Chapitre 2 : Des modifications physiologiques à l'effort I – Approvisionnement des muscles, besoin en énergie et limite du corps humain : III2 – Activité 1 Des études sur les modifications physiologiques à l'effort Problème Comment le corps se modifie lors d'un exercice physique ? Compétences Plus l’effort est intense, plus la consommation de glucose et de dioxygène augmente : notion de VO2 et de VO2max. Augmentation de la fréquence ventilatoire et volume courant (et donc débit ventilatoire). Mo.3 Augmentation de la fréquence cardiaque, volume d’éjection systolique (et donc débit cardiaque) et la pression artérielle. Organisation et modifications de circulation sanguine au niveau des vaisseaux sanguins. I.1 – Ré.1 – Ré.6 – Ra.2 – Ra.4 – Co.3 Matériel Ateliers + ordinateur + ExAO (sonde O2, spirométrie). Correction : 1 – On peut supposer que le corps doit apporter plus d'énergie : • en apporter plus de glucose aux muscles ; • en apporter plus de dioxygène aux muscles ; On peut supposer aussi que différents organes vont se modifier pour apporter ces molécules aux cellules : • modification du système circulatoire (cœur, vaisseaux sanguins) ; • modification de l'appareil respiratoire. 2 – Voir par atelier : Atelier 1 : Mise en évidence de la consommation de dioxygène lors d'un effort physique Pour montrer que le dioxygène est nécessaire lors de l'effort, on peut imaginer un dispositif permettant de mesurer la consommation de dioxygène au cours du temps et pour vérifier cette consommation augmente en fonction de la puissance de l'activité. D Pour cela, ou peut suivre un protocole ExAO et obtenir ce genre de graphique qui montre l'évolution de la VO2 en fonction du temps avant et pendant un effort (voir C ci-contre). Effectivement, on constate qu'au cours du temps la B VO2 augmente plus rapidement lors d'un effort qu'au repos. On peut calculer le coefficient directeur (a) de A chaque droite ce qui permet d'obtenir la VO 2 en fonction du temps : Rappel de la formule : on prend deux points éloignés sur la droite puis on utilise la formule suivante : a = (yb – ya) / (xb – xa). Au repos, on obtient (voir graphique) : a1 = 0,5 – 0 / 2 – 1 = 0,5 l.min -1. Donc au repos, la personne consomme 0,5 l de dioxygène par minute. A l'effort, on obtient (voir graphique) : a2 = (yd – yc) / (xd – xc) = 2,0 – 1,40 / 2 – 1,5 = 1,2 l.min-1. Donc la consommation de dioxygène (ou VO2) a donc presque triplé à l'effort. Atelier 2 : Mise en évidence d'une limite aux performances du corps – la VO 2max et la perte de poids VO2 consommé (en ml/min/kg) Avec un test d'effort scrupuleusement fait en milieu médical, on peut mesurer différentes données physiologiques comme la fréquence cardiaque, la VO 2, etc. en fonction d'une puissance d'effort imposée. On peut augmenter la puissance imposée jusqu'à la limite du corps et on pourra alors déterminer par exemple la VO2 maximale d'une personne appelée simplement VO 2max. Au bout de cette VO2max, le corps et notamment les muscles ne peuvent plus consommer une plus grande de O 2. En fait, la respiration cellulaire est saturée. Avec cette VO 2max, on peut déterminer une puissance maximale aérobie qui correspond en fait à la performance maximale d'utilisation du dioxygène par la personne. Par l'entraînement, on peut faire reculer la VO2max et la PMA. Pour un certain Monsieur W, on peut obtenir sa Graphique de la VO2 consommé en fonction de la puissance imposée VO2max et sa PMA en 90 VO2 max traçant ce type de 80 graphique qui montre 70 l'évolution de la VO2 en 60 fonction de la puissance 50 VO2 consommé (en imposée (voir ci-contre). 