comme
une compétition sportive publique
ou des examens académiques,
comportent plusieurs phases : avant,
pendant, et après la situation. Chaque
phase a des caractéristiques distinctes
en termes de contraintes, d’exigences
physiques, techniques et psycholo-
giques. La façon individuelle de faire
face peut donc changer, en consé-
quence, suivant le moment. Des cher-
cheurs canadiens ont examiné les
variations dans la manière de faire
face (par commodité, nous adopterons
le terme plus succinct de coping) des
athlètes au cours des différentes étapes
d’une compétition sportive. Ils ont
également cherché à savoir dans quelle
mesure le décalage entre le but
recherché et la performance effective
était susceptible de moduler ces chan-
gements. Enfin, ils ont exploré le rôle
médiateur joué par les stratégies de
coping dans les relations entre l’affect
et le décalage but-résultat (Gaudreau P,
Blondin JP, Lapierre AM. Athletes’
coping during a competition : rela-
tionship of coping strategies with posi-
tive affect, negative affect, and
performance-goal discrepancy. Psychology
of Sport and Exercise 2002 ; 3 : 125-50).
La population des athlètes se compo-
sait de soixante-deux jeunes gens,
joueurs de golf, âgés de 13 à 20 ans.
Ils ont rempli plusieurs échelles d’éva-
luation, deux heures et une heure avant
une compétition, puis vingt-quatre
heures après la compétition. Les stra-
tégies de coping ont été évaluées à
l’aide de la traduction française de
l’échelle MCOPE de Crocker et
Graham (1995). Cette échelle contient
12 sous-échelles (coping actif, planifi-
cation, augmentation de l’effort,
support instrumental, recherche de
soutien émotionnel, humour, désenga-
gement mental, pensée positive, auto-
blâme, etc.). Les affects négatifs et
positifs étaient évalués par la traduc-
tion française du PANAS (Watson et
al., 1988), qui mesure 10 affects posi-
tifs et 10 affects négatifs. Le décalage
but-résultat était mesuré objective-
ment après la compétition par la diffé-
rence entre le score réalisé et le score
espéré. Les données ont été récoltées
par un expérimentateur neutre lors
d’une compétition de golf au prin-
temps 1999. Les golfeurs qui attei-
gnaient la performance souhaitée
maintenaient un niveau constant de
coping orienté par la tâche au cours
des étapes successives de la compéti-
tion. Cependant, chez les golfeurs
présentant un décalage significatif
entre le but et la performance, on
observait une baisse substantielle entre
l’étape pré-compétition et la compéti-
tion, ainsi qu’entre la pré- et la post-
compétition dans les items d’accroissement
de l’effort, de suppression des activités
compétitives, de réévaluation positive,
de planification et de coping actifs.
Ainsi, une baisse du coping orienté par
la tâche entre l’étape de pré-compétion
et celle de post-compétition semble
associée à une moindre réalisation des
buts, cependant qu’une stabilité
normative de ces stratégies paraît
l’être avec une meilleure réalisation
des objectifs. L’expérience affective
des athlètes ayant un décalage but-
performance (DBP) élevé ou moyen
variait au cours des étapes de la
compétition, cependant que le niveau
d’affects positifs et négatifs des
athlètes qui atteignaient leur but restait
inchangé. Toutefois, l’épanchement
des émotions et l’humour se modi-
fiaient pour les athlètes ayant un DBP
faible ou moyen. On observe que la
relation entre le DBP et les affects
positifs est médiée, pendant la compé-
tition, par la planification et le coping
actif, ainsi que par le désengagement
comportemental. Après la compéti-
tion, cette relation est influencée par la
réévaluation positive. La relation entre
le DBP et les affects négatifs est, quant
à elle, médiée pendant la compétition
par le désengagement comporte-
mental. Le rôle modéré joué par le
DBP sur les caractéristiques tempo-
relles du coping et de l’affect implique
que leur nature dynamique doit être
bien plus complexe que ce que l’on
pensait jusqu’à présent. En outre, les
relations entre le DBP et les affects,
ainsi que le rôle médiateur du coping
dans ces relations, mettent en relief la
nécessité de prendre en considération
les critères auto-référencés des perfor-
mances lorsqu’on étudie le coping et
l’affect. Ces observations sont particu-
lièrement pertinentes pour les psycho-
logues du sport qui devraient,
notamment, mettre en application une
réévaluation positive après la compéti-
tion sportive, dans la mesure où cette
stratégie détermine totalement l’im-
pact du DBP sur les états émotionnels
des athlètes.
Mots clés. Sport – Compétition –
Affect – Coping.
Effets dose-réponse
de l’activité physique
sur l’évolution de la
dépression et de l’anxiété
Dallas (États-Unis)
xiste-t-il des preuves scientifiques
démontrant un effet dose-réponse
de l’activité physique sur les troubles
anxieux et/ou dépressifs ? C’est pour
tenter de répondre à cette question que
des chercheurs texans ont entrepris des
recherches bibliographiques person-
nelles ou directes sur Internet, mais
aussi à partir des bases de données sur
Internet MEDLINE et PsychList
(Dunn A, Maadhukar H, O’Neal H.
Physical activity dose-response effects
on outcomes of depression and
anxiety. Med Sci Sport Exercise 2001 ;
6 (suppl.), S587-97). Ils ont identifié
ainsi plus de 1 000 articles sur le sujet,
qui se sont réduits à 37 vraiment
utilisables, publiés entre 1988 et 2000.
Ont été exclus, par exemple, les
articles ne spécifiant pas les méthodes
utilisées pour mesurer la dépression ou
l’anxiété, ou n’ayant pas évalué spéci-
fiquement les effets de l’exercice sur
l’anxiété ou la dépression, ou ayant
étudié des populations asymptoma-
tiques, etc. Les études rapportant des
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Revue de presse
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