Congrès de l’American College of Surgeons La Nouvelle-Orléans, 10-14 octobre 2004 P. de Mestier du Bourg* L’obésité aux États-Unis : un peu d’amélioration grâce à la chirurgie et un semblant de modification des habitudes alimentaires L’obésité morbide touche une dizaine de millions d’Américains, et les campagnes de sensibilisation commencent à donner leurs premiers résultats sur les modifications des habitudes alimentaires, avec, en particulier, le retour d’une alimentation à domicile (77 % de la population), au détriment des restaurants (- 8,9 % entre 1985 et 2004). Cependant, concernant la nécessité pour les obèses de faire un régime, seul un sur deux l’accepte complètement et 21,5 % sont franchement contre, ou presque (7,7 %). Sur les 10 millions d’obèses sévères de ce pays, seuls 1 à 2 % vont pouvoir être opérés, ce qui est notoirement insuffisant ; 140 640 interventions de chirurgie bariatrique ont été réalisées cette année, sous la forme, le plus souvent, d’un courtcircuit gastrique, par l’intermédiaire d’une anse en Y sur une poche gastrique sous-cardiale créée par un cloisonnement gastrique. On s’est aperçu ainsi que ces obèses vivaient plus longtemps que les non opérés, avec 70 à 80 % de réduction de leur diabète, de leur hypertension, de l’apnée du sommeil, et avec une normalisation du taux de cholestérol pour la plupart. Une méta-analyse sur 136 études à travers le monde (H. Buchwald, University of Minnesota), comprenant * Unité de chirurgie générale et digestive, hôpital des Peupliers, Paris. 22 094 patients opérés, montrait une perte de leur excès pondéral de 61 %, une élimination du diabète dans 86 % des cas, de l’hypertension dans 78 % des cas, de l’apnée du sommeil dans 85,7 % des cas, et une normalisation du cholestérol dans 70 % des cas. La phase critique est celle du premier mois postopératoire, avec un décès sur 200 dans cette étude, et, au-delà, un bénéfice de la survie estimé à 33 %. La réalisation de ces interventions sous laparoscopie a multiplié leur fréquence par 2,5 depuis 1990. C’est mieux, mais beaucoup reste à faire. Transplantation d’îlots pancréatiques chez les patients porteurs d’une pancréatite chronique grave. Résultats La douleur est l’un des problèmes principaux des pancréatites chroniques, nécessitant bien souvent la prise d’opiacés ou une chirurgie de décompression ou de résection. La pancréatectomie totale est celle le moins souvent réalisée, car elle est dotée d’une morbidité importante, responsable d’un syndrome de malabsorption et d’un diabète difficile à équilibrer pour plus de 25 % des patients. C’est pourquoi on a essayé d’associer à ces interventions la transplantation d’îlots pancréatiques afin de réduire le diabète postopératoire. Ahmad et al. (Cincinnati) rapportent une expérience concernant 45 patients de 39 ans d’âge moyen, tous porteurs de douleurs réfractaires aux antalgiques majeurs. Il a été réalisé 41 pancréatecto- Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 1 - vol. VIII - janvier-février 2005 mies totales et 4 pancréatectomies partielles. Le taux de complications était de 40 % (18/45), avec principalement des embolies pulmonaires, des détresses respiratoires, des abcès intra-abdominaux, et 3 décès, soit 6,6 %. Tous ces patients ont donc eu une transplantation d’îlots pancréatiques en grand nombre, c’est-àdire : 397 000 pour une pancréatectomie totale, 262 000 pour une DPC (whipple), 254 000 pour une pancréatectomie distale, et 87 000 pour une intervention de Puestow. Le résultat montre que 40 % des patients nécessitaient plus d’insuline, 24 % nécessitaient environ 20 unités par jour, et 36 % 20 à 40 unités par jour. Ces résultats étaient dépendants du poids du patient (IMC < 28) et étaient meilleurs pour le sexe féminin (17/18 sont devenues insulino-indépendantes). Les résultats ne sont pas corrélés au poids du pancréas, au temps d’intervention, à la notion d’une transfusion. Les patients ont réduit leur dose de narcotique, et 72 % (n = 23) sont devenus narcotico-indépendants ou peu dépendants, avec une consommation moyenne de morphine qui est passée de 206 mg à 90 mg. L’auteur considère ces résultats comme très encourageants, mais un grand nombre d’îlots pancréatiques sont nécessaires pour y parvenir. Sutherland (Minneapolis) a commenté cette étude en rapportant l’expérience de son équipe à propos de 132 patients de 35,8 ans d’âge moyen. Concernant les résultats sur la douleur, ils étaient semblables, avec 40 % de patients sans douleurs, 32 % améliorés et 10 % restant identiques ; la mortalité de la série était de 6 %. Le résultat sur la réduction des doses d’insuline utilisées était semblable à celui de l’étude précédente. On constatait que le nombre d’îlots transplantés devait être supérieur à 500 000 pour être indépendant à l’insuline et entre 5 Écho des congrès Écho des congrès 250 000 et 490 000 pour être semidépendant ; un nombre inférieur n’était pas suffisant pour pouvoir se passer de l’insuline. En définitive, un patient sur deux pour cette série restait insulinodépendant. En conclusion, un diabète modéré est plus facilement contrôlable et est préférable à une dépendance aux narcotiques. La transplantation d’îlots pancréatiques fonctionnels est souhaitable, même si l’insuline à faible dose est encore nécessaire. Enfin, l’auteur conseille de faire toujours une transplantation d’îlots pancréatiques lorsque les résections pancréatiques doivent inclure le corps et la queue du pancréas. Cancers colorectaux Rôle du ganglion sentinelle dans le dépistage des adénopathies métastatiques des cancers colorectaux La présence de ganglions métastatiques est le meilleur facteur prédictif de survie des cancers colorectaux. La réalisation d’une chimiothérapie adjuvante améliore la survie de 33 % dans les stades III. Comme on l’a déjà montré, la découverte d’un ganglion sentinelle paraît difficile chez environ 30 % des patients, avec cependant une valeur diagnostique élevée, car en l’absence d’atteinte du ganglion sentinelle, très peu d’extensions ganglionnaires seraient observées. L’étude présentée (Reilly WT, Betheleem, Pennsylvanie) rapporte 20 patients consécutifs porteurs d’un cancer colorectal non métastatique. Il est apparu ainsi que la survie était corrélée au nombre de ganglions examinés selon qu’il y avait plus ou moins de 10 ganglions sur les pièces par patient (p = 0,007). La taille du ganglion n’était pas corrélée à son envahissement. Des micrométastases ont été découvertes chez environ 10 % des patients, de signification incertaine et détectées uniquement par la technique des marqueurs de cytokératine 20. En définitive, l’analyse de 18 ganglions par pièce semblait préférable et 85 % des ganglions sentinelles ont été trouvés, avec un taux de positivité assez variable, se situant autour de 15 %, mais un taux de faux négatif encore trop élevé. Les auteurs estiment que cette technique est à prendre en considération, sachant que le dépistage du ganglion sentinelle est souvent difficile et que le rôle de l’histologie dans le dépistage d’une positivité est primordial. Rôle du PET scan dans le diagnostic des cancers colorectaux et de leurs métastases L’intérêt principal de cette technique vient de ce que les changements métaboliques précèdent les transformations structurales et permettent notamment de différencier tumeur et inflammation. Il y a plusieurs limites à ces techniques : l’impossibilité de détecter une tumeur inférieure à 1 cm, l’exclusion des lésions répondant à une chimiothérapie et les tumeurs à prédominance mucineuse (Guillem JG, New York). Cet examen s’est révélé intéressant dans la classification préopératoire des tumeurs, la modifiant dans 39 % des cas, et dans le dépistage des métastases, avec une sensibilité qui était de 94 % et une spécificité de 100 %. Cependant, pour des tumeurs de taille inférieure à 1,5 cm, la tomodensitométrie était meilleure que le PET scan (Se : 84 % versus 14 %). Par ailleurs, le PET scan s’est révélé intéressant pour le dépistage des récidives pelviennes, avec une sensibilité de 84 % et une spécificité de 88 %. Pour l’évaluation de la réponse à la chimiothérapie, le PET scan s’est révélé très supérieur à la tomodensitométrie. Lorsque l’on réalise ces deux examens, avant et après traitement, le PET scan identifie la réponse dans 100 % des cas (contre 78 % des cas pour le scanner). En définitive, le PET scan permet une meilleure classification, avec une modification du traitement prévu dans 20 % des cas et une incidence positive sur la survie. Par ailleurs, il donne une bonne valeur pronostique de la réponse à la radiochimiothérapie postopératoire. Les auteurs suggèrent une étude contrôlée PET scan versus tomodensitométrie. Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 1 - vol. VIII - janvier-février 2005 Y a-t-il encore une place pour l’excision locale des petits cancers du bas rectum débutants ? C’est un sujet qui est toujours en discussion, avec l’évaluation précise des risques d’une excision purement locale afin d’éviter la morbidité et les séquelles d’une amputation du rectum. Cependant, les récidives ne sont pas rares, et on a rapporté, à 10 ans un taux de 17 % pour les T1 et de 28 % pour les T2, liées principalement à l’atteinte ganglionnaire. Ces récidives peuvent-elles être modifiées par un traitement adjuvant ? Peut-on définir le candidat idéal à la résection locale ? (Garcia-Aguilar, San Francisco) L’identification repose sur les critères morphologiques, histologiques, l’examen digital, la tomodensitométrie, l’IRM et l’échoendoscopie. Morphologiquement, les tumeurs exophytiques ont une meilleure survie et ne constituent pas un facteur pronostique indépendant. La tumeur doit être mobile, ne dépassant pas la sous-muqueuse. La tomodensitométrie et l’IRM ne montrent un avantage que pour l’extension extrarectale, car les différentes couches du rectum sont mal identifiées. En fait, l’échoendoscopie montre le mieux l’extension à travers les différentes couches, mais avec l’inconvénient d’être “opérateur-dépendante”, ne repérant pas des lésions associées à distance, avec un taux de pénétration souvent insuffisant, ce qui donne une mauvaise évaluation de l’atteinte ganglionnaire (70 % pour les N0 et 60 % pour les N+ d’après l’auteur). En définitive, la proposition faite est de réaliser une large excision emportant la couche musculaire jusqu’à la graisse périrectale, suivie d’un examen extemporané immédiat donnant avec précision l’extension en profondeur, la taille des marges péritumorales et l’existence de ganglions dans la graisse péri- 6 Écho des congrès Écho des congrès rectale, afin d’avoir une classification exacte et de décider si une excision locale pourrait avoir une chance de succès. Résultats à long terme après excision locale (Rothenberger, Minneapolis) Les résultats sont directement corrélés à la présence ou non d’un envahissement vasculaire, aux marges de résection saines et au grade de malignité. Avec une surveillance endoscopique tous les trois mois, les résultats sur 82 patients répartis en 55 T1 et 27 T2 avec 58 mois de suivi ont montré 18 % de récidive pour le stade T1 et 37 % pour le stade T2 avec une mortalité de 2 et 7 %. Ce taux élevé de récidive locale est dû à l’absence d’exérèse des ganglions du mésorectum, ce qui élimine définitivement toute possibilité d’excision locale sur des tumeurs T2. L’indication ne concerne donc que des patients très sélectionnés, porteurs de tumeurs T1 et chez lesquels une radiochimiothérapie associée pourrait être bénéfique. Le traitement radiochimiothérapique peut-il améliorer les résultats (Bleday, Boston) ? Pour l’auteur, le traitement radiochimiothérapique a l’intérêt principal de détruire les micrométastases. Une étude contrôlée de la Cleveland Clinic montrait un résultat significatif d’un traitement adjuvant, avec seulement 7 % de récidive chez 46 patients traités, versus 27 % chez 60 non traités. Le traitement utilisé était une radiothérapie locale de 53 Gy, associée à une perfusion continue de 5-FU + LV. Ces résultats ne sont pas en accord avec les données de la littérature, qui montrent plutôt l’absence de bénéfice de la radiothérapie et de la chimiothérapie adjuvante dans la prévention des récidives. tumeur pour 5 à 10 %, et de causes diverses pour le reste (Crohn, diverticule de Meckel, entérite, etc.). Une orientation peut être donnée par l’âge du patient, puisque les angiodysplasies surviennent le plus souvent vers 70 ans, sont occultes dans 36 à 50 % des cas, et cessent spontanément dans 40 % des cas. Les tumeurs du grêle sont plus rares et le fait de sujets de 40 à 50 ans (Gist, carcinoïde, carcinome, métastases). Enfin, les diverticules de Meckel sont plutôt l’apanage de sujets jeunes. Les moyens diagnostiques sont variés et