La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Dossier
Dossier
6
Chimiotrapie néoadjuvante et cancer du sein :
le point de vue de loncologue médical
Neoadjuvant chemotherapy and breast cancer: the point of view of the oncologist
IP O. Capitain*
Le cancer du sein nest en fait pas une mais deux maladies
dont les thérapies diffèrent dans leurs types et leurs ob-
jectifs : une maladie locorégionale dont le traitement est
constitué par la chirurgie et la radiothérapie visant respective-
ment l’éradication du foyer tumoral primitif et la limitation du
risque de récidive locale, et une maladie générale – ce qui fait
toute sa gravité –, dont les traitements sont représentés par la
chimiothérapie et l’hormonothérapie.
Il est clair que lorsque la maladie est découverte à un stade
localement avancé, les thérapeutiques locorégionales seules
restent largement insuffisantes. Létude de Haagensen et Stout
l’a bien montré dès 1943 : parmi les 1 153 patientes de stade
III traitées exclusivement par chirurgie, 53 % ont présenté une
récidive locale et aucune patiente nétait vivante à 5 ans (1).
Le concept de traitement systémique dit adjuvant”, c’est-à-
dire complémentaire d’un traitement locorégional ayant per-
mis l’obtention d’une exérèse macroscopiquement complète,
découle de ce constat : en éradiquant les éventuelles micromé-
tastases, l’objectif est alors d’éviter l’évolution à distance de la
maladie et donc daugmenter les survies sans récidive et globa-
* Centre régional de lutte contre le cancer Paul-Papin, 3, rue Moll, 49100 Angers.
le des patientes. Les métaanalyses de Peto ont clairement validé
cette hypothèse en démontrant de façon évidente l’efficaci de
la chimiothérapie comme de l’hormonothérapie adjuvantes sur
l’amélioration de ces paramètres de survie (2, 3).
Fort de ces résultats en situation métastatique puis adjuvante,
le développement d’un traitement systémique par chimiothé-
rapie dans les cancers du sein localement évolués (T3 ; T4 ;
N2 ou N3) apparaissait, à compter des années 1970, logique,
bientôt auréolé de premiers succès avec des taux de survies
supérieurs à 50 % à 3 puis 4 ans dans ces situations pourtant
d’emblée de mauvais pronostic (4, 5). Bien que promue initia-
lement dans cet objectif d’amélioration de la survie, il fut bien-
tôt évident, au vu des réductions tumorales obseres, qu’une
telle stratégie offrait l’opportunité d’envisager des traitements
conservateurs à un nombre croissant de malades, pour les-
quelles la seule alternative était jusqu’alors la chirurgie radi-
cale (5, 6).
L’hormonothérapie néoadjuvante, dont nous parlerons dans
le chapitre suivant, a suivi le même processus historique. Une
fois la démonstration faite de son efficacité en situation adju-
vante (7), celle-ci est progressivement devenue une possibilité
à envisager dans l’arsenal thérapeutique offert au praticien,
Introduction
Introduction
IP E. Fondrinier*
Le concept de chimiothérapie néoadjuvante a été ve-
loppé pour les tumeurs non opérables d’emblée. Après
avoir montré son efficacité dans ces situations, elle a été
ensuite appliquée à des tumeurs opérables. Elle montre alors
qu’elle augmente les chances de conservation mammaire. Dif-
férentes études randomisées ont confirmé que cela est obtenu
sans modification de la survie globale.
En 2008, il s’agit donc clairement d’une arme thérapeutique
dont le chirurgien dispose en alternative à la mastectomie.
Mais s’il est souvent en première ligne, puisque cest lui qui
juge des possibilités de conservation, et donc évoque la pos-
sibilité d’une chimiothérapie néoadjuvante, lévaluation des
chances de succès, c’est-à-dire de conservation mammaire
est réellement multidisciplinaire. Elle implique le chirurgien,
l’anatomopathologiste, le radiologue et l’oncologue.
Et cette belle coopération ne s’arrête pas : la surveillance
en cours de traitement et la prise de décision chirurgicale les
impliqueront encore ensemble.
Dans ce dossier, chacun des spécialistes impliqués décrira sa
place dans ce type de traitement. En conclusion, nous ferons
la synthèse, étape par étape. n
La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Dossier
Dossier
7
notamment dans le cas des sujets âgés souvent porteurs de
néoplasies aux récepteurs hormonaux fortement surexprimés
(8). Bien que répandu, ce type d’option reste anmoins, à
l’heure actuelle, hors AMM et devrait inciter à la participation
active aux essais thérapeutiques d’évaluation.
DÉFINITION ET RATIONNEL
DE LA THÉRAPIE NÉOADJUVANTE
La thérapie néoadjuvante est également appelée thérapie d’in-
duction, préopératoire ou encore initiale. Il s’agit de réaliser
une chimiothérapie (classique ou ciblée), ou une hormonothé-
rapie, avant une chirurgie de cytoréduction tumorale.
Les objectifs sont au moins triples :
En théorie, traiter la maladie micrométastatique proba-
blement présente dans 30 à 90 % des cas y compris en intra-
médullaire – comme le ferait un traitement adjuvant classique
et donc augmenter la survie globale. Il nexiste pas a priori de
surmorbidité puisque les patientes concernées étaient candi-
dates au vu de l’extension initiale de la tumeur, à un traitement
adjuvant.
