D O S S I E R Facteurs pronostiques et résultats du traitement chirurgical à visée curative des récidives de cancer du col Pronostic factors and results of surgical resection with curative intent for locoregional recurrence of cervical cancer ● G. Houvenaeghel*, E. Grégoire*, M.Buttarelli*, L. Lelièvre*, J. Jacquemier**, L. Gonzague-Casabianca* L es récidives locales (RL) de cancer du col représentent la majorité des causes de décès (59 %) et surviennent pour plus de 80 % dans les 2 ans après le traitement initial. Seulement 15 % environ seront accessibles à une résection chirurgicale à visée curative. Les survies à 5 ans se situent entre 3 et 40 %. Le but de cette étude a été d’évaluer les résultats de 74 résections à visée curative de RL entre 1980 et 2004. MATÉRIEL Nous avons analysé de manière rétrospective toutes les patientes présentant une récidive pelvienne isolée de cancer du col utérin traité initialement par chirurgie et/ou curiethérapie et/ou radiothérapie ou radio-chimiothérapie concomitante. Le diagnostic de récidive a été porté sur les données cliniques, échographiques, de tomodensitométries, des marqueurs tumoraux ou de biopsie. Toutes les patientes ont été explorées par un examen clinique sous anesthésie générale associé à des échographies par voie endovaginale et endorectale avec une cystoscopie. La taille de la récidive et sa localisation ont été précisées sur les données cliniques, échographiques et de tomodensitométrie ou IRM pelvienne. Le bilan d’extension a comporté une tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne et une scintigraphie osseuse. Dans la dernière période, quelques patientes ont également bénéficié d’un examen PETTDM. Seules les patientes ayant subi une exérèse à visée curative sur les constatations peropératoires ont été incluses. Ont été exclues les patientes présentant une métastase viscérale ou osseuse, une carcinose péritonéale, une tumeur jugée non résécable en peropératoire ou une indication de chirurgie pelvienne de sauvetage pour complication locale. Les taux de mortalité et de morbidité ont été évalués sur la période des 90 jours postopératoires. Les calculs de survie globale et sans récidive ont été réalisés à partir de la date de chirurgie pour la récidive. POPULATION L’âge médian était de 51 ans (23-76). La majorité des tumeurs était de type épidermoïde (78 %) et dans 20 % des cas, un adé* Service de chirurgie oncologique. ** Services d’anatomopathologie et de radiothérapie, Institut Paoli-Calmettes, 232, bd Sainte-Marguerite, 13273 Marseille Cedex. La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 nocarcinome. Le stade initial n’était pas précisé dans 19 % des cas (14 fois), correspondait à un stade limité (Tis-IIA) dans 47 % des cas et à un stade avancé dans 34 % des cas (IB2, IIA supérieur à 4 cm, IIB, III et IVA) (tableau I). Tableau I. Caractéristiques des patientes. Caractéristiques des patientes Âge médian (extrêmes) Type histologique épidermoïde adénocarcinome carcinome adénosquameux Stade initial au diagnostic Tis I IIA IIB IIIA IIIB IVA TX Traitement initial Radiothérapie Chirurgie Chirurgie + radiothérapie n 51 (23-76) % 58 14 2 78,4 18,9 2,7 1 26 8 14 3 4 4 14 1,4 35,1 10,8 18,9 4,1 5,4 5,4 18,9 11 8 55 14,9 10,8 74,3 Le traitement initial avait comporté une radiothérapie exclusive dans 15 % des cas (11 fois), une chirurgie exclusive dans 11 % des cas (8 fois), et la combinaison des deux dans 74 % des cas (55 fois). Le délai d’apparition des RL était de 15,5 mois (5-195), dans 35 % des cas avec un délai inférieur ou égal à 12 mois, dans 29 % des cas avec un délai de 12 à 24 mois, dans 16 % des cas avec un délai de 24 à 60 mois et dans 20 % des cas avec un délai de plus de 60 mois. Le diagnostic a été porté dans 64 % des cas du fait de l’apparition de symptômes cliniques : douleur pelvienne, saignements, œdème des membres