Université Pierre et Marie Curie 3M263 Intégration 2015-2016 L3 Contrôle continu 2 Corrigé Intégrale et théorêmes de convergence Dire que la suite ( X fn dµ)n∈N est bornée revient à dire que son sup est borné. On est donc ramené à un exercice de la feuille de TD5 qui était une application directe du lemme de Fatou. R Exercice 1. Exercice 2. i. R +∞ −∞ On demande de calculer les limites suivantes : n sin( nx ) x(1+x 2 ) dx Une première chose est de remarquer que sin( nx ) nx tend vers 1 quand x → 0. Donc la fonction pour n xé est continue n 1 sur R. D'autre part : | sin( nx )| ≤ | nx |. Donc | sin( nx ) x(1+x 2 ) | ≤ 1+x2 qui est intégrable sur R. Enn à x xé on a x n 1 fn (x) = sin( n ) x(1+x2 ) → 1+x2 quand n → +∞. C'est à dire que fn (x) converge simplement. L'inégalité qui donnait l'intégrabilité pour n xé est aussi une inégalité de domination. On applique le théorème de convergence dominée et : Z +∞ Z +∞ fn (x) dx → −∞ ii. 1 k≥0 3k (1 P − −∞ . On pose fn (x) = 1 n(k+1) ) 1 3x (1 − 1 n(x+1) ) 1 dx = [arctan]+∞ −∞ = π 1 + x2 et en notant µ la mesure de comptage sur N on a : Z X 1 1 (1 − ) = fn (x) dµ 3k n(k + 1) N k≥0 1 Etudions l'intégrabilité par rapport à µ. Une simple inégalité donne 31k (1 − n(k+1) ) ≤ 31k qui donne l'intégrabilité par rapport à la mesure de comptage (somme d'une suite géométrique de raison inférieure stricte à 1) et aussi une domination indépendante de n. Il ne reste plus qu'à remarquer que fn (x) → 31x quand n → +∞. Donc on peut appliquer le théorème de convergence dominé et : Z fn (x) dµ → N Exercice 3. On pose k≥0 Z n (1 − I(α) = lim n→+∞ i. X 1 3 = 3k 2 0 x n αx ) e dx. n On pose fn (x) = (1 − . On étudie fn+1 (x) − fn (x). Pour x > n + 1, la diérence est nulle. Pour x n ≤ x ≤ n + 1, la diérence est égale à fn+1 (x) qui est positive car 1 − n+1 ≥ 0. Il reste à étudier la diérence pour 0 < x < n. x n αx n ) e 10≤x≤n fn+1 (x) − fn (x) = eαx ((1 − x x x x n+1 ) − (1 − )n ) = eαx (e(n+1) ln(1− n+1 ) − en ln(1− n ) ) n+1 n Il s'agit d'étudier le terme entre parenthèse puisque eαx est positif. Etudions la fonction g sur [0, n[. Elle est dérivable sur cette intervalle de dérivée : g 0 (x) = − ii. 1 1 x + 1 − n+1 1− x n x Or 1 − n+1 ≥ 1−1 x ≥ 0 donc 1−1 x ≥ 1− 1 x . Donc g est croissante sur [0, n[. Quand x → n elle tend vers +∞ et n n n+1 x quand x → 0 vers 0. Donc sur [0, n[, on a g positive. Donc (n + 1) ln(1 − n+1 ) ≥ n ln(1 − nx ). Comme la fonction x x exponentielle est croissante on a e(n+1) ln(1− n+1 ) ≥ en ln(1− n ) . Donc fn+1 (x) − fn (x) ≥ 0 sur [0, n[. On a donc fn qui est une suite croissante. x On veut appliquer le théorème de convergence monotone. Trouvons la limite simple de fn . On a fn (x) = en ln(1− n ) eαx 10≤x≤n . Donc fn (x) → e−x+αx = e(−1+α)x , qui est intégrable si et seulement si −1 + α < 0, soit α < 1. 1 En conclusion si α < 1, I(α) = 1−α et sinon I(α) = +∞. On note pour une fonction f dénie sur (Rn , B(Rn ), µ), τy f la fonction f translatée de y c'est à dire τy f (x) = f (x − y)Le but de l'exercice est de prouver que : Exercice 4. Z |τy f − f | dµ → 0 τ (y) = Rn quand y → 0 et f une fonction intégrable. i. Soit une fonction étagée positive intégrable f . On sait que l'on peut écrire f sous la forme d'une somme nie de fonctions caractéristiques d'ensembles mesurables multipliées par un réel. On va donc commencer par supposer que f = 1A avec A ∈ B(Rd ). On a alors τy f (x) = 1A (x − y) = 1y+A . On a alors : sur A ∩ A + y sur A + y \ A sur A \ A + y 0 1 1A+y (x) − 1A (x) = −1 alors τ (y) = µ(A + y \ A) + µ(A \ A + y) On prend une suite yn qui tend vers 0. On a : τ (yn ) = µ(A + yn \ A) + µ(A \ A + yn ) ii. Comme µ(A) est ni on a lim sup µ(A \ A + yn ) ≤ µ(lim sup A \ A + yn ) = 0. Donc le terme de droite admet une limite qui est nulle. Comme yn tend vers 0, il existe B tel que A + yn \ A ⊂ B et µ(B) < +∞. On a donc la même inégalité en terme de limite supérieure sur cet ensemble : lim sup µ(A + yn \ A) ≤ µ(lim sup A + yn \ A) = 0. Donc τ (yn ) → 0 et ceci pour toute suite (yn )n∈N qui tend vers 0. On a donc prouvé que pour f une fonction caractéristique τ (y) → 0 quand y → 0. Par linéarité de la limite et de l'intégrale, et par l'inégalité triangulaire, on peut prolonger cela pour f une fonction étagée (c'est à dire une somme nie de fonctions caractéristiques). Soit f une fonction intégrable positive. Soit > 0. On prend g une fonctions étagée positive telle que g ≤ f et : Z |f − g| ≤ Rn et 3 Z |τy f − τy g| ≤ Rn Alors : Z |τ (y)| ≤ 3 Z |τy f − τy g| + Rn Z |τy g − g| + Rn |f − g| Rn Or g ≤ f donc g est intégrable. On applique la première question qui donne qu'il existe η > 0, tel que pour tout y , ||y|| < η implique : Z |τy g − g| ≤ Rn 3 Donc : |τ (y)| ≤ iii. On écrit f = f + − f − avec f + = max(f, 0) et f − = max(−f, 0). On remarque τy f = τy f + − τy f − Il sut donc de séparer l'intégrale en deux parties en appliquant l'inégalité triangulaire et d'appliquer la question précédente.