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Zone d’iléite avec deux ulcérations.
Thrombose vasculaire tumorale.
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 1-2 - janvier-février 2007
Imagerie
Imagerie
comme dans notre observation, a été jusqu’ici publié (5). La
diffi culté diagnostique de cette aff ection est due à l’absence de
symptomatologie spécifi que, à l’absence de valeur prédictive
des marqueurs tumoraux et à la diffi culté d’exploration de
l’intestin grêle. L’apparition de nouvelles techniques d’imagerie
comme l’entéroscanner (associant entéroclyse et si possible
scanners multibarrette) et d’endoscopie avec l’entéroscopie à
double ballon off rent de nouvelles perspectives diagnostiques
pour la détection des stades précoces de cette aff ection.
Le pronostic des adénocarcinomes du grêle reste sombre, car
il est, en grande partie, lié au fait que la majorité d’entre eux
sont diagnostiqués à un stade avancé avec une survie à 5 ans
d’environ 25 %, inchangée depuis 10 ans (6, 7). Compte tenu
de la rareté de ces cancers, aucune étude prospective n’a évalué
l’impact de la chimiothérapie, que ce soit en adjuvant ou en
métastatique, et le principal facteur de bon pronostic est une
chirurgie optimale avec marge de résection microscopique
saine sans atteinte ganglionnaire. C’est ainsi qu’en général les
oncologues digestifs proposent aux patients atteints de cette
maladie orpheline les protocoles validés dans l’adénocarcinome
colique. La question de savoir si les patients qui présentent une
maladie de Crohn associée doivent bénéfi cier d’un traitement
de fond en même temps que leur chimiothérapie n’a jamais été
discutée dans la littérature et la décision se fait alors au cas par
cas. Le bénéfi ce clinique d’un contrôle de la maladie de Crohn
chez des patients symptomatiques est tel qu’il est raisonnable de
proposer un traitement de fond comme si ces patients n’avaient
pas de cancer, a fortiori s’il s’agit d’un traitement adjuvant.
CONCLUSION
Les patients atteints de la maladie de Crohn sont désormais
bien reconnus comme population à risque de développer
des cancers digestifs. Ce risque est considéré aujourd’hui,
à surface de muqueuse atteinte et temps d’évolution égaux,
identique au niveau colorectal à celui des patients atteints de
rectocolite hémorragique. Les résultats de l’étude CESAME
(www.cohorte-cesame.org), permettront peut-être de mieux
déterminer le risque d’adénocarcinome de l’intestin grêle chez
ces malades. Il nous semble que, en 2006, l’utilisation des
techniques modernes d’imagerie en coupe pourrait permettre
de dépister cette maladie plus précocement chez un malade
porteur d’une maladie de Crohn de l’intestin grêle. ■
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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sis. Ann Surg Oncol 1994;1(3):183-8.
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6. Bauer RL, Palmer ML, Bauer AM et al. Adenocarcinoma of the
small intestine: 21-year review of diagnosis, treatment, and progno-
sis. Ann Surg Oncol 1994;1:183-8.
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