MISE AU POINT Traitement de deuxième ligne du cancer bronchique non à petites cellules Second line treatment of non-small-cell lung cancer E. Quoix 1, V. Westeel 2, M. Pérol 3, J. Mazières 4, J.L. Pujol 5, C. Chouaid 6, J.Y. Douillard 7 L e cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) connaît, depuis plusieurs années, une grande actualité sur le plan thérapeutique, avec la démonstration en première ligne de l’efficacité des anti-EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor) chez les patients présentant une mutation du gène de l’EGFR et la mise en évidence de l’intérêt des traitements de maintenance (1, 2). Toutes ces avancées vont probablement avoir un impact sur le traitement de deuxième ligne et il semblait donc intéressant de réaliser un état des lieux sur la prise en charge actuelle des patients atteints d’un CBNPC et traités en seconde ligne. Critères d’éligibilité à une deuxième ligne de traitement dans le CBNPC Les rechutes après le traitement de première ligne des CBNPC avancés demeurent quasi inéluctables et leur pronostic s’est bien amélioré avec la mise à disposition de traitements spécifiques comme le docétaxel, le pemetrexed, l’erlotinib et le géfitinib chez les patients ayant une mutation activatrice du récepteur à l’EGF. Ainsi, ils sont traités de plus en plus longtemps et, comme le montre une revue rétrospective (3), pratiquement la moitié des patients sont sous chimiothérapie durant le dernier mois de leur vie et 20 % le sont durant les 2 dernières semaines. Un travail récent mené à Strasbourg a inclus 156 patients présentant un CBNPC de stade IV. Il indique que les deux tiers d’entre eux ont eu un traitement de deuxième ligne, 38 % un traitement de troisième ligne et 22 % un traitement de quatrième ligne ou plus. Les patients recevant le plus souvent au moins 3 lignes de traitement étaient plutôt des femmes, des patients ayant été plus souvent traités antérieurement par des sels de platine et ceux ayant plus volontiers un adénocarcinome, un Performance Status (PS) inférieur à 2 et/ou étaient âgés de moins de 70 ans. 1 Service de pneumologie, centre hos- pitalier universitaire de Strasbourg. 2 Service de pneumologie, centre hos- pitalier universitaire de Besançon. Service de pneumologie, hôpital de la Croix-Rousse, hospices civils de Lyon. 3 4 Service d’oncologie cervico-thoracique, hôpitalier Larrey, Toulouse. 5 Service de pneumologie, centre hospitalier universitaire de Montpellier. Différents facteurs ont été identifiés à ce stade de la maladie et intégrés au sein d’un score pronostique, permettant de définir des groupes à bon pronostic, à pronostic intermédiaire et à mauvais pronostic (tableau I et fi gure 1) [4]. Service de pneumologie, hôpital Saint-Antoine, Paris. 6 7 Service d’oncologie médicale, centre R. Gauducheau, Saint-Herblain. Tableau I. Score pronostique chez les patients traités en deuxième ligne pour un CBNPC. Points Sexe Performance Status Stade tumoral Type histologique Typologie de la première ligne Réponse objective à la première ligne 0 1 Femme Homme 0 IIIB IV Adénocarcinome Épidermoïde Avec sels de platine Oui 2 7 1 2 Autre Sans sels de platine Non La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 | 547 Résumé Mots-clés Cancer bronchique non à petites cellules Traitement Deuxième ligne thérapeutique Les progrès diagnostiques et thérapeutiques réalisés au cours de ces dernières années dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) ont permis d’améliorer considérablement son pronostic. Les résultats obtenus avec les nouvelles thérapies ciblées et/ou la chimiothérapie en traitement de première ligne dans les formes avancées ou métastatiques de CBNPC ainsi que l’efficacité démontrée de différentes molécules en traitement de deuxième ligne, permettent maintenant d’envisager de plus en plus souvent de nouvelles stratégies thérapeutiques après l’échec d’un traitement de première ligne. Cet article fait une mise au point sur les données épidémiologiques, pronostiques et thérapeutiques concernant la prise en charge en deuxième ligne des patients porteurs d’un CBNPC avancé. Highlights Keywords Non-small-cell lung cancer Treatment Second line Catégorie Patients à risque Bon pronostic (< 5) 198 Pronostic intermédiaire (5-9) 858 Mauvais pronostic (> 9) 141 80 Survie globale (%) Many progresses have been made during the last years in the diagnosis and therapeutic strategies of non-small-cell lung cancer (NSCLC) and therefore, the prognosis of these tumours has been considerably improved. The good results now obtained with first line therapies, new targeted therapies and/or chemotherapy, for advanced/metastastic NSCLC and the efficacy of a number of drugs demonstrated for the second line, offer the possibility of alternative therapeutic strategies after failure of first line treatments. This article reviews epidemiological, prognostic and therapeutic available data about management of advanced and metastatic NSCLC in second line treatment. 