Dans le cadre du colloque de l’AQISEP 25 mars 2015 Les outils et renseignements présentés demeurent des « outils maison ». Ils sont basés sur une longue réflexion, des besoins exprimés, de l’expertise, une grande collaboration et le désir d’aider. Il n’existe AUCUNE obligation dans l’utilisation de ces outils. Ceci reste à la discrétion de chaque milieu en considérant vos réalités et vos rôles respectifs. Ces renseignements et outils peuvent être utilisés partiellement ou intégralement selon vos besoins et votre rôle dans votre établissement. Les éléments proposés aident non seulement les étudiants en situation de handicap, mais bien souvent l’ensemble des étudiants. C’est un humble partage! Merci de votre collaboration! Rappeler le contexte dans lequel le collège intervient auprès des étudiants en situation de handicap (ÉSH). Connaître les principales caractéristiques des étudiants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) pouvant guider nos interventions. Identifier quelques trucs concrets pour vivre le quotidien. Échanges à partir de mises en situation. Certaines parties du contenu ont été mises sur pied avec la collaboration de Marie-Joëlle Langevin, Autisme Québec et de Marie-Hélène Carré, Cégep de Sainte-Foy. Un gros merci! Que sont les Services adaptés? Philosophie : « Sans discrimination, ni privilèges » Obligations légales Obligations morales Mandat des Services adaptés Accueillir les étudiants en situation de handicap. Intégrer ces étudiants au cégep. Soutenir leurs apprentissages par la mise en place d’accommodements dans le but de les rendre autonomes avec accommodements. Soutenir les professeurs. Les compétences à atteindre doivent répondre aux critères provenant du Ministère indépendamment des handicaps, mais AVEC accommodements. Si la compétence à atteindre touche l’accommodement mis en place, l’accommodement devra être modifié et il y aura nécessairement ajustement (ex. : temps). L’étudiant ayant une situation de handicap est assujetti aux mêmes règles que les autres étudiants sans limitation. L’étudiant en situation de handicap peut, comme tout étudiant, faire face à un échec. Source de l’image : http://www.meltystyle.fr/google-x-phone-contre-le-samsung-galaxy-s3-et-non-le-iphone-5-galerie-408935-1224882.html Définition selon le DSM-V (voir annexe) Définition selon SACCADE « Le TSA est un trouble neurodéveloppemental probablement d’origine génétique. Il touche la personne avant sa naissance. Il est permanent chez la personne de 0 à 100 ans. Il varie en intensité et les manifestations perceptibles varient elles aussi selon le degré d’intensité de la structure autistique. Il touche l’ensemble de la personne dans son développement de la perception, de la communication, de ses émotions, et donc de ses interactions et de ses comportements. La personne avec un TSA possède le même équipement que tout être humain, mais son cerveau est connecté différemment, ce qui lui donne une gestion différente de la perception. La personne avec un TSA adapte sa gestion de la perception à l’environnement en manœuvrant avec des gestes et en faisant des comportements particuliers. On appelle ses gestes et ses comportements des manifestations autistiques. On retrouve ces manifestations chez la majorité des personnes autistes de la planète. Ces manifestations sont souvent confondues avec des troubles de comportement. Elles répondent à un besoin d’équilibre de perception et on ne doit pas les stopper, mais les orienter pour permettre le développement. » Source : http://www.conceptconsulted.com Interactions sociales Comportements, intérêts et activités stéréotypés et répétitifs Communication Source des images : • http://adrianejolly.com/improving-communication-with-prospects-and-customers/ • http://emsitua.com/fr/tangle/ • http://ceesq.wordpress.com/2012/07/06/pourquoi-demarrer-une-entreprise-deconomie-sociale/ Les