Concours National Commun - Session 2010
Corrigé de l’épreuve de mathématiques I
Filière MP
Étude de l’équation de la chaleur
Corrigé par M.TARQI
I. RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES
1.1 Puisque fest de classe C2sur l’ouvert U, alors, d’après le théorème de Schwarz on peut
écrire, pour tout x∈ U,
2f
xixj
(x) = 2f
xjxi
(x),
donc Hxest une matrice symétrique, et comme elle est réelle, alors Hxest diagonalisable
dans une base orthonormée de Rn.
1.2
1.2.1 fest de classe C2sur l’ouvert Uet admet un maximum en a, donc d’après la condi-
tion nécessaire des extremums df(a) = 0, donc f
xi
(a) = 0 pour tout i= 1,2, ..., n.
Par ailleurs, puisque Uest un ouvert, alors il existe η > 0tel que B(a, η)⊂ U, donc
pour tout |h|< η,a+h∈ U et d’après la formule de Taylor-Young, on a :
f(a+h) = f(a) + 1
2X
1i,jn
hihj
2f
xixj
(a) + o(khk2) = 1
2Qa(h) + o(khk2).
1.2.2
1.2.2.1 Soit h=tu
kuk, alors |t| ≤ η, alors
fµa+tu
kukf(a) = t2
2kuk2Qa(u) + o(t2)0,
ainsi pour tvoisin de 0, on a :
t2Qa(u) + o(t2)0.
1.2.2.2 L’inégalité précédente s’écrit aussi pour tout t]η, η[\{0}:
Qa(u) + ε(t)0,
lim
t0ε(t) = 0, donc quand ttend vers 0, on obtient Qa(u)0, donc Qaest
négative.
1.2.3 Comme Qaest négative, alors
2f
x2
i
(a) = (Ha(ei)|ei) = Qa(ei)0.
(e1, e2, ..., en)désigne la base canonique de Rnet (.|.)le produit scalaire cano-
nique.
En particulier
4f(a) =
n
X
i=1
2f
x2
i
(a)0.
CNM2010IMPC.tex - page 1
www.9alami.com
1.3 Applications aux fonctions harmoniques
1.3.1 fest une fonction continue sur la partie compacte K, donc elle bornée et atteint ses
bornes.
1.3.2 Supposons que fatteint son maximum en un point ade l’intérieur de K, alors
d’après ce qui précède ( question [1.2] ), 4f(a)0, ce qui est absurde puisque
4(f)>0.
Donc fatteint son maximum sur la frontière de K, c’est-à-dire :
sup
kxk≤1
f(x) = sup
kyk=1
f(y).
1.3.3
1.3.3.1 Pour tout xK,fε(x) = f(x) + ε(x2
1+x2
2+... +x2
n), donc fεapparaît comme
somme de deux fonctions de C2(U)∩ C(K), alors fε∈ C2(U)∩ C(K)et x∈ U,
4fε(x) = 4f(x)+2= 2nε.
1.3.3.2 Soit aKtel que fε(a) = sup
kxk≤1
fε(x)et comme 4fε>0, alors
fε(a) = sup
kxk≤1
fε(x) = sup
kyk=1
fε(y) = ε+ sup
kyk=1
f(y)
Donc pour tout xK,
f(x) + εkxk2fε(a) = ε+ sup
kyk=1
f(y)
et quand εtend vers 0, on obtient :
f(x)sup
kyk=1
f(y).
1.3.3.3 On a 4f=4(f), donc si fest harmonique, alors fest aussi harmonique et
on aura dans ce cas
f(x)sup
kyk=1
(f)(y) = inf
kyk=1 f(y).
ou encore
inf
kyk=1 f(y)f(x).
II. CONSTRUCTION DUNE SOLUTION DU PROBLÈME
2.1 Si x[π, 0], alors x[0, π]et donc e
ψ(x) = e
ψ(x) = ψ(x); si x[π, 2π], alors
x2π[π, 0] et donc e
ψ(x) = e
ψ(x2π) = ψ(2πx)et enfin si x[2π, 3π], alors
x2π[0, π]et par conséquent e
ψ(x) = ψ(x2π).
La fonction e
ψest C1sur ]π, 0[]0, π[,et
lim
t0+e
ψ0(t) = lim
t0+ψ0(t) = ψ0(0)
et
lim
t0e
ψ0(t) = lim
t0
d
dt(ψ(t)) = ψ0(0).
