Semarang - 2012

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RAPPORT DE STAGE
Azzi Mathilde
Numéro étudiant : 20703270
DCEM2
Stage en Indonésie,
Semarang,
hôpital Sultan Agung
en chirurgie générale.
hôpital d’accueil :
Grand hôpital privé musulman de la ville.
Infrastructure neuve et bien agencée, avec un patio au milieu et mosquée en son
centre, où la prière s’y fait 5 fois par jour. Services de pédiatrie, de médecine
interne, de neurologie, laboratoires (parasites ect mais auxquels on ne peut avoir
accès sans une licence, dommage), service des urgences traumato (beaucoup de
chutes de scooter, moyen de transport de prédilection) et médecine.
Université de médecine accolée, accessible qu’aux familles les plus aisées.
Restaurant universitaire agréable : tables autour desquelles divers stands de
nourriture se succèdent. Que des plats typiques (pas la moindre pizza qui traine).
Port du voile obligatoire (recommandé pour les étrangers aussi). Tenue exigée
pour tous : chemise à longue manche à col et pantalon.
Système de santé :
Peu d’indonésiens ont une assurance médicale, de plus la plupart croient aux
médecines chamanistes.
Les pathologies sont donc vues à des stades plus avancés. On y voit par exemple
des cancers du sein à des stades qu’il est peu concevable de voir en France à une
première consultation.
La tuberculose y est endémique et le personnel est relativement peu informé de
la dangerosité et des modalités de transmission de celle-ci au sein même de
l’hôpital. Les masques FFP2 que l’on trouve en France sont introuvables dans
les services, le personnel se servant de masques chirurgicaux pour examiner ces
patients et ne semblent pas au courant de leur inefficacité. J’ai moi-même
ramené un masque adéquat, ce qui faisait rire les autres étudiants. Les
tuberculoses sont aussi à des stades très avancés aux radiographies thoraciques
impressionnantes (patient décédé dans le service)
On trouve aussi beaucoup d’hépatites et des hépatomégalies visibles sans même
palper le patient.
A l’arrivée aux urgences, les patients ont droit à un topo sur les mesures
hygiéno-diététiques (lavage des mains, transmission des pathologies etc ), mené
par un étudiant en médecine, encourageant leur participation (questionsréponses). Patients enthousiastes et intéressés, en général au courant des bases.
Service :
J’étais en service de chirurgie générale. J’ai pu assister le chirurgien pour
diverses opérations :
les lithiases rénales sont très fréquentes :
J’ai vu des néphrolithotomies percutanées, lithiases corraliformes volumineuses
et nombreuses, des pyélonéphrites du tonnerre (pus sortant en coulées
abondantes de reins gonflés au point de voir leur masse à la simple inspection).
La principale opération vue était la lithotripsie intracorporelle par sonde intra
urétrale. N’ayant pas d’écran pour retransmettre les images des sondes, le
chirurgien regarde directement au niveau de l’appareil, avec un œil. Un patient
s’est mm fait opéré pour un calcul intra vésical de 8cm de grand diamètre.
J’ai aussi vu des opérations des amygdales, des césariennes, des cures de hernies
inguinales, des greffes de peau (dont une sur un jeune garçon de 17ans qui suite
à une éléctrocution à perdu 3 de ses membres et qui garde le sourire, sa famille
restant auprès de lui, dormant à même le sol, toujours positivant et gardant
espoir)
Le matériel d’opération n’est pas à usage unique. Il est lavé au savon Anios à
l’eau froide dans une salle derrière les blocs opératoires (au nombre de 4, toute
spécialité confondue sauf ophtalmo à part). Souvent il est un légèrement rouillé.
Les tenues de bloc que portent les chirurgiens sont lavées et réutilisées. Certains
chirurgiens ne prennent pas la peine de changer leur tenue entre 2 opérations !
Ils avoisinent la cinquantaine en moyenne.
Les salles de bloc sont bondées d’étudiants (une 20aines parfois ! assis par terre
le long des murs).
Les filles portent des voiles de bloc, sous lesquels on sue à grosse goutte (les
blocs sont probablement moins ventilés qu’en France).
On n’a pas de sur-chaussures mais des chaussures que l’on porte qu’au bloc
(crocs ou tongues). Les tenues sont en tissus et nominatives (conçues sur mesure
à l’hôpital)
Les précautions et le temps accordé pour chaque opération est assez dépendant
du prix que met le patient pour son opération et de son assurance.
Une journée de solidarité a été organisée avec des chirurgiens bénévoles pour
traiter les fentes palatines des familles ne pouvant les payer (journée très
chargée, opérations faites au plus vite).
J’ai aussi remarqué que les patients entrants au bloc sont très inquiets, beaucoup
plus qu’en France. (moins bonne confiance en la médecine ?)
Acquisition personnelles :
Pendant les opérations on ne fait pas plus qu’en France (suture à la fin et on tient
le matériel).
Grosse barrière à l’apprentissage : celle de la langue ! La plupart ne parle pas ou
parle très mal l’anglais. Heureusement les étudiants en médecine parlent anglais
et peuvent nous raconter ce qu’on les patients et brièvement leur prise en charge.
La meilleure solution est d’apprendre le bahsa indonesia, pas compliqué mais
nécessitant un peu de motivation (ou de se rendre dans une ville moins paumée
que Semarang où m’a placé l’IFMSA !).
Les médecins ne se gênent pas pour faire attendre des heures leurs élèves qui,
habitués, ne rouspètent même pas) et ne pas me traduire un mot de toute l’heure
de topo (consiste en général en une analyse d’articles originaux).
Je pense qu’il est quand même intéressant de voir un peu comment les choses
fonctionnent ailleurs, comment les gens appréhendent la maladie même si on ne
peut pas dire que dans mon cas c’ait été productif pour l’ECN.
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