interactions sociales Difficulté au plan des comportements non verbaux. Difficulté marquée à établir des relations avec les pairs. Manque de réciprocité sociale ou émotionnelle. La communication Difficulté marquée à engager ou à maintenir une conversation avec autrui. Utilisation d’un langage stéréotypé et répétitif. Comportements, intérêts et activités répétitifs et stéréotypés Préoccupations anormales pour des centres d’intérêt stéréotypés et restreints, soit en intensité ou dans l’orientation. Habitudes et rituels spécifiques apparemment inflexibles et non fonctionnels. Maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs. Bien que plusieurs aspects restent nébuleux, nous savons que le cerveau des personnes TSA ne fonctionne pas comme celui des personnes non TSA. Par exemple : • elles ont plus de facilité à traiter l’information visuelle qu’auditive; • elles traitent plus facilement l’information précise que globale; ConsulTED (2015): Repères fondamentaux : http://www.saccade.ca/pdf/1_Reperes%20 fondamentaux.pdf • elles peuvent présenter un délai avant de répondre à une question. Source de l’image: http://crim.umontreal.ca/notre-ecole/nouvelles-evenements/nouvelles-pistes-de-recherche-sur-les-troubles-du-2254/ Profil de la personne autiste versus la personne neurotypique Personne TSA Personne neurotypique Perçoit le concret. Perçoit l’abstrait. Code l’information - banques de données. Enregistre l’information au fur et à mesure déduction et l’anticipation. Communique par description. Communique par interprétation. L’inconnu reste invisible. Arrive à traiter l’inconnu à partir du connu. Présente une attention centrée sur un élément Présente une attention qui permet de se à la fois. déplacer d’une cible à l’autre rapidement. L’information est rigide. L’information est souple. L’apprentissage est prévisible, organisé, visuel, L’apprentissage est dynamique, social et concret et précis. abstrait. Source : HARRISON, B & ST-CHARLES, l (2010). L’autisme, au-delà des apparences. Rivière-du-Loup, Québec, Canada : Concept ConsulTED, p.57-58. • Raisonnement non verbal (ex. : Matrice de Raven). • Discrimination perceptive, visuelle et auditive. • Mémoire. • Épreuves logiques. • Ponctuels, fiables et méticuleux. • Souvent doués pour des disciplines telles que les sciences, maths, arts. Source image: http://stageaupaysduperenoel.overblog.com Problème de concentration. Difficultés concernant l'environnement spatial. Troubles de l'organisation temporelle et du rythme. Difficultés au niveau de la pensée abstraite. Difficultés, parfois, au niveau de l'expression des idées. Rigidité possible lors d’incompréhension. Grandes difficultés au niveau de la compréhension des idées et du langage, du point de vue des autres et de leurs messages non verbaux. Difficultés au niveau du travail en équipe (comprendre les situations sociales, les savoir-faire et savoir-être). Pour certains, difficultés avec la motricité fine. Autres difficultés possibles selon la situation de l’étudiant. • Pour apprendre, l’étudiant ayant un TSA doit comprendre le sens de ce que l’on veut lui enseigner. • Il peut sembler opposant lorsqu’il ne comprend pas « le pourquoi du pourquoi ». Source de l’image : http://info.catho.be/2013/06/28/ecclesia-in-europa-une-boussole-pour-leurope/boussole/ Aime lorsque les règles sont claires (idéales lorsqu’elles sont écrites). Nécessite que les règles soient appliquées (avoir un sens pour lui). Peut avoir tendance à vouloir lui-même appliquer la règle ou intervenir lorsqu’une personne ne respecte pas la règle. L’étudiant ayant un TSA a besoin de support pour s’organiser et se structurer. La structure doit être suffisante pour rassurer la personne, mais pas trop rigide. Elle ne doit pas devenir étouffante. • • Si on dit oui une fois… c’est toujours oui! Quand on fait des exceptions, c’est nécessaire de les expliquer. Source de