Obtenir une réduction tumorale permettant d’offrir un trai-
tement conservateur, ce qui nétait pas envisageable d’emblée
dans un cadre dexérèse tumorale assurant des marges in sano.
Sélectionner les tumeurs qui résistent à un protocole initial
de traitement pouvant alors être remplacé par une autre as-
sociation thérapeutique. Cette objectivation en direct” et in
vivo de l’efficacité, ou non, du traitement offre un réel avanta-
ge de la thérapie néoadjuvante sur le traitement adjuvant dont
l’échec nest signé que par la récidive tumorale.
Finalement, le seul inconvénient théorique (et soulevé par
ses détracteurs) d’une telle stratégie, serait l’impossibilité de
bénéficier de l’analyse de l’exérèse complète de la tumeur et
notamment du statut ganglionnaire dont on sait qu’il offre une
valeur prédictive sur le risque de récurrence dans le cancer
du sein. Ce statut ganglionnaire est systématiquement pris en
compte avant cision d’un traitement adjuvant de chimiothé-
rapie, et peut conditionner ce type de traitement selon des re-
commandations nationales issues de conférences de consen-
sus reconnues (telles que Saint-Paul-de-Vence) : 6 FEC 100
(fluorouracil + épirubicine + endoxan) s’il n’y a pas d’atteinte
ganglionnaire ou 3 FEC 100 + 3 docétaxel s’il y en a une, en
France et au vu des résultats de l’étude française PACS 01 (9).
Cette critique est à modérer : d’une part, les analyses anato-
mopathologiques des ganglions peuvent retrouver des signes
de stérilisation (classé NA dans la classification de Sataloff, cf
page 25), d’autre part, l’indication du traitement adjuvant est,
dans l’immense majorité des cas, imposée par le statut tumo-
ral initial ayant même fait envisager la thérapie néoadjuvante.
Le statut ganglionnaire est donc, dans ce cas, un argument de
potentiel métastatique supplémentaire, mais non indispen-
sable. Enfin, les autres facteurs histopronostiques tels que le
grade SBR, les récepteurs hormonaux, ou les prélèvements
congelés (pour études génomiques de facteurs prédictifs de
réponse) sont de toute façon étudiés par lanalyse anatomopa-
thologique de la pièce de biopsie préalablement réalisée. Les
techniques d’imagerie modernes (IRM ou échographie, voire
PET scan) peuvent aussi donner des informations sur l’atteinte
ganglionnaire. Enfin, les protocoles de chimiothérapie utilisés
comportent le plus souvent des taxanes tels que le docétaxel,
et ceux-ci tendent à se généraliser en situation adjuvante quel
que soit le statut ganglionnaire (adriamycine + cyclophospha-
mide x 4 cycles) équivalent à docétaxel + cyclophosphamide
x 4 cycles [10].
Outre l’application, en situation préopératoire, des avancées
en termes de contrôle de la maladie objectivée dans les situa-
tions adjuvantes, le concept de traitement néoadjuvant repose
sur un rationnel à la fois théorique et sur des données précli-
niques bien documentées.
BASES THÉORIQUES
Le modèle expérimental de Skipper sur la cinétique tumo-
rale décrit dans les années 1960 prévaut encore aujourd’hui
comme l’une des théories principales sous-tendant les grands
principes de la chimiothérapie, même s’il a é bâti sur un
modèle de leucémie murine (L1210). De son modèle, Skipper
déduit qu’une cytoréduction chirurgicale tumorale première
pourrait favoriser la croissance de micrométastases éventuel-
les (11). Bâtie sur des modèles animaux, cette théorie a été
par la suite objectivée, notamment par la découverte cente
des mécanismes sous-tendant l’angiogenèse et les facteurs
de croissance tumorale. Ainsi, “paradoxalement”, le taux de
prolifération métastatique augmente avec l’exérèse ou l’irra-
diation du foyer initial. Cette observation serait liée à la perte
de sécrétion de facteurs antiangiogéniques libérés par la tu-
meur primitive elle-même (12-15). En théorie, l’initiation d’un
traitement systémique premier pourrait donc maintenir en
partie cet effet “régulateur” du primitif tout en éradiquant les
métastases.
De même, la théorie mathématique de Goldie et Coldman
(16) pose l’hypothèse de l’existence, au sein de la population
tumorale, de sous-clones cellulaires spontanément résistants
aux cytotoxiques. La probabilité d’existence d’un tel sous-clone
est proportionnelle à la taille de la tumeur et, par déduction, un
traitement précoce pourrait prévenir l’apparition de mutation
spontanée avec acquisition dun caractère de chimiorésistance.
Les bases théoriques, nombreuses, justifient donc l’engoue-
ment sur les traitements d’induction qui a prévalu au cours des
vingt dernières années. Qu’en est-il des résultats cliniques ?
ÉTUDES CLINIQUES
Les premières études cliniques, de petites tailles et non ran-
domisées, ont conforté la théorie d’un traitement oadjuvant
efficace à la fois sur la taille tumorale de la tumeur primitive,
mais également, sur l’envahissement ganglionnaire, “modèle”
La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Dossier
Dossier
8
visible des métastases infracliniques. Les différents régimes de
chimiothérapie (fondé ou non sur les anthracyclines à l’épo-
que) permettaient l’obtention de taux de réponse clinique im-
portant de 70 à 85 % en moyenne, mais associée à de faible
taux de réponse complète sur le plan histologique (0-4 %) [17,
18].
Ces études ont ésuivies par la réalisation de deux études
randomisées, multicentriques, de grande ampleur et inter-
nationales : NSABP B-18 (19) et EORTC 10902 (20) réalisées
selon le même principe : comparaison d’une chimiothérapie
préopératoire au même traitement réalisé en postopératoire
dans le cadre de cancers du sein opérables d’emblée, avec
évaluation de la survie et du taux d’obtention des chirurgies
conservatrices.
Pour l’étude NSABP B-18, le régime utilisé était quatre cycles
de doxorubicine et endoxan (AC) suivi de tamoxifène en ad-
juvant en cas de cepteurs hormonaux positifs. Dans le bras
néoadjuvant, 36 % des patientes ont présenté une réponse cli-
nique complète dont 25 % (9 % au total) associée à une réponse
anatomopathologique complète. Dans ce bras, il était égale-
ment observé une réduction significative des métastases gan-
glionnaires. En dépit de ces résultats encourageants, la survie
globale nétait pas modifiée entre les deux bras de traitements.
Cependant, l’obtention d’une rémission histologique complète
était corrélée à une augmentation significative de survie à 9 ans
(75 %) comparée aux patientes avec réponse clinique complète
mais persistance sur la pièce opératoire d’un reliquat tumo-
ral (58 %). La confirmation d’une réponse histologique appa-
raissait donc comme un marqueur de substitution (surrogate
marker) pour la survie globale et un objectif à atteindre pour
évaluer l’efficacité des futures études. Cela a été par la suite
plusieurs fois confirmé, dans des études plus récentes, avec
la mise en évidence d’autres facteurs probablement prédictifs
d’obtention de réponse complète histologique tels que l’index
mitotique et le grade nucléaire élevés, ou encore l’absence de
récepteurs hormonaux de surface (21).
Pour l’étude de l’EORTC, le schéma de traitement utilisé était
un standard” européen : 4 FEC 100 (fluorouracil + épirubi-
cine + endoxan). Les résultats étaient globalement similaires
avec une réponse clinique objective de 49 % (dont 7 % de -
ponse complète). Les taux de réponse complète histologique
étaient de 2 % et, de même que dans la NSABP B-18, il nétait
pas mis en évidence de différence significative en termes de
survies sans rechute, ni de survie globale entre les deux bras
avec un suivi de 56 mois. Enfin, dans l’étude EORTC, aucune
différence dans les taux de récidive locale na été obsere.
Puisque le taux de réponse histologique complète est corrélé
aux survies sans récidive et globale, l’utilisation, ces dix der-
nières années, de nouvelles molécules comme les taxanes,
dont le profil d’efficacité a été largement démontré dans les
situations métastatique et adjuvante (étude PACS 01 [9]), pa-
raissait évident, afin d’optimiser les réponses.
Ainsi, dans l’étude NSABP B-27 (2 411 patientes incluses),
l’adjonction d’un taxane (quatre cures supplémentaires de
docétaxel) à la chimiothérapie “standard” américaine adiamy-
cine + cyclophosphamide (quatre cures) a permis l’obtention
d’un haut taux de réponse clinique objective (64 % versus 40 %,
p < 0,001), et le doublement du taux de réponse histologique
complète (26 % versus 14 %, p = 0,001) [22] sans retentissement
néanmoins sur les taux de conservation mammaire. Certains
ont plutôt attribué ces bons résultats à l’augmentation du
nombre de cycles de chimiothérapie (8 versus 4).
Plusieurs autres études ont de même permis de privilégier les
taxanes dans les schémas thérapeutiques néoadjuvants, no-
tamment l’étude multicentrique dite Aberdeen” (endoxan +
vincristine + adriamycine x 8 versus idem x 4 + docétaxel x
4) avec l’obtention, dans cet essai de 162 patientes, de 94 % de
réponse clinique (p = 0,001), 34 % de réponse complète (p =
0,04) et, finalement, 67 % de conservation mammaire chez les
patientes randomisées pour recevoir quatre cycles de docé-
taxel (23) ! Largument de laugmentation du nombre de cycles
dans l’explication de ces résultats nest bien sûr ici plus valable
(8 versus 8)… De plus, cette étude démontre encore une fois
que le bénéfice obtenu en termes de réponse complète histolo-
gique est associé à une augmentation significative de la survie
sans rechute et globale par rapport au bras témoin.
Deux métaanalyses récentes ont essayé de conforter l’ensem-
ble de ces résultats et de “théoriser” le traitement néoadjuvant
optimal : une publication de Mauri et al. en vrier 2005 (24),
et une seconde en août 2007 de Meiog et al. (25).
La taanalyse de Mauri et al. na inclus que 9 études rando-
misées de phase III sur les 12 potentiellement revues, excluant
les publications sans relecture indépendante (peer-review). Au
total, le nombre des patientes est de 3 496 dont 50 % sont re-
présentées par les deux études NSABP B-18 et EORTC, 10902
à elles seules. Des études plus récentes incluant les taxanes,
telles que NSABP B-27, n’ont pas été prises en compte. Cette
taanalyse conclut finalement que la chimiothérapie néo-
adjuvante napporte aucun bénéfice (mais pas non plus d’ef-
fet délétère) en termes de survie sans récidive à distance, ou
de survie globale, contrairement aux espoirs théoriques. Elle
serait de plus associée à une augmentation significative (RR :
1,22) de risque de rechute locale, en particulier si absence de
chirurgie au décours du traitement et radiothérapie exclusive.
Enfin, les taux de conservation mammaire était difficile à éva-
luer tant les données selon les études étaient hétérogènes. Plu-
sieurs critiques méthodologiques ont été apportées à ce tra-
vail. Outre l’exclusion de certaines publications, l’évaluation
en termes de risque relatif (RR) dans ce type d’analyse paraît
nettement moins pertinente d’un point de vue statistique que
l’utilisation des hazard ratios (HR), bien plus adaptés, surtout
lorsque les données personnelles de chaque patiente ne sont
pas directement disponibles. En outre, les effets secondaires
nétaient pas rapportés, alors qu’ils pouvaient pourtant influer
au final sur le choix des séquences thérapeutiques.
La deuxième métaanalyse, de Meiog et al., est plus récente,
incluant plus de publications (n = 14) dont des études avec
utilisation de taxanes (NSABP B-27 notamment), et suit le
protocole méthodologique statistique de la “Cochrane Col-
laboration. Elle montre que les résultats en termes de survie
La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Dossier
Dossier
9
globale sont identiques selon les deux types de traitement,
néoadjuvant et adjuvant, tout en offrant un meilleur taux de
conservation mammaire. De plus, la thérapie oadjuvante
n’affecte pas le contrôle local de la maladie sauf en cas dabsen-
ce complète de chirurgie, confirmant la notion du caractère
indispensable de celle-ci dans la stratégie de traitement. Elle
seule peut assurer l’exérèse complète macroscopique (et his-
tologiquement prouvée) de la tumeur et ne peut pour l’heure
être remplacée par des techniques d’imagerie (IRM ou PET
scan), insuffisamment sensibles et à risque de sous-estimation
de la maladie résiduelle. Enfin, la chimiothérapie néoadjuvan-
te est associée dans cette analyse à une diminution des effets
toxiques (notamment infectieux) rapportés sous chimiothéra-
pie. Une des hypothèses possibles serait une baisse du système
immunitaire au décours de la chirurgie, rendant les patientes
plus “vulnérables” aux cytotoxiques. En revanche, la diminu-
tion du risque de toxicité cardiaque aux anthracyclines et aux
taxanes, également rapportée en cas de traitement oadju-
vant, ne trouve pas d’explication satisfaisante.
THÉRAPIE CIBLÉE ET TRAITEMENT NÉOADJUVANT
Lamplification du gène erbB2 (ou HER2) et sa conséquence
directe, la surexpression des cepteurs à la surface membra-
naire, facteur d’activation de voies de transductions de signaux
prolifératifs, est retrouvée dans 20 à 25 % des cancers du sein.
Il s’agit d’un facteur pronostique péjoratif indépendant sur la
survie, aussi bien qu’un facteur prédictif de réponse (au tras-
tuzumab évidemment, mais également aux anthracyclines),
comme de résistance (au tamoxifène par exemple). L’intérêt
du blocage de cette activation cellulaire par interaction de ces
récepteurs à un anticorps monoclonal ligand le trastuzumab
(Herceptin
®
) a été très clairement démontré. Le bénéfice sur
les survies de cette thérapie “ciblée”, chez les patientes cerbB2
surexprimé, existe tant en monothérapie qu’en association
avec une chimiothérapie, dite classique”, et ce en situation
métastatique comme (et plus récemment) adjuvante. Il pa-
raissait donc logique de se poser la question de sa place en
néoadjuvant.
Plusieurs études ont été réalisées, mais peu sont randomisées
et montrent des taux de réponses histologiques complètes très
intéressants supérieurs à 50 % (26, 27). Une récente revue de
Lazaridis et al. sur les principales études de phase II ou III
disponibles à ce jour (23 publications sélectionnées) est plu-
tôt rassurante concernant ces traitements combinés incluant
une thérapie ciblée : les différents régimes de chimiothérapie
employés sont dans l’ensemble bien tolérés et surtout haute-
ment actifs en termes d’obtention de réponses histologiques
(28). Il manque bien sûr le recul pour évaluer les survies mais
au vu des résultats obtenus sur le plan histologique, et les ob-
servations des situations adjuvante et métastatique, il paraît
raisonnable de faire preuve d’un certain optimisme. À noter,
cependant, une constatation intrigante : il est signifié selon les
études des taux de 15 à 43 % de cas de négativation du statut
surexprimé de cerbB2 au niveau du tissu tumoral résiduel (en
immunohistochimie comme en FISH)… Artefact de la tech-
nique après nécrose tumorale ? Éradication des clones avec
surexpression de cerbB2 dans une population tumorale de
toute façon hétérogène, down-regulation avec internalisation
des récepteurs (phénomène crit avec un autre anticorps – le
panitumumab, Vectibix
®
en développement dans le côlon)
qui peut représenter un mécanisme d’échappement tumoral
au traitementAutant de questions ouvertes. Mais ce constat
pourrait remettre en cause la poursuite en situation adjuvante
du trastuzumab chez ces patientes.
