La Lettre du Sénologue - n° 34 - octobre-novembre-décembre 2006
Revue de presse
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Fertilité et cancer du sein
La publication dans le Journal of
Clinical Oncology de juin dernier
des recommandations de l’ASCO (Ame-
rican Society of Clinical Oncology) sur
la préservation de la fertilité des pa-
tients atteints de cancer a alimenté le
débat, en particulier dans le domaine du
cancer du sein.
Parmi les multiples méthodes exposées,
les auteurs citaient la cryoconservation
d’embryons ou, pour raison éthique ou
à défaut de père disponible, la cryocon-
servation d’ovocytes (méthode moins
efficace). Ces deux méthodes nécessi-
tent une stimulation ovarienne avant
le recueil des ovocytes : le début de la
chimiothérapie est donc différé d’au
moins2à6semaines.
Mais le principal sujet de polémique est
la stimulation ovarienne chez les patien-
tes avec un cancer du sein à récepteurs
hormonaux positifs : la possibilité d’une
administration concomitante de FSH
et de tamoxifène, ou de létrozole (Fé-
mara
®
), est envisagée. Cette association
nentraînait pas de risque accru de réci-
dive dans les études présentées par les
auteurs de l’ASCO. Del Mastro et Ven-
turini ont néanmoins souligné les biais
potentiels de ces études, ainsi que le
risque pour l’embryon de malformation
cardiaque et du système locomoteur du
fait du létrozole. Les auteurs de l’ASCO
ont reconnu quil existait, à l’heure ac-
tuelle, un manque de données fiables
concernant le risque de récidives, mais
que l’étude concernant le risque malfor-
matif nétait pas, elle non plus, exempte
de tout reproche méthodologique…
Une autre méthode de préservation de
la fertilité envisagée par les auteurs de
l’ASCO était le blocage ovarien par ago-
niste de la LH-RH avant la chimiothé-
rapie. Ce blocage ovarien reste contro-
versé : il permet de limiter la fréquence
des aménorrhées définitives postchi-
miothérapie, mais on ne dispose pas de
données suffisantes sur la fertilité pro-
prement dite.
Wildiers et al. font remarquer que ce
blocage ovarien préalable à la chimio-
thérapie na pas prouvé son innocuité
dans les cancers du sein à récepteurs
hormonaux positifs. En théorie, la
chimiothérapie pourrait être moins ac-
tive sur des cellules tumorales déjà frei-
nées par l’hormonothérapie. La plupart
des études en cours sur cette modalité
thérapeutique utilisent l’administration
concomitante LH-RH-chimiothérapie
comme un standard, sans la comparer
avec une administration séquentielle
(chimiothérapie puis agoniste de la LH-
RH). Il serait pourtant souhaitable de
déterminer si ces deux séquences ont
une efficacité équivalente en termes de
récidive.
Le débat sur la fertilité post-thérapeuti-
que des patientes atteintes de cancer du
sein nest donc pas clos : les études en
cours permettront peut-être d’apporter
des éléments de réponse. Il incombe
néanmoins à tout praticien d’aborder le
sujet avec sa patiente si elle est en âge de
procréer et, le cas échéant, de l’adresser
rapidement à un centre spécialisé avant
le début d’une chimiothérapie.
Aurélien Blouet
Institut Claudius-Regaud, Toulouse.
Détermination du statut
ménopausique chez des patientes
traitées pour cancer du sein
Les estrogènes jouent un rôle ma-
jeur dans la physiopathologie et
l’évolution de la plupart des cancers du
sein, justifiant la place du traitement
antihormonal en cas de tumeur expri-
mant les récepteurs hormonaux. Le ta-
moxifène a été longtemps le chef de file
des traitements antihormonaux. Ac-
tuellement, l’hormonothérapie adju-
vante par inhibiteurs de l’aromatase a
également sa place, mais uniquement
»
chez la femme ménopausée. Ils ne sont
pas recommandés en pré- ou périméno-
pause. Déterminer le statut ménopausi-
que des patientes est donc essentiel
dans le choix thérapeutique.
Avant la ménopause, les estrogènes cir-
culants sont essentiellement d’origine
ovarienne sous contrôle de la FSH et
LH hypophysaire. En postménopause,
ils sont secondaires à l’aromatisation
des précurseurs androgéniques d’ori-
gine surrénalienne dans les tissus pé-
riphériques comme la graisse. La péri-
ménopause a une traduction clinique
avec l’irrégularité des cycles précédant
l’aménorrhée définitive, et une traduc-
tion biologique avec la diminution du
taux sérique d’estrogènes associée à une
élévation du taux de FSH et LH par le-
vée du rétrocontrôle négatif.
Les traitements du cancer du sein ren-
dent difficiles le diagnostic de méno-
pause, car ils modifient le profil hor-
monal. Les données de la littérature
ne nous permettent pas de dégager des
critères cliniques ou biologiques fia-
bles. Lauteur s’appuie sur deux études
(Delrio en 1986 et Balar en 1992) de la
fonction endocrine de patientes pré-
ménopausées sous chimiothérapie par
CMF (n = 23) et sous hormonothérapie
par tamoxifène (n = 10). Laménorrhée
chimio-induite ne permet pas, à elle
seule, d’affirmer la ménopause, mais
traduit une insuffisance ovarienne avec
chute de l’estradiolémie et élévation de
la FSH et LH. Le tamoxifène peut en-
traîner une hyperestradiolémie variable
selon les individus par une action ago-
niste sur les ovaires.
Les effets endocriniens des agonistes de
la LH-RH sont rapportés par Robertson
en 2003 (n = 34) : suppression hypo-
physaire et ovarienne après une phase
transitoire de stimulation. On observe
une diminution des taux de FSH, LH et
des estrogènes circulants après deux ou
trois semaines de traitement.
Les inhibiteurs de l’aromatase bloquent
de façon incomplète la synthèse ova-
rienne d’estrogènes avec levée du rétro-
contrôle négatif central, stimulant ainsi
l’ovulation. Smith et al. (J Clin Oncol,
2006) objectivent ainsi une reprise de la
fonction ovarienne après un délai mé-
1. Lee SJ, Schover LR, Partridge AH et al.
American Society of Clinical Oncology re-
commendations on fertility preservation in
cancer patients. J Clin Oncol 2006;24:2917-
31.
2. Del Mastro L, Venturini M. Fertility pre-
servation strategy for breast cancer patients.
J Clin Oncol 2006;24(25):4220-1.
3. Wildiers H, Neven P, Paridaens R et al. Fer-
tility preservation in (breast) cancer patients:
is it safe? J Clin Oncol 2006;24(33):5335-6.
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Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
Nouvelles de l’industrie pharmaceutique
dian de 12 mois dans une étude de 34 pa-
tientes préménopausées sous inhibiteurs
de l’aromatase ayant une aménorrhée
postchimiothérapie. Cela justifie le
principe de l’association agoniste LH-
RH aux inhibiteurs de l’aromatase, en
cours d’évaluation actuellement, pour
assurer une suppression ovarienne effi-
cace chez ces patientes.
Dans cette revue, les auteurs soulignent
le manque de données endocriniennes,
dans la littérature, des patientes prémé-
nopausées sous traitement pour cancer
du sein. La définition de la ménopause
diffère donc selon les études et les grou-
pes de recherche. Pour la World Health
Organisation, le diagnostic est rétros-
pectif, reposant sur une aménorrhée d’au
moins un an, à moduler selon les cas.
Il semble donc indispensable d’étoffer
nos connaissances par des études pros-
pectives, à grande échelle, évaluant l’ef-
fet endocrinien des traitements afin de
définir des critères fiables de diagnostic
de ménopause. En l’absence de certitude
sur le diagnostic de ménopause chez ces
patientes, il reste recommandé d’utiliser
le tamoxifène ou une suppression ova-
rienne (définitive ou médicale).
Carole Massabeau
Institut Claudius-Regaud, Toulouse.
»
1. Clemons M, Simmons C. Identifying me-
nopause in breast cancer patients: conside-
rations and implications. Breast Cancer Res
Treat 2006 oct. 24.
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