La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Dossier
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Résultats : La toxicité est supérieure chez les patientes rece-
vant du docétaxel (10,3 % versus 23,4 %).
L’adjonction de docétaxel en préopératoire augmente le taux
de réponse clinique (40,1 % versus 63,6 % ; p < 0,001), de ré-
ponse histologique complète (13,7 % versus 26,1 % ; p < 0,001),
et de ganglions négatifs (50,8 % versus 58,2 % ; p < 0,001). Le
taux de conservation mammaire est le même (61,6 % versus
63,7 %, p = 0,33). La disparition clinique est corrélée au taux
de conservation : 70,2 % de conservation versus 55,8 % si la tu-
meur est toujours palpable (p < 0,001).
Conclusion : L’adjonction de docétaxel augmente les répon-
ses cliniques et histologiques. Remarque : on compare aussi
quatre cures à huit cures.
MÉTAANALYSE DE MAURI, 2005
Mauri D, Pavlidis N, Ioannidis JP. Neoadjuvant versus adju-
vant systemic treatment in breast cancer: a meta-analysis. J
Nat Cancer Ins 2005;97:188-94.
Le but : Comparer les résultats de la chimiothérapie néoadju-
vante à la chimiothérapie postopératoire.
Matériel et méthodes : Recherche des études comparant le
même régime de chimiothérapie en pré- ou postopératoire.
Résultats (études éligibles) : Douze études sont identifiées,
trois sont exclues. Les neuf restantes permettent d’avoir ac-
cès aux données de 3 861 patientes randomisées entre néoa-
djuvant et adjuvant. Le nombre de cures est variable entre les
études.
Métaanalyse :
– il n’existe aucune différence en survie, récidive et progression ;
– un plus fort taux de conservation mammaire après chimio-
thérapie néoadjuvante est retrouvée dans cinq études, mais
n’apparaît pas dans trois études. Il existe une grande variation
dans les pourcentages de traitements conservateurs selon les
études variant de 0 à 92 % pour les traitements adjuvants et de
28 à 89 % pour les traitements néoadjuvants ;
– aucune différence en termes de récidive locale n’apparaît dans
les études où la chirurgie a été réalisée. Il existe une différence
de récidive locale qui apparaît fortement dans les trois études où
la chirurgie a été omise après chimiothérapie néoadjuvante ;
– le taux de réponse histologique complète est donné dans
cinq études et varie de 4 à 29 %.
Conclusion : La chimiothérapie néoadjuvante est équivalente
en termes de survie. Le risque de récidive locale est augmenté
quand la radiothérapie est faite sans chirurgie après chimio-
thérapie néoadjuvante.
MÉTAANALYSE DE MIEOG, 2007
Mieog JS, van der Hage JA, van de Velde CJ. Neoadjuvant che-
motherapy for operable breast cancer. Br J Surg 2007;94:1189-
200.
Le but : Évaluer l’apport de la chimiothérapie néoadjuvante
par rapport à la chimiothérapie postopératoire.
Matériel et méthodes : Recherche et analyse des études ran-
domisées comparant chimiothérapie pré- et postopératoire
chez les femmes présentant un cancer du sein opérable. Mé-
todologie “Cochrane” .
Résultats : Onze études éligibles regroupant 5 500 femmes.
Les suivis varient de 24 à 124 mois. Dans huit études, les pa-
tientes ont aussi reçu de la chimiothérapie postopératoire et
dans sept études, du tamoxifène après la chirurgie. Trois étu-
des ont aussi associé de la radiothérapie préopératoire. Huit
donnent des critères satisfaisants de la méthode de randomi-
sation.
De la métaanalyse :
– dix études rapportent la survie globale (4 620 femmes) : il
n’y a aucune différence. La survie globale est identique dans
les deux groupes ;
– onze études rapportent des données de récidives locorégio-
nales (5 041 femmes). Dans trois études, les patientes n’ont
pas été opérées. Si on les exclut, car le traitement locorégional
n’est pas conforme aux standards, il n’y a pas de différence de
récidive locale entre les deux groupes ;
– dix études permettent d’apprécier le taux de conservation
mammaire (5 292 femmes) : la chimiothérapie néoadjuvante
augmente le taux de conservation mammaire. Dans un quart
des cas, un traitement conservateur non envisageable au dé-
but a pu être réalisé et dans 4,3 % des cas, une chirurgie plus
importante ;
– les quatre études (1 290 femmes) corrélant la réponse histo-
logique complète et la survie confirment la prédictivité de ce
facteur sur ce critère ;
– les quatre études (2 799 femmes) rapportant les complica-
tions infectieuses de la chimiothérapie notent une diminution
quand celle-ci est faite en néoadjuvant.
Conclusion : La chimiothérapie néoadjuvante pour des pa-
tientes opérables permet effectivement une diminution de la
tumeur favorisant la conservation mammaire, sans aucune
perte de chance par ailleurs. Le risque de récidive locorégio-
nale n’est pas augmenté. n
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