Accueillir en crèche un enfant présentant un trouble du spectre

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16 et 18 Décembre 2014
SCOLARISER UN ENFANT AVEC
UN TROUBLE DU SPECTRE
AUTISTIQUE
Nadine Renaudo. Orthophoniste
Centre Ressources Autisme. Docteur Serret.
Hôpital Lenval. Intersecteur de pédopsychiatrie.
Professeur F. Askenazy.
PRÉSENTATION DU CENTRE
RESSOURCES AUTISME

Les missions des CRA définies par la loi 2005
et le 3ème plan autisme (2013):






Accueil/information des personnes avec TSA et
leurs familles
Evaluation diagnostique et fonctionnelle des cas
complexes
Formation/information des professionnels
Expertise auprès des instances administratives
(MDPH, ARS, CNSA…)
Développement du travail en réseau
Recherche
LES CRA

1 par région
Enfants, adolescents, adultes et leur famille

En PACA:





2 antenne de CRA Marseille/Nice
5 Unités d’évaluation
Unité mobile pour Adulte avec autisme (2014)
Dans le 06



1 antenne CRA
1 unité d’évaluation (Antibes <6 ans)
Fort partenariat avec Clinique des autistes Ste Marie
(Dr Fouchet).

Loi du 11 Février 2005:
Le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit
leur handicap, est un droit fondamental.
 Affirmation du droit pour chacun à une scolarité en milieu
ordinaire et à un parcours scolaire continu et adapté.
 Les parents doivent être associés à la décision d’orientation
de leur enfant et à la définition de son parcours
personnalisé de scolarisation.

 Trouble
du spectre autistique:
trouble moins visible que certains autres et
souvent non diagnostiqué.

fonctionnement particulier de ces personnes
(social, cognitif, comportemental)

Nécessité d’une bonne connaissance et d’une
compréhension fine du trouble pour organiser les
aménagements pertinents.

LES TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE
(TSA)
Troubles Envahissants du
Développement/Autisme (atypique)/Asperger
(CM10/DSMIV)
 Troubles du Spectre Autistique TSA (DSMV)

Trouble neurodéveloppemental
 Débute dans la petite enfance et perdure toute
la vie
 Etiologie est multifactorielle/multiple
(génétique…)
 Prévalence en augmentation (P= 0,6% à 1,3%).

Élargissement des critères diagnostics
 Meilleure reconnaissance du trouble

CRITÈRES DIAGNOSTICS DES TSA

CIM 10/DSM IV = = > Triade de symptômes




Altération qualitative de la communication
Altération qualitative des interactions sociales
réciproques
Comportements, intérêts, activités restreints
répétitifs et stéréotypés
DSM V (2013) = = > Deux catégories de
symptômes


Troubles socio-communicatifs
Comportements intérêts activités restreints
répétitifs et stéréotypés
Niveau intellectuel
 Niveau de sévérité

HÉTÉROGÉNÉITÉ DES TSA
Etiologique
Langagière
Cognitive
Clinique
Développementale
HÉTÉROGÉNÉITÉ CLINIQUE TSA

Non verbaux =========== Niv. Verbal
>Moyenne

Déficience intellectuelle == QI>
Moyenne

Intensité des TSA


Personnes très ritualisées, très répétitives avec
des centres d’intérêt très restreints, très en
retrait ========== Moins……….
Fonctionnement adaptatif = = > Handicap
Social
Troubles communicatifs
 Troubles de la modulation sensorielle
 Déficit autonomie personnelle, familiale et sociale

LES FACTEURS DE RISQUE
Les TSA sont présents dans toutes les classes
sociales


Le sex-ratio
Les antécédents familiaux :




L’âge paternel (> 39 ans) et l’âge maternel (> 35 ans)
Antécédents de TSA dans la famille
Les antécédents pré et périnataux
Des facteurs de risques hypothétiques et non
démontrés
 Vaccination et autisme
 Exposition aux métaux lourds et autisme
 Maladie cœliaque et autisme
Les facteurs de risque erronés
La théorie selon laquelle un dysfonctionnement
relationnel entre la mère et l’enfant serait la cause du
TSA de l’enfant est erronée.

10
20 à 30% des sujets TSA s’aggravent à
l’adolescence (durant 1 à 2 ans) et 10% d’entre
eux ne récupèrent pas de cette aggravation.
 Le passage de l’adolescence à l’âge adulte permet
50% d’amélioration

Facteurs pronostics: QI supérieur à 70

développement du langage.