40 ml/min/kg) Par exemple pour 30 Monsieur W, on peut 20 déterminer qu'il a une 10 VO2max de 80 ml/min/kg PMA 0 pour une PMA d'environ 0 100 200 300 400 500 600 450 W. Puissance imposée (en Watts) On peut utiliser aussi ces données pour aider et se préserver de l'obésité. Par exemple, on peut connaître la vitesse de course adéquate pour que le frère de Monsieur W perde du poids facilement : ➢ La VO2max est d'environ 3,5 L (voir graphiques ci-dessous). ➢ Au début, lors d'une faible intensité d'exercice, la consommation de lipides augmente puis à partir de 45 %, elle diminue jusqu'à pratiquement devenir nulle à forte intensité. ➢ La consommation de lipides optimale est de 45 % (voir graphiques ci-dessous). ➢ Au moins une façon simple de le faire : sachant qu'on connaît la VO2max et qu'on connaît l'optimum pour consommer le maximum de lipides, on peut alors calculer la VO 2 correspondant à cette optimum. Ce qui donne : 100 % ↔ 3,5 L (VO2mx) 45 % ↔ x => x = (3,5 x 45)/100 = 1,6 L (produit en croix). Grâce au graphique du document 4, on peut connaître la vitesse de course optimale pour brûler le maximum de lipides. Il suffit de reporter sur le graphique la valeur de 1,5 L de VO 2 et de voir combien vaut la vitesse. On peut lire : 5,0 km/h environ (voir graphiques ci-dessous). VO2max Vitesse optimale Document 4 : Consommation de dioxygène en fonction de la vitesse de l'exercice Document 5 : Consommation des lipides en fonction de l'intensité de l'exercice (mesurée en pourcentage de VO2max) Atelier 3 : Mise en évidence de la consommation de glucose lors d'un effort physique Suivant l'effort physique (marche, course, nage, etc.), un individu consomme beaucoup plus d'énergie qui est en lien avec une augmentation de consommation de glucose (sucre) et de dioxygène (voir atelier 1). On peut le voir aussi très précisément au niveau sanguin. Avec une puissance musculaire de 0, le taux de glucose dans le sang (= glycémie) reste environ de 1 g/l mais lorsque la puissance musculaire augmente la glycémie diminue en fonction du temps (on passe de 1 à 0,88 g/l au bout de 4h pour une puissance de 100 W et on passe de 1 à 0,67 g/l au bout de 4h pour une puissance de 175 W). Globalement, le corps puise dans ces réserves au cours de l'effort. Par exemple, les muscles puise dans ses propres réserves comme le glycogène (réserve de glucose) pendant l'effort. Lorsque le glucose et le glycogène sont utilisé, le corps finit par utiliser ses dernières ressources comme les lipides (graisses) et les protides (protéines). Donc au cours d'un effort physique, le corps augmente sa consommation en glucose voir utilise d'autres types de ressources comme ses réserves en glycogène dans les muscles, ses réserves lipidiques ou protidiques. L'hypothèse de début est bien validée. Atelier 4 : Mise en évidence des modifications du système ventilatoire Pour montrer qu'il y a une modification de la respiration lors de l'effort, on peut imaginer un dispositif permettant de mesure l'évolution de la ventilation pulmonaire au cours du temps. Pour cela, ou peut suivre un protocole ExAO et obtenir ce genre de graphique qui montre l'évolution de la fréquence ventilatoire en fonction du temps avant et pendant un effort (voir ci-contre). Au repos, on obtient un volume courant ou volume ventilé (VV) au repos est de 1,1 l et à l'effort VV est de 1,6 l. Pour la fréquence ventilatoire au repos, il faut obtenir la période d'un cycle respiratoire qui est de 5,6 sec. Comme la fréquence ventilatoire (FV) est 1/P et qu'elle doit être en cycle.min -1, on obtient (1/5,6)x60 = 10,7 cycle.min-1. A l'effort, on obtient une période de 3,2 sec pour un cycle. La FV donne (1/3,2)x60 = 18,8 cycle.min-1. VV P On peut maintenant calculer facilement le débit ventilatoire au repos et à l'effort : • DV = FV x VV • Au repos, on a : 10,7x1,1 = 11,8 l.min-1. • A l'effort, on a : 18,8x1,6 = 30,1 l.min 1 . On peut constater ainsi qu'à l'effort