Les examens complémentaires
Les examens complémentaires
sont plus souvent utiles dans le
cadre du bilan thérapeutique que
diagnostique. La débitmétrie ou
exploration urodynamique permet
de mesurer la compliance sphincté-
rienne. En cas d’insuffisance, cette
exploration pourra être complétée
par une analyse électrique du
sphincter, ou électromyogramme.
L’échographie, les explorations
gynécologique et urinaire servent
alors essentiellement à éliminer
une pathologie autre.
Rééducation et chirurgie
En cas d’insuffisance sphinctérienne
ou d’incontinence d’effort, la réédu-
cation périnéale est efficace. Elle
trouve ses indications en pré-par-
tum chez les femmes à risque, à
savoir les personnes ayant pris
beaucoup de poids, présentant une
incontinence en cours de grossesse,
ayant une hypotonie musculaire
générale, périnéale en particulier. En
post-partum, cette rééducation doit
être systématique. Elle est égale-
ment indispensable en cas de pro-
lapsus gynécologique et en cas de
constipation opiniâtre. Pratiquée
auprès d’un kinésithérapeute habi-
lité, la séance doit comprendre des
exercices périnéaux, un biofeedback
et une électrostimulation.
En cas d’insuffisance du plancher
pelvien, il peut être nécessaire de
recourir à une intervention chirurgi-
cale. Celle-ci doit toujours faire suite à
une rééducation, efficace à elle seule
dans plus de 60 % des cas. L’inter-
vention classique consiste à retendre
ce qui est distendu. Une intervention
plus récente est effectuée sous anes-
thésie locale, rétablissant cette ten-
sion à l’aide de bandelettes dites
suédoises (80 à 90 % de bons
résultats). Une rééducation postopé-
ratoire est là aussi souhaitable.
Médicaments
Pour corriger une vessie instable
afin de diminuer ses contractions
anarchiques, il faut agir sur le détru-
sor (muscle vésical). Les anticholi-
nergiques constituent la classe thé-
rapeutique de référence de cette
hyperactivité. Ils agissent par dimi-
nution des contractions vésicales,
d’où une réduction de la pression
intravésicale et une augmentation
de la capacité vésicale fonction-
nelle. Cependant, compte tenu
d’effets indésirables fréquents
(sécheresse de la bouche, consti-
pation, tachycardie, troubles de l’ac-
commodation, etc.), les patients
cessent assez rapidement ce type
de traitement. Un nouvel anticholi-
nergique à base chlorure de tros-
pium, nouvellement remboursé par
la Sécurité sociale, semble se mon-
trer tout aussi efficace et surtout
intéressant par l’apparition d’effets
indésirables moindres, donc par
une meilleure compliance. Ces
médicaments servent, d’une part, à
améliorer le confort de la patiente
(disparition des fuites et du besoin
pressant d’uriner), d’autre part, à
empêcher la vessie de se déformer
et les reins de se dilater, engen-
drant de graves complications.
Un traitement bien conduit, après un
diagnostic précis, doit faire dispa-
raître cette pathologie quand elle en
est encore au stade de gêne sans
attendre que le handicap devienne
invalidant. Certains de ces traite-
ments concernent également les
hommes, qui souffrent aussi d’incon-
tinence, avec pour origine des
causes différentes.
Jacques Bidart
Pour plus d’informations : AAPI (association
d’aide aux personnes incontinentes)
Tél. : 01 46 99 18 99
www.orpha.net/associations/AAPI
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 52 • janvier-février 2004
Soins Libéraux 37
La débitmétrie urinaire
✓Indications et principe
La débitmétrie urinaire sert essentiellement à rechercher les
causes d’une dysurie (sensation douloureuse à l’émission des
urines), retrouver l’origine de résistance à l’écoulement des
urines, qualifier une incontinence urinaire.
La miction du patient est enregistrée à l’aide d’un débitmètre par
disque rotatif ou par technique électromagnétique. Il s’agit de faire
boire un litre et demi d’eau à la patiente, une heure avant l’examen,
et de lui donner ensuite la possibilité d’uriner avec le débitmètre
lorsqu’elle le souhaite.
✓Résultats
On étudie la courbe de débit en fonction du temps. On apprécie
quatre paramètres :
– le débit maximum,
– le temps de miction,
– le débit moyen,
– le temps de débit maximum.
•Un Dmax (débit maximum) inférieur à 10 ml/s signifie 90 % d’obs-
truction.
•Un Dmax compris entre 10 et 15 ml/s : 50 % d’obstruction.
•Un Dmax supérieur à 15 ml/s : moins de 10 % d’obstruction
Le volume urinaire doit être supérieur à 150 ml pour que l’examen
soit interprétable. Pour que le test soit fiable, plusieurs courbes de
débitmétrie doivent être réalisées chez le même patient. Les
résultats des courbes sont à interpréter en fonction de l’âge et du
sexe de la personne testée.
En dehors de son relatif intérêt diagnostique, la débitmétrie per-
met de suivre les résultats des thérapeutiques engagées, qu’elles
soient médicales ou chirurgicales. L’examen est hors nomenclature
et ne peut donc être pris en charge qu’en milieu hospitalier.