100 Événements 128 694 134 Survie globale médiane (mois) 11,6 7,5 3,0 IC95 10,0-14,1 7,0-8,0 2,4-3,5 60 40 20 0 6 12 Patients à risque (n) 142 198 498 858 35 141 0 77 191 14 Mois 18 24 30 31 64 7 8 22 2 1 5 1 Ces indicateurs pronostiques constituent une première approche intéressante car il nous serait très utile en pratique de pouvoir identifier les patients susceptibles de bénéficier des traitements de deuxième ligne ou plus. Options thérapeutiques en deuxième ligne Les résultats d’un certain nombre d’études de phase III menées dans le traitement de deuxième ligne du CBNPC ont conduit l’ASCO à émettre des recommandations spécifiques stipulant la possibilité d’un traitement par docétaxel, pemetrexed ou erlotinib chez des patients ayant un bon PS et en progression après un traitement de première ligne à base de sels de platine. Par ailleurs, le géfitinib a récemment obtenu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de patients ayant une mutation de l’EGFR, quelle que soit la ligne. Chimiothérapie Monochimiothérapies Les différentes études de phase III menées avec du docétaxel toutes les 3 semaines ou avec du 548 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 36 Figure 1. Score pronostique et survie globale. pemetrexed montrent une efficacité comparable de ces 2 molécules : environ 8 % de taux de réponse objective, une médiane de survie sans progression (SSP) de l’ordre de 2 à 3 mois et un taux de survie à 1 an d’environ 30 % (5-10). ➤➤ Une analyse de la survie en fonction de l’histo­ logie tumorale réalisée par G. Scagliotti et al. à partir de 2 études ayant comparé le pemetrexed au docétaxel suggère une efficacité plus importante du pemetrexed dans les cancers non épidermoïdes (9, 11). ➤➤ L’analyse rétrospective des données de l’étude de phase III ayant comparé le pemetrexed au docétaxel, montre un profil de toxicité en faveur du pemetrexed en termes de survie sans toxicité de grade 3 ou 4 et de survie sans toxicités sélectionnées (neutropénies fébriles, neuropathies, etc.) [12]. ➤➤ Une méta-analyse a repris les essais de phase III ainsi que les études de phase II randomisées ayant comparé les effets du docétaxel administré toutes les 3 semaines à ceux du docétaxel hebdomadaire. Les résultats indiquent une efficacité comparable en termes de réponse objective (RO) et de survie. En revanche, la toxicité est significativement moins élevée pour le docétaxel donné toutes les semaines, notamment en ce qui concerne les neutropénies (13). MISE AU POINT L’intérêt d’associer le bévacizumab à la chimio­ thérapie en traitement de deuxième ligne a fait l’objet de 3 études de phase II : ➤➤ Une étude a inclus 48 patients traités pour un CBNPC non épidermoïde par l’association peme­trexed-bévacizumab avec un taux de contrôle de la maladie de 50 %, une médiane de SSP de 4 mois et une SG médiane de 8 mois (20). Aucun cas d’hémoptysie n’a été rapporté, une toxicité B. 100 80 60 40 20 0 100 Survie globale (%) A. C. 1 2 3 D. 100 80 60 40 20 0 5 6 7 8 4 Mois Médiane Taux HR v chimiothérapie n (mois) à 6 mois (%) (IC95) CT 41 – 3 21,5 CT + bév 79 4,4 0,67 (0,42-1,06) 31,8 ou bév + erlo 0 1 2 3 80 60 40 20 0 5 6 7 8 4 Mois Médiane Taux HR v chimiothérapie n (mois) à 6 mois (%) (IC95) – CT 41 3 21,5 0,66 (0,33-1,16) CT + bév 40 4,8 30,5 0,72 (0,42-1,23) Bév + erlo 39 4,4 33,6 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Mois Taux HR v chimiothérapie Médiane (IC95) (mois) à 6 mois (%) 8,6 33,1 – 12,6 53,8 0,71 (0,41-1,21) 13,7 57,4 0,78 (0,46-1,31) 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Mois Médiane Taux HR v chimiothérapie (mois) à 6 mois (%) (IC95) – 8,6 33,1 0,73 (0,46-1,14) 13,3 55,5 100 Survie globale (%) La méta-analyse comparant les monochimiothérapies à l’association de 2 molécules en deuxième ligne menée par M. Di Maio et al., a montré des taux de RO plus élevés et des SSP plus longues avec les bithérapies (docétaxel + gemcitabine/ irinotécan/vinorelbine/capécitabine, irinotécan + gemcitabine/cisplatine, carboplatine + pemetrexed) qu’avec une monochimiothérapie, mais avec des résultats comparables sur la SG et une toxicité plus élevée dans les bras bithérapies (17). La monothérapie reste donc pour le moment le traitement standard de deuxième ligne des CBNPC. Deux essais inclus dans cette