C A N C E R S D U S E I N Prise en charge du cancer du sein : avancées diagnostiques et thérapeutiques en 2002 ● V. Diéras, J.Y. Pierga* année 2002 a été marquée par les premiers éléments de preuve permettant de valider trois concepts dans le traitement adjuvant du cancer du sein. Ainsi, l’utilisation des “puces” à ADN pourrait rendre possible une prédiction beaucoup plus précise de l’évolution à long terme des patientes comparativement aux facteurs pronostiques cliniques et biologiques habituels, ce qui permettrait de diminuer certaines indications de traitements adjuvants. Le nombre des présentations et des publications augmente rapidement dans ce domaine, mais l’étude de L. van’t Veer dans Nature marque certainement un tournant (1). Un changement majeur dans l’hormonothérapie adjuvante est également en train de se dessiner avec l’essai ATAC, qui est le premier à montrer la supériorité d’un inhibiteur de l’aromatase sur le tamoxifène (2). Enfin, l’intérêt pour les taxanes dans la chimiothérapie adjuvante du cancer du sein renaît avec l’analyse intermédiaire de l’étude du BCIRG, qui est en faveur d’un avantage en survie sans récidive d’une association comportant du docétaxel (Taxotere®) (3). On notera aussi que, récemment, la polémique sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause a été relancée par la publication et l’arrêt de l’essai américain de la Women’s Health Initiative (4). Il faut également signaler la modification de la classification TNM des cancers du sein à partir de janvier 2003 par l’AJCC (5). L’ ÉPIDÉMIOLOGIE Facteurs de risque Une nouvelle étude publiée dans le New England Journal of Medicine confirme que la contraception orale n’est pas associée à un risque accru de cancer du sein (6). En revanche, les études épidémiologiques confirment l’augmentation modérée de la fréquence des cancers du sein chez les femmes prenant un traitement hormonal substitutif (THS), mais surtout un effet délétère du THS sur le plan cardiovasculaire. Ce risque apparaît plus important en cas d’utilisation combinée des estrogènes et des progestatifs (7). L’étude du Women’s Health Initiative publiée dans le JAMA a donc relancé la polémique sur le traitement hormonal substitutif (4). Cet essai comparait, chez 16 608 femmes âgées de 50 à 79 ans, l’association d’estrogènes et d’acétate de médroxyprogestérone à un placebo. Les critères principaux étaient la pathologie coronarienne et le cancer du sein. Après un suivi moyen de * Institut Curie, Paris. La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 6 - novembre-décembre 2002 5,2 années, les experts ont recommandé l’arrêt de l’essai en raison de la survenue plus importante de cancers du sein et d’effets secondaires, surtout cardiovasculaires (tableau I). Le rapport risque/bénéfice apparaît élevé. Certains bénéfices ont cependant été démontrés dans cette étude : la diminution de fréquence des cancers du côlon et des fractures du col du fémur. Cette publication américaine comporte certaines particularités : un âge moyen de 63 ans (21 % de plus de 70 ans), une surcharge pondérale ou une obésité chez plus de deux tiers des femmes, un antécédent d’hypertension artérielle dans 35 % Tableau I. Résultats de l’essai WHI. Pathologies coronariennes Cancers du sein Accidents vasculaires cérébraux Cancers du côlon Cancers de l’endomètre Fractures du col du fémur Décès d’autres causes N cas 286 290 212 112 47 106 331 Risque relatif 1,29 1,26 1,41 0,63 0,83 0,66 0,92 IC 95 % 1,02-1,63 1,00-1,59 1,07-1,85 0,43-0,92 0,47-1,47 0,45-0,98 0,74-1,14 203 C A N C E R S des cas. Ces données nécessitent la poursuite de l’évaluation du THS, en notant qu’en Europe les protocoles de traitement sont différents et que, dans cette étude américaine, les avantages du THS sur les troubles de la ménopause n’ont pas été évalués (bouffées de chaleur, qualité de vie, fonctions cognitives…). Par ailleurs, la durée de l’étude est trop courte pour statuer sur l’incidence de la maladie d’Alzheimer. Les effets à long terme du THS nécessitent la poursuite de l’analyse des essais randomisés, notamment européens (8, 