l’image: http://www.snipview.com/q/Exception S’il est dérangé par un inconfort sensoriel, il peut avoir beaucoup de difficultés à se concentrer. Il faut donc porter attention aux bruits, aux stimulus visuels ou aux autres qui peuvent déranger la personne. Source de l’image : http://www.retail-intelligence.fr/wp-content/uploads/2012/03/Marketing-sensoriel.jpg Si l’étudiant est anxieux, il sera difficile pour lui de se concentrer sur autre chose que sur l’objet anxiogène. Prendre le temps de comprendre et d’analyser la situation avec lui devient essentiel à son fonctionnement. Source de l’image : http://www.clg-maubuisson-bessancourt.ac-versailles.fr/college/hot-news/ L’étudiant a été référé par un collègue qui s’inquiète du choix de programme de l’étudiant TSA. Les obstacles possibles dans ce domaine d’études sont importants. Comment l’accueillir, que faire, à quoi penser? Une nouvelle consigne a été donnée aux étudiants pour la prise de rendez-vous dans votre service; ils doivent maintenant passer par l’accueil. L’étudiant TSA se présente à votre bureau pour prendre rendez-vous (inscrire son nom sur votre porte), mais la feuille n’est plus là. L’étudiant regarde la porte de votre bureau et ne bouge pas et se balance. Une ressource du collège vient vous aviser de la situation de l’étudiant et qu’il ne veut pas aller à son prochain cours. Vous questionnez l’étudiant pour comprendre la situation. Il vous dit : « Il n’y a pas la feuille pour prendre rendez-vous… vous m’aviez dit que c’est ici que je dois inscrire mon nom… vous m’avez menti… ça marche pas!» Que faire dans cette situation? Comment prévenir? S’il y a lieu, partager à l’étudiant que vous observez des comportements ou des commentaires déplacés, inappropriés ou faits à un mauvais moment. Au besoin, offrir à la personne un choix orienté : donner deux possibilités qui convergent toutes les deux vers le même objectif. Il faut partir de ce que la personne connaît pour lui apprendre autre chose ou comprendre sa logique pour un comportement. • Ne pas simplement demander s’il a compris, demander ce qu’il a compris et rectifier au besoin. • Donner le temps à l’étudiant de traiter l’information et de vous répondre. • Offrir des alternatives possibles à un obstacle, à un problème, à une situation. • Utiliser le visuel pour expliquer des concepts. • Ne pas inférer que les habiletés sont nécessairement les mêmes d’un domaine à un autre. • Les étudiants TSA n’apprennent pas par imitation, mais par information. Penser autrement… ça veut dire quoi? Se référer aux principaux besoins des étudiants TSA. Se ramener au cadre (ex. : les compétences du cours). Importance des partenaires. Source de l’image: https://gilscow.wordpress.com/2013/02/22/the-cow-237-think-outside-the-box-penser-autrement/ En tout sincérité… merci de votre support aux étudiants ayant des besoins particuliers! Marie-Pierre Aubert Conseillère en services adaptés pour les collèges de l’Est du Québec Centre collégial de soutien à l'intégration [email protected] 418 659-6600, poste 3829 Sites Web : Site de Brigitte Harrisson et de Lise St-Charles www.conceptconsulted.com/ Site de la Fédération québécoise de l’autisme et des autres TED www.autisme.qc.ca Information sur le syndrome d’Asperger et l’autisme de haut niveau www.aspiequebec.org/ Autisme Québec www.autismequebec.org/ Livres: Musique autiste, Antoine Ouellet, 2011 HARRISON, B & ST-CHARLES, l (2010). L’autisme, au-delà des apparences. Rivière-du-Loup, Québec, Canada : Concept ConsulTED Films : • Le cerveau d’Hugo, disponible sur You tube • BEN X, de Nic BALTHAZAR, 2008 • Mozart and the Whale, de Robert Lawrence, 2007 • L’autisme vu de l’intérieur, FQATED • Millenium film, de Niels Arden Oplev, 2009 • Atelier de base en autisme, FQATED • Temple Grandin, Mick Jackson, 2010 Source de l’image: http://news.tangatawhenua.com/category/toi-maori/maori-film/page/4/