méta-analyse méritent d’être soulignés. ➤➤ Une étude de phase III a évalué l’intérêt de l’association docétaxel-gemcitabine : elle a dû être arrêtée prématurément en raison de la survenue de pneumopathies interstitielles provoquant le décès de 3 patients sur les 65 inclus (18). ➤➤ Un essai de phase II a évalué l’intérêt d’une réintroduction en deuxième ligne d’une chimiothérapie contenant un sel de platine (au moins 3 mois après le dernier cycle) chez des patients qui avaient tous déjà reçu un sel de platine en première ligne (19). La toxicité observée dans le bras ayant reçu l’association carboplatine-pemetrexed a été plus élevée que dans le bras pemetrexed seul, mais il s’agissait essentiellement d’une toxicité hématologique avec un faible taux de neutropénies fébriles (< 2 %). Un allongement de la SSP a été observé dans le bras carboplatine-pemetrexed mais il n’a pas été retrouvé de différence entre les 2 traitements sur la SG. Survie sans progression (%) Polychimiothérapies hématologique de grade 3 ou 4 a été observée dans 29,2 % des cas et des événements indésirables de grade 3 ou 4 non hématologiques (asthénie, dyspnée, thrombose, hypercalcémie) dans 58,3 % des cas. ➤➤ Une deuxième étude menée chez 120 patients ayant un CBNPC non épidermoïde a comparé les effets de 3 traitements : la chimiothérapie seule (pemetrexed ou docétaxel) [bras 1], l’association du bévacizumab à la chimiothérapie (pemetrexed ou docétaxel) [bras 2] et l’association bévacizumab-erlotinib (bras 3). Les 3 traitements étaient administrés jusqu’à progression ou pendant 52 semaines. Des arrêts de traitement pour toxicité ont été nécessaires dans 24 % (bras 1), 28 % (bras 2) et 13 % des cas (bras 3) et 6 décès toxiques sont survenus (2 dans le bras 1, 3 dont 2 hémoptysies dans le bras 2 et 1 (1 hémoptysie) dans le bras 3. Des résultats intéressants en termes de SSP et de SG ont été observés dans les bras 2 et 3 (figure 2) [21]. Survie sans progression (%) D’autres options – comme le topotécan oral, le polyglutamate de paclitaxel et la vinflunine – ont été étudiées en traitement de deuxième ligne dans le CBNPC avancé avec des résultats comparables à ceux du docétaxel (RO, survie globale [SG], taux de survie à 1 an) [14-16]. 80 60 40 20 0 Figure 2. Efficacité de différentes associations : chimiothérapie (CT), chimiothérapie-bévacizumab (CT + bév), bévacizumab-erlotinib (bév + erlo) en traitement de deuxième ligne. La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 | 549 MISE AU POINT Traitement de deuxième ligne du cancer bronchique non à petites cellules ➤➤ Dans une troisième étude de phase II, 36 patients avec un CBNPC non épidermoïde ont été traités en deuxième ligne ou plus par l’association oxaliplatinepemetrexed-bévacizumab. Le taux de contrôle de la maladie a été de 71 %, la SSP médiane de 5,8 mois et la SG médiane de 12,5 mois (22). de l’effectif, l’analyse de sous-groupes retrouvant néanmoins un gain de survie en deuxième ligne (24). La pharmacogénomique constitue sûrement une voie d’avenir pour le choix du meilleur traitement de deuxième ligne des patients avec un CBNPC. Pour exemple, les travaux réalisés par E.F. Smit et al. et A.A. Adjei et al. ont mis en évidence des corrélations significatives entre différents polymorphismes concernant la thymidylate synthase et l’efficacité du pemetrexed sur la SSP et la SG (19, 20). Actuellement, les options de chimiothérapie pour un traitement de deuxième ligne dans le CBNPC sont le pemetrexed et le docétaxel, le premier étant mieux toléré que le second et à privilégier en cas de carcinome non épidermoïde (non prétraité par pemetrexed). À l’avenir, les bithérapies, notamment celles comprenant du bévacizumab, et la pharmaco­ génomique devraient permettre d’atteindre des niveaux d’efficacité plus élevés sans majoration de toxicité. Il faudra sûrement inclure aussi dans la réflexion, l’administration de plus en plus fréquente du pemetrexed en traitement de première ligne et la mise en place de traitements de maintenance. La comparaison indirecte de l’effet des ITK anti-EGFR à celui de la chimiothérapie en deuxième ligne suggère que le docétaxel pourrait apporter un bénéfice de survie un peu supérieur à celui observé avec les ITK chez des patients non sélectionnés (25). Si l’on restreint la comparaison en deuxième ligne aux patients ayant un PS 0 ou 1, les médianes de survie obtenues avec l’erlotinib, le docétaxel ou le pemetrexed sont similaires, comprises entre 7,9 et 9,5 mois (5, 9, 23). Inhibiteurs de tyrosine kinase anti-EGFR À côté de la chimiothérapie (pemetrexed, docétaxel), les effets de 2 inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) de