inférieurs, urétéro-hydronéphrose. Dans 27 % des cas, la récidive était asymptomatique et a été diagnostiquée devant une augmentation du marqueur tumoral SCC ou ACE, ou sur un examen systématique de surveillance (échographie ou tomodensitométrie). Une confirmation anatomopathologique de la récidive a été obtenue dans 64,9 % des cas (48 fois) ; chez 8 patientes la biopsie était négative (8/56 : 14,3 %) et chez 18 patientes il n’a pas été possible d’obtenir une confirmation par biopsie du diagnostic de récidive (18/74 : 24,3 %). La localisation des récidives était centropelvienne dans 45 % 39 D O S S I E R des cas (33 fois), panpelvienne dans 38 % des cas (28 fois) et latéropelvienne 12 fois. L’exérèse a nécessité une exentération pelvienne (EP) pour la majorité des patientes (82 %) et 30 % des patientes ont bénéficié d’une irradiation de la RL. L’exérèse a été considérée comme curative dans 66 % des cas (49 fois) et palliative dans 34 % des cas (25 fois) soit du fait de marges d’exérèse non saines du point de vue anatomopathologique, malgré des marges chirurgicales macroscopiquement saines (22 patientes) soit du fait d’une cytologie péritonéale positive (3 patientes). Le suivi médian a été de 57 mois (6-212). RÉSULTATS La mortalité à 90 jours postopératoire a été de 6,8 % (5/74), les décès étant survenus à la suite de complications médicales et durant la première période de 1980 à 1990. Le taux de complications postopératoires immédiates (90 jours) a été de 55 % (41/74): 39 % de complications médicales, 37 % de complications chirurgicales et 24 % de complications combinées médicales et chirurgicales. Soixante-dix pour cent des complications après EP ont été traitées médicalement et 30 % ont nécessité une réintervention. La durée d’hospitalisation a été de 29 jours (6-96). Les survies actuarielles à 2 et 5 ans ont été de 53 et 34 %, avec une médiane de 27 mois (1-164). Les taux de survie à 2 et 5 ans étaient significativement différents en fonction du caractère curatif ou palliatif de l’exérèse (p < 10-4), respectivement 68 et 44% versus 18 et 9% (figure 1). Nous avons identifié en étude multivariée après résection macroscopiquement saine les facteurs pronostiques suivants : résection microscopique saine, localisation centropelvienne de la RL, taille de la récidive inférieure à 30 mm et le délai de survenue de la récidive. L’âge, le stade initial, le type de chirurgie initiale n’étaient pas significatifs. Les taux de survie en fonction de la localisation de la récidive étaient significativement différents (figure 2) (p < 10 -4 ), sachant que le taux de résection curative était significativement corrélé à la localisation de la récidive. Les survies en fonction de la taille de la récidive et de sa localisation, deux facteurs qui sont déterminés en préopératoire, sont rapportées dans la figure 3, avec des différences de survie très significatives en fonction des groupes. La répartition des groupes à risque élevé, intermédiaire et faible, ainsi que le caractère curatif de l’exérèse et les survies à 5 ans, en fonction du délai de récidive, de la taille et de la localisation est rapportée dans le tableau II, en comparaison avec l’étude de Shingleton et al. (1) ayant utilisé les mêmes facteurs pronostiques. Tableau II. Résultats des résections des récidives locorégionales de cancer du col en fonction des principaux facteurs pronostiques. % cas par groupe (nb) % cas curatif (nb) IPC Shingleton IPC Shingleton Risque % 12,2 23,3 100 87 faible (9) (31) (9/9) (27/31) Risque % 79,7 72,2 61 83,3 intermé- (59) (96) (36/59) (80/96) diaire Risque % 8,1 4,5 66,7 66,7 élevé (6) (6) (4/6) (4/6) Survie à 5 ans IPC Shingleton 58,3 82 31,6 46 44 0 Risque faible : délai > 1 an et récidive < 3 cm et récidive centropelvienne ou sans fixation. Risque élevé : délai < 1 an et récidive > 3 cm et récidive fixée ou avec une extension