UNE SPECIALITE POLYVALENTE
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OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE
Les œuvres d’art en témoignent : la
vue et son organe, l’œil, ont toujours
fasciné l’homme. Dès la haute Antiquité,
théories, écrits et objets concernant la vi-
sion circulent à travers le Bassin
Méditerranéen. Ainsi, on trouve des
traces de ce qui deviendra l’ophtalmolo-
gie dans les papyrus égyptiens du Bas
Empire, dans les premiers textes grecs,
arabes, romains. Les fouilles archéolo-
giques des sites antiques ont mis à jour
de nombreux objets " médicaux " : vases
à collyre de l’Egypte ancienne, instru-
ments de chirurgie oculaire gallo-romains
et, surtout, d’ex-
traordinaires ca-
chets à collyre
dont plus d’une
centaine ont été
découverts sur le
territoire de la
France actuelle.
Ces objets sont
précieux. Leur
existence montre
le niveau élevé
atteint par les
thérapeutiques
dès l’âge gallo-
romain et l’au-
dace des
techniques chi-
rurgicales de
l’époque, telles
les interventions
sur la cataracte
et sur la fistule
lacrymale.
Traitements et
opérations dé-
coulent alors
pour la plupart
de l’application
des savoirs et des protocoles romains,
dominés par les personnalités de deux
grands médecins, Galien et Cels. Le
Moyen-Age est la période des grandes in-
terrogations sur la nature et la propaga-
tion de la lumière, en particulier sur l’effet
des milieux tranparents sur son trajet.
C’est dans le calme et l’atmosphère stu-
dieuse des monastères, sous l’autorité
des plus prestigieuses universités, telle la
Sorbonne, que les ordres religieux vont
élaborer et soutenir les grandes théories
de la perspective et de l’optique.
Ces objets sont précieux.
Des frères franciscains comme Roger
Bacon ou domi-
nicains comme
Roger
Grossetête font
de fructueux sé-
jours à Paris.
Avec eux, l’éten-
due des connais-
sances pénètre
les champs de la
philosophie et de
la métaphysique.
Elle heurte, par-
fois avec ru-
desse, les
dogmes reli-
gieux.
Les intellectuels
des temps mé-
diévaux posent
beaucoup de
questions sans
toujours parvenir
à les résoudre…
Ambroise
Paré, Vesale,
Descartes :
la fin des
idées reçues
A la Renaissance, l’anatomie oculaire,
auparavant fort sommaire, devient plus
précise. Elle est le fait de chirurgiens
La première représentation des lunettes dans un manuscrit du début du XIVe
siècle - Bibliothèque municipale de Besançon. (Photo J. Royer)
L’ophtalmologie, qui porte aussi le nom ancien" d’oculistique ", s’intéresse à la
pathologie et à la thérapeutique de tout l’appareil visuel. Science complexe,
elle a au fil des temps obligé à une connaissance de plus en plus précise de
l’anatomie et de la physiologie de la vision avec toujours pour but le soulagement
des souffrances oculaires et le traitement des anomalies de la vue.
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OPHTALMOLOGIE
OPHTALMOLOGIE
comme Ambroise Paré ou Vesale et, par-
fois, de logiciens rompus aux mathéma-
tiques : ainsi, Descartes dissèque avec
passion les animaux, décrit les voies vi-
suelles de l’homme, imagine le trajet des
rayons lumineux de l’œil au cerveau, s’in-
terroge sur le renverse-
ment de l’image au
niveau de la rétine. Il pra-
tique une optique avide
d’applications pratiques (il
polit des lentilles à ses
moments perdus).
Aux XVIIeet XVIIIe
siècles, le statut de
Les idées reçues sont rectifiées,
on commence à comprendre
les vraies raisons des anomalies
visuelles les plus courantes,
myopie et hypermétropie.
“ l’oculiste " bénéficie pro-
gressivement d’une re-
connaissance publique.
Soigner les yeux devient
un métier parmi d’autres,
comparable à celui du li-
thotomiste, du bandagiste
ou du dentiste. La plupart
des " oculistes " reconnus
sont alors ambulants : ils
se déplacent d’une région
de l’Europe à l’autre, ac-
compagnés d’un équi-
page imposant. Ce mode
d’exercice durera jus-
qu’au début du XIXe
siècle.
Ce qui n’empêchera pas
les chirurgiens oculaires
d’avoir en permanence le
souci de ne pas se disso-
cier de la chirurgie institu-
tionnelle.
L’enseignement de leur discipline de-
meure constamment lié à celui de la chi-
rurgie. Cette reconnaissance de l’ "
oculistique " comme art chirurgical sera
beaucoup plus difficile à obtenir pour les
dentistes. Le grand tournant de la théra-
peutique des yeux intervient dans la pre-
mière moitié du XVIIIesiècle. Il est dû à
l’apparition de la technique de l’extraction
du cristallin cataracté, décrite alors pour
la première fois et avec une minutie ex-
trême par Daviel. Avec lui s’ouvre la voie
royale de la chirurgie à globe ouvert, pra-
tiquée par des chirurgiens spécialisés et
qui perdure actuellement.
Le grand tournant de la
thérapeutique des yeux
intervient dans la première
moitié du XVIIIesiècle
A la fin du XIXesiècle, l’explication du
fonctionnement de la vision centrale
Le Docteur Pierre Amalric (1923-1999) a été en
France l’initiateur de nombreuses techniques et le
plus grand historien de l’oculistique..
(Photo J. Royer)
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