Écho des congrèsÉ Le 3e Congrès de la Société française de nutrition a été organisé conjointement avec The Nutrition Society (Grande-Bretagne) à Lille, en décembre 2007. La qualité des communications était au rendez-vous. Plusieurs d’entre elles ont apporté un éclairage intéressant sur l’index glycémique, et en particulier celle de I. Bjork, de Suède. Un index glycémique bas est lié soit à un retard de digestion ou d’absorption des hydrates de carbone, soit à un ralentissement de la vidange gastrique. La nature physicochimique des glucides ainsi que la teneur en amylose, liée au pourcentage d’amidon résistant et à la cristallinité de l’amidon, sont des facteurs importants ; le caractère visqueux des fibres et la structure de leur matrice sont également à prendre en considération. La découverte des conséquences de la fermentation colique a apporté un éclairage nouveau : l’acide acétique et, dans une moindre mesure, l’acide lactique diminuent l’index glycémique ; un effet qualifié d’effet “second repas” et correspondant à la diminution de la glycémie lors du repas suivant le repas test (10 heures après) est de plus en plus étudié. Ce phénomène est dû à la fermentation colique, car il est associé à une teneur élevée en hydrogène expiré et à des teneurs plasmatiques élevées en acides gras à courte chaîne. Parallèlement à l’amélioration de la tolérance glucidique, liée à la prise de céréales complètes (en grains), et à l’amélioration de l’insulinosensibilité, les acides gras libres (non estérifiés) et l’interleukine 6 sont plus bas, tandis que l’adiponectine et le GPL1 s’élèvent. Une présentation de l’effet des aliments et ingrédients à faible index glycémique sur la satiété a été faite par J. Henry. Elle a montré que, indépendamment de sa teneur en fibres et en macronutriments, un petit déjeuner à faible index glycémique avait un effet additionnel sur la satiété et entraînait une réduction de la prise énergétique sur 24 heures. D. Tomé a mis en évidence l’effet satiétiogène de protéines de levure, qui réduisent, par rapport à un repas équivalent comportant d’autres sources de protéines, la prise alimentaire sur le repas suivant, de même que la prise journalière. L’ingestion de peptides de levures augmente l’activité des neurones mélanocortiques du noyau arqué de l’hypothalamus ainsi que le nombre de neurones exprimant un niveau détectable d’α-MSH. Deux communications ont concerné l’étude de Fleurbaix Laventie Ville Santé (FLVS Nord). L’une, présentée par M. Romon, est en faveur d’un bénéfice sur la prévention de l’obésité infantile de cette “étude-action”, la prévalence du surpoids et de l’obésité étant passée de 11,4 % en 1992 à 8,6 % en 2004, alors qu’elle était en 2004 de 17,8 % dans les villes témoins. On remarque que l’infléchissement de la courbe de l’obésité est survenu tardivement, au bout de dix ans. D. Jacobi a présenté les résultats de la mesure de l’activité physique de 1 421 sujets âgés de 15 à 69 ans inclus dans la phase III de l’étude FLVS. Les 160 sujets du tertile le plus faible d’activité physique ont subi des explorations complémentaires, notamment avec un accéléromètre. Leur activité physique était représentée par le travail, l’activité de loisir et les activités “autres” (courses, tâches ménagères). La sédentarité était inversement corrélée aux activités “autres”. Cela pourrait aider à mettre en place des actions pour réduire les comportements sédentaires. Plusieurs études épidémiologiques ont été présentées. Akbaraly, de Cambridge, a livré les résultats d’une étude prospective sur le lien entre les apports en vitamines B6, B9 et B12 et le déclin cognitif chez 1 817 sujets nés en 1946 et suivis. Une enquête alimentaire a été réalisée à 36 et 43 ans, et les capacités cognitives ont été mesurées à 43 et 53 ans. Une augmentation des apports en folates (vitamine B9) entre 36 et 43 ans est associée à une diminution du déclin cognitif chez les femmes entre 43 et 53 ans. Dauchet a présenté les résultats d’une analyse de la corrélation entre consommation de fruits et légumes et concentration plasmatique en antioxydants chez 3 521 sujets de la cohorte SUVIMAX, confirmant la relation entre la teneur en bêtacarotène et vitamine C et la consommation de fruits et de légumes, plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Les agrumes sont un déterminant majeur de la teneur en vitamine C et en bêtacarotène. M. Gerber a étudié les facteurs alimentaires en lien avec le risque de cancer du sein dans une étude cas-témoins (437 femmes - 922 témoins). Un apport de plus de 44 g/j de céréales est associé à une réduction du risque de cancer du sein, alors que la viande entraîne un doublement de ce risque pour chaque consommation additionnelle de 100 g de viande. La consommation d’huile d’olive est associée ■ à une réduction de ce risque. Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XII), n° 1, janvier-février 2008 cho des congrès Le 3e Congrès de la Société française de nutrition 11