latéropelvienne. Risque intermédiaire : autres combinaisons. Figure 1. DISCUSSION Fréquence des récidives locorégionales Les récidives locorégionales des cancers du col utérin s’observent dans 6 à 50 % des cas, en fonction des séries, du stade initial et des traitements réalisés. Après traitement de radiothérapie exclusive, ces taux ont été de 75 à 80 % pour les stades IVA, de 22 à 40 % pour les stades IIIB, de 20 à 30 % pour les stades IIB, de 23 à 40 % pour les stades IB2 ou IIA de gros volume (2, 3). Les progrès thérapeutiques ont cependant per40 Figure 2. mis de diminuer le taux d’échecs pelviens, en particulier pour les stades localement avancés, grâce à la radio-chimiothérapie en comparaison avec la radiothérapie sans chimiothérapie concomitante : 19 % (versus 20 %) avec un suivi médian de 35 mois (4), 24,9 % (versus 30,4 %) avec un suivi médian des patientes vivantes de 8,7 ans (5), 17 % (versus 34,9 %) avec un suivi médian des patientes vivantes de 6,6 ans (6) et 8,7 % La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 D O S S I E R vienne et thoracique ainsi qu’une scintigraphie osseuse. La réalisation d’une TEP permet également de détecter des localisations métastatiques avec une bonne sensibilité et de modifier la stratégie thérapeutique une fois sur deux (11). Bien sûr, la présence d’une adénopathie sus-claviculaire doit faire l’objet d’une confirmation histologique de son envahissement, et pour certains une biopsie systématique pré-scalénique pour les récidives de cancer du col est envisagée. Bilan locorégional. A priori, son objectif est de déterminer la résécabilité de la récidive et l’importance de l’exérèse en fonction de l’extension locale. Un examen sous anesthésie générale apparaît indispensable et pourra être complété dans le même temps par des échographies endocavitaires qui permettent d’apprécier de manière fiable l’extension aux organes adjacents et aux cloisons, ainsi que la taille de la récidive dans les trois axes (12). L’IRM pelvienne reste pour la plupart l’examen de référence. Figure 3. (versus 20,9 %) avec un suivi médian de 36 mois de patientes de stade IB avec une hystérectomie en fin de traitement (7). Dans notre expérience de radio-chimiothérapie concomitante et de résection chirurgicale pour des cancers localement avancés (stades IVA, III, IIB, IIA de gros volume et IB2), ces taux ont été de 5,9% (6/102) et respectivement de 7,1% (1/14), 5,3% (1/19), 8,7% (4/46) et 0% (0/23) pour les stades IVA, III, IIB et IB2. Les récidives locorégionales des cancers du col à un stade de début traités par curiethérapie utérovaginale et résection chirurgicale sont survenues dans 3,1% des cas (6/192) de manière isolée et trois fois associées à une évolution métastatique avec un taux global de 4,6 % (9/192) (8). Ces taux de récidive étaient de 0 % (0/28) pour les stades IA2, de 3,5% (5/144) pour les stades IB1 (2 récidives centropelviennes et 3 récidives ganglionnaires iliaques), de 5 % (1 récidive latéropelvienne sur 20) pour les stades IIA. Les récidives locorégionales des cancers du col utérin surviennent pour les deux tiers dans les deux ans après la fin du traitement initial et dans 90 % des cas dans les trois ans. Diagnostic et bilan des récidives locorégionales Mode de diagnostic. Les récidives locorégionales sont le plus souvent diagnostiquées devant l’apparition de symptômes cliniques (87 %) (9) : saignements, œdème ou phlébite ou thrombose veineuse des membres inférieurs, douleur pelvienne, urétérohydronéphrose. Les examens cliniques et paracliniques systématiques (IRM ou TDM et marqueurs tumoraux) permettent de détecter des récidives asymptomatiques. La confirmation histologique de la récidive n’est pas obtenue dans tous les cas (environ 70%), du fait de biopsies parfois négatives ou non réalisables. La réalisation d’une tomographie à émission de positons (TEP) couplée