l’EGFR (erlotinib, géfitinib) ont été évalués en deuxième ligne dans le CBNPC. ITK anti-EGFR versus placebo en traitement de deuxième ligne L’étude BR.21 menée chez des patients théoriquement inéligibles à la chimiothérapie a permis de mettre en évidence l’efficacité de l’erlotinib (versus les soins de support) en traitement de deuxième et de troisième ligne, avec un allongement significatif de la SG (23). L’efficacité du géfitinib a été évaluée par rapport à un placebo dans une étude similaire (ISEL) sans démonstration d’un bénéfice significatif de survie. La population de malades était cependant à un stade plus avancé que dans l’étude BR.21. Sur la totalité 550 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 ITK anti-EGFR versus chimiothérapie en traitement de deuxième ligne Deux études de phase III de non-infériorité en termes de survie, ont permis de réaliser une comparaison directe de la chimiothérapie (docétaxel) et d’un ITK anti-EGFR (géfitinib) sur la survie (7, 8). ➤➤ L’objectif de non-infériorité sur la survie de l’étude japonaise n’a pas été atteint, bien que la population de cette étude était composée en majorité d’Asiatiques, de non-fumeurs et de patients présentant un adénocarcinome (8). ➤➤ Dans l’étude INTEREST, menée à plus large échelle, des résultats comparables ont été observés sur la SG (médianes de 7,6 mois sous géfitinib versus 8 mois sous docétaxel) [7]. L’analyse en sousgroupes ne met pas en évidence de catégories de patients bénéficiant davantage de l’un des deux traitements, hormis pour les patients ayant reçu 2 lignes antérieures de traitement avec un gain significatif de survie pour le docétaxel (26). Il n’a pas été retrouvé non plus de différence significative entre les 2 traitements en ce qui concerne la SSP. La méta-analyse des 4 essais ayant comparé l’efficacité du géfitinib à celle du docétaxel ne retrouve aucune différence significative de SSP ou de SG : seul le taux de RO est plus élevé dans le bras géfitinib, peut-être en raison du pourcentage élevé de patients asiatiques (43 %) [27]. Enfin, une étude de phase III comparant directement erlotinib et pemetrexed en deuxième ou troisième ligne a été rapportée récemment lors du congrès de l’ASCO 2010 (28). L’efficacité en termes de temps jusqu’à progression ou de SG (sachant qu’un crossover entre les 2 traitements était possible) apparaît similaire avec les 2 traitements. Nous noterons cependant une supériorité de l’erlotinib en termes MISE AU POINT de temps jusqu’à progression dans le sous-groupe des carcinomes épidermoïdes. ITK anti-EGFR en association en deuxième ligne L’association erlotinib-bévacizumab a fait l’objet d’une étude de phase III, Beta Lung, qui a randomisé en deuxième ligne 636 patients (PS 0-2) entre 2 bras de traitement, erlotinib avec ou sans bévacizumab (29). Malgré un doublement de la médiane de SSP dans le bras erlotinib-bévacizumab (3 versus 1,7 mois ; p < 0,0001), la SG s’est avérée comparable dans les 2 groupes de traitement (9,3 versus 9,2 mois). afin d’identifier des facteurs de mauvais pronostic a mis en évidence des critères pronostiques déjà bien connus (PS de 2-3, mauvaise réponse à la chimio­thérapie de première ligne, tabagisme actuel ou ancien, ethnie autre qu’asiatique, faible niveau d’expression de l’EGFR, délai séparant le diagnostic de la randomisation inférieur à 12 mois, perte de poids supérieure à 5 %, présence d’une anémie et/­ou d’une élévation de la LDH [lactate déshydrogénase]) [32]. Un score pronostique élaboré à partir de ces critères permet d’identifier différents niveaux pronostiques et l’erlotinib s’avère particulièrement efficace dans le groupe à bon pronostic (32). Critères de choix entre ITK anti-EGFR et chimiothérapie ➤➤ Conserver l’erlotinib pour la troisième ligne ? Alors qu’il n’est pas démontré d’effet de la chimiothérapie en traitement de troisième ligne, l’efficacité de l’erlotinib est démontrée dans l’essai BR.21, que ce soit en deuxième ou en troisième ligne. ◆◆ Efficacité ➤➤ Absence de mutation de l’EGFR En dehors des patients présentant une mutation de l’EGFR dont on sait qu’ils ont toutes les chances de répondre favorablement à un traitement par ITK anti-EGFR (si celui-ci n’a pas été administré en première ligne), aucun autre marqueur prédictif d’efficacité n’a été identifié (7). L’erlotinib conserve clairement une efficacité même en l’absence de mutation de l’EGFR comme le montre la comparaison par rapport à un placebo dans les essais BR.21 et Saturn, et reste donc pour ces patients une alternative à la chimiothérapie (figure 3) [30, 31]. L’erlotinib cependant n’a pas été comparé