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Le phénomène  d’aléa  moral  désigne  une  situation  de  risque  née  de  la  perspective  qu’un  agent  qui  se  sait  garanti 
contre le risque se comporte différemment que s’il était totalement exposé au risque, et donc prêt à en prendre da-
vantage. 
Les opérations de sauvetage opérées par les Banques centrales et/ou les États en cas de crise financière peuvent amener 
les banques à se sentir protégées contre leurs propres imprudences et à prendre dans le futur plus de risques lors de l’octroi 
de crédits ou de l’exécution d’opérations de marché. 
L’exemple de la crise financière de 2008 a montré que les banques américaines ont accordé des crédits « subprimes » 
avec peu de rigueur, car les risques sur ces crédits ont été massivement transférés à d’autres agents économiques par le 
bais de la titrisation. C’est ce risque moral qui a accru le nombre de titres défaillants sur les marchés financiers. 
 
II. L’ACCROISSEMENT DES RISQUES DE CRISE 
A. L’instabilité croissante des marchés financiers 
 
1. Une instabilité inhérente au fonctionnement des marchés 
Le développement des marchés de capitaux a permis de dégager de nouvelles sources de financement mais  il a produit 
une forte instabilité. 
En effet, les marchés financiers ne sont pas efficients dans le sens où le comportement des agents n’est pas régi par la loi 
de l’offre et de la demande, mais par des comportements de mimétisme. L’ensemble des agents, acheteurs ou vendeurs, 
adoptent le même comportement, favorisant les amplitudes de cours et l’instabilité des marchés. 
Ainsi, la hausse des prix devient une incitation à acheter car elle est le signe d’une augmentation future des cours des titres 
financiers dont les investisseurs ne veulent pas rester à l’écart. Les marchés financiers n’ont pas les vertus autorégulatrices 
des autres marchés qui sont régis par la loi de l’offre et de la demande mais fonctionnent de manière inverse : lorsque les 
cours montent, la demande augmente au lieu de se contracter. 
 
2. Le rôle des innovations financières 
La multiplication des innovations financières depuis la fin des années 1980 a favorisé le développement de la spéculation. 
Cette activité consiste à acheter ou à vendre un titre financier (action, obligation, contrat dérivé) et, par extension, monétaire (devise, 
taux d’intérêt…) dans l’objectif d’en tirer une plus-value relativement rapide grâce à la variation de son cours, tout en pre-
nant le risque d’une variation inverse. Ces comportements spéculatifs ont accru la volatilité des marchés, qui se mani-
feste par une forte instabilité des indices boursiers, des taux d’intérêt et des taux de change. 
La diminution de la durée moyenne de détention des actions à 7 mois témoigne de l’importance de la spéculation sur les 
marchés, où une logique de court terme l’emporte sur la logique économique de long terme, censée favoriser le dé-
veloppement économique. 
 
B. La multiplication des crises financières 
Depuis le début des années 1970, l’économie mondiale connaît une multiplication de crises financières, dont la dernière en 
date a trouvé son origine sur le marché des prêts hypothécaires (« subprimes ») aux États-Unis en 2007. 
Les crises financières sont très diverses selon qu’elles affectent les marchés financiers ou les institutions financières. On 
distingue : 
 
 Les crises boursières, qui se manifestent par un retournement de la tendance haussière et aboutissent à un effon-
drement brutal des cours des titres financiers. On parle de « dégonflement » de la bulle financière (Exemple : la crise de 
1929) ; 
 Les crises  bancaires, durant lesquelles les banques connaissent une situation  financière très  dégradée : elles 
doivent rembourser des créanciers mais n’ont pas l’argent à leur disposition immédiate pour le faire. Ces crises 
peuvent aboutir à une crise de liquidité, qui rend difficile le financement de l’activité économique et entrave les 
perspectives de croissance (Exemple : la crise de liquidités à la suite de la crise des « subprimes » de 2007) ; 
 Les crises de change, qui se produisent lorsque les investisseurs perdent confiance dans la monnaie d’un pays 
en particulier et retirent leurs capitaux, générant une forte  dépréciation de la  monnaie  du pays  considéré.  Ces 
crises ont souvent pour origine des comportements de spéculation (Exemple : la crise asiatique de 1997).