9). Le tabac exerce une double action sur le sein, avec des effets différents en pré- et postménopause (10). Prévention L’ovariectomie bilatérale pratiquée dans un but préventif visà-vis du cancer de l’ovaire chez les patientes porteuses de mutations des gènes BRCA1 ou BRCA2 réduit également le risque de cancer du sein (11, 12). Les premiers résultats de l’étude IBIS-I (International Breast Cancer Intervention Study) ont été publiés dans The Lancet (13). Cet essai randomisé en double aveugle contre placebo étudie le rôle potentiel du tamoxifène 20 mg pendant 5 ans chez 7 152 femmes âgées de 35 à 70 ans présentant un risque élevé de cancer du sein. Après un suivi médian de 50 mois (32-67), 69 cancers du sein ont été diagnostiqués dans le groupe tamoxifène et 101 dans le groupe placebo, soit une réduction de risque de 32 % (IC 95 % 8-50 ; p = 0,013). Cette réduction est observée quel que soit l’âge, le niveau de risque ou l’utilisation d’un traitement hormonal substitutif. L’incidence du cancer de l’endomètre n’est pas augmentée de façon significative (11 versus 5 ; p = 0,2). Cependant, les accidents thromboemboliques sont nettement augmentés par le tamoxifène (43 versus 17 ; RR 2,5 ; p = 0,001), particulièrement après chirurgie. Il existe plus de décès, toutes causes confondues, dans le bras tamoxifène (25 versus 11 ; p = 0,028). L’utilisation préventive de tamoxifène réduit le risque de cancer du sein d’un tiers, mais un suivi complémentaire est nécessaire pour l’évaluation optimale du rapport bénéfice/risque. Dans l’étude de prévention du NSABP-P1, le tamoxifène réduit l’incidence des cancers du sein de 62 % chez les femmes porteuses de la mutation BRCA2, réduction similaire à celle observée chez les autres femmes participant à l’essai. En revanche, la prise de tamoxifène à 35 ans ou plus ne réduit pas l’incidence des cancers du sein chez les femmes porteuses de la mutation BRCA1 (14). Un panel de l’ASCO a émis des recommandations sur la chimioprévention des cancers du sein (15). ac tio n Il n’existe pas de bénéfice démontré en survie d’une prophylaxie par tamoxifène du cancer du sein. Un traitement peut être proposé chez une femme jeune, sans facteur de risque thromboembolique ou ayant eu une hystérectomie et ayant un risque de cancer du sein très élevé. La prescription d’une hormonothérapie substitutive associée, de raloxifène ou d’anti-aromatase relève d’essais thérapeutiques contrôlés. 204 D U S E I N Une réanalyse de nombreuses études sur plus de 50 000 femmes confirme le caractère protecteur de l’allaitement pour le cancer du sein et contribue à expliquer la moindre incidence de ce cancer dans les pays en voie de développement (16). Facteurs pronostiques Une nouvelle classification des cancers du sein a été définie par l’American Joint Committee on Cancer Staging System (6e édition) (5). Les principales modifications sont détaillées ci-après. 1. L’atteinte ganglionnaire sus-claviculaire n’est plus considérée comme une forme métastatique à distance (M1) mais est classée N3c ou pN3c, avec un nouveau stade III C et non IV. 2. Les micrométastases ganglionnaires et des cellules tumorales isolées qui n’ont pas montré clairement de valeur pronostique sont différenciées. Un seuil de taille est défini : > 0,2 mm et < 2 mm (pN1mi). 3. L’identification de l’utilisation de nouvelles techniques comme le ganglion sentinelle (sn), (immunohistochimie IHC [i], biologie moléculaire [mol]) ont été définis. 4. La classification de l’envahissement ganglionnaire s’effectue en fonction du nombre de ganglions envahis en axillaire (1-3, 4-9, > 9) (HES préférée à l’IHC). 5. Les ganglions sous-claviculaires N+ sont classés N3. 