d’efficacité encore insuffisante, identifiant 60 % des saignements. Ainsi, l’endoscopie classique n’identifie que 20 à 40 % des lésions ; les sondes d’entéroscopie de 275 cm en diagnostiquent 30 à 65 % ; la “Push” entéroscopie permet le tatouage de lésions repérées et un diagnostic dans 30 à 50 % des cas. Le risque de nouvelle hémorragie à 2 ans est de 31 %. Nouvelle venue : la vidéocapsule permet une localisation approximative des lésions, mais également un diagnostic dans 68 à 76 % des cas ; elle est donc bien supérieure aux autres techniques. Cependant, les inconvénients en sont l’impossibilité de franchir une sténose avec des contre-indications qui sont : la présence d’un pacemaker et celle de troubles de la déglutition. Enfin, son coût est encore élevé. Reste l’exploration peropératoire sous laparoscopie, qui permettrait de faire le diagnostic dans 70 à 100 % des cas d’après les auteurs, avec une efficacité thérapeutique de 41 à 79 %. achlorhydrie, avec une augmentation de la gastrinémie, à l’origine d’une hyperplasie des cellules ECL, et l’apparition de carcinoïdes gastriques de type I, qui répondent en général favorablement à la thérapie par octréotide. Les carcinoïdes de type II sont associés en général à un MEN1 ou un ZE, et les types III sont sporadiques et, en général, malins. L’identification de ces carcinoïdes est faite par immunohistochimie et le diagnostic de localisation par l’Octréoscan du corps entier, associé en général à une tomodensitométrie classique. Dans le sang, le diagnostic se fait par la recherche de chromogranine A et, dans les urines, par la recherche de HIAA. En cas de doute légitime, la surveillance biologique doit être faite tous les 3 mois, et tous les 6 mois pour l’Octréoscan. La sanction est chirurgicale. Depuis l’utilisation des IPP, on remarque que l’incidence des carcinoïdes gastriques est passée de 2,41 % à plus de 5,76 %. Les interventions antireflux induisent la régression des brachyœsophages Les carcinoïdes gastriques de type I sont favorisés par l’achlorhydrie, les gastrites atrophiques, les gastrites autoimmunes et surtout l’utilisation des IPP. L’utilisation des IPP entraîne une Avec plus de recul sur les interventions antireflux, cette notion semble vouloir se confirmer. C’est ce que rapporte Patti (San Francisco), à propos d’un groupe de 179 patients, dont 82 avaient subi une fundoplication de type Nissen, et 97 une fundoplication partielle. Les résultats étaient meilleurs si la pHmétrie préopératoire était anormale, ce que confirment des résultats récents. Les patients opérés avant 1999 avaient subi une fundoplication partielle ou totale, et, les patients ultérieurs une fundoplication totale (Nissen). Les résultats montrent que la fundoplication partielle est moins efficace, et que le Nissen peut être réalisé même chez les patients avec un péristaltisme anormal. En moyenne, le reflux gastro-œsophagien s’est normalisé pour 93 % des patients, avec une chute du pyrosis pour 95 %. À 60 mois, Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 1 - vol. VIII - janvier-février 2005 7 Les hémorragies digestives d’origine indéterminée Elles représentent 5 % des hémorragies (Walsh, Cleveland). Il s’agit d’une angiodysplasie pour 60 à 80 %, d’une Les carcinoïdes gastriques sont en nette augmentation depuis l’utilisation des IPP Écho des congrès Écho des congrès 90 % des patients ont montré une régression de l’endobrachyœsophage (EBO). Ces chiffres sont nettement différents de ceux publiés, montrant rarement de régression supérieure à 50 %. Quoi qu’il en soit, aucun patient n’a développé de dysplasie sévère. Cette régression survient essentiellement sur des EBO courts, inférieurs à 3 cm. Ces résultats sont nettement supérieurs à ceux du traitement médical par IPP seuls, dont l’efficacité sur la régression de l’EBO apparaît discutable et qui n’empêche pas la progression vers la dysplasie. En définitive, l’EBO est bien une maladie chirurgicale ; c’est le seul procédé permettant de limiter l’évolution vers une dysplasie sévère et un cancer de l’œsophage. La chirurgie ne réduit pas toujours l’endobrachyœsophage Sende (Santiago) a précisé que la chirurgie antireflux s’adressait à des patients porteurs d’un court segment d’EBO. Sur les EBO à long