à des images de tomodensitométrie permet de diagnostiquer une récidive asymptomatique avec une bonne sensibilité (80 à 90%) et une spécificité de 76% (10). Bilan d’extension à distance. L’objectif de ce bilan est de préciser les récidives pelviennes isolées, sans métastases : 55 % des récidives pelviennes rapportées par Eifel et al. (6). Ce bilan comporte habituellement une tomodensitométrie abdominopelLa Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 Stratégie thérapeutique en fonction des traitements initiaux La réalisation d’une curiethérapie, d’une radiothérapie éventuellement combinée à une chimiothérapie, d’une exérèse chirurgicale lors du traitement initial conditionne la stratégie thérapeutique qui peut être envisagée. Lorsqu’une irradiation exclusive éventuellement associée à une chimiothérapie a été réalisée initialement, la seule thérapeutique à visée curative réalisable est une exérèse chirurgicale. Une réirradiation est, en effet, rarement possible du fait du risque très élevé de complications. En cas de curiethérapie et/ou d’exérèse chirurgicale initiale, une radiothérapie ou radio-chimiothérapie doit être envisagée et discutée avant la proposition de résection chirurgicale. Type d’exérèse et indications La résection chirurgicale des récidives des cancers du col nécessite le plus souvent une exentération pelvienne. Le premier temps opératoire comporte une exploration abdominale complète qui peut aboutir à une contre-indication d’exérèse, en particulier s’il existe une carcinose. Les taux d’une telle contre-indication peropératoire à une exentération pelvienne vont jusqu’à 40, voire 63 % (9), sachant qu’avec les progrès actuels de l’imagerie, ces taux sont maintenant plus faibles. Le type d’exentération pelvienne se définit, d’une part, par l’exérèse viscérale nécessaire, avec les exentérations antérieures, postérieures et totales, comportant systématiquement une cellulectomie jusqu’aux parois pelviennes et, d’autre part, par l’exérèse en hauteur comportant une colpectomie partielle ou totale et l’exérèse ou la conservation du plancher des releveurs de l’anus (type I ou II) (9). Une exentération de type III comportant une exérèse vulvovaginale et périnéale postérieure est plus rarement nécessaire dans ces indications. Une résection plus conservatrice (colpectomie, colpo-hystérectomie, résection latéropelvienne unilatérale) est plus rarement possible. L’extension latéropelvienne de ces récidives, uni- ou bilatérale, représente un facteur limitatif majeur des possibilités de résection en marges saines (R0), en particulier lorsqu’il existe une fixation latérale clinique de la récidive. C’est dans ces cas que 41 D la résection pourra être considérée comme insuffisante du fait des constatations peropératoires (R2), ou du fait de marges insuffisantes sur les résultats anatomopathologiques définitifs (R1). Un élargissement de l’exérèse peut être envisagé et prévu, pour ces récidives avec extension latéropelvienne, nécessitant une dissection des racines sacrées, une résection musculo-aponévrotique latéropelvienne et parfois une résection vasculaire. La réalisation d’un pontage vasculaire s’impose en cas de résection artérielle, ce qui est exceptionnel, et en cas de résection veineuse lorsqu’il n’existe pas de thrombose au préalable. L’amélioration du contrôle local peut être obtenu en complétant l’exérèse par une radiothérapie per opératoire ou par une curiethérapie à haut ou bas débit de dose, soit en peropératoire, soit en postopératoire précoce à travers les guides vecteurs laissés en place (13-16). Il est cependant reconnu que l’importance du résidu, macroscopique (R2) ou microscopique (R1), a un impact majeur sur les possibilités de contrôle local de la maladie et sur la survie (13). De ce fait, la présence d’une symptomatologie de sciatalgie, de thrombose veineuse iliaque par un envahissement latéral avec un œdème du membre inférieur, représente une contre-indication classique à ce type d’exérèse à visée curative, d’autant plus que ces symptômes sont associés. Les taux de résécabilité et de résections curatives (R0) sont donc étroitement liés aux indications et contre-indications retenues par les différentes équipes : 10 à 20 % de taux de résection pour Hogan et al. (17), 34 % de résection non in sano dans notre expérience où les seules contre-indications absolues ont été la présence d’une carcinose et/ou de métastases. Les indications doivent également tenir compte du bilan général d’opérabilité et de l’acceptation de ce type de chirurgie avec ses conséquences fonctionnelles et psychosociales. La réalisation d’exentération palliative, en cas de fistule(s), de nécrose tumorale souvent purulente, d’hémorragie, garde quelques indications qui doivent être discutées au cas par cas, avec pour objectif principal l’amélioration du confort de survie. Les progrès des techniques chirurgicales et particulièrement de la prise en charge de l’anesthésie-réanimation ont permis de diminuer les taux de mortalité opératoire des exentérations pelviennes de 18 à 25 % dans les séries les plus anciennes à moins de 10 %, et moins de 5% dans les séries les plus récentes (18, 19-23). Le taux de mortalité dans les 3 mois postopératoires après chirurgie d’exérèse à visée curative de récidives de cancer du col utérin a été dans notre expérience de 6,8 % (5/74), dans tout les cas à la suite de complications médicales et dans la première période d’expérience avant 1990. La morbidité postopératoire reste cependant très élevée après exentération pelvienne de 38 à 65 % (18, 19, 21-25). Dans notre expérience, la morbidité, toutes complications observées après exentération pour cancer du col utérin, a été de 50 % (57/113), en observant une diminution significative au cours de la dernière période : 38 % (8/21) de 1996 à 2000 et 52 à 56 % au cours des périodes de 5 ans de 1980 à 95 (49/102). La morbidité a été de 55 % après exentération pour récidive de cancer du col avec un taux de 30 % de réinterventions. Les taux de morbidité chirurgicale majeure ont été de 38% (26), 43% (27), 58 % (28) et 33 % (22) avec des taux respectifs de réintervention de 33, 40, 36 et 22 %. Cependant, le taux de morbidité varie en fonction du type d’exentération pelvienne, des procéLa Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 O S S I E R dures de reconstruction utilisées et de la localisation de la récidive (23) (45,6 % de complications pour les récidives centropelviennes et latéropelviennes, 21/46 versus 71,4 % pour les récidives panpelviennes, 20/28 dans notre expérience). Les résultats en termes de survie après résection chirurgicale des cancers du col utérin sont étroitement liés à la sélection des patientes et donc aux principaux facteurs pronostiques. La possibilité de réaliser une résection curative (R0) apparaît être le facteur déterminant (1, 16, 20) : une résection R0 sera d’autant plus fréquemment obtenue que la récidive reste localisée en centropelvien par rapport aux récidives latéro- et panpelviennes (respectivement 97, 58 et 32% dans notre expérience : p < 0,0001) (1, 20, 21, 29). La taille de la récidive est également un facteur significatif important (1, 21, 30, 31) qui est cependant fréquemment corrélé à la localisation de la RLR, les récidives latéro- et panpelviennes étant plus volumineuses : les tailles moyennes des récidives étaient de 38,7 mm en centropelvien, 45,3 mm en latéropelvien et 57,8 mm pour les récidives panpelviennes. Les autres facteurs pronostiques le plus souvent retrouvés dans les séries de la littérature sont : le délai de récidive (1, 21, 30), l’âge et le stade initial (29, 30). Les principaux facteurs pronostiques (localisation, taille et délai de la RLR) peuvent être déterminés en préthérapeutique, permettant de prévoir les chances de résection curative et de survie (1, 30) (tableau II). Dans notre expérience, la taille et la localisation, sans tenir compte du délai, étaient plus discriminantes (figure 1). Les survies à 5 ans sont donc étroitement liées à ces facteurs, avec des taux de 24 à 55% pour des récidives vaginales ou essentiellement vaginales (26, 28, 29), 22 à 60 % pour des récidives centropelviennes (20, 21, 27, 29) et 0 à 10 % pour des récidives latéro- ou panpelviennes (1, 20). Cependant, des exérèses latérales élargies (14, 22, 32, 33) et éventuellement associées à une réirradiation focalisée, ou à une irradiation peropératoire, ou à une curiethérapie peropératoire (13-15), sont susceptibles d’améliorer le contrôle local et la survie, avec des résultats encourageants qui ont pu atteindre, dans ces situations, des taux de 41% de contrôle local et de 44% de survie à 5 ans (22). CONCLUSION Les progrès de l’anesthésie-réanimation et des techniques chirurgicales, c’est-à-dire de reconstruction, ont permis de réduire les taux de mortalité et de morbidité après 1990. L’utilisation de radiothérapie complémentaire ou curiethérapie per- ou postopératoire précoce permet d’améliorer le contrôle local, en particulier en cas de résection sans marge pour les récidives avec une extension latéropelvienne. Une meilleure sélection des patientes à opérer peut être envisagée en ayant recours à une cœlioscopie et/ou à une TEP-FDG. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Shingleton HM, Soong SJ, Gelder MS et al. Clinical and histopathologic factors predicting recurrence and survival after pelvic exenteration for cancer of the cervix. Obstet Gynecol 1989;73:1027-34. 2. Resbeut M, Fondrinier E, Fervers B et al. Standards, options and recommendations for the management of invasive cervical cancer patients (non metastastic). Bull Cancer 2003;90,4:333-46. 3. Logsdon MD, Eifel PJ. Figo IIIB squamous cell carcinoma of the cervix: an analy- 43 D sis of prognostic factors emphasizing the balance between external beam and intracavitary radiation therapy. Int J Radiat Oncol Biol Phys 1999;43,4: 763-75. 4. Rose PG, Bundy BN, Watkins EB et al. Concurrent cisplatin-based radiotherapy and chemotherapy for locally advanced cervical cancer. N Engl I Med 1999;340:1144-53. 5. Withney CW, Sause W, Bundy BN et al. Randomized comparison of fluorouracil plus cisplatin versus hydroxyurea as an adjunct to radiation therapy in stage IIB-IVA carcinoma of the cervix with negative para-aortic lymph nodes: a Gynecologic Oncology Group and Southwest Oncology Group study. J Clin Oncol 1999;17:1339-48. 6. Eifel PJ, Winter K, Morris M et al. Pelvic irradiation with concurrent chemotherapy versus pelvic and para-aortic irradiation for high-risk cervical cancer: an update of radiation therapy oncology group trial (RTOG) 90-01. J Clin Oncol 2004;22,5:872-80. 7. Keys HM, Bundy B, Stehman FB et al. Weekly cisplatin chemotherapy during irradiation improves survival and reduces relapses for patients with bulky stage IB cervical cancer treated with irradiation and adjuvant hysterectomy: results of a randomized gynecologic oncology group trial. N Engl J Med 1999;340: 1154-61. 8. Resbeut MR, Alzieu C, Gonzague-Casabianca L et al. Combined brachytherapy and surgery for early carcinoma of the uterine cervix: analysis of extent of surgery on outcome. Int Journal Radiat Oncol Biol Phys 2001;50,4:873-81. 9. Selman AE, Copeland LJ. Surgical management of recurrent cervical cancer. Yonsei Med J 2002;43,6:754-62. 10. Unger JBIJJ, Connor P, Charrier A et al. Detection of recurrent cervical cancer by whole-body FDG PET scan in asymptomatic and symptomatic women. Gynecol Oncol 2004;94,1:212-6. 11. Lai CH, Huang KG, See LC et al. Restaging of recurrent cervical carcinoma with dual-phase [18F] fluoro-2-deoxy-D-glucose positron emission tomography. Cancer 2004;100,3:544-52. 12. Houvenaeghel G, Martino M, Resbeut M et al. Pelvic staging of advanced and recurrent gynecologic cancers: contribution of endosonography. Gynecol Oncol 1994;55:393-400. 13. Garton GR, Gunderson LL, Webb MJ. Intraoperative radiation therapy in gynecologic cancer: the Mayo Clinic experience. Gynecol Oncol 1993;48:328-32. 14. Höckel M, Schlenger K, Hamm H et al. Five-year experience with combined operative and radiotherapeutic treatment of recurrent gynecologic tumors infiltrating the pelvic wall. Cancer 1996;77,9:1918-33. 15. Hannoun-Levi JM, Cowen D, Houvenaeghel G et al. Preliminary results of a phase I/II study of post-operative high-dose rate brachytherapy for advanced or recurrent pelvic tumours. Eur J Surg Oncol 1997;23:532-7. 16. Beitler J, Anderson PS, Wadler S et al. Pelvic exenteration for cervix cancer: would additional intraoperative interstitial brachytherapy improve survival? Int. J. Radiat Oncol Biol Phys 1997;38:143-8. O S S I E R 17. Hogan WM, Boente MP. The role of surgery in the management of recurrent gynecologic cancer. Seminars in Oncology 1993;20,5:462-72. 18. Crowe PJ, Temple WJ, Lopez MJ et al. Pelvic exenteration for advanced pelvic malignancy. Semin Surg Oncol 1999;17,3:152-60. 19. Bladou F, Houvenaeghel G, Delpero JR et al. Incidence and management of major urinary complications after pelvic exenteration for gynecological malignancies. J Surg Oncol 1995;58:91-6. 20. Moutardier V, Houvenaeghel G, Martino M et al. Surgical resection of locally recurrent cervical cancer: a single institutional 70 patient series. Int J Gynecol Cancer 2004;14,5:846-51. 21. Morley G, Hokins M, Lindenauer S et al. Pelvic exenteration, 100 patients at 5 years. Obstet Gynecol 1989;74:934-42. 22. Höckel M. Laterally extended endopelvic resection. Novel surgical treatment of locally recurrent cervical carcinoma involving the pelvic side Gyn Oncol 2003;91:369-77. 23. Soper JT, Berchuck A, Creasman WT et al. Pelvic exenteration: factors associated with major surgical morbidity. Gynecol Oncol 1989;35:93-8. 24. Anthropoulos AP, Manetta A, Larson JE et al. Pelvic exenteration : a morbidity and mortality analysis of a seven-year experience. Gynecol Oncol 1989;35: 219-23. 25. Jakowatz JG, Porudominsky D, Riihimaki DU et al. Complications of pelvic exenteration. Arch Surg 1985;120:1261-5. 26. Rutledge S, Carey MS, Prichard H et al. Conservative surgery for recurrent or persistent carcinoma of the cervix following irradiation: is exenteration always necessary? Gynecol Oncol 1994;52:353-9. 27. Ibsen TB, Sorensen BL, Knudsen JB et al. Operative treatment of recurrent cancer of the uterine cervix after radiotherapy. Acta Obstet Gynecol Scand 1988;67:389-93. 28. Coleman RL, Keeney ED, Freedman RS et al. Radical hysterectomy for recurrent carcinoma of the uterine cervix after radiotherapy. Gynecol Oncol 1994;55:29-35. 29. Wang CJ, Lai CH, Huang HJ et al. Recurrent cervical carcinoma after primary radical surgery. Am J Obstet Gynecol 1999;181:518-24. 30. Martino M, Houvenaeghel G, Hardwigsen J et al. Pelvic recurrence of cancers of the uterine cervix. A study of a series of 49 cases. Ann Chir 1997;51,1: 36-45. 31. Virostek LJ, Kim RY, Spencer SA. Postsurgical recurrent carcinoma of the cervix: reassessment and results of radiation therapy options. Radiology 1996; 201,2:559-63. 32. Hockel M, Baussmann E, Mitze M et al. Are pelvic side-wall recurrences of cervical cancer biologically different from central relapses? Cancer 1994;74,2: 648-55. 33. Hockel M. Laterally extended endopelvic resection: surgical treatment of infrailiac pelvic wall recurrences of gynecologic malignancies. Am J Obstet Gynecol 1999;180,2:306-12. La Lettre du Gynécologue vous souhaite un bel été et vous remercie de la fidélité de votre engagement La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 45