le volume courant (= volume ventilé) est plus important et que la fréquence ventilatoire est plus grande ce qui permet d'avoir un débit ventilatoire plus important. Donc on ventile plus d'air, plus rapidement et donc en beaucoup plus grande quantité. VV P Atelier 5 : Mise en évidence des modifications du système circulatoire – Le cœur Pour montrer qu'il y a une modification du cœur lors de l'effort, on peut imaginer un dispositif permettant de mesure l'évolution du rythme cardiaque au cours du temps. Pour cela, ou peut tout d'abord mesurer son propre pouls (c'est-à-dire son flux de sang lié au battements du cœur). Déjà on peut remarquer que augmente entre le repos l'effort. De plus, on peut faire un ECG qui montre l'évolution de la fréquence cardiaque en fonction du temps avant et pendant un effort (voir ci-contre). On constate que les pulsations cardiaques (sous forme de crêtes) sont grandes et nombreuses à l'effort qu'au repos. On peut trouver la fréquence cardiaque (FC) en mesurant la période d'une pulsation cardiaque. P Au repos, on obtient une période de 0,7 sec, ce qui donne une FC (qui doit être en battements.min-1) de (1/0,7)x60 = 85,7 battements.min-1. A l'effort, on obtient une période de 0,4 sec, ce qui donne une FC de (1/0,4)x60 = 150 battements.min-1. On peut mesurer un autre paramètre qui est le volume d'éjection systolique, c'est-à-dire le volume de sang éjecté par le cœur (ventricule gauche) lors d'une contraction cardiaque. On peut obtenir les données suivantes sous forme d'un graphique : P Graphique du VES en fonction de la puissance imposée 160 VES max Volume d'éjection systolique (en mL) 140 120 100 80 VES (en mL) 60 40 20 0 0 20 40 60 80 100 120 140 160 Puissance imposée (en Watts) On constate que la VES ne fait qu'augmenter suivant la puissance musculaire jusqu'à atteindre une valeur maximale appelée VESmax (qui correspond à la capacité maximale d'éjection du cœur). Si on a un cœur plus gros et/ou plus entraîné, cette VESmax sera plus importante. Ainsi, par exemple, au repos, on a une VES de 70 ml soit 7,0.10 -2 l. A une puissance imposée de 120 W, on a une VES de 140 ml soit 1,4.10-1 l. Cette valeur correspond en même temps à la VESmax de Monsieur W. On peut maintenant calculer facilement le débit cardiaque au repos et à l'effort : • DC= FC x VES • Au repos, on a : 85,7x7,0.10-2 = 6,0 l.min-1. • A l'effort, on a : 150x1,4.10-1 = 21 l.min-1. On peut constater ainsi qu'à l'effort le nombre de battements cardiaques est plus important et que la fréquence cardiaque est plus grande ce qui permet d'avoir un débit cardiaque plus important. Donc le cœur s'accélère, pompe beaucoup plus de sang et éjecte plus sang dans les vaisseaux sanguins. Atelier 6 : Mise en évidence des modifications du système circulatoire – Les vaisseaux sanguins Pour rappel, une veine est un vaisseau sanguin qui arrive au cœur et une artère un vaisseau sanguin qui parte du cœur. Les poumons sont directement branchés sur le cœur et la circulation générale, c'est pour cela qu'on peut dire qu'on dit que les circulations générale et pulmonaire sont en série. Cela permet au sang de se recharger en dioxygène dans les alvéoles pulmonaires, et de le distribuer aux organes. Et donc à l'inverse, les organes de la circulation générale, eux, sont en parallèle. Grâce à ce système, ils reçoivent tous du sang venant directement du cœur avec la même teneur en dioxygène. En fait, juste le débit cardiaque change en fonction de l'organe et de ses besoins. Effectivement lors d'un effort, certains organes ont un débit plus important comme les muscles, un tout petit peu le cœur et la peau. Les viscères à l'inverse ont un débit moins important. Cependant, globalement le débit cardiaque général est 5 fois plus important à l'effort