D’autres voies d’espoir sont également ouvertes avec les inhi-
biteurs de thyrosine kinase et bien sûr les antiangiogéniques
dont le rationnel d’utilisation est évident dans une situation
néoadjuvante le switch angiogénique” des micrométasta-
ses n’a pas encore eu lieu, switch qui définira par la suite leur
potentiel de croissance et d’invasivité.
CONCLUSION
En situation oadjuvante, l’arsenal thérapeutique du clinicien
oncologue s’est enrichi ces dernières années de nouvelles mo-
lécules comme les taxanes, offrant de nouveaux espoirs mais
imposant pour le choix adéquat du traitement un ciblage plus
rigoureux des patientes selon l’âge de celles-ci, l’agressivité de
la maladie tumorale, les facteurs histopronostiques habituels
et ceux que nous apportent(eront) la génomique.
Concernant la chimiothérapie néoadjuvante dans le cas de tu-
meurs opérables, il apparaît :
qu’elle est plus efficace en cas d’utilisation de taxanes (sé-
quentiel ou concomitant, toutes les trois semaines ou en
dose-densité” hebdomadaire ?) qui semble pouvoir offrir de
meilleurs taux de réponse histologiques (29), et avec un mini-
mum de six cures ;
– quelle offre des survies sans rechute ou globale équivalentes
aux traitements adjuvants classiques, mais pourrait (enfin) ap-
porter un bénéfice en termes de survie si adjonction des théra-
pies ciblées telles que le trastuzumab en cas de surexpression
des récepteurs cerbB2 ;
qu’elle augmente le taux de conservation mammaire ; la mas-
tectomie reste néanmoins toujours indiquée (même en cas de
réponse complète clinique) pour les tumeurs inflammatoires,
multifocales… ;
– qu’elle augmente le risque de rechute locale si, et seulement
si, aucune chirurgie nest effectuée ;
que la réponse histologique complète semble être le marqueur
de substitution (surrogate marker) pour la survie globale le plus
pertinent, avec peut-être la nécessité d’un choix parmi les diffé-
rentes classifications existant (cf. chapitreanapath”) ;
qu’elle permet d’évaluer in vivo l’efficacité du traitement,
mais aussi de sélectionner les patientes répondeuses ou, au
contraire, dadapter le traitement en cas de résistance ;
qu’elle offre, enfin, lopportunité de réaliser des études trans-
lationnelles de génomique permettant d’évaluer des facteurs
La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
Dossier
Dossier
10
Le futur n’attend pas
S5102 - Janvier 2008
FEMARA 2,5 mg comprimé pelliculé (létrozole). FORME, PRÉSENTATION ET COMPOSITION : Comprimé pelliculé dosé à 2,5 mg de létrozole, boîte de 30 comprimés. DONNÉES CLINIQUES :
Indications thérapeutiques : Traitement adjuvant du cancer du sein à un stade précoce avec des récepteurs hormonaux positifs chez la femme ménopausée. Prolongation du
traitement adjuvant du cancer du sein à un stade précoce chez la femme ménopausée ayant préalablement reçu un traitement adjuvant standard par tamoxifène pendant 5 ans.
Traitement de première intention du cancer du sein hormono-dépendant à un stade avancé chez la femme ménopausée. Traitement du cancer du sein à un stade avancé chez la
femme ménopausée (ménopause naturelle ou artifi cielle), après rechute ou progression de la maladie chez les femmes antérieurement traitées par antiestrogènes. L’effi cacité
du létrozole n’a pas été démontrée chez les patientes atteintes d’un cancer du sein avec des récepteurs hormonaux négatifs. Mode d’administration et posologie : Adultes et patientes
âgées : 1 comprimé par jour (coût du traitement journalier : 4,56 euros). Dans le cadre du traitement adjuvant, il est recommandé de poursuivre le traitement pendant 5 ans ou jusqu’à la rechute de
la tumeur. L’expérience clinique disponible dans cette indication est de 2 ans ( la durée médiane du traitement est de 25 mois). Dans le cadre d’une prolongation du traitement adjuvant, l’expérience
clinique disponible est de 3 ans (durée médiane du traitement). Chez les patientes ayant une maladie à un stade avancé ou métastatique, le traitement par Fémara doit être poursuivi jusqu’à
progression documentée de la tumeur. Insuffi sance hépatique et/ou rénale : Chez l’insuffi sant rénal dont la clairance de la créatinine est > à 30 ml/min. : pas d’ajustement posologique. En cas de
clairance de la créatinine < à 30 ml/min. ou chez le patient atteint d’une insuffi sance hépatocellulaire sévère : données cliniques insuffi santes. Contre-indications : - Hypersensibilité au principe actif