à une chimiothérapie de deuxième ligne. ◆◆ Critères de tolérance Les études de comparaison directe menées en deuxième ligne dans le CBNPC avancé ont clairement démontré un bénéfice majeur des ITK anti-EGFR (géfitinib) par rapport à la chimiothérapie en termes de tolérance globale et de toxicité hématologique (tableaux II et III, p. 552) [5, 9, 23]. En revanche, les ITK anti-EGFR entraînent des événements indésirables spécifiques que sont les effets cutanés et la diarrhée, qui sont en règle générale contrôlés par des mesures correctrices adaptées. La tolérance observée lors de la chimiothérapie en traitement de première ligne constitue probablement aussi un critère à prendre en compte pour le choix du traitement de deuxième ligne. ➤➤ Réponse au traitement de première ligne Le type de réponse au traitement de première ligne (RO, stabilité) influençant l’efficacité de la chimiothérapie donnée en deuxième ligne mais aussi celle de l’erlotinib en deuxième ligne, ce paramètre ne peut être pris en compte pour le choix du traitement le mieux approprié à un patient donné (4, 23). ◆◆ Voie d’administration Dans différentes enquêtes menées chez des patients ayant un cancer (cancers colorectal, du sein), 60 40 20 0 3,3 0 7,9 6 12 Mois 18 24 SATURN 100 Erlotinib Placebo HR = 0,77 ; IC95 : 0,61-0,97 80 Survie globale (%) Médiane IC95 Erlotinib 7,9 5,7-10,4 2,5-6,8 Placebo 3,3 HR = 0,74 ; IC95 : 0,52-1,05 p = 0,0924 80 Survie globale (%) ➤➤ Peut-on identifier des patients à haut risque de progression sous erlotinib ? Les données de l’étude BR.21 (23) indiquent que plus de 50 % des patients progressent au cours des 8 premières semaines de traitement et que 28 % des patients meurent dans les 3 mois suivant le début du traitement et ce constat est similaire dans les 2 bras de traitement, erlotinib et placebo. L’analyse multivariée ainsi conduite au sein de l’étude BR.21 BR.21 100 60 40 20 0 0 6 12 18 Mois 24 30 36 Figure 3. Efficacité de l’erlotinib en seconde-troisième ligne et en maintenance chez les patients ne présentant pas de mutation de l’EGFR (30, 31). La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 | 551 MISE AU POINT Traitement de deuxième ligne du cancer bronchique non à petites cellules Tableau II. Comparaison directe de la toxicité des ITK antiEGFR versus chimiothérapie (docétaxel) en deuxième ligne (INTEREST). Géfitinib Docétaxel Événements indésirables sévères liés au traitement (%) 3,8 18,2 Décès liés au traitement (%) 0,8 2,1 Événements indésirables de grade 3-4 liés au traitement (%) 8,5 40,7 Événements indésirables nécessitant l’arrêt du traitement (%) 4,1 10,9 Neutropénie grade 3-4 (%) 2,2 58,2 Neutropénie fébrile (%) 1,2 10,1 Anémie grade 3-4 (%) 1,4 4,3 Tableau III. Comparaison directe de la toxicité des ITK antiEGFR versus chimiothérapie (docétaxel) en deuxième ligne (INTEREST). Toxicité (tous grades) Géfitinib Docétaxel Asthénie (%) 25,0 46,7 Rash (%) 49,4 10,2 Diarrhée (%) 35,0 24,8 Alopécie (%) 3,2 35,5 Neurotoxicité (%) 6,7 23,9 Myalgies (%) 3,3 15,8 Sécheresse de la peau (%) 15,2 1,4 60 % des patients ont rapporté une préférence pour un traitement anticancéreux oral, les principales raisons invoquées étant le sentiment d’autonomie et de liberté et la faible fréquence des visites à l’hôpital. D’autre part, les traitements par ITK anti-EGFR ne nécessitent pas de prélèvement sanguin hebdomadaire ni de ponction veineuse. Néanmoins, le traitement oral par ITK anti-EGFR nécessite de délivrer aux patients une information détaillée sur leur traitement et un suivi régulier (observance, tolérance du traitement, interactions médicamenteuses). Le choix du traitement de deuxième ligne entre chimiothérapie et ITK anti-EGFR chez les patients atteints d’un CBNPC avancé se pose donc essentiellement en cas d’absence de mutation de l’EGFR et pour les patients éligibles à une chimiothérapie. Outre la disponibilité des traitements en deuxième ligne en fonction du traitement utilisé en première ligne (le pemetrexed et le docétaxel pouvant être 552 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 utilisés en première ligne), les critères de choix sont les suivants : –– l’histologie de la tumeur, l’indication du pemetrexed étant restreinte aux tumeurs non épidermoïdes ; –– l’efficacité des ITK anti-EGFR et de la chimiothérapie, qui semble comparable en termes de survie ; –– les toxicités du traitement de première ligne et les comorbidités du patient, les ITK présentant l’avantage d’un traitement oral pouvant être pris à domicile ; –– à côté des mutations de l’EGFR hautement prédictives de l’efficacité des ITK anti-EGFR, le PS, la réponse au traitement de première ligne et le délai de rechute permettent aussi de prédire la réponse au traitement de deuxième ligne, qu’il s’agisse de la chimiothérapie ou d’un ITK anti-EGFR ; –– l’efficacité de l’erlotinib a été aussi démontrée en troisième ligne, ce qui n’est pas le cas de la chimiothérapie ; –– tous ces critères ne doivent pas faire sous-estimer l’avis du patient pour lequel perdre ses cheveux, avoir un emploi du temps rythmé par les perfusions de chimiothérapie à l’hôpital, avoir de l’acné sur le visage, etc. sont autant d’éléments pouvant aussi éclairer sa décision. Raisons des échecs de développement des traitements de deuxième ligne Un grand nombre d’études menées avec des thérapies ciblées sont malheureusement négatives (choix d’une mauvaise cible, efficacité insuffisante, toxicité trop élevée, absence de biomarqueurs spécifiques), conduisant à des arrêts de développement après des années d’investigation. Globalement, les thérapies dites ciblées correspondent à 2 situations très différentes (tableau IV) : ➤➤ Il existe une cible “idéale” à l’origine d’une addiction oncogénique. Il s’agit généralement d’un événement majeur tel qu’une délétion ou une mutation, qui confère un avantage sélectif aux cellules tumorales qui en sont porteuses. Ces cellules, qui présentent une activation des voies de survie supérieure à celle des autres cellules, se développent de façon quasi exclusive et conduisent ainsi à la formation de tumeurs totalement ­dépendantes de cette anomalie initiale. C’est le cas par exemple MISE AU POINT des mutations de l’EGFR observées chez 15 % des patients avec un CBNPC, des mutations de HER2 (2 à 3 % des patients), des translocations de ALK (3 à 5 % des patients), etc. (tableau IV). ➤➤ Il n’existe pas de cible évidente ou la cible n’est pas une protéine ou un gène spécifique : par exemple les antiangiogéniques qui visent le processus d’angiogenèse (tableau IV). Ces traitements se différencient par le fait qu’ils s’adressent dans le premier cas à des populations très sélectionnées tandis que dans le deuxième cas de figure, ils concernent les populations tout-venant. Dans ce contexte, avant les essais de phase I visant à explorer la toxicité, la pharmacocinétique et les doses d’un médicament, de plus en plus d’essais dits de phase 0 sont mis en place afin de déterminer l’effet d’une thérapie ciblée sur la cible visée (figure 4) [33]. Ce concept est intéressant mais présente des limites sur le plan éthique, puisque ces essais sont réalisés sans objectif thérapeutique attendu et nécessitent la réalisation de biopsies avant et après traitement. Par ailleurs, si le mécanisme d’action d’une molécule n’est pas celui exploré dans l’essai, le développement risque d’être arrêté malgré une possible autre activité. Ce type d’essais pourrait permettre de réduire la durée globale du développement mais ne dispensera probablement pas de réaliser des études de pharmacocinétique, de trop faibles doses étant généralement utilisées dans les essais de phase 0. À côté de ces essais de phase 0, différentes possibilités sont envisagées pour optimiser les essais de phase II et III menés avec ces nouveaux traitements (tableau V) : l’analyse des effets d’un traitement en fonction d’un biomarqueur, l’utilisation d’une technique d’enrichissement visant à inclure dans les essais uniquement des patients considérés a priori comme très répondeurs (par exemple, l’essai mené avec le crizotinib, inhibiteur d’ALK), la comparaison de l’efficacité du traitement exploré chez des patients présentant un marqueur positif à celle d’un traitement standard donné à des patients non sélectionnés et des schémas plus complexes intégrant une randomisation adaptative en fonction des résultats. Condition sociale et choix du patient atteint d’un CBNPC Le poids de la maladie et la qualité de vie dans le CBNPC sont particuliers par rapport à d’autres cancers dans la mesure où les patients sont souvent très symptomatiques (tableau VI, p. 554) [34, 35]. Tableau IV. Les différentes cibles identifiées dans le CBNPC. Oncogenèse Addiction oncogénétique Mécanismes inconnus Approuvé Mutation EGFR (erlotinib, géfitinib) Angiogenèse (bévacizumab) En recherche et développement Translocation ALK Mutation HER2 Mutation B-Raf Activation PI3K-AKT Mutation c-KIT Mutation FGF-R Anti-IGF1-R Agents proapoptotiques Cétuximab Inhibiteurs du signal de transduction Inhibiteurs du protéasome Commentaires Événements rares Taux de réponse attendu élevé Développement de résistance Événements plus fréquents Bénéfice attendu moins élevé En association avec d’autres agents (chimiothérapie ou autre) L’erlotinib n’est pas approuvé