6. Une nouvelle classification des ganglions mammaires internes (N2 ou N3) est définie selon qu’ils sont ou non associés à une atteinte axillaire et en fonction de la méthode de détection (clinique ou par scanner, mais pas par immunoscintigraphie). BIOLOGIE Puces à ADN Un groupe hollandais a publié en janvier 2002 dans Nature une étude par puce à ADN (Agilent®) du profil d’expression des gènes dans 98 cas de cancer du sein, dont 78 chez des patientes de moins de 55 ans sans atteinte ganglionnaire histologique et n’ayant pas reçu (sauf pour 5 d’entre elles) de traitement adjuvant (1). Parmi celles-ci, 34 avaient présenté des métastases en cours de suivi et 44 n’avaient pas récidivé, avec un recul de plus de 5 ans. Les puces permettaient l’étude de 25 000 gènes humains, mais 5 000 ont été sélectionnés. Un ensemble de 70 gènes marqueurs a permis, par un système de classement de leur expression, de définir deux groupes, de bon et mauvais pronostic, correspondant à 83 % avec le devenir réel des patientes. La valeur pronostique de ce profil génétique, qui comporte des gènes impliqués dans le cycle cellulaire, l’invasion, l’angiogenèse et la transduction du signal, est nettement supérieure (risque relatif de 28) à celle des facteurs pronostiques habituels comme le grade histologique, la taille tumorale, les emboles vasculaires ou les récepteurs hormonaux (RR entre 6 et 2,4). En utilisant ce système de pronostic, seules 41 % des patientes ayant eu une évolution favorable auraient reçu un traitement adjuvant, alors qu’elles l’auraient reçu dans 70 % des cas, voire 91 % des cas, en utilisant les recommandaLa Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 6 - novembre-décembre 2002 tions du consensus de Saint-Gall ou du NIH. Une autre étude d’un groupe allemand portant sur un ensemble plus hétérogène de 55 cas de cancers du sein a identifié un ensemble de 41 gènes permettant une bonne prédiction de l’évolution des patientes, indépendamment des critères classiques comme l’atteinte ganglionnaire ou la taille tumorale (17). Un groupe marseillais a étudié le profil d’expression de 1 000 gènes candidats chez 55 patientes ayant reçu une chimiothérapie adjuvante à base d’anthracyclines pour des tumeurs opérées de mauvais pronostic. Un lot de 23 gènes a permis de définir trois groupes de patientes dont la survie à 5 ans était de 100 %, 65 % et 40 % en fonction de leur profil génétique. De plus, cette signature génétique permettait d’identifier deux groupes de tumeurs RE+ dont l’évolution était très différente (18). Enfin, une équipe anglaise a publié une étude de faisabilité d’analyse de l’expression génique sur des puces à 7 600 gènes de prélèvements obtenus par cytoponction avant et après un cycle de chimiothérapie néoadjuvante, pour pouvoir prédire l’absence ou non de réponse à la chimiothérapie (19). Certains gènes candidats ont été identifiés. réf i lex L’augmentation quasi exponentielle des publications et des travaux sur ce thème avec des résultats initiaux très prometteurs laisse espérer l’identification de marqueurs pronostiques beaucoup plus performants pour adapter les indications des traitements adjuvants ou néoadjuvants. facteurs de croissance (EGF et HER2) et celui des récepteurs aux estrogènes. Cela pourrait contribuer à l’hormonorésistance. Sur un modèle de xénogreffe de tumeur mammaire humaine surexprimant HER2 (MCF7/HER2-18), la surexpression de HER2 augmente les propriétés agonistes du tamoxifène, entraînant une stimulation de la croissance tumorale selon un mécanisme de résistance de novo (23). À l’inverse, la privation estrogénique inhibe la croissance tumorale, mais une résistance se développe en 2 à 3 mois. Iressa® est peu actif en cas de stimulation estrogénique, alors qu’il inhibe complètement la croissance des tumeurs surexprimant HER2 stimulées par le tamoxifène. De plus, Iressa® semble retarder l’apparition du phénomène de résistance à la déprivation estrogénique. Ces résultats amènent à tester en clinique l’association d’Iressa® à un traitement hormonal. De plus, l’administration de tamoxifène chez des patientes préménopausées présentant une tumeur RO+ et HER2+ pourrait être délétère. on COX-2 Une surexpression de COX-2 a été observée dans 37 % des tumeurs du sein sur une série de 1 576 cas (24). Cette surexpression était associée à un plus mauvais pronostic. Un médicament anti-COX-2 comme le célécoxib a montré un effet antitumoral sur des modèles animaux de tumeurs surexprimant COX-2, donnant un rationnel pour des essais cliniques utilisant des anti-COX-2 dans le traitement adjuvant (25). ac tio n CHIRURGIE-RADIOTHÉRAPIE Actuellement, il faut en rester aux critères des consensus de Saint-Gallen 2001 ou du NIH 2000. uPA et PAI-1 L’uPA (urokinase-type Plasminogen Activator) et le PAI-1 (Plasminogen Activator Inhibitor) sont des facteurs pronostiques reconnus. Le groupe des récepteurs et des biomarqueurs de l’EORTC a repris l’ensemble des données de 18 centres ayant mesuré les taux d’uPA et de PAI-1 chez 8 377 patientes. En analyse multivariée, ces deux marqueurs, en dehors du statut ganglionnaire, avaient la valeur pronostique la plus forte (20). Chez les patientes présentant un cancer du sein N- ne recevant pas de chimiothérapie adjuvante, l’association représente le meilleur facteur prédictif de survie sans récidive et de survie globale. L’association de ces deux facteurs permettrait d’adapter la décision de la thérapeutique adjuvante (21). EGF-R et HER2 Il existe des circuits de signalisation aberrants de l’EGF-R et de HER2 dans un certain nombre de tumeurs mammaires, ainsi que des interrelations entre ces différents circuits, d’où la perspective d’approches combinées. Iressa®, inhibiteur de la tyrosine kinase bloquant la voie de l’EGF, inhibe aussi la croissance in vitro et in vivo des cellules tumorales surexprimant HER2 (22). Différentes études semblent démontrer qu’il existe des interrelations étroites entre les circuits des récepteurs aux La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 6 - novembre-décembre 2002 Les résultats avec un suivi de 25 ans de l’essai B04 du NSABP ont été publiés dans le New England Journal of Medicine (26). Cet essai comparait, chez 1 079 patientes sans atteinte ganglionnaire clinique, une mastectomie radicale de type Halsted à une mastectomie simple sans curage axillaire mais avec une irradiation postopératoire ou à une mastectomie simple sans curage ni radiothérapie. Chez 586 patientes avec une atteinte ganglionnaire clinique, la mastectomie de type Halsted était comparée à la mastectomie simple sans curage mais avec radiothérapie. La survie globale n’était pas différente en fonction des bras de traitement. Le taux de récidive locale était moindre dans les bras avec radiothérapie, mais sans différences dans les taux de métastase à distance ou locorégionale. Cet essai avait déjà démontré l’absence d’intérêt d’une chirurgie mutilante de type Halsted, et ne montre pas non plus de bénéfice de la radiothérapie sur la survie chez des patientes ne recevant pas de traitement adjuvant. L’essai B06 du NSABP est également publié avec 20 ans de suivi (27). Il comparait, chez 1 851 patientes, la mastectomie à la tumorectomie seule ou à la tumorectomie suivie de radiothérapie. Le taux de récidive locale après tumorectomie était de 39,2 % sans radiothérapie et de 14,3 % avec radiothérapie ; il n’y a aucune différence en survie globale ni en survie sans métastase entre les trois bras. Dans le même numéro du New England Journal of Medicine, Veronesi publie le suivi à 20 ans d’un essai comparant la chirurgie de type Halsted à la quadrantectomie et à la radiothé205 A N C E R S D rapie pour des tumeurs de moins de 2 cm (28). Les taux de récidive locale sont de 2,3 % et 8,8 % respectivement (p < 0,001), sans aucune différence en survie globale, confirmant bien l’absence d’intérêt de la chirurgie radicale. La date de la chirurgie en fonction des périodes du cycle menstruel a fait l’objet de plusieurs articles contradictoires. Une nouvelle publication ne retrouve pas d’effet de la date de la chirurgie sur le pronostic (29). En fait, il s’agit encore d’une étude rétrospective et, à l’heure actuelle, il n’existe pas d’arguments suffisants pour décider de la date de la chirurgie en fonction du cycle (30). Une étude anglo-canadienne a comparé une irradiation mammaire après tumorectomie chez 1 234 patientes selon un schéma délivrant 42,5 Gy en 16 fractions et 22 jours à un protocole classique de 50 Gy en 25 fractions et 35 jours (31). Après un suivi de 69 mois, les résultats esthétiques, en survie globale et en récidive locale sont identiques, laissant