ou à l’un ou l’autre des excipients. - Préménopause. - Grossesse, allaitement. Mises en garde spéciales et précautions d’emploi : Fémara n’a pas été étudié chez un effectif suffi sant de patientes dont
la clairance de la créatinine est inférieure à 30 ml/min. Fémara a été étudié seulement chez un nombre limité de patientes présentant une atteinte non métastatique de la fonction hépatique à des
degrés variés : insuffi sance hépatocellulaire légère à modérée et sévère. Chez des hommes volontaires non cancéreux présentant une insuffi sance hépatocellulaire sévère (cirrhose hépatique et Child
Pugh score C) l’exposition systémique et la demi-vie d’élimination terminale sont approximativement 2 à 3 fois > aux valeurs obtenues chez les volontaires sains. Administrer Fémara avec précaution
et après évaluation du rapport bénéfi ce/risque chez de telles patientes. Femara est un agent puissant diminuant le taux d’estrogènes. Dans le cadre du traitement adjuvant et de la prolongation du
traitement adjuvant, la durée médiane de suivi, respectivement de 30 et 39 mois est insuffi sante pour évaluer complètement le risque de fracture associé à l’utilisation à long terme de Fémara. Les
femmes présentant des antécédents d’ostéoporose et/ou de fractures ou ayant un risque augmenté d’ostéoporose devront avoir une évaluation de la densité minérale osseuse par ostéodensitométrie
avant de débuter le traitement adjuvant ou la prolongation du traitement adjuvant selon les recommandations en vigueur . Le développement d’une ostéoporose devra être recherché pendant et après
le traitement par létrozole. Un traitement curatif ou prophylactique de l’ostéoporose devra être initié si nécessaire et associé à une surveillance adaptée. Interactions médicamenteuses : Lors de
l’analyse de la base des données des essais cliniques, l’administration concomitante de Fémara avec d’autres médicaments couramment prescrits n’a pas mis en évidence d’interaction cliniquement
signifi cative.Absence d’expérience clinique du Fémara en association avec d’autres agents anticancéreux. In vitro, le létrozole inhibe l’isoenzyme 2A6 et modérément l’isoenzyme 2C19 du cytochrome
P450. Il conviendra d’être prudent lors de l’administration concomitante de médicaments dont la biodisponibilité dépend de ces isoenzymes et dont l’index thérapeutique est étroit. Grossesse et
allaitement : Fémara est contre-indiqué chez la femme avant la ménopause et chez la femme enceinte ou qui allaite. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines : Prudence
lors de la conduite de véhicule ou de l’utilisation de machines. Effets indésirables : Fémara a généralement été bien toléré au cours des études cliniques en traitement de première intention et seconde
intention du cancer du sein à un stade avancé ainsi qu’en traitement adjuvant du cancer du sein à un stade précoce. Dans le cadre des études menées en phase métastatique, les effets indésirables
les plus fréquemment rapportés ont été les bouffées de chaleur (10,8 %), les nausées (6,9 %) et la fatigue (5,0 %). Dans le traitement adjuvant prolongé, les effets indésirables suivants ont été
rapportés, quelle que soit leur imputabilité au traitement, à une fréquence signifi cativement supérieure avec Fémara par rapport au placebo – bouffées de chaleur (50,7 % versus 44,3 %), arthralgies/
arthrite (28,5 % versus 23,2 %) et myalgies (10,2 % versus 7,0 %). La majorité de ces événements indésirables a été observée au cours de la première année de traitement. L’incidence d’ostéoporose
et de fractures osseuses a été plus importante mais non signifi cative chez les patientes qui recevaient Fémara par comparaison aux patientes qui recevaient le placebo (7,5 % versus 6,3 % et 6,7 %
versus 5,9 % respectivement). Estimation de la fréquence : TF : 10 % ; F : 1 % - < 10 % ; PF : 0,1 % - < 1 % ; R : 0,01 % - < 0,1 % ; TR : < 0,01 %. Infections et infestations : PF : Infections
urinaires. Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (incluant kystes et polypes) : PF : Douleurs tumorales.(non applicable au traitement adjuvant et à la prolongation du traitement adjuvant).
Affections hématologiques et du système lymphatique : PF : Leucopénie. Effets métaboliques et nutritionnels : F : Anorexie, augmentation de l’appétit, hypercholestérolémie. PF : Œdème général.