De même on montre que eϕ0est continue en π, ainsi e
ψest C1sur R.
CNM2010IMPC.tex - page 2
2.2 On a bp(e
ψ) = 1
πZπ
πe
ψ(t) sin(pt)dt =2
πZπ
0e
ψ(t) sin(pt)dt =2
πZπ
0
ψ(t) sin(pt)dt = 2bp.
Puisque ψest impaire, ap(e
ψ) = 0 pour tout pN.
2.3 Puisque ψest C1sur R, alors d’après le théorème de Dirichlet ( théorème de convergence
normale), la série X
p1
|bp(e
ψ|)converge, donc la série X
p1
bpest absolument convergente.
2.4 On a |vp(x, t)|≤|bp|, donc la série X
p1
vpest normalement convergente sur R×[0,+[.
Par ailleurs, les application (x, t)7−bpsin(px)ep2tsont continues sur R×[0,+[, donc
la fonction (x, t)7−
X
p=1
vp(x, t)est continue sur R×[0,+[.
2.5 Soit pN, la fonction vpest produit de fonctions de classe Csur R2, donc elle est de
classe Csur R2et (x, t)R2,
2vp
x2vp
t =p2bpsin(px)ep2t+p2bpsin(px)ep2t= 0.
2.6 On a pour tout (x, t)R×[a, +[et pour tout kN,|pkvp(x, t)| ≤ bppkep2aet comme
lim
p→∞ pkep2a= 0, alors il existe p0Ntel que pour tout pp0, on a pkep2a1et par
conséquent pour tout pp0,|pkvp(x, t)| ≤ |bp|, donc la série P
p1
pkvpconverge normale-
ment sur R×[a, +[.
On a pkvp
x (x, t) = pk+1 cos(px)ep2t, donc le même raisonnement se fait pour montrer
que la série X
p1
pkvp
x est normalement convergente sur R×[a, +[.
2.7 Soit a > 0et t[a, +[. Posons ϕ(x) =
X
p=1
vp(x, t). Montrons que ϕpossède en tout
point de Rune dérivée et que xR,ϕ0(x) =
X
p=1
pbpcos(px)ept2
ϕest bien définie sur R.
up:x7−vp(x, t)est de classe C1sur Rpour tout p1et u0
p(x) = pbpcos(px)ep2t.
D’après la question [2.6], la série X
p1
u0
pconverge normalement sur R.
Conclusion : De ces points, on en déduit par un théorème de cours que ϕest de classe C1
sur Ret que
ϕ0(x) =
X
p=1
u0
p(x).
Autrement dit, la fonction fpossède en tout point de R×]0,+[une dérivée partielle par
rapport à xet que
f
x (x, t) =
X
p=1
pbpcos(px)ep2t.
Par ailleurs, les applications (x, t)7−pbpcos(px)ep2tsont continues sur R×]0,+[, et
comme la série X
p1
pbpcos(px)ep2tconverge normalement sur tout R×[a, +[, pour
a > 0, alors f
x est continue sur R×]0,+[.
CNM2010IMPC.tex - page 3
2.8 Posons ϕ(t) =
X
p=1
vp(x, t). Montrons que ϕpossède en tout point de ]0,+[une dérivée
et que t]0,+[,ϕ0(t) =
X
p=1
p2bpsin(px)ept2
ϕest bien définie sur ]0,+[.
up:t7−vp(x, t)est de classe C1sur ]0,+[pour tout p1et u0
p(t) = p2bpsin(px)ep2t.
La série P
p1
u0
pconverge normalement sur [a, +[pour tout a > 0.
Donc ϕest de classe C1sur ]0,+[et que
ϕ0(t) =
X
p=1
u0
p(t).
Autrement dit, la fonction fpossède en tout point de R×]0,+[une dérivée partielle par
rapport à tet que
f
t (x, t) =
X
p=1
p2bpsin(px)ep2t.
D’autre part, les applications (x, t)7−p2bpsin(px)ep2tsont continues sur R×]0,+[,
et comme la série X
p1
p2bpsin(px)ep2tconverge normalement sur tout R×[a, +[, pour
a > 0, alors f
t est continue sur R×]0,+[.
