INSTABILITÉ DU SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL
7
Introduction
Le rebondissement et l’extension de la crise financière internationale
depuis l’été ont relancé le débat sur la réforme du système monétaire et
financier international.
Les origines du présent rapport sont toutefois antérieures à ce rebondis-
sement. Observant que « la sphère financière semble caractérisée par une
forte instabilité qui débouche parfois sur des crises qui peuvent compro-
mettre la croissance et l’emploi dans les pays concernés », le Premier
ministre avait demandé en mai 1998 à Olivier Davanne de préparer, dans le
cadre du Conseil d’Analyse Économique, un rapport « sur les causes de
l’instabilité sur les marchés financiers et les progrès envisageables pour
réduire le risque de nouvelles crises monétaires et financières ».
Le rapport d’Olivier Davanne décrit tout d’abord les enchaînements
économiques et financiers à l’origine de la crise financière internationale
qui a débuté à l’été 1997. Il insiste notamment sur les insuffisances obser-
vées tant en matière de supervision bancaire que de gestion du change. Sur
le premier point, le rapport souligne la nécessité de mieux responsabiliser
les institutions financières pour éviter les prises de risque excessives et
note que l’absence de codes des faillites adaptés au secteur bancaire rend
difficile la juste sanction des comportements à risques. En ce qui concerne
les politiques de change, le rapport note tout d’abord les inconvénients d’un
ancrage strict au dollar pour les pays émergents. Il souligne par ailleurs que
la flexibilité pure semble devoir être réservée aux principales monnaies,
car elle suppose des marchés financiers développés et des autorités moné-
taires crédibles. Il définit ensuite les contours de régimes de change sus-
ceptibles d’assurer aux pays émergents une certaine stabilité des parités,
sans pour autant interdire les ajustements quand ceux-ci apparaissent né-
cessaires. Dans ces deux domaines, l’auteur suggère de renforcer la sur-
veillance du FMI et de mettre en œuvre une action plus résolue de la com-
munauté internationale pour stopper les spirales à la baisse observées sur
certaines devises.
Dans leurs commentaires, Michel Aglietta, Patrick Artus et
Christian de Boissieu partagent globalement l’opinion d’Olivier Davanne
sur les dangers d’un système de change trop rigide et sur l’intérêt de parités
de références ajustables pour les pays émergents. Michel Aglietta et