en cas de mutation de l’EGFR, cela est vrai seulement pour le géfitinib. Groupe d’étude PBMC sampling for pharmacodynamic analysis Predrug administration Blood sampling for pharmacokinetic analysis Tumor biopsies for pharmacodynamic evaluation Multiple samples over a 24 h period after drug administration Multiple samples over a 24 h period after drug administration Biopsie de la baseline avant administration de la molécule Biopsie de la baseline après l’administration de la molécule Figure 4. Essais précoces de phase 0. Schéma de ces études avec une seule dose. Tableau V. Nouveaux essais cliniques de phases II et III. Schéma de l’étude Avantages Inconvénients Stratification selon les caractéristiques/niveau d’un biomarqueur Évaluation de l’efficacité dans différents sous-groupes Distinction entre intérêt pronostique et prédictif Non réalisable si de nombreuses options thérapeutiques Enrichissement Utile en cas de faible incidence d’un biomarqueur N’apporte pas la preuve de l’utilité du biomarqueur Absence d’information chez les patients ne présentant pas le biomarqueur Comparaison des effets du traitement exploré chez des patients avec marqueurs positifs et d’un traitement standard dans une population tout-venant Évaluation d’un traitement sur une population sélectionnée (marqueur) Valeur pronostique du biomarqueur Un essai positif peut être dû à des différences d’efficacité entre les 2 traitements Schéma adaptatif Intégration de plusieurs marqueurs Schéma et analyse statistique et thérapies ciblées complexes Sauf en cas de stratification et randomisation versus chimiothérapie. La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 | 553 MISE AU POINT Traitement de deuxième ligne du cancer bronchique non à petites cellules Tableau VI. Symptômes et cancers bronchiques (34). CBNPC (n = 69) Cancers bronchiques à petites cellules (n = 52) Fatigue (%) 84 79 Toux (%) 71 62 Dyspnée (%) 59 56 Anorexie (%) 57 60 Douleur (%) 48 54 Hémoptysis (%) 25 14 Une analyse réalisée à partir de l’étude TAX 326 a montré que la qualité de vie au début du traitement constitue un facteur pronostique en soi et influence significativement la survie des patients (36). Les échelles de qualité de vie sont multiples avec des questionnaires développés pour la qualité de vie en général ou plus spécifiquement pour certaines maladies (cancer, diabète, arthrite, etc.), certaines localisations (poumon, sein, etc.) et certains traitements. Globalement, ces échelles permettent d’évaluer les 5 dimensions de la qualité de vie, les dimensions physique, fonctionnelle, psychologique, sociale et spirituelle, la condition physique et l’existence ou non de symptômes constituant un critère essentiel au carrefour de ces différents aspects. Les 3 questionnaires de qualité de vie les plus utilisés dans le CBNPC sont le questionnaire de l’EORTC QLQ-C30 (European Organisation for Research and Treatment of Cancer Quality of Life QuestionnaireC30), la FACT-1 (Functional Assessment of Cancer Therapy-1) et la LCSS (Lung Cancer Symptom Scale). Beaucoup d’études ont analysé l’impact des traitements sur la qualité de vie mais celle-ci reste difficile à apprécier de façon globale, la qualité de vie étant un critère propre à chaque individu. Il faudrait idéalement que chaque patient soit son propre contrôle. Ces analyses de qualité de vie dans les essais cliniques présentent d’autres limites, par exemple le fait que les questionnaires soient souvent remplis avant le début des chimiothérapies et de ce fait en gomment souvent les effets délétères ou encore le fait que les questionnaires soient souvent moins bien remplis voire pas du tout quand les patients commencent à progresser. Associées à l’évaluation de la qualité de vie, les comorbidités constituent aussi un indice pronostique intéressant, la SG des patients ayant un CBNPC avancé étant moins longue chez les patients ayant une moins bonne qualité de vie et un plus grand nombre de facteurs de comorbidités (37). 