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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 1, janvier-février 2008
Écho des congrès
cho des congrès
Le 3e Congrès de la Société française de nutri-
tion a été organisé conjointement avec The
Nutrition Society (Grande-Bretagne) à Lille,
en décembre 2007.
La qualité des communications était au rendez-vous.
Plusieurs d’entre elles ont apporté un éclairage intéressant
sur l’index glycémique, et en particulier celle de I. Bjork, de
Suède. Un index glycémique bas est lié soit à un
retard de digestion ou d’absorption des hydrates
de carbone, soit à un ralentissement de la vidange
gastrique. La nature physicochimique des glucides
ainsi que la teneur en amylose, liée au pourcentage
d’amidon résistant et à la cristallinité de l’amidon,
sont des facteurs importants ; le caractère visqueux
des fibres et la structure de leur matrice sont égale-
ment à prendre en considération. La découverte
des conséquences de la fermentation colique a
apporté un éclairage nouveau : l’acide acétique et,
dans une moindre mesure, l’acide lactique dimi-
nuent l’index glycémique ; un effet qualifié d’effet “second
repas” et correspondant à la diminution de la glycémie lors
du repas suivant le repas test (10 heures après) est de plus en
plus étudié. Ce phénomène est dû à la fermentation colique,
car il est associé à une teneur élevée en hydrogène expiré et
à des teneurs plasmatiques élevées en acides gras à courte
chaîne. Parallèlement à l’amélioration de la tolérance gluci-
dique, liée à la prise de céréales complètes (en grains), et à
l’amélioration de l’insulinosensibilité, les acides gras libres
(non estérifiés) et l’interleukine 6 sont plus bas, tandis que
l’adiponectine et le GPL1 s’élèvent. Une présentation de
l’effet des aliments et ingrédients à faible index glycémique
sur la satiété a été faite par J. Henry. Elle a montré que,
indépendamment de sa teneur en fibres et en macronutri-
ments, un petit déjeuner à faible index glycémique avait un
effet additionnel sur la satiété et entraînait une réduction de
la prise énergétique sur 24 heures.
D. Tomé a mis en évidence l’effet satiétiogène de
protéines de levure, qui réduisent, par rapport à un repas
équivalent comportant d’autres sources de protéines,
la prise alimentaire sur le repas suivant, de même que
la prise journalière. L’ingestion de peptides de levures
augmente l’activité des neurones mélanocortiques du
noyau arqué de l’hypothalamus ainsi que le nombre de
neurones exprimant un niveau détectable d’α-MSH.
Deux communications ont concerné l’étude de Fleurbaix
Laventie Ville Santé (FLVS Nord). L’une, présentée par
M. Romon, est en faveur d’un bénéfice sur la prévention
de l’obésité infantile de cette “étude-action”, la prévalence
du surpoids et de l’obésité étant passée de 11,4 % en 1992
à 8,6 % en 2004, alors qu’elle était en 2004 de 17,8 % dans
les villes témoins. On remarque que l’infléchissement de
la courbe de l’obésité est survenu tardivement, au bout de
dix ans. D. Jacobi a présenté les résultats de la
mesure de l’activité physique de 1 421 sujets âgés
de 15 à 69 ans inclus dans la phase III de l’étude
FLVS. Les 160 sujets du tertile le plus faible d’ac-
tivité physique ont subi des explorations complé-
mentaires, notamment avec un accéléromètre.
Leur activité physique était représentée par le
travail, l’activité de loisir et les activités “autres”
(courses, tâches ménagères). La sédentarité était
inversement corrélée aux activités “autres”. Cela
pourrait aider à mettre en place des actions pour
réduire les comportements sédentaires.
Plusieurs études épidémiologiques ont été présentées.
Akbaraly, de Cambridge, a livré les résultats d’une étude
prospective sur le lien entre les apports en vitamines B6,
B9 et B12 et le déclin cognitif chez 1 817 sujets nés en
1946 et suivis. Une enquête alimentaire a été réalisée à 36
et 43 ans, et les capacités cognitives ont été mesurées à 43
et 53 ans. Une augmentation des apports en folates (vita-
mine B9) entre 36 et 43 ans est associée à une diminution
du déclin cognitif chez les femmes entre 43 et 53 ans.
Dauchet a présenté les résultats d’une analyse de la corré-
lation entre consommation de fruits et légumes et concen-
tration plasmatique en antioxydants chez 3 521 sujets de
la cohorte SUVIMAX, confirmant la relation entre la
teneur en bêtacarotène et vitamine C et la consomma-
tion de fruits et de légumes, plus élevée chez les femmes
que chez les hommes. Les agrumes sont un déterminant
majeur de la teneur en vitamine C et en bêtacarotène.
M. Gerber a étudié les facteurs alimentaires en lien avec
le risque de cancer du sein dans une étude cas-témoins
(437 femmes - 922 témoins). Un apport de plus de 44 g/j
de céréales est associé à une réduction du risque de cancer
du sein, alors que la viande entraîne un doublement de ce
risque pour chaque consommation additionnelle de 100 g
de viande. La consommation d’huile d’olive est associée
à une réduction de ce risque. ■
Le 3e Congrès de la Société française de nutrition