
Les complications de l’alcoolo-dépendance sont nombreuses. Parmi les complications
chroniques on note :
- Hépatiques : stéatose, cirrhose et ses complications, CHC
- Digestives : pancréatite chronique, diarrhée chronique, malabsorption, œsophagite,
gastrite, ulcères gastroduodénaux, cancers du tube digestif
- ORL : cancers, pathologies dentaires, ulcérations, infections
- Cardiaques et vasculaires : HTA, troubles du rythme (flutter, ACFA, ESA),
myocardiopathie, AVC
- Métaboliques : hypertriglycéridémie, lipomatose, carences vitaminiques
- Hématologiques : anémie, macrocytose, pancytopénie, thrombopénie,
leuconeutropénie, hypercoagulabilité
- Infectieuses : prévalence plus importante d’infections à pneumocoques, BK, hépatites B
et C
- Neurologiques : épilepsie alcoolique (y compris en dehors d’un sevrage), troubles
cérébelleux, encéphalopathie de Gayet Wernicke, troubles cognitifs précoces, syndrome
de Korsakoff, encéphalopathie alcoolique, encéphalopathie de Machiafava Bignami,
polynévrites des membres inférieurs, NORB, douleurs chroniques
- Psychiatriques : dépression induites, troubles du sommeil, troubles alimentaires,
majoration ou découverte d’une pathologie préexistante
- Ostéo-musculaires : myopathies chroniques avec déficit musculaire des ceintures,
fractures itératives, ostéoporose, ostéonécrose aseptique des têtes fémorales
- Dermatologiques : érythrose faciale, couperose, psoriasis, acné
Parmi les complications aigues de la consommation d’alcool, on note :
- Ivresse aigue, ivresse pathologique, coma éthylique
- Hépatites aigues, pancréatite aigue, complications d’une cirrhose
- Ulcères gastroduodénaux
- Encéphalopathie hépatique, épilepsie
- Troubles psychiatriques aigus, en particulier manifestations anxieuses, risques suicidaires
- Décompensations aigues de pathologies sous jacentes
2/ Quand ?
Pour débuter un sevrage en alcool, il importe d’évaluer la consommation d’alcool, le degré de
dépendance et la motivation du patient. Avant le sevrage proprement dit, plusieurs consultations
sont nécessaires pour préparer avec le patient un projet de prise en charge.
Le patient alcoolo-dépendant peut être conscient de sa dépendance ou au contraire en phase de
déni. Il importe de construire un conseil personnalisé pour faire évoluer le patient à l’aide de
techniques d’entretien motivationnel, en s’appuyant si nécessaire sur l’entourage. Selon l’évolution
du patient dans sa démarche, les conseils portent sur les règles hygiéno-diététiques, l’information
sur les risques aigus et chroniques de l’alcool, les seuils de prudence, éviter les situations à risque. Au
fur et à mesure du suivi, les stratégies et tactiques tendant à réduire la consommation évoluent vers
l’aide à maintenir une consommation modérée avant d’envisager un sevrage complet. Un agenda des
consommations peut être utile pour le suivi et la valorisation du patient.
Le sevrage ambulatoire ne peut s’envisager qu’avec une participation active du patient, il est
donc dans l’idéal à l’initiative de celui-ci. Dans certains cas c’est l’entourage qui en est à l’origine. Il
faut alors s’assurer de la motivation personnelle réelle du patient dans le projet. Certains sevrages
sont dictés par une certaine forme d’urgence, dans le cas d’une grossesse par exemple, et pourraient
être plus efficaces en hospitalisation qu’en ambulatoire.