LES TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE
(TSA)

Trouble socio-communicatif
Communication
Interactions
sociales
réciproques

Comportements
Comportements, intérêts, activités
restreints
répétitifs et
restreints répétitifs et stéréotypés
stéréotypés
ANOMALIES QUALITATIVES DE LA
COMMUNICATION

Communication infra-verbale
Manque de gestes conventionnels, émotionnels….
 Pointage


Communication verbale
Absence de langage
 Langage (peu de valeur sociale)

Anomalies qualitatives du langage
 Faible réciprocité conversationnelle
 Peu ou absence d’offre et de demande d’information/ Peu ou
pas de compte rendu d’évènement
 Trouble de la pragmatique du langage, compréhension
littérale et mauvais accès à l’implicite

TROUBLES DE LA COMMUNICATION

Ils sont toujours présents
Absence de langage
 Aspects pragmatiques du langage perturbés.


Aspects de la communication infra verbale perturbés.
Ils n’émettent pas de signaux pour communiquer


Peu de
moyens
d’expression
de leurs
besoins
Peu de
moyens de
compréhensio
n
Le canal visuel reste le canal préférentiel de
communication quel que soit le niveau de langage du
sujet.
Meilleure



Compréhension des actes
Compréhension du fonctionnement des objets
Compréhension des images
que du langage.
14 14
ANOMALIES QUALITATIVES DES
INTERACTIONS SOCIALES RÉCIPROQUES

Déficit dans les moyens de régulation des interactions




Déficit cognition sociale



Mauvaise reconnaissance, compréhension des émotions
Déficit TOM, empathie
Mauvaise compréhension des codes sociaux et des
situations sociales





Regard
Orientation du corps,
Faible expressivité émotionnelle (pas en vue de
communiquer)
Faible compréhension sociale
Ouverture sociale/réponse sociale(inappropriées)
Comportements socialement désadaptés
Mauvaise compréhension
Isolement

Les indices sociaux et comportementaux ne sont pas de
bons indicateurs



Du niveau de compréhension de la personne
De l’état émotionnel de la personne
Des désirs de la personne
L’absence de regard, l’absence de sourire réponse
 L’absence d’expressivité faciale ou une expressivité
faciale inappropriée
 L’absence d’attitude comportementale traduisant l’
engagement relationnel

Ne veut pas dire
absence d’intérêt
16 16
COMPORTEMENTS, INTÉRÊTS, ACTIVITÉS
RESTREINTS RÉPÉTITIFS ET STÉRÉOTYPÉS




Centres d’intérêt à caractère envahissant restreint et
répétitif
Fonctionnement ritualisé et routinier (difficulté
changements mineurs de l’environnement)--Difficultés à initier, à effectuer un choix
Comportements répétitifs et stéréotypés (rituels,
TOCs)
Particularités sensorielles (auditif, visuel, tactile,
gustatif…)
CAS PARTICULIER DU SYNDROME D’ASPERGER.







Diagnostic posé en moyenne > 10 ans.
Enfant sans retard mental
Enfant sans retard de langage (langage qui apparaît traditionnellement
avant la marche, et qui tout au long du développement de l’enfant et
même à l’age adulte restera au-dessus de la normale). Éléments de
répétitions dans le langage.
Jeux et activités de jeux répétitifs
Reconnaissance récente de ce syndrome
Grande diversité interindividuelle
Entrée en collectivité



Isolement relationnel
Décalage avec les autres enfants
Ses particularités :