qu'au repos (voir atelier 5). Ces différences de débit entre organes sont dus en fait aux sphincters qui sont fermés par exemple dans les muscles au repos. Ainsi une partie des capillaires sanguins ne sont pas irrigués. Par contre à l'effort, les sphincters s'ouvrent et tout le muscle devient irrigué par les capillaires. Cela permet au final d'améliorer le débit sanguin dans l'organe lors de l'effort et donc d'améliorer l'apport en dioxygène. Bilan : La VO2 (consommation de dioxygène en fonction du temps) et la consommation de glucose augmentent pour fournir l'énergie nécessaire aux muscles lors d'un effort. De plus, l'organisme peut mobiliser en plus au cours du temps différentes ressources énergétiques (glycogène, lipides, protides). Mobiliser correctement ces ressources énergétiques pendant un effort physique long et régulier permet de limiter les risques d'obésité. Cependant, il existe une limite à la consommation de dioxygène, appelée VO2max. C'est une limite à la performance physique d'un individu. Cette limite peut être repoussée avec de l'entraînement. Pour apporter plus de dioxygène et de glucose et donc d'énergie aux muscles lors d'un effort, le corps va s'adapter au niveau respiratoire et cardiaque. • Lors d'un effort physique, le volume d'air ventilé (ou courant) ainsi que la fréquence ventilatoire augmentent. Cela augmente le débit ventilatoire et ainsi la quantité d'air apporter par les poumons (voir formule). • Lors d'un effort physique, le volume d'éjection systolique, c'est-à-dire le volume de sang éjecté par le cœur au niveau du ventricule gauche, ainsi que la fréquence cardiaque augmentent. Cela augmente le débit cardiaque (voir formule). • De plus, il y a aussi des modifications au niveau des vaisseaux sanguins. Certains organes comme les muscles sont beaucoup plus irrigués (exemple des sphincters pré-capillaires). Ainsi les modifications du système cardio-respiratoire permet une meilleure circulation du sang et donc un meilleur approvisionnement en O2 et en glucose aux muscles. II – Un aspect de la régulation de la pression artérielle : III2 – Activité 2 Régulation de la pression artérielle chez l'Homme Problème Comment est régulée la pression artérielle chez l'Homme ? Compétences Mo.3 Régulation de la pression artérielle (boucle de régulation – système réglant-réglé). I.1 – Ra.6 – Co.4 Matériel Documents sur la pression artérielle. Correction : 1 – On constate que la pression artérielle n'est pas constante au cours d'une journée et qu'elle évolue sans cesse. On peut penser qu'elle réguler suivant l'activité qu'on exerce dans la journée. 2 – 3 : Voir schémas-bilan ci-dessous. Bilan : La pression artérielle constitue un paramètre physiologique réglé. Une boucle réflexe de contrôle de la fréquence cardiaque (dont elle dépend) permet de la maintenir autour d'une valeur « consigne ». Cette boucle de régulation fait intervenir différents acteurs : • des capteurs : barorécepteurs dans la crosse aortique et les sinus carotidien qui détectent les variations de la pression dans les artères. • des nerfs sensitifs : nerf de Cyon et de Héring qui transmettent les informations. • un centre intégrateur : le bulbe rachidien qui synthétise les données transmises depuis les barorécepteurs. • des nerfs moteurs : les nerfs sympathique et parasympathique qui envoient des signaux de modification. • des effecteurs : le cœur qui modifie sa fréquence de pulsation et les artères qui sont douées de vasomotricité. Cette boucle de régulation permet ainsi de réajuster les valeurs de la la pression artérielle en cas de modification liée par exemple à un effort physique. Schémas-bilan : • Boucle de régulation de la pression artérielle : • Fonctionnement de la boucle de régulation de la pression artérielle :