Affections psychiatriques : F : Dépression. PF : Anxiété incluant nervosité, irritabilité. Affections du système nerveux : F : Céphalées, vertiges. PF : Somnolence, insomnie, troubles de la mémoire,
dysesthésie incluant paresthésie, hypoesthésie, trouble du goût, accident vasculaire cérébral. Affections oculaires : PF : Cataracte, irritation oculaire, vision trouble. Affections cardiaques : PF :
Palpitations, tachycardie. Affections vasculaires : PF : Thrombophlébites incluant thrombophlébites profondes et superfi cielles, hypertension, évènements cardiaques ischémiques. R : Embolie
pulmonaire, thrombose artérielle, infarctus cérébral. Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : PF : Dyspnée. Affections gastrointestinales : F : Nausées, vomissements, dyspepsies,
constipation, diarrhées. PF : Douleur abdominale, stomatite, bouche sèche.Affections hépatobiliares : PF : Enzymes hépatiques augmentées. Affections de la peau et du tissu sous-cutané :
TF : Hypersudation. F : Alopécie, rash incluant éruptions érythémateuse, maculopapuleuse, psoriaforme et vésiculeuse. PF : Prurit, peau sèche, urticaire. Affections musculo-squelettiques et
systémiques : TF : Arthralgies. F : Myalgies, douleurs osseuses, ostéoporose, fractures osseuses. PF : Arthrite. Affections du rein et des voies urinaires : PF : Pollakiurie. Affections des organes de
reproduction et du sein : PF : Saignement vaginal, pertes vaginales, sécheresse vaginale, douleur du sein. Effets généraux et anomalies au site d’administration : TF : Bouffées de chaleur, fatigue
incluant asthénie. F: Malaise, œdème périphérique. PF : Fièvre, sécheresse des muqueuses, soif. Investigations : F : Prise de poids. PF : Perte de poids. DONNÉES PHARMACEUTIQUES : Propriétés
pharmacodynamiques : Inhibiteur enzymatique, Code ATC : L02 BG04. Inhibiteur non-stéroïdien de l’aromatase (inhibiteur de la synthèse des estrogènes) ; agent anticancéreux. Liste I :
AMM 341 474-2 (1996, révisée 2005) - Prix : 136,93 euros - Boîte de 30 comprimés. Remb. Séc. soc. à 100 % - Agréé Collect. Novartis Pharma S.A.S, 2 et 4, rue
Lionel Terray. 92500 Rueil-Malmaison, Tél : 01.55.47.60.00. Information et Communication Médicales : Tél : 01.55.47.66.00. icm.phfr@novartis.com. POUR UNE
INFORMATION COMPLÈTE, CONSULTER LE TEXTE INTÉGRAL DUSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT OU LA MONOGRAPHIE VIDAL. FMI025-20
S5102_FEMARA lettCancero.indd 1 25/01/08 14:28:55
d’agressivité, de réponse prédictive au traitement et finale-
ment de survie ;
qu’elle est un défi pour la mise au point de nouvelles tech-
niques d’imagerie, notamment métaboliques (PET scan) avec
l’optimisation de nouveaux traceurs plus sensibles.
La thérapie oadjuvante est finalement une stratégie pro-
metteuse, reposant sur un fort rationnel scientifique, tout à
fait adaptée aux essais cliniques et qui peut très largement
participer non seulement aux futurs progrès dans la compré-
hension des canismes génétiques sous-jacents à la carci-
nogenèse mammaire, mais également aux perfectionnements
des techniques d’imagerie et de chirurgie, ce d’autant que de
nombreuses questions attendent encore des réponses (proba-
blement non univoques) : quelle est la place (avant et/ou après
traitement) du ganglion sentinelle dans cette indication ? Le
curage axillaire (et sa morbidité) est-il vraiment indispensa-
ble en cas de réponse complète clinique et iconographique ?
Quelle est le meilleur schéma (combiné ou quentielle) tant
de la chimiothérapie que de l’hormonothérapie ? Enfin, com-
ment mieux cibler les indications en proposant à chacune des
patientes le traitement le plus adapté offrant les meilleures
chances de conservation mammaire, le meilleur taux de survie
et cela avec le minimum d’effets secondaires possibles ?
Au vu de ces enjeux, les recherches clinique et translationnelle
dans ce domaine ont encore de beaux jours devant elles… n
RéféRences bibliogRaphiques
1. Haagensen CD, Stout AP. Carcinoma of the breast. II. Criteria of ope-
rability. Ann Surg 1943;118:859-63.
2. Peto R. Early Breast cancer trial east elaborative-updated results
from september 2000 worldwide overview. Eur J Cancer 2000;36:S47
(suppl.5,abst.13).
3. Early Breast Cancer TrialistsColloborative Group. Effects of adju-
vant tamoxifen and of cytotoxic therapy on mortality in early breast
cancer. N Engl J Med 1988;319:1681-92.
4. De Lena M, Zucali R, Viganotti G et al. Combined chemotherapy ra-
diotherapy approach in locally advanced (T3b-T4) breast cancer. Can-
cer Chemother Pharmacol 1978;1:53-9.
5. Hotobagyi GN, Buzda A. Locally advanced breast cancer: a review in-
cluding the MD Anderson experience, in high risk breast cancer. Berlin:
Spring Verlag 1991:382-415.
6. Jacquillat C, Weil M, Auclerc G et al. Neoadjuvant chemotherapy in
the conservative management of breast cancer study 205 patients, in
neoadjuvant chemotherapy. Londres: John Libbey 1986:197-206.
7. NATO Committee. Controlled trial of tamoxifen as single adjuvant
agent in management of early breast cancer. Analysis at six years by Nol-
vadex Adjuvant Trial Organisation. Lancet 1985;1:836-40.
8. Salmon RJ, Remvikos Y, Campana F et al. Neo adjuvant tamoxifen in
post menopausal patients with operable breast cancer. Eur J Surg Oncol
2003;29:831-4.
9. Roché H, Fumoleau P, Spielmann M et al. Five years analysis of the
PACS01 trial: 6 cycles of FEC100 vs 3 cycles of FEC100 followed by 3
cycles of docetaxel for the adjuvant treatment of node positive breast
cancer. San Antonio Breast Cancer Symposium 2004:abstr.27.
