CONGRÈS
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La Lettre du Sénologue - n° 11 - décembre 2000/janvier/février 2001
ette manifestation fait suite à la First Breast Cancer
Conference de Florence, qui s’était déroulée en
1998 à l’instigation de trois grandes organisations
européennes très impliquées dans la cancérologie mammaire :
l’EORTC (European Organisation for Research and Treatment
of Cancer), l’EUSOMA (European Society of Mastology) et
Europa Donna.
Nous avons volontairement limité ce compte-rendu à deux
points :
– les résultats de la méta-analyse du groupe d’Oxford sur les
traitements adjuvants ;
– le final statement du panel d’experts, synthèse des recom-
mandations proposées aux instances européennes en matière
de cancer du sein.
MÉTA-ANALYSE DU GROUPE D’OXFORD (EARLY BREAST
CANCER TRIALIST GROUP [EBCTG])
R. Peto a présenté les derniers résultats concernant la plus
importante étude mondiale sur le cancer du sein, qui inclut
environ 250 essais randomisés à travers le monde (plus de
70 000 femmes traitées).
Les principaux points rapportés sont les suivants :
– le cancer du sein a une longue histoire naturelle et seuls les
taux de survie à 10 et 20 ans permettent une évaluation fiable
des résultats ;
– le contrôle local augmente la survie globale ;
– le bénéfice des traitements systémiques (chimiothérapie
et/ou hormonothérapie) se poursuit au-delà de 10 et même
15 ans ;
– les bénéfices de chaque modalité thérapeutique se surajou-
tent de façon exponentielle.
Pour la première fois, il est constaté que l’amélioration du
contrôle local par la radiothérapie permet un gain sur la survie
globale. En effet, une réduction des récidives locales de 20 %
entraîne un bénéfice de 4 à 5 % sur la survie globale à 15 ans.
Ces résultats devraient encore s’améliorer du fait de l’utilisa-
tion de techniques modernes d’irradiation, avec diminution de
la toxicité, en particulier cardiaque, source d’une mortalité
iatrogène dans les essais les plus anciens.
L’amélioration de la survie due à la chimiothérapie est confir-
mée ; cependant, ces résultats restent très modestes chez les
patientes de plus de 70 ans. Pour les femmes de moins de
50 ans, la polychimiothérapie augmente les taux de survie à
10 ans de 64 % à 71 % (bénéfice absolu de 7 %) alors que, pour
les femmes entre 50 et 69 ans, le bénéfice absolu est de 4 %.
Les polychimiothérapies avec anthracycline obtiennent un
résultat légèrement supérieur à celui du classique CMF. Il est
possible que les chimiothérapies avec anthracycline soient plus
efficaces chez les patientes Her2-positives.
Le tamoxifène améliore la survie globale et la survie sans réci-
dive chez les patientes dont la tumeur présente des récepteurs
aux estrogènes.
Le traitement par tamoxifène, donné pendant 5 ans aux
patientes dont les tumeurs expriment les récepteurs aux estro-
gènes, réduit de 13,4 % le taux de récidive à 10 et 15 ans.
Parallèlement, les taux de survie globale passent de 73 % à
81 % à 10 ans et de 64 % à 73 % à 15 ans en faveur du bras
tamoxifène.
Les bénéfices du tamoxifène sont prouvés, mais ils doivent
être mis en balance pour chaque patiente avec le risque de
complications (néoplasies utérines et surtout accidents
thrombo-emboliques).
Ces dernières années, on a constaté une amélioration de la sur-
vie après cancer du sein. R. Peto avance une explication multi-
factorielle qui tient compte du dépistage, des meilleures tech-
niques chirurgicales et de l’élargissement des indications de
radiothérapie et de traitement systémique.
RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCE DE CONSENSUS
Un panel d’experts des trois sociétés organisatrices, coordonné
par A. Costa de l’Institut européen d’oncologie de Milan, a,
avec la participation des congressistes présents, élaboré une
charte sur le traitement du cancer du sein, destinée aux gouver-
nements européens et aux médias.
Six points ont été dégagés :
l
lNécessité d’une prise en charge multidisciplinaire des
patientes porteuses d’un cancer du sein, dans des unités spécia-
lisées (breast units) composées des différents spécialistes qui
interviennent au cours de la prise en charge, avec un environ-
nement psychologique et social adapté. Les experts demandent
Second European Breast Cancer Conference
Bruxelles, 26-30 septembre 2000
l
B. Cutuli*
* Polyclinique de Courlancy, 38, rue de Courlancy, 51100 Reims.
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