Sommaire Vol. XII - N° 4 - juillet-août 2009 ÉDITORIAL 111 Ce qui a disparu aux Journées francophones 2009 Y. Panis ÉDITORIAL DOSSIER THÉMATIQUE 114 Journée FFCD-PRODIGE 2009 Coordination : T. Aparicio Les essais PRODIGE en 2008 l 114 Ce qui a disparu aux Journées francophones 2009 PRODIGE trials in 2008 - T. Aparicio Antiangiogéniques : recommandations de prise en charge des effets indésirables 116 Yves Panis* l Antiangiogenics: guidelines for management of adverse effects - O. Bouché Quoi de neuf dans les formes héréditaires des cancers colorectaux ? 122 l What’s new in hereditary colon cancer? - B. Buecher Les cancers du cardia et les adénocarcinomes de l’œsophage sont-ils deux entités différentes ? Le point de vue du thérapeute l 125 Are cardial carcinoma and oesophageal adenocarcinoma two different diseases? C. Mariette Quoi de neuf dans le cancer gastrique ? What’s new for gastric cancer? - R. Guimbaud Cancer du pancréas exocrine l 128 l 131 Pancreatic cancer: what’s new? - T. Conroy Cancer du côlon l 135 What’s new for colon cancer - T. Aparicio ACTUALITÉS RECHERCHE 124,127 ■ mIR-122 : on dirait le nom d’une ex-station spatiale soviétique ! ■ Un de nos talons d’Achille face au virus de l’hépatite C M. Chamaillard IMAGE COMMENTÉE 138 Maladie de Ménétrier ou gastropathie hypertrophique géante C. Locher, N. Cucherousset, M. Prieto, F. Zerouala, S. Tuil, M. Glikmanas PROCTOLOGIE 140 Pelvi-périnéologie : glossaire à l’usage des débutants A. Senéjoux THÉRAPEUTIQUE 143 IDEAL : une efficacité équivalente pour les deux interférons pégylés, avec un avantage pour ViraferonPeg® (peginterféron α-2b) en termes de prédictibilité de la réponse et rechute L. Serfaty A près une lecture attentive de l’éditorial de Guillaume Cadiot, secrétaire général de la SNFGE dans le dernier numéro de La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue, je voulais faire part, ici, du sentiment d’un chirurgien digestif sur ces “nouvelles” Journées francophones. Le titre de cet éditorial parle malheureusement de lui-même. Ce qui a disparu dans ces nouvelles Journées francophones ? Eh bien, ce sont les chirurgiens justement ! À l’époque des Journées francophones de pathologie digestive (JFPD), j’ai le souvenir que la porte était largement ouverte aux chirurgiens digestifs. La pathologie hépatobiliaire, et pancréatique, de même que colorectale se prête en effet très bien à une approche médicochirurgicale. L’évolution de nos métiers fait d’ailleurs qu’il semble très difficile, pour ne pas dire impossible, que les hépato-gastroentérologues et les chirurgiens envisagent de travailler chacun de leur côté. Ces JFPD étaient le lieu privilégié de la formalisation, à l’échelon national, de cette communauté. C’était aussi le lieu de rencontres amicales (et de soirées un peu arrosées…) avec des collègues de toute la France, que bien souvent nous n’avions pas revus depuis le congrès précédent ! Pour nous, chirurgiens, il était tout simplement impensable d’imaginer rater cet événement scientifico-médico-chirurgico-amical. Inimaginable ! Depuis 1988, je n’ai pas raté une seule fois les JFPD. Vingt et un congrès de suite ! Sans aucune infidélité ! Cette année ? Je n’y suis pas allé. Pour quelle raison ? Une invitation à un congrès international ? Un enterrement ? Une manifestation contre une réforme de l’hôpital ? Un mariage ? Non. Rien de tout ça. Je n’y suis pas allé, car je n’en avais pas envie. EN PLUS... t ✥ Bloc-notes I 137, 142 * Service de chirurgie colorectale, pôle des maladies de l’appareil digestif, hôpital Beaujon, Clichy. ✥ Nouvelles de l’industrie pharmaceutique I 145 r La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - n° 4 - juillet-août 2009 | 111 ÉDITORIAL Il paraît que ça s’appelle maintenant les “Journées francophones d’hépato-gastroentérologie et d’oncologie digestive” (JFHOD). Je n’ai rien à dire sur le titre… Et le problème n’est évidemment pas le titre. Le problème, pour ne rien vous cacher, c’est qu’avant, je me précipitais sur le programme, et je regardais les sessions “chirurgicales” en premier. Ou plus exactement, les sessions de la Société française de chirurgie digestive (SFCD) et de l’Association de chirurgie hépato-biliaire et de transplantation (ACHBT). Pas par mépris pour les gastroentérologues, bien au contraire, mais seulement parce que je savais que j’y retrouverais mes copains. Qu’il y aurait au minimum deux matinées pour la SFCD, deux pour l’ACHBT, souvent aussi un (voire deux) symposium organisé par les chirurgiens, la séance plénière, et puis un bon repas avec mes potes médecins. C’était la belle vie, quoi ! Évidemment, les bonnes choses ont toujours une fin. Le nouveau bureau de la SNFGE a décidé de changer les règles – c’est son droit – avec la disparition de cette particularité pour ces trois sociétés savantes, leurs travaux étant désormais sélectionnés dans un seul tronc commun. Le résultat est qu’il y a à l’évidence une parfaite égalité entre les différents abstracts. Le prix à payer : la quasi-disparition des chirurgiens dans les couloirs et les salles. En tout cas, une analyse extrêmement scientifique et sans appel concernant dix copains : aucun n’y a mis les pieds cette année. La raison principale, à mes yeux, est le manque de lisibilité des topos chirurgicaux, qui sont souvent mélangés à des topos médicaux, certes passionnants, mais qui ne déplacent pas les foules chirurgicales, bien au contraire ! Quelques exemples parmi d’autres : une session censée être commune à la SFED, à la SNFGE… et à notre chère SFCD. Au total, huit présentations orales… dont une seule chirurgicale (et encore…) sur notes ! Pensez-vous vraiment qu’un chirurgien va venir écouter cette session pour un seul papier chirurgical ? La réponse est évidemment non. Pareil le même jour pour une autre session en cancérologie, avec à nouveau le nom de la SFCD en titre : deux présentations chirurgicales sur neuf ! Et il y a pire : une session encore avec la SFCD… et sur sept présentations cancérologiques : zéro présentation chirurgicale ! Il faut être honnête : le vendredi, nous avions un symposium SFCD sur le cancer de l’œsophage, et il y avait une session intitulée “chirurgie”. Enfin ! Sur huit présentations, quatre vraiment de chirurgie. Un autre exemple : une session sur le reflux, avec la SFCD à nouveau dans le titre. Et bien sûr, sur neuf présentations orales, une seule est chirurgicale ! 112 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - n° 4 - juillet-août 2009 Le but de mon propos n’est pas de critiquer la qualité des papiers médicaux présentés ni de râler en disant que de très nombreux papiers chirurgicaux ont été refusés pour des présentations orales. S’ils étaient mauvais, il est normal qu’ils aient été refusés. Là n’est pas le problème. Non, je pense aux collègues chirurgiens que je connais bien. La grande majorité d’entre eux venait à ces journées pour aller dans des sessions chirurgicales, aux séances plénières, et aux symposiums médicochirurgicaux. Aujourd’hui, il est difficile de penser que les chirurgiens seront assez motivés pour assister à une séance complète de neuf présentations pour n’écouter qu’une seule présentation chirurgicale ! Quel gastroentérologue irait écouter huit papiers chirurgicaux pour une seule présentation médicale ? Enfin, quand on regarde la quantité de papiers chirurgicaux, on mesure clairement leur diminution, puisque, au final, je n’ai retrouvé dans le programme qu’une seule session intitulée “chirurgie”, contre trois ou quatre les années précédentes. Tout cela relève évidemment du choix du nouveau bureau et, étant légitimiste de nature, je le respecte totalement. Néanmoins, je pense que cette voie n’est pas la bonne. Car chaque jour dans nos hôpitaux, nous travaillons en très étroite collaboration entre gastroentérologues et chirurgiens. La grand-messe annuelle de l’hépato-gastroentérologie devrait refléter cet état de fait. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et c’est bien dommage. Finalement, qu’auraient à perdre les gastroentérologues si deux ou trois sessions strictement chirurgicales se déroulaient dans des salles du congrès ? Rien, évidemment. Ils auraient même tout à y gagner, non seulement certains médecins pourraient venir écouter certains papiers qui les intéressent, mais en plus, les chirurgiens seraient plus nombreux à écouter les papiers médicaux, évidemment très enrichissants pour nous. N’étant plus aux affaires de la SFCD, je n’ai évidemment aucun pouvoir pour proposer quoi que ce soit ! Mais je pense qu’une solution pourrait consister, par exemple, à proposer à nos amis hépato-gastroentérologues de participer et d’organiser des sessions médicales à la SFCD, à l’ACHBT, voire à l’Association française de chirurgie (AFC), qui est notre grand-messe à nous, comme nous le faisions à l’époque aux JFPD. De même, aux JFHOD, des sessions chirurgicales seraient à nouveau organisées parallèlement au programme médical. Je pense sincèrement que tout le monde y gagnerait. Les chirurgiens ont besoin des gastroentérologues… mais vous avez aussi un peu besoin de nous ! Et puis, pour être honnête, le midi, porte Maillot, les déjeuners avec mes copains gastros me manquent beaucoup… !