segment, on n’observe aucune régression, même avec un recul significatif. La surveillance doit être particulièrement importante chez ces patients, car l’apparition d’un carcinome est souvent très tardive ; ainsi, la série présentée ici comportait 6 406 interventions antireflux, suivies pendant 7,7 ans en moyenne, avec une apparition tardive de 23 adénocarcinomes. Dans la population générale, la survenue d’un cancer chez les patients soumis à un traitement médical s’élève à 5,3 pour 1 000 patients/années et est de 3,8 % pour les patients soumis au traitement chirurgical (NS). La chirurgie antireflux ne réduit pas le risque de survenue d’adénocarcinomes chez les patients porteurs d’un long segment d’EBO. La proposition de l’auteur est alors de réaliser une diversion duodénale associée à une vagotomie et à une antrectomie. Sur une série de 78 patients répartis en trois groupes : court segment d’EBO (n = 31), long segment d’EBO (n = 42), et très long segment d’EBO (n = 5), on observait une régression de 65, 62, et 0 % dans ces trois groupes après Nissen, et une progression de 2,4 et 4,5 % dans les deux derniers groupes. La diversion duodénale totale permettrait d’obtenir une régression significative de la métaplasie intestinale selon la longueur de l’EBO, avec une réduction du risque carcinomateux. les indemnités versées aux États-Unis lors des procès concernant une chirurgie digestive sont maintenant liées aux plaies biliaires sous laparoscopie. Considération médico-légale à propos des sténoses biliaires après cholécystectomie par laparoscopie Le taux de récidive après résection du cancer gastrique est élevé et approche 50 % (Bennett, New York) dans l’année qui suit la résection. Le dépistages de récidives asymptomatiques donneraitil un éventuel gain sur la survie ? Entre 1985 et 2001, 561 patients sur 1 172 traités par résection curative ont présenté un redux confirmé par biopsies. La récidive était située au niveau du lit gastrique, sur l’anastomose ou dans les chaînes ganglionnaires ; elle était péritonéale ou à distance. Sur 382 patients suivis suffisamment longtemps, il y a eu 283 récidives symptomatiques à 12,4 mois et 99 patients asymptomatiques à 10,8 mois. Le décès des patients après dépistage de la récidive survenait à 4,8 mois pour les patients asymptomatiques, et à 7,8 mois pour les patients symptomatiques (NS). La conclusion des auteurs est que les récidives surviennent dans le même temps, qu’elles soient symptomatiques ou non, la récidive asymptomatique n’ayant pas une meilleure survie. Les auteurs proposent de confirmer ces données par une étude contrôlée, compte tenu de moyens de détection encore insuffisants, quoique le PET scan n’ait pas été utilisé dans cette étude. ■ Strosberg (Saint-Louis) a rappelé que le taux de sténose après cholécystectomie par laparoscopie était de 5 à 10 %. Parmi les causes principales : l’utilisation maladroite de l’électrocoagulation, une mauvaise fermeture du cystique ou son erreur d’identification, avec une section ou une résection de la voie biliaire principale ou d’un canal hépatique droit. Les facteurs de risque sont principalement l’inflammation, l’expérience insuffisante de l’opérateur, les anomalies anatomiques, la traction vers le haut de la vésicule lors de la dissection. L’auteur est en faveur de la cholangiographie peropératoire pour une meilleure identification des anomalies et d’un analyse critique du cholangiogramme à la recherche d’un canal manquant ou d’un canal aberrant. L’auteur a bien insisté sur la nécessité de changer nos habitudes concernant la cholécystectomie, en augmentant, si nécessaire, le taux de conversion, en cas d’inflammation sévère, dans les zones de dissection dangereuse avec le risque de plaies biliaires, en sachant que c’est lors de la première réparation d’une plaie biliaire que l’on a le plus de chances de guérison. Au plan médico-légal, 15 % de toutes Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 1 - vol. VIII - janvier-février 2005 La détection des récidives asymptomatiques des cancers gastriques après résection curative améliore-t-elle la survie ? Pour en savoir plus… ❏ J Chir 2002;139:59. ❏ Chir 2003;140:129. ❏ Chir 2002;184:58. ❏ Chir 2003;140:247. 8 Écho des congrès Écho des congrès