empiriques. Le traitement d’attaque débute à une
posologie variant suivant les auteurs de 0,5 à 0,75
mg/kg/j. Il a une action spectaculaire sur les signes cli-
niques et biologiques. Les formes graves, notamment
avec atteintes oculaires, requièrent soit des doses plus
élevées (I à 1,5 mg/kg/j) soit un (ou plusieurs) bolus de
méthylprednisolone (240 mg à 500 mg/j). La tolérance
myocardique des bolus peut être médiocre chez les
sujets âgés coronariens ou très anémiques. La préven-
tion des thromboses, artérielles ou veineuses, s’impose
à la phase initiale de la maladie, certains auteurs préco-
nisant un traitement anticoagulant à dose curative à la
phase d’attaque. La diminution de la corticothérapie
doit être rapide initialement, puis plus lente. Aucun
consensus n’existe quant aux modalités de décroissance
ou à la durée totale du traitement. Il faut essayer de
diminuer de moitié de dose en 4 à 6 semaines puis la
décroissance se fait plus lentement jusqu’à un palier de
5 mg/j. Les paramètres biologiques du suivi sont les
protéines sériques de l’inflammation. En pratique, il ne
faut pas se baser sur la VS pour adapter les doses de
corticoides compte tenu de sa cinétique très lente mais
sur la seule CRP qui permet une adaptation des posolo-
gies au plus juste. Toute reprise évolutive, clinique et
surtout biologique impose le maintien du palier ou le
retour à la posologie antérieure. Les modalités d’arrêt
définitifs sont à la discrétion du médecin prescripteur.
La durée du traitement varie idéalement de 12 à 18
mois. Mais dans la littérature les arrêts de traitement
semblent rares. Les rechutes sont peu fréquentes et
s’observent principalement dans les trois mois suivant
l’arrêt de la corticothérapie. Elles sont exceptionnelle-
ment sévères et requièrent une corticothérapie à poso-
logie plus faible qu’initialement.
Les autres thérapeutiques (immunosuppresseurs,
antipaludéens, dapsone) n’ont pas fait preuve d’une
efficacité supérieure aux corticoïdes et sont à réserver
aux formes cortico-rebelles ou dépendantes d’une forte
dose de corticoïdes.
Les effets secondaires de la corticothérapie sont
le problème majeur de la MH en Gériatrie et font, une
fois les trois premiers mois passés, toute la gravité de la
maladie. Leur prévention n’a rien de spécifique dans le
grand âge. On insistera sur :
• la prévention de l’ostéoporose, des traitements
séquentiels de bisphosphonates pouvant être proposés
en alternative à l’association Calcium-Vitamine D ;
• la fréquence des troubles psychiques, en particuliers
en cas d’antécédents psychiatriques ou de troubles
cognitifs associés ;
• les complications oculaires (cataracte et glaucome) ;
• l’augmentation de fréquence de formes bâtardes de
diverticulites coliques ;
• les risques de décompensation d’un diabète, d’une
hypertension artérielle ;
• la sensibilité aux infections et la résurgence d’une
tuberculose ;
• la fragilité cutanée, l’ostéonécrose des têtes des os
longs, etc...
Malgré la réduction lente de la corticothérapie, une
insuffisance surrénale peut apparaître, requérant un
traitement substitutif par hydrocortisone. Un test au
Synacthène lors de l’arrêt du traitement permet d’éva-
luer l’état fonctionnel du cortex surrénalien.
La MH. est une vascularite particulière par les artères
qu’elle concerne et par la corticothérapie prolongée
qu’elle impose. En Gériatrie, la médiocre tolérance du
traitement fait probablement l’essentiel de la gravité de
la MH. Les complications vasculaires et osseuses, en
particulier ostéoporotiques, augmentent de façon
importante la morbidité et la mortalité chez le malade
âgé. Il est donc capital de valider de nouveaux schémas
thérapeutiques qui apporteraient une réelle épargne
cortisonique. ■
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