Souvent est évoquée la précocité intellectuelle
Maladresse motrice
Hyperlexie
Relations correctes avec l’entourage proche/relations inappropriées avec ses
pairs.
18
SYNDROME D’ASPERGER – ASPECT DÉVELOPPEMENTAL
Avant 3 ans
A l’entrée en maternelle
Langage
Développement psychomoteur
Joue seul.
On admire leur langage précoce
Hyperlexie - excellente mémoire
Difficultés graphiques
Isolement social
Début des centres d’intérêts restreints
Période primaire
C’est l’âge d’or+++ sur le plan cognitif.
Majoration de l’isolement
Problème lors des expressions écrites
Le collège
Majoration de l’isolement social
Début des persécutions scolaires+++
Début des difficultés d’apprentissage
Troubles motricité fine (80%)
Aspect immature /dépendant très éloigné
des préoccupations des adolescents.
Le lycée
Majoration des troubles des apprentissages/Isolement…
19
Adulte
Difficultés professionnelles
Relationnelles/sociales
Certains sujets sont très demandeurs de communication
MAIS
elle est souvent inappropriée (maladroite) et vouée à l’échec.
A l’origine de réactions émotionnelles violentes,
de manifestations d’agressivité
= = > FRUSTRATION +++ qui découle de la mauvaise compréhension
des situations ou du vécu d’échec lors de frustration.
Relations sociales empruntes de vécu PERSECUTIF
INTERPRETATIF et ERRONE
20
PROFILS INTELLECTUELS RETROUVÉS
Ce qui apparait caractéristique des troubles du spectre
autistique c’est l’existence de profils intellectuels
hétérogènes rendant les chiffres globaux des sujets
souvent peu exploitables.
 Il est alors possible de dégager des profils de
fonctionnement






Des fonctions préservées
Des déficits (fonctions exécutives, l’intentionnalité, le langage,
la mémoire de travail, graphisme).
Lenteur de réalisation
Particularités au niveau de l’organisation temporo-spatiale
Des sur-fonctionnements (au niveau perceptif)
21
Troubles débutent tôt dans l’enfance
 Ils ne sont pas attribuables à un autre trouble du
développement

Niveau intellectuel
 Niveau de sévérité du trouble (retentissement du
trouble sur l’environnement et quelles
adaptations il nécessite)
 Comorbidités



Le TSA: un fonctionnement particulier
c’est ce qu’on appelle les anomalies qualitatives
du fonctionnement (qualitatives et non
quantitatives)
La personne avec TSA peut présenter des
anomalies qualitatives du fonctionnement
perceptif( même si nous ne sommes pas tous
égaux face aux perceptions , mais nos différences
sont surtout quantitatives)
 Cf/IRM fonctionnelle, témoignages


Les anomalies perceptives: hypo ou hyper
du visuel
 de l’auditif
 du tactile
 du gustatif
 de l’olfactif


Les anomalies qualitatives du langage et de la
communication:

Préverbal et verbal, anticipations, postures
réceptives ( difficultés syntaxiques, temps de
latence)
expressives (du tout au rien en passant par
toutes les anomalies)

Rendre l’environnement prévisible, visuel. S’appuyer
sur les compétences imitatives.

Les intérêts restreints, répétitifs et stéréotypés:
Ont une fonction (occupation, réassurance, manque de
spontanéité)
 Que faire quand trop envahissants?
 Comment les modifier?
 Que mettre à la place?


Comment comprendre les troubles du
comportement?
Douleur
 Intolérance à la frustration
 Intolérance à l’exposition à des stimuli sensoriels
 Défaut de compréhension


Quel accueil pour ces enfants, qui tienne compte
de leur développement particulier, de leurs
particularités sensorielles, de leurs particularités
comportementales,
de
leur
besoin
d’apprentissages explicites.

Accompagnement :
La personne autiste n’est capable que
d’apprentissages.
 La personne autiste n’apprend pas par imprégnation.
 Nécessité d’un apprentissage formel, avec des
activités structurées et répétées.


Les points faibles des personnes avec TSA:









Difficulté à effectuer des choix
Difficulté à porter un jugement
Difficulté dans la prise d’initiative
Interprétation littérale
Désadaptation sociale (comportements inappropriés)
Lenteur (difficulté d’ajustement social et relationnel)
Difficulté dans la psychomotricité fine
Difficulté d’intégration au groupe, de travailler en
groupe, en partenariat.

Les points forts des personnes avec TSA:





Discrimination visuelle, le souci du détail.
Raisonnement logique
Mémorisation de listes, d’associations.
La bonne compréhension et interprétation de
l’information non sociale
Les intérêts spécifiques qui peuvent soutenir la
motivation.
QU’EST CE QUE LA PRAGMATIQUE?
Linguistique :
 Etude de la syntaxe qui étudie les relations entre
les signes, entre les mots de la phrase, entre les
phrases.
 Etude de la sémantique qui traite de la
signification et définit les relations entre les
signes et ce qu’ils désignent.



Mais qu’en est-il des relations entre les signes et
leurs utilisateurs?
C’est la pragmatique qui s’intéresse au rôle des
utilisateurs du langage ainsi qu’aux situations
dans lesquelles le langage est utilisé, compris
explicitement ou implicitement, et produit.

La pragmatique répond à ces questions posées
par Armangaud en 1999 « Que faisons-nous
lorsque
nous
parlons?
Que
disons-nous
exactement lorsque nous parlons? Qu’avons-nous
besoin de savoir pour que telle ou telle phrase
cesse d’être ambiguë? Comment peut-on avoir dit
autre chose que ce que l’on voulait dire? Peut on
se fier au sens littéral d’un propos? Quels sont les
usages du langage? »
La « compétence pragmatique » est la capacité à
choisir un énoncé (un contenu, une forme) adapté au
contexte. Cela requiert la maîtrise d’habiletés
spécifiques telles que maîtrise des tours de parole,
des changements de thèmes, mais aussi d’habiletés
cognitives telles que le traitement de l’information et
la compréhension de la pensée d’autrui.

La compétence pragmatique est un usage du
langage qui dépend des autres, qui s’inscrit dans
une situation et s’adresse à des autres qui, eux
aussi, usent du langage et supposent que nous
avons un accord avec eux sur un certain usage,
dans un certain contexte, avec certaines
croyances.

Il existe des précurseurs précoces de cette
compétence tels que le contact oculaire, le tour de
rôle, l’attention conjointe, le pointage qui sont la
base de l’interaction sociale. Le manque de ces
précurseurs signera donc une dyscapacité elle
aussi précocement repérable.

De plus en plus de chercheurs considèrent que
l’analyse de cette dyscapacité est déterminante
en matière de psychopathologie, parce qu’elle
contribue à l’explication de certains processus
mentaux à l’œuvre dans le TSA.

Comment répondre à cette dyscapacité
pragmatique:
Par l’apprentissage
 Par le souci de rendre l’environnement plus informatif et
plus compréhensible

MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT DU
SUJET AVEC AUTISME
Vers quels aménagements
pédagogiques ?
Importance du rôle joué par l’AVSi
41
Comportements/activités/intérêts
répétitifs et stéréotypés
Centres d’intérêts
Stéréotypies
Distorsions sensorielles +++
Résistance aux changements mineurs
de l’environnement
Rituels non fonctionnels
Aménagements
Importance d’expliquer à la classe certaines choses concernant le sujet autiste
Prévisibilité de l’environnement et des évènements
Valoriser et parler en classe des centres d’intérêts
Repérer les situations sources d’anxiété et réfléchir à l’établissement d’aménagement
Ritualisation du rythme
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Communication Verbale
Troubles de la compréhension
-Aspects pragmatiques du langage
-Littérale /Concrète/Contextuelle
-Difficultés questions ouvertes
-Difficultés consignes générales
Communication
Infra Verbale
Aménagements
Langage présent (+/- bon)
Toujours des troubles de la communication
Paradoxalement
Compréhension logique performante
Aspect technique, scientifique…
Composante physique de l’environnement
En difficulté pour traiter les composantes
affectives et relationnelles
Améliorer la communication
- Reformuler les questions
- Privilégier les questions fermées
- Expliciter le discours
- Traduction du sens
- Simplifier le discours
- Inciter l’élève à prendre la parole
- Soutien visuel
43- Individualiser
nteractions sociales réciproques
Aménagements
Isolement/absence de regard
Conflits relationnels/bouc émissaire
Méconnaissance des codes et conventions soc
Désinhibition sociale
Naïveté sociale
Améliorer les interactions sociales
Soutien actif des adultes à l’intégration
Proposer un tutorat par un autre élève
Expliciter les règles de vie en collectivité
Accompagner l’élève dans les amorces relationnelles
L’encourager à participer aux activités collectives
Rester prudent sur l’interprétation des comportements inappropriés
44
SUR LE PLAN COGNITIF
45
Troubles des fonctions exécutives
Pb de planification
Hiérarchisation
Tri de l’ information
Synthèse
Prédominance du Détail>global
Délivrer progressivement une informatio
Hiérarchiser les informations/consignes
Structurer les informations
Séquencer les informations
Aider à prioriser les informations
Aménagements
Pb motricité fine
Lenteur
Photocopie
Ordinateur
QCM
Tiers temps
46
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