554 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 9 - novembre 2010 Le vécu de la maladie par les patients ayant un CBNPC est particulièrement difficile, car doublement atteints : d’un cancer dont l’image est souvent associée à la mort, la souffrance, la douleur ; d’un cancer du poumon, maladie souvent décrite comme faisant partie des cancers “incurables”. Le fait d’avoir un cancer est souvent un facteur d’isolement social, les bien-portants n’ayant pas envie de voir celui qui est malade et qui fait peur (38). Le cas du cancer du poumon est particulier car les patients, qu’ils soient ou non fumeurs, doivent faire face au jugement des autres qui tend à signifier qu’il s’agit d’une maladie “méritée”, d’une punition (38). J.H. Schiller et al. ont d’ailleurs bien montré que les patients ayant un cancer du poumon se sentent coupables, honteux et qu’ils sont plus anxieux et plus dépressifs que ceux souffrant d’autres cancers (sein, prostate) [39]. Les effets secondaires des traitements anticancéreux participent également à la stigmatisation des malades atteints d’un cancer avec des répercussions parfois importantes sur l’image de soi, la qualité de vie et l’estime de soi (38). Le traitement du cancer est ainsi vécu comme un combat à mener contre la maladie. Les patients sous chimiothérapie n’ont souvent plus d’agenda, leur vie étant rythmée par les cures de chimiothérapie et au-delà d’une réponse au traitement voire même d’une guérison de la maladie, leur seul espoir est de pouvoir retrouver une vie sociale possible. Analyse pharmacoéconomique des traitements disponibles en deuxième ligne Un certain nombre d’études pharmaco-économiques, de résultats de modélisation et d’études observationnelles ont estimé les coûts des différents traitements actuellement disponibles pour le traitement de deuxième ligne du CBNPC : l’erlotinib, le pemetrexed et le docétaxel. Études pharmaco-économiques Sans tenir compte de la qualité de vie, les coûts de traitement par année de vie gagnées avec le docétaxel et l’erlotinib paraissent acceptables et sont estimés à 57 000 dollars pour le docétaxel et à 94 638 dollars pour l’erlotinib. L’intérêt de l’erlotinib en termes de coût étant plus marqué chez les MISE AU POINT patients non fumeurs et chez ceux présentant une mutation de l’EGFR (40, 41). La comparaison des coûts directs en France d’un traitement de deuxième ligne par pemetrexed ou docétaxel est plutôt en faveur du docétaxel malgré le coût des toxicités parfois importantes du docétaxel nécessitant des hospitalisations. Lorsqu’on intègre la qualité de vie (analyses réalisées à partir des données d’études de phase III comparant en deuxième ligne erlotinib versus soins de support et docétaxel versus soins de support), les résultats (42, 43) mettent en évidence des coûts totaux directs moins élevés sous erlotinib que sous docétaxel (13 959 versus 17 730 livres) et avec un meilleur QALY pour l’erlotinib (0,238 versus 0,206), le QALY étant le coût d’une année de vie en bonne santé pouvant être défini comme le produit de la qualité de vie estimée entre 0 (mort) et 1 (santé parfaite) par sa durée exprimée en années ou en fractions d’année. Modélisations Les modélisations réalisées avec les 3 traitements disponibles pour la deuxième ligne confirment que le coût d’administration de l’erlotinib est moins élevé que celui des chimiothérapies (44). Une estimation des coûts moyens de prise en charge de patients traités en France par le géfitinib en autorisation temporaire d’utilisation indique un coût total de 39 708 ± 20 279 euros, 29,5 % de ce coût concernant le traitement de première ligne, 44,1 % le traitement de deuxième ligne, 10,7 % le géfitinib et 14,5 % les soins terminaux (45). Plusieurs études observationnelles Menées aux Pays-Bas et en France, plusieurs études observationnelles ont comparé au-delà d’une première ligne de traitement et après progression, les couts de prise en charge sous erlotinib, docétaxel et soins de support et indiquent des montants comparables pour l’erlotinib et le docétaxel (46). En conclusion, le rapport coût-efficacité des traitements autorisés en deuxième ligne est considéré comme acceptable pour la société même s’il est moins favorable que celui des traitements de première ligne, du fait des durées moins longues des SSP. Lorsque l’on compare les différentes options entre elles, un faisceau d’arguments (études observationnelles, analyse d’essais cliniques et modélisations) indique un rapport coût-efficacité en faveur de l’erlotinib. Le fait de ne pas hospitaliser les patients pour administrer la chimiothérapie libère également des ressources utilisables pour d’autres prises en charge. Dans l’avenir, il serait pertinent de mener des études médico-économiques au sein de populations plus spécifiques (patients avec mutations de l’EGFR, patients sélectionnés cliniquement, patients recevant un traitement de maintenance ou encore patients âgés). ■ Références bibliographiques 1. Mitsudomi T, Yatabe Y. Mutations of the epidermal growth factor receptor gene and related genes as determinants of epidermal growth factor receptor tyrosine kinase inhibitors sensitivity in lung cancer. Cancer Sci 2007;98(12):1817-24. 2. Cappuzzo F, Ciuleanu T, Stelmakh L et al. 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