2.9 Il suffit de montrer que les dérivées partielles d’ordre 2 existent et qu’elles sont continues
sur R×]0,+[. D’après les questions [2.7] et [2.8] fest de classe C1sur R×]0,+[, et on
peut utiliser le même raisonnement pour montrer que les dérivées partielles 2f
x2,2f
t2,
2f
x∂t et 2f
t∂x existent et qu’elles sont continues sur R×]0,+[, et que
2f
x2(x, t) =
X
p=1
p2sin(px)ep2t
pour tout (x, t)de R×]0,+[.
Ainsi (x, t)R×]0,+[,
2f
x2(x, t)f
t (x, t) =
X
p=1
p2sin(px)ep2t(
X
p=1
p2sin(px)ep2t) = 0
2.10 D’après ce qui précède, f: (x, t)7−
X
p=1
vp(x, t)vérifie la condition (i) de (1). D’autre
part, pour tout t[0, R],f(0, t) = f(π, t)=0; donc la deuxième condition est aussi
vérifie, enfin, pour tout xde [0, π],f(x, 0) =
X
p=1
bpsin(px) = eϕ(x) = ψ(x).
En conclusion, la restriction de fàest solution du problème (1).
III. UNICITÉ DE LA SOLUTION
3.1 Un résultat utile
3.1.1 Par définition g0(b) = lim
tb
g(t)g(b)
tbet comme g(t)g(b)0pour tout t]a, b],
alors g0(b)0.
CNM2010IMPC.tex - page 4
3.1.2 Il existe un intervalle ouvert Iα=]x0α, x0+α[]a, b[tel que xIα, g(x)g(x0),
alors
lim
xx
0
g(x)g(x0)
xx0
0et lim
xx+
0
g(x)g(x0)
xx0
0
et comme gest dérivable en x0alors
g0(x0) = g0
d(x0) = g0
g(x0) = 0
La formule de Taylor-Young à l’ordre 2 s’écrit sous la forme :
g(x0+h)g(x0) = h2
2g00(x0) + o(h2).
Comme dans la question [1.2] de la première partie, g00(x0)0.
3.2
3.2.1 fest une fonction continue sur r, qui est un compact de R2; donc fest bornée et
atteint ses bornes ; en particulier il existe (x0, t0)rtel que
F(x0, t0) = sup
(x,t)r
F(x, t).
3.2.2 Si (x0, t0)r, qui est ouvert et puisque Fest C1sur r, alors d’après la condition
nécessaire des extremums,
F
x (x0, t0) = F
t (x0, t0) = 0.
La fonction x7−F(x, t0)est deux fois dérivable sur ]0, π[et admet un maximum
en x0, donc 2f
x2(x0, t0)0( la question [3.1.2] de cette partie ).
3.2.3 La fonction g:x7−F(x, r) = F(x, t0)est deux fois dérivable sur ]0, π[et admet un
maximum en x0, donc g00(x0) = 2F
x2(x0, t0)0.
De même , la fonction t7−F(x0, t)est deux fois dérivable sur ]0, r]et admet un
maximum en t0=r, donc
F
t (x0, t0) = F
t (x0, r)0.
3.2.4 Si (x0, t0)r, alors 2f
x2(x0, t0)f
t (x0, t0) = 2f
x2(x0, t0)0, mais ceci est ab-
surde.
Si (x0, t0)Λr, alors 2f
x2(x0, t0)f
t (x0, t0)0, et ceci aussi est absurde.
Donc la condition 2f
x2f
t >0implique que (x0, t0)Γr.
3.3
3.3.1 Puisque pour tout pN,ΓrpΓR, alors la suite (zp)p1d’éléments de ΓRest bor-
née, et d’après le théorème de Weirstrass, on peut extraire une sous-suite (zσ(p))p1
qui converge dans ΓRvers un élément z= (x, t).
D’autre part, on a pour tout pN,rprp+1 , donc sup
(x,t)p
F(x, t)sup
(x,t)p+1
F(x, t)
et par conséquent F(zp)F(zp+1), donc (F(zp))p1est croissante, il est de même
de la sous-suite (F(zσ(p)))p1.
On a aussi Fest continue sur ΓRet lim
p→∞ zσ(p)=z, donc F(zσ(p))p1tend vers F(z).
CNM2010IMPC.tex - page 5
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !