MAPAR 199952
a été montré qu’en maintenant une PaCO2 constante, l’élimination de CO2 était aug-
mentée pendant le pneumopéritoine mais aussi après son exsufflation lors de la
décompression des vaisseaux péritonéaux.
Des absorptions de CO2 massives peuvent être observées lors d’insufflations extra-
péritonéales : rétropéritonéales ou sous-cutanées accidentelles [3]. L’emphysème
sous-cutané lié à une diffusion du CO2 peut entraîner une élévation importante du CO2
artériel et donc une élévation du CO2 expiré. Au cours d’une insufflation volontaire-
ment extra-péritonéale de CO2, la PaCO2 et la PETCO2 sont augmentées de façon plus
importante et durable qu’au cours d’une insufflation péritonéale [3].
1.1.2. MODIFICATIONS DE LA MECANIQUE THORACO-PULMONAIRE
L’élévation de pression intra-abdominale et, à un moindre degré, les changements
de positions provoquent des perturbations de la mécanique respirato
ire. Les pressions
des voies respiratoires augmentent, et la compliance du système respiratoire diminue [2, 5].
Au cours de laparoscopies gynécologiques, la compliance est diminuée de 20 % par la
position de Trendelenburg et de 30 % par l’élévation de p
ression intra-abdominale [5].
La compliance pulmonaire dynamique diminue proportionnellement à l’augmentation
de pression intra-abdominale aussi bien en position de Trendelenburg qu’en position
proclive.
En comparant la compliance respiratoire totale en position de Trendelenburg
ou en position proclive, Oikkonen et coll [6] ont montré que la création d’un pneumopé-
ritoine diminuait la compliance de 20 % dans les deux groupes. Cependant la position de
Trendelenburg diminuait la compliance respiratoire totale de 20 % supplémentaires alors
qu’elle ne varie pas en position proclive. Le retour à une compliance normale a été im-
médiat après exsufflation chez les patients en position proclive alors que cette récupération
est incomplète chez les patients ayant été opérés en position de Trendelenburg. L’imp
é-
dance mécanique du poumon et de la paroi thoracique augmentent avec la pression
intra-abdominale [7]. Cette augmentation est dépendante du morphotype et est plus
importante en position de Trendelenburg [7]. Elle ne persiste pas après exsuflation [7].
Au total, le pneumopéritoine diminue d’environ 20 % la compliance respiratoire
totale. Celle-ci est encore diminuée par la position de Trendelenburg, cette position
implique une diminution de la compliance persistante même après exsufflation.
1.1.3. ALTERATIONS DU RAPPORT VENTILATION/PERFUSION
Ces modifications semblent surtout intervenir lors de pressions d’insufflation péri-
tonéales élevées, comme le montre l’hypercapnie observée lors d’insufflations d’hélium
dans la cavité péritonéale chez des porcs [4]. En ventilation contrôlée l’insufflation
péritonéale s’accompagne d’une élévation des pression de plateau dans les voies respi-
ratoires, alors que le débit cardiaque diminue [8], concourant à une augmentation de
l’effet espace mort [2]. Cette augmentation de l’espace mort devrait se traduire par un
élargissement du gradient entre PaCO2 et pression de CO2 mesurée en fin d’expiration
da
ns les gaz expirés (PETCO2). En effet, la dilution des gaz provenant d’alvéoles bien
perfusées par ceux des alvéoles mal perfusées diminue la PETCO2 tandis que la réduction
de la ventilation alvéolaire au profit de celle de l’espace mort augmente la PaCO2. Au cours
du pneumopéritoine, le gradient Pa-ETCO peut augmenter [9], rester stable [2, 10, 11, 12, 13]
ou diminué si la PaCO2 est supérieure à 41 mmHg. Il semble en fait que, chez les patients
ASA
I ou II non insuffisants respiratoires chroniques en position proclive, l’effet espace
mort soit négligeable. Un élargissement du gradient PaCO
2
-PETCO
2
est en revanche re-
trouvé en position de Trendelenburg [2, 13], lors de prolongation de l’intervention [14], de
pathologies cardiovasculaires et d’obé
sité.