10. Jones SE, Savin MA, Holmes FA et al. Phase III trial comparing
doxorubicin plus cyclophosphamide with docetaxel plus cyclophospha-
mide as adjuvant therapy for operable breast cancer. J Clin Oncol 2006;
1:24(34):5381-7. Erratum in: J Clin Oncol 2007;1,25(13):1819.
11. Skipper HE, Schabel FM et al. Quantitative and cytokinetic studies
in experimental tumor models. In Holland JF, Frei E, eds. Cancer medi-
cine. Philadelphia: Lean, Febiger 1973:629-50.
12. Fischer B, Gunduz N, Coyle J et al. Presence of a growth stimulating
factor in serum following primary tumor removal in mice. Cancer Res
1989;49:1996-2001.
13. Fischer B, Saffer E, Rudock C et al. Effect of local or systemic treat-
ment prior to primary tumor on the production and response to a serum
growth stimulating factor in mice. Cancer Res 1989;49:2002-4.
14. O’Reilly MS, Holmgren L, Shing Y et al. Angiostatin: a novel angio-
genesis inhibitor that mediates the suppression of metastases by a Lewis
lung carcinoma. Cell 1994;79:315-28.
15. O’Reilly MS, Boehm T, Shing Y et al. Endostatin: an endogenous
inhibitor of angiogenesis and tumor growth. Cell 1997;88:277-85.
16. Goldie JH, Coldman AJ et al. A mathematic model for relating the
drug sensitivity of tumor to their spontaneous mutation rate. Cancer
Treat Rep 1979;63:1723-33.
17. Jacquillat C, Weil M, Baillet F et al. Results of neoadjuvant chemo-
therapy and radiation therapy in the breast conserving treatment of
250 patients with all stages of infiltrative breast cancer. Cancer 1990;
66:119-29.
18. Smith IE, Jones AL, O’Brien ME et al. Primary medical (neo-adju-
vant) chemotherapy for operable breast cancer. Eur J Cancer 1993;29A:
1796-9.
19. Fisher B, Brown A, Mamounas E et al. Effect of preoperative chemo-
therapy on local-regional disease in women with operable breast cancer:
findings from National Surgical Adjuvant Breast et Bowel Project B-18.
J Clin Oncol 1997;15:2483-93.
20. Van der Hage JA, van de Velde CJ, Julien JP et al. Preoperative che-
motherapy in primary operable breast cancer: results from the European
Organization for Research and Treatment of Cancer trial 10902. J Clin
Oncol 2001;19:4224-37.
21. Buchholz TA, Hunt KK, Withman GJ et al. Neoadjuvant chemothe-
rapy for breast carcinoma: multidisciplinary considerations of benefits
and risks. Cancer 2003;98:1150-560.
22. Bear HD, Anderson S, Smith RE et al. A randomized trial comparing
preoperative doxorubicin/cyclophosphamide (AC) to preoperative AC
followed by preoperative docetaxel (T and to preoperative AC followed
b postoperative T in patients with operable carcinoma of the breast: re-
sults of NSABP B-27). SABCS 2004;abstract.
23. Smith I, Heys S, Hutcheon A et al. Neoadjuvant chemotherapy in
breast cancer: significantly enhanced response with docetaxel. J Clin On-
col 2002;20:1456-66.
24. Mauri D, Pavlidis N, Loannidis JP. Neoadjuvant versus adjuvant
systemic treatment in breast cancer: a meta-analysis. J Natl Cancer Inst
2005;97(3):188-94.
25. Mieog JS, van der Hage JA, van de Velde CJ. Neoadjuvant chemothe-
rapy for operable breast cancer. Br J Surg 2007;94:1189-200.
26. Buzdar AU, Ibrahim NK, Francis D et al. Significantly higher patho-
logic complete remission rate after neoadjuvant therapy with trastuzu-
mab, paclitaxel, and epirubicin chemotherapy: results of a randomized
trial in human epidermal growth factor receptor 2-positive operable
breast cancer. J Clin Oncol 2005;23(16):3676-85.
27. Buzdar AU, Vicente V, Ibrahim NK et al. Neoadjuvant therapy with
paclitaxel followed by 5-fluorouracil, epirubicin, and cyclophosphamide
chemotherapy and concurrent trastuzumab in human epidermal growth
factor receptor 2-positive operable breast cancer: an update of the initial
randomized study population and data of additional patients treated
with the same regimen. Clin Cancer Res 2007;13:228-33.
28. Lazaridis G, Pentheroudakis G, Pavlidis N. Integrating trastuzumab in
the neoadjuvant treatment of primary breast cancer: accumulating eviden-
ce of efficacy, synergy and safety. Crit Rev in Oncol/Hem 2008(in press).
29. Green MC, Buzdar AU, Smith T et al. Weekly paclitaxel (P) followed
by FAC as primary systemic chemotherapy of operable breast cancer im-
proves pathologic complete remission rates when compared to every 3-
week P therapy followed by FAC: final results of a prospective phase III
randomized trial. Proc Am Soc Clin Oncol 2002:abst.135a.
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !