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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/19
CCP Maths 1 PSI 2010 — Corrigé
Ce corrigé est propo par Guillaume Dujardin (Chercheur à l’INRIA) ; il a été
relu par Olivier Glorieux (ENS Lyon) et Céline Chevalier (ENS Cachan).
Ce problème traite de l’interpolation polynomiale d’une fonction réelle continue
d’une variable réelle.
La première partie définit des polynômes d’interpolation de Lagrange et étudie
l’application linéaire Λqui, à une fonction fcontinue sur un segment [a;b],
associe le polynôme de Lagrange Pninterpolant fen des points x0,...,xn
de [a;b]donnés. On montre en particulier que Λest un endomorphisme continu
de C([ a;b],R)muni de la norme infinie et l’on calcule sa norme. Lorsque
fCn+1([ a;b],R), on prouve également une expression de l’erreur d’interpo-
lation Pnf.
La deuxième partie consiste en une étude de fonction dont le principal but est
d’obtenir, lorsque fCn+1([ a;b],R), une majoration uniforme de l’erreur
d’interpolation Pnfdans le cas où les points d’interpolation sont les points
équidistants xi=a+i h avec h= (ba)/n.
Enfin, la troisième partie propose la démonstration d’une formule barycentrique
pour Pnen fonction des (f(xk))k[[ 0 ; n]], puis applique cette formule à l’inter-
polation polynomiale de la fonction x7→ cos (/2).
D’une longueur raisonnable pour une épreuve de quatre heures, ce sujet d’analyse
fait la part belle au programme de première année (étude de fonction, polynômes, ra-
cines de polynômes et théorèmes des valeurs intermédiaire et de Rolle notamment) et
constitue une bonne occasion de réviser cette partie du programme de mathématiques
que l’on ne saurait négliger.
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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/19
Indications
Partie I
I.1.1 Étudier le caractère défini de la forme bilinéaire symétrique positive Bsur les
deux espaces Rn[X] et C(R,R).
I.2.3 Justifier que si fRn[X], alors Pn(f) = f, puis
n
P
k=0
Lk(X) = 1
I.3.1 Utiliser la question I.2.1.
I.3.2 Montrer que Φest continue sur le segment [a;b].
I.3.3 Justifier et utiliser le fait que pour tout i[[ 0 ; n]]
Ψ(xi)Li(τ) = |Li(τ)|
I.4.1 Penser au théorème de Rolle.
I.5.1 Montrer que Pn+1 PnRn+1[X] et que x0,...,xnsont racines de ce poly-
nôme pour conclure.
II.1.2 Établir que t[ 0 ; n]ϕ(nt) = ϕ(t)
II.1.4 Utiliser ϕ(t1) >ϕ(t)pour t[ 0 ; n/2 ].
Partie II
II.2.3 Exploiter le résultat de la question II.1.4.
II.2.4 Justifier l’égalité n
P
k=0
1
tnk= 0
II.3.2 Montrer que tn
n+0.
II.4.3 Utiliser la définition de tn, celle de ϕet la question précédente.
II.5.1 Montrer que |Tn+1(x)|=hn+1ϕ(t)
II.5.2 Utiliser la question I.5.3, puis la question précédente et la question II.4.3.
Partie III
III.2 Faire usage de la question I.2.1 et de la question précédente.
III.3.1 Justifier que
wk=(1)nk
hnk! (nk)! et wk= (1)kn
k
III.3.2 Se servir de la question III.2.
III.4.2 Justifier que P4nest le polynôme d’interpolation de fsur [2n; 2n]aux
points déterminés à la question précédente.
III.4.3 Se souvenir que pZet p6x < p + 1.
III.4.4 Calculer f(n+1). Utiliser la question I.5.3 et l’inégalité obtenue à la question
précédente. Montrer que θ(n, p)
n+0à l’aide de la formule de Stirling.
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Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 3/19
Partie I
I.1 Définition d’une structure euclidienne sur Rn[X]
I.1.1 Identifions les polynômes de Rn[X] avec les fonctions polynomiales de R
dans R. Puisqu’une fonction polynomiale de Rdans Rest continue, il vient que Rn[X]
est un sous-espace vectoriel de C(R,R). La fonction Best définie sur C(R,R)×C(R,R)
et à valeurs réelles. Elle est de plus manifestement bilinéaire, symétrique et positive.
Elle l’est de même par restriction à Rn[X] ×Rn[X].
Montrons que cette restriction est définie positive sur Rn[X]. Supposons que
PRn[X] vérifie B(P,P) = 0. Ceci s’écrit
n
P
i=0
P(xi)2= 0
Puisque pour tout i[[ 0 ; n]],P(xi)R, on a P(xi)2>0. Or une somme de n+ 1
termes positifs est nulle si et seulement si tous les termes de la somme sont nuls. Ainsi,
i[[ 0 ; n]] P(xi)2= 0
donc i[[ 0 ; n]] P(xi) = 0
On en déduit que le polynôme P, de degré au plus n, admet au moins n+ 1 racines
distinctes. Par conséquent, P = 0. Ceci montre que la restriction de BàRn[X]×Rn[X]
est définie positive sur Rn[X]. En conclusion,
Bdéfinit un produit scalaire sur Rn[X].
Montrons que Bn’est pas définie positive sur C(R,R). La fonction fdéfinie
pour xRpar
f(x) =
n
Π
i=0(xxi)
est une fonction polynomiale donc continue sur R. Elle est non nulle sur Rcar c’est
une fonction polynomiale de degré n+ 1 dont les seules racines sont x0,...,xn.
En outre,
B(f, f ) =
n
P
i=0
f(xi)2=
n
P
i=0
n
Π
j=0(xixj)2=
n
P
i=0
0 = 0
En résumé, B(f, f ) = 0 et f6= 0. Par suite, Bn’est pas définie positive sur C(R,R).
En particulier,
Bne définit pas un produit scalaire sur C(R,R).
Même lorsque l’énoncé demande de justifier « rapidement » un fait mathé-
matique, il ne faut pas bâcler la réponse, à plus forte raison quand il s’agit de
la première question d’une épreuve. Tout au plus peut-on passer rapidement
sur certains points faciles et néanmoins traiter sérieusement les points que
l’on juge important. Le rapport du jury précise que « nombreux sont ceux
qui sont déroutés par une question sur le produit scalaire et qui ne savent
pas faire ressortir l’essentiel, en l’occurrence le caractère défini (ou non) de
la forme bilinéaire ».
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I.1.2 Introduisons le symbole de Kronecker défini pour (j, k)N2par
δj,k =1si j=k
0sinon
Soit (j, k)[[ 0 ; n]]2. Calculons
Lk(xj) =
n
Π
i=0
i6=k
(xjxi)
(xkxi)
Si j6=k, alors l’un des termes du produit est (xjxj)/(xkxj) = 0. Par conséquent,
dans ce cas, Lk(xj) = 0. Si j=k, alors les ntermes du produit sont égaux à 1 et
Lk(xj) = 1. En résumé,
(j, k)[[ 0 ; n]]2Lk(xj) = 1si j=k
0sinon
Pour tout k[[ 0 ; n]],Lkest un polynôme à coefficients réels de degré égal à n,
donc LkRn[X]. Soit (j, k)[[ 0 ; n]]2. Écrivons, à l’aide du calcul précédent,
B(Lj,Lk) =
n
P
i=0
Lj(xi)Lk(xi) =
n
P
i=0
δi,j δi,k
Si k6=j, tous les termes de la somme ci-dessus sont nuls. Si k=j, alors
B(Lj,Lj) =
n
P
i=0
δi,j 2
et le seul terme non nul dans cette somme est δj,j 2= 12= 1. Par conséquent,
(j, k)[[ 0 ; n]]2B(Lj,Lk) = δj,k
On en déduit que la famille (Lk)k[[ 0 ; n]] est une famille orthonormée de Rn[X].
Puisqu’elle comporte n+ 1 vecteurs et que Rn[X] est de dimension n+ 1, il vient que
(Lk)k[[ 0 ; n]] est une base orthonormée de (Rn[X],B).
I.2 Définition de Pn(f)
I.2.1 Soit fC(R,R)et k[[ 0 ; n]]. Calculons, à l’aide de la question précédente,
B(f, Lk) =
n
P
i=0
f(xi)Lk(xi)
=
n
P
i=0
f(xi)δk,i
B(f, Lk) = f(xk)
Par suite, Pn(f)(xk) =
n
P
i=0
B(f, Li)Li(xk)
=
n
P
i=0
B(f, Li)δi,k d’après I.1.2
= B(f, Lk)
Pn(f)(xk) = f(xk)d’après le début de la question
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