espérer un raccourcissement de l’irradiation subie par les patientes du temps passé par les patientes en cours d’irradiation. TRAITEMENT ADJUVANT Hormonothérapie L’analyse intermédiaire de l’essai ATAC a été publiée dans The Lancet (2). Il s’agit de la première publication concernant le rôle potentiel d’un inhibiteur de l’aromatase de 3e génération dans le traitement adjuvant des cancers du sein chez la femme ménopausée. Cet essai international, randomisé en double aveugle avec placebo, compare le traitement standard par tamoxifène 5 ans versus 5 ans d’anastrozole versus 5 ans d’une association tamoxifène-anastrozole. L’essai a débuté en juillet 1996 et a inclus 9 366 femmes ménopausées ayant des récepteurs hormonaux positifs ou inconnus. Le suivi médian est de 33,3 mois. Une différence en survie sans maladie a été détectée en faveur du bras anastrozole seul (RR 0,83 % ; IC 95 % 0,71-0,96 ; p = 0,013) (figure 1). Il n’a pas été observé de dif- 100 Anastrozole (A) Tamoxifène (T) Combination (C) 80 70 60 50 40 30 Proportion de patientes en vie sans récidive (%) Proportion de patientes en vie sans récidive (%) 90 20 20 15 10 p = 0,013 (A/T) p = 0,8 (C/T) p = 0,006 (A/C) 5 0 0 10 6 12 18 24 30 36 42 Temps avant 1er événement (mois) 0 0 6 12 18 24 30 Temps avant 1er événement (mois) Figure 1. Survie sans récidive de l’essai ATAC. 206 36 42 U S E I N férence en survie sans maladie entre le tamoxifène et l’association (p = 0,77). Les données en survie ne sont pas encore connues. Le profil de tolérance est différent entre le tamoxifène et l’anastrozole (tableau II). Ces résultats préliminaires, très prometteurs, ont entraîné de nombreuses discussions, et le dilemme est de savoir si ces résultats justifient de modifier notre standard d’hormonothérapie adjuvante à l’heure actuelle. Tableau II. Effets secondaires dans l’étude ATAC (résultats en pourcentage de patientes). Bouffées de chaleur Myalgies arthralgies Prise de poids Fractures Saignement vaginal Leucorrhée Cancer de l’endomètre Accidents ischémiques cérébraux Accidents veineux thromboemboliques Anastrozole Tamoxifène p 34,3 39,7 < 0,0001 27,8 21,3 < 0,0001 9,2 11 0,0207 5,9 3,7 0,0001 4,5 8,2 < 0,0001 2,8 11,4 < 0,0001 0,1 0,5 0,0267 1,0 2,1 0,0006 2,1 3,5 0,0006 Un panel de l’ASCO s’est réuni en janvier 2002, et les recommandations ont été publiées en août dans le Journal of Clinical Oncology (32). Les principales réticences à utilisation de l’anastrozole en hormonothérapie standard sont dues essentiellement au fait que l’on ne connaît pas les effets à long terme de l’anastrozole, que la durée optimale d’administration n’est pas déterminée, et qu’il est nécessaire d’attendre les résultats des études séquentielles en cours (tamoxifène puis inhibiteur de l’aromatase, ou la séquence inverse). Le tamoxifène administré pendant 5 ans reste le standard en hormonothérapie adjuvante. L’anastrozole ne peut être préconisé qu’en cas de contre-indication absolue au tamoxifène (accident thromboembolique) ou lorsque la tumeur s’est développée sous traitement par tamoxifène ou raloxifène. ac tio n C Chimiothérapie Étude du BCIRG : TAC (Taxotere®-adriamycine-cyclophosphamide) versus FAC (5-FU-adriamycine-cyclophosphamide) Dans cette étude, 1 491 patientes présentant une tumeur du sein avec envahissement ganglionnaire ont été randomisées (3, 33). Six cycles de FAC (500-50-500) ou de TAC (75-50-500) étaient administrés toutes les 3 semaines. Avec 3 ans de recul, le bras TAC démontre une amélioration significative de la survie sans rechute avec une réduction du risque de récidives de 32 % (p = 0,0011). Pour la survie globale, il existe une diminution du risque de décès (24 %), mais non significative (p = 0,11). L’avantage du bras avec Taxotere® est significatif pour les patientes ayant moins de 4 ganglions envahis (p = 0,0011), alors qu’il n’apparaît pas chez les patientes ayant plus de 4 N+. Dans la population RH-, le risque de récidive est réduit de 38 % (p = 0,005). Mais il est également démontré dans la population RH+ : diminution du risque de 32 % La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 6 - novembre-décembre 2002 (p = 0,02). Il faut noter que 69 % des patientes étaient RH+ et qu’une aménorrhée est survenue plus fréquemment dans le bras TAC que dans le bras FAC (51,4 % versus 32,8 %, p < 0,05), ce qui a pu contribuer à l’effet positif du TAC dans cette population de patientes. La toxicité hématologique a été plus fréquente dans le bras TAC, avec des différences significatives en ce qui concerne l’incidence des neutropénies de grades 3-4, des neutropénies fébriles et des anémies de grades 3-4. Le bénéfice clinique précoce observé avec le bras TAC est suffisamment important pour représenter un bénéfice clinique dans le traitement adjuvant des cancers du sein N+. Un suivi supplémentaire est nécessaire pour confirmer l’intégration du TAC dans cette population de patientes. ac tio n Taxotere®, sur la base de ce seul essai, ne peut être considéré comme un traitement standard dans la chimiothérapie adjuvante du cancer du sein avec atteinte ganglionnaire, et a fortiori encore moins chez les patientes N-, pour lesquelles aucune étude n’a montré son efficacité. Les essais prospectifs randomisés doivent être poursuivis. L’équipe du MD Anderson a publié les résultats préliminaires de l’étude randomisée comparant 4 cycles de paclitaxel + 4 cycles de FAC (Pac/FAC) à 8 cycles de FAC chez 524 patientes (34). Dans cette étude, les patientes pouvaient recevoir les 4 premiers cycles en situation néoadjuvante : les résultats de la partie néoadjuvante ont été présentés antérieurement. Avec un suivi médian de 60 mois (5-89), 92 patientes ont rechuté. La survie sans récidive estimée à 48 mois est de 83 % dans le bras FAC et de 86 % dans le bras Pac/FAC ; cette différence n’est pas statistiquement significative (p = 0,09). Les données en survie sont trop préliminaires pour permettre une évaluation appropriée de l’impact du paclitaxel sur la mortalité. Biphosphonates Un essai randomisé en double aveugle multicentrique a étudié le clodronate administré per os en adjuvant pendant 2 ans contre placebo chez 1 069 patientes opérées pour un cancer du sein et recevant un traitement standard (chirurgie et, si indiquées, radiothérapie, chimiothérapie et hormonothérapie). La survenue de métastases osseuses a été réduite, mais cette réduction n’est significative que pendant de la période de prise du traitement (35). Le taux de métastases non osseuses est le même quel que soit le bras de traitement, et pourtant, on observe une réduction de la mortalité globale dans le bras avec clodronate (p = 0,047) (tableau III). Il s’agit donc du troisième essai posant la question de la prévention des métastases osseuses chez les patientes présentant un cancer du sein à haut risque métastatique. Deux essais suggèrent donc un bénéfice Tableau III. Clodronate versus placebo en adjuvant. Métastases osseuses pendant le suivi Métastases osseuses pendant la prise Métastases non osseuses Mortalité Clodronate 63 12 112 98 Placebo 80 28 128 129 p 0,127 0,016 0,257 0,047 La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 6 - novembre-décembre 2002 de l’utilisation d’un biphosphonate oral (35, 36), tandis que le troisième suggère une augmentation du risque de métastases à distance (37). Cependant, l’essai de Saarto n’était pas réalisé en double aveugle et présentait un effectif plus faible, ainsi qu’un déséquilibre entre les deux bras concernant les récepteurs hormonaux. Le rôle des biphosphonates en adjuvant et leur utilisation sur de plus longues périodes seront mieux précisés par des essais plus importants (NSABP B-34). TRAITEMENT NÉOADJUVANT L’essai du groupe d’Aberdeen a été publié. Il s’agit d’un essai randomisé comparant 8 cycles de CVAP (cyclophosphamide, vincristine, doxorubicine, prednisone) à 4 cycles de CVAP suivis de 4 cycles de Taxotere® (38). Le but de cet essai était de déterminer si l’introduction de Taxotere® dans le protocole de chimiothérapie néoadjuvante entraînerait un bénéfice en survie chez les patientes présentant une tumeur du sein non accessible à un traitement conservateur ou localement avancée. Des patientes présentant une tumeur du sein classée T2 > 4 cm, T3 ou T4 ont reçu 4 cycles de CVAP. Après évaluation de la réponse clinique, les patientes ayant une réponse partielle ou une réponse complète étaient randomisées entre 4 cycles supplémentaires de CVAP et 4 cycles de Taxotere®. Celles qui ne répondaient pas aux 4 premières cures de CVAP recevaient systématiquement 4 cycles de Taxotere ® . Cent soixante-sept patientes ont été incluses dans l’étude ; 162 étaient éligibles ; 104 ont présenté une réponse et ont été randomisées. Le suivi médian est de 38 mois (24-56). Les taux de réponse clinique et histologique ont été significativement supérieurs dans le bras Taxotere® (tableaux IV et V) Les données de survie ont été présentées à San Antonio (39). Une chimiothérapie néoadjuvante avec Taxotere® suivant un traitement par anthracyclines entraîne une meilleure survie sans récidive et une meilleure survie globale par comparaison au groupe recevant le protocole avec anthracyclines (tableau VI). De plus, il y a eu moins de réductions de doses dans le groupe avec Taxotere ® que dans le groupe CVAP, en raison de la survenue moins fréquente d’épisodes de neutropénie de grades 3 et 4. La présentation des résultats de la chimiothérapie néoadjuvante du NSABP B-27 a eu lieu à San Antonio en décembre 2001 (40). Dans cet essai, entre 1995 et 2000, 2 411 patientes ont été randomisées entre trois bras de traitement : (I) 4 AC (adriamycine 60 mg/m2, cyclophosphamide 600 mg/m2) puis chirurgie, (II) 4 AC plus 4 cycles de Taxotere® (100 mg/m2) puis chirurgie, (III) 4 AC, chirurgie puis 4 cycles de Taxotere®. L’addition de Taxotere® a augmenté le taux de réponse clinique objective de 60 % et le taux de réponse complète histologique de 87 % (résultat significatif) et a diminué l’atteinte ganglionnaire de 15 % (tableau VII). Le bénéfice est identique quel que soit le statut hormonal de la tumeur. La toxicité est augmentée dans le bras Taxotere®, et 15 % des patientes n’ont pu recevoir l’ensemble des 4 cycles de Taxotere®. L’analyse finale permettra de déterminer si ce bénéfice en réponse se traduit par un bénéfice en survie et de déterminer quel sous-groupe de patientes bénéficierait le plus de l’apport de Taxotere®. 207 C A N C E R S Tableau IV. Protocole Aberdeen : réponse clinique. RC RP Stabilité Progression Réponse 1re phase CVAP n = 145 16 % 51 % 32 % 1% 67 % Après analyse intermédiaire CVAP n = 50 Taxotere® n = 47 RC RP 2e phase Stabilité Progression Réponse 34 % 32 % 30 % 4% 66 % 62 % 32 % 6% 0% 94 %* *p = 0,001 D U S E I N des patientes ménopausées ayant progressé sous hormonothérapie en situation adjuvante ou métastatique (> 95 % des cas sous tamoxifène). Les résultats de ces deux essais sont concordants (tableaux VIII et IX). Le fulvestrant apparaît aussi actif que l’anastrozole en termes de temps jusqu’à progression, de réponse objective et de bénéfice clinique. Il semble exister un avantage dans la durée de réponse, la résistance au fulvestrant pouvant être retardée. Les données en survie ne sont pas matures. Ces résultats cliniques confirment l’absence de résistance croisée entre le tamoxifène et le fulvestrant, ce qui offrirait une possibilité supplémentaire d’hormonothérapie dans les cancers du sein métastatiques. Tableau V. Protocole Aberdeen : réponse histologique. Grade (Miller & Payne) CVAP n = 50 22 % 18 % 26 % 16 % 18 % 34 % 1 2 3 4 5 Réponse (grades 4 + 5)* Taxotere n = 47 4% 20 % 23 % 19 % 34 % 53 %* Tableau VIII. Fulvestrant versus anastrozole. Étude ROW. Temps jusqu’à progression (mois) Réponse objective (%) Bénéfice clinique (mois) Durée de réponse (mois) Fulvestrant Anastrozole n = 222 n = 229 5,5 5,1 20,7 15,7 44,6 45 15 14,5 p 0,84 0,20 0,85 0,01 * Grades associés avec un avantage en survie. Tableau IX. Fulvestrant versus anastrozole. Étude nord-américaine. Tableau VI. Protocole Aberdeen : chirurgie et résultats de survie. CVAP x 8 Traitement conservateur SSR à 3 ans Survie globale à 3 ans 48 % 77 % 84 % CVAP x 4 Taxotere® x 4 67 % 90 % 97 % p < 0,01 0,03 0,05 Tableau VII. Résultats du protocole NSABP-B27. Réponse objective (%) Réponse complète Mastectomie (%) Réponse complète histologique (%) N0 (%) (pN0) AC 85,7 40,4 38,4 13,7 50,7 AC-TXT 91,1 64,8 36,8 25,6 58,1 p < 0,001 0,70 0,001 0,0004 La réponse histologique après traitement néoadjuvant est un facteur prédictif de survie reconnu (41). Cependant, l’analyse des modifications anatomopathologiques dans le protocole NSABP B-18 est en cours afin d’évaluer au mieux l’impact de ces résultats (42). TRAITEMENT DES CANCERS DU SEIN MÉTASTATIQUES Hormonothérapie Le fulvestrant (Faslodex®) est un anti-estrogène pur, sans propriétés agonistes. Les études précliniques suggèrent l’absence de résistance croisée entre le tamoxifène et le fulvestrant. Deux essais randomisés de phase III, l’un nord-américain (43), l’autre non américain (44), ont comparé le fulvestrant 250 mg en intramusculaire tous les mois à l’anastrozole 1 mg/jour chez 208 Temps jusqu’à progression (mois) Réponse objective (%) Bénéfice clinique (mois) Durée de réponse (mois) Fulvestrant n = 206 5,4 17,5 42,2 12,9 Anastrozole n = 194 3,4 17,5 36,1 10,9 p 0,43 0,96 0,26 < 0,01 Chimiothérapie L’essai de l’EORTC comparant l’association adriamycineTaxol® (AT) à l’association adriamycine-cyclophosphamide (AC) a été publié (45). Il n’existe pas de différence en termes de temps jusqu’à progression, de réponse objective, ou de survie entre les deux bras. En revanche, l’association AT se révèle plus toxique (32 % de neutropénie fébrile versus 9 %). Une étude multicentrique sur plus de 500 patientes a montré un bénéfice en taux de réponse, mais surtout en survie sans progression et en survie globale, d’une association de capécitabine (Xeloda ® ) (2 500 mg/m 2 de J1 à J14) et de Taxotere ® 75 mg/m 2 tous les 21 jours par rapport à Taxotere ® seul (100 mg/m2) chez des patientes ayant déjà reçu des anthracyclines (46). Herceptin® utilisé en monothérapie entraîne un taux de réponse objective de 35 % chez les patientes présentant un cancer du sein métastatique surexprimant HER2 à 3+, et le taux de survie sans progression est de 57 % à un an (47). Psycho-oncologie La participation à un groupe de soutien psychologique n’influence pas la survie des patientes présentant un cancer du sein métastatique, mais améliore l’humeur et la perception de La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 6 - novembre-décembre 2002 la douleur (48). Des facteurs de stress importants ou une dépression n’ont pas d’effet sur la survenue d’une récidive de cancer du sein selon une étude cas-témoin (49). CONCLUSION Durant les deux dernières décennies, la survie des cancers du sein s’est améliorée de façon significative. Cette amélioration est due à l’association d’un diagnostic plus précoce, d’une meilleure prise en charge médicale et de l’administration adaptée d’un traitement adjuvant. Les consensus sur les traitements adjuvants sont issus des données d’essais cliniques impliquant des milliers de patientes. Cependant, la connaissance croissante de la biologie des cancers du sein nous confirme l’hétérogénéité de la maladie tumorale et des patientes. Il est probable que, dans un futur proche, l’utilisation de traitements de population (basée sur les consensus) sera remplacée par l’utilisation de traitements ciblés sur le plan individuel, fondés sur l’émergence des nouvelles technologies génomiques et protéomiques. Ces technologies ont le potentiel de diminuer radicalement les toxicités de traitement – en réduisant l’exposition à des traitements qui ne seraient pas efficaces –, avec comme corollaire l’augmentation du bénéfice. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Van’t Veer LJ, Dai H, van de Vijver MJ, He YD, Hart AA, Mao M et al. Gene expression profiling predicts clinical outcome of breast cancer. Nature 2002 ; 415 (6871) : 530-6. 2. Anastrozole alone or in combination with tamoxifen versus tamoxifen alone for adjuvant treatment of postmenopausal women with early breast cancer : first results of the ATAC randomised trial. Lancet 2002 ; 359 (9324) : 2131-9. 3. Nabholtz JM, Pienkowski T, Mackey J, Pawlicki M, Guastalla JP, Vogel C et al. 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