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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 3, vol. I - 3e-4etrimestres 2001
tallant en règle à partir de 250-300 ml,
sont, dans l’immense majorité des cas, le
fait d’une stimulation mécanique des
récepteurs vésicaux induite par la vitesse
de remplissage. Ainsi, l’arrêt du remplis-
sage tout en continuant d’étudier la pres-
sion vésicale permet d’observer une chute
très rapide du tonus qui en moins d’une
minute retrouve des valeurs sensiblement
normales : de même, le contrôle cystomé-
trique effectué à un remplissage plus lent
(20 voire 10 ml/min) permet de retrouver
une courbe parfaitement normale sans
aucune hypertonie. Ces troubles du tonus
tardif ne doivent pas êre confondus avec
les vrais défauts de compliance qui s’ins-
tallent quant à eux dès les premiers ml de
remplissage. G.A.
Edlund C, Peeker R, Fall M. Lidocaïne cystometry
in the diagnosis of bladder overactivity. Neuro-
urology and Urodynamics 2001 ; 20 : 147-55.
Injection péri-urétrale
de chondrocytes dans
le traitement de l’incontinence
urinaire par insuffisance
sphinctérienne
Résumé : cette étude avait pour but de
démontrer l’efficacité de l’injection péri-
urétrale d’un gel formé de chondrocytes
autologues cultivés tirés du cartilage auri-
culaire de la patiente et d’alginate de cal-
cium. Trente-deux patientes (âge moyen
59,6, de 36 à 81), souffrant d’incontinence
urinaire à l’effort par défaillance sphincté-
rienne ont été réparties selon le grade de
l’incontinence (classification de Stamey) :
5 grade 1 (fuites au mouvement brusque) ;
23 grade 2 (fuites au faible effort tel que la
marche, la mise en position debout) ;
4grade 3 (fuite permanente). L’injection
était de 5 seringues de 3 ml. Le suivi était
de 12 mois. Le pad test moyen est passé
de 20,6 g à 7,5 (p ≤ 0,005) ; le grade
moyen de l’incontinence de 2 à 0,6
(16 patientes considérées comme sèches,
10 améliorées, soit un bon résultat dans
81,3 % des cas). Quinze patientes ont
amélioré leur VLPP. Les scores de symp-
tômes (urogenital distress inventory) et de
qualité de vie (incontinence impact ques-
tionnaire) se sont significativement amé-
liorés. Les complications ont été rares
(1 infection urinaire, 3 dysuries, 2 saigne-
ments vaginaux, 2 pollakiuries), une seule
rétention ayant perdurée un mois nécessi-
tant des autosondages transitoires.
Commentaires : cette technique semble
efficace et bien supportée. La moitié des
patientes restent sèches 1 an après une
seule injection. Le matériel autologue
semble ainsi plutôt résister à la biodégra-
dation et à la migration. Le facteur limitant
de la technique est probablement la tenue
dans le temps de l’injection qui ne peut
être indéfiniment répétée compte tenu du
caractère non extensible du cartilage auri-
culaire (6 x 6 mm étant récoltés à chaque
prélèvement)… G.A.
Bent A, Tutrone R, McMellan M, Lloyd L,
Kennelly M, Badlani G. Treatment of intrinsic
sphincter deficiency using autologous ear chon-
drocytes as a builking agent. Neurourology and
Urodynamics 2001 ; 20 : 157-65.
Hypertrophie prostatique et
hyperactivité vésicale
Résumé : 162 hommes souffrant de
troubles mictionnels ont été divisés en
deux groupes en fonction des résultats
d’une étude pression-débit. Le groupe 1
(55 %) avait un syndrome obstructif et le
groupe 2 (45 %) un syndrome obstructif
associé à une hyperactivité vésicale. Les
patients du groupe 2 étaient significative-
ment plus âgés et avaient des volumes
mictionnels plus faibles, un taux de PSA
plus élevé, un taux d’obstruction plus
élevé sur le diagramme pression-débit en
utilisant le nomogramme de Shäfer. En
revanche, la taille estimée de la prostate
en échographie était similaire dans les
deux groupes, de même que le volume
résiduel ou le score IPSS. Parmi les
73 patients du groupe 1, 15 (20,5 %)
avaient un test à l’eau glacée positif,
contre 14 (29,8 %) dans le groupe 2.
Commentaires : le taux de 45 % d’hyper-
activité de vessie dans une population
d’obstrués est à souligner. Il s’agit en effet
d’un facteur de risque certain de fuites
postopératoires. Il existe un lien certain
entre le degré d’obstruction et l’hyperacti-
vité vésicale (et, à un moindre degré,
même si cela n’est pas statistiquement
significatif, avec la taille de l’adénome).
Ceci associé à la relation nette avec l’âge,
conduit à penser que l’hypertrophie
bénigne de la prostate est une véritable
pathologie progressive débutant par une
obstruction, faisant peu à peu le lit d’une
hyperactivité vésicale sus-jacente à l’obs-
tacle. Le développement de cette hyperac-
tivité est le fait d’une hypersensibilité
post-jonctionnelle, d’une altération des
récepteurs adrénergiques, d’une dysfonc-
tion des nerfs afférents, d’un déséquilibre
de la balance en neurotransmetteurs pep-
tidiques et enfin, d’une altération myogé-
nique détrusorienne primaire ou acquise.
L’hypertrophie vésicale induite par l’obs-
truction détermine une ischémie avec
hypoxie de la muqueuse générant l’appa-
rition de radicaux libres qui modifient
alors l’homéostasie calcique aboutissant
à des lésions spécifiques des membranes
neuronales, du reticulum sarcoplasmique
et des mitochondries. L’âge, par l’altéra-
tion du sytème nerveux de contrôle, peut
aussi être un des facteurs de l’hyperacti-
vité vésicale. À noter que la forte valeur de
la contraction vésicale au cours des hyper-
activités vésicales des syndromes obs-
tructifs est causée par un réflexe miction-
nel exagéré, déterminé par contractions
détrusoriennes longtemps soutenues
contre l’obstacle. Ceci explique la valeur
similiare du Q-Max dans les deux groupes
de cette étude. G.A.
Knutson T, Edlund C, Fall M, Dahlstrand C. BPH
with coexisting overactive bladder dysfunction.
Aevery day urological dilemna. Neurourology and
Urodynamics 2001 ; 20 : 237-47.
Les symptômes non urinaires
de la cystite interstitielle
Résumé : 35 patientes atteintes de cystite
interstitielle (CI) ont répondu à une
enquête par questionnaire afin de déter-
miner l’existence, versus un lot de
35 témoins, de troubles fonctionnels ne
dépendant pas de la sphère urinaire. Les
patientes atteintes de CI avaient de