Centrale Maths 2 PC 2007 — Énoncé 1/6 Concours Centrale - Supélec 2007 Épreuve : MATHÉMATIQUES II Filière PC Préliminaires et notations : • Soit n ∈ IN∗ . K désigne l’un des corps IR ou C I . • K [ X ] désigne l’espace vectoriel des polynômes à coefficients dans K . n • L’espace IR sera si nécessaire muni de son produit scalaire canonique, et rapporté à la base canonique qui est orthonormale. Partie I n On rappelle que E = K est un espace vectoriel sur K de dimension n pour les lois usuelles. On munit de plus E d’une multiplication notée × et définie par : Pour tout x = ( x 1, …, x n ) et y = ( y 1, …, y n ) dans E , x × y = ( x 1 ⋅ y 1, …, x n ⋅ y n ) . I.A - Soit x = ( x 1, …, x n ) fixé dans E . Pour P ∈ K [ X ] , on notera : P ( x ) = ( P ( x 1 ), …, P ( x n ) ) . I.A.1) Vérifier que Φ : P a P ( x ) est une application linéaire de K [ X ] vers E , telle que Φ ( P ⋅ Q ) = Φ ( P ) × Φ ( Q ) pour tout P, Q ∈ K [ X ] . I.A.2) Montrer que A x = { P ( x ), P ∈ K [ X ] } est un sous-espace vectoriel de E . Montrer que A x est stable pour × , c’est-à-dire que, si y, z ∈ A x alors y × z ∈ A x . I.A.3) On suppose ici x i ≠ x j pour tout i, j ∈ [[ 1, n]] tels que i ≠ j . On note K n – 1 [ X ] l’ensemble des polynômes de K [ X ] dont le degré est inférieur ou égal à n – 1 . Montrer que la restriction de Φ à K n – 1 [ X ] est injective. Montrer que A x est de dimension n . I.B - Soit y = ( y 1, …, y n ) donné dans E , ainsi que P ∈ K [ X ] fixé de degré ≥ 1 . On s’intéresse à l’ensemble noté R y, P : R y, P = { x ∈ E ⁄ P ( x ) = y } . I.B.1) Montrer que si K = C I , R y, P n’est jamais vide. I.B.2) I.B.3) Montrer que si K = IR , R y, P peut être vide : donner un exemple. p I , et P ( X ) = X avec p ∈ IN∗ . On suppose K = C Déterminer le cardinal de R y, P , noté Card ( R y, P ) , en fonction de p et de m y = Card ( { i ∈ [[ 1, n]] ⁄ y i ≠ 0 } ) . Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . Centrale Maths 2 PC 2007 — Énoncé 2/6 I.B.4) D’une façon générale, donner un majorant de Card ( R y, P ) en fonction de n et du degré de P . I.C - Pour Γ partie non vide de E , et P ∈ K [ X ] fixé de degré ≥ 1 , on s’intéresse à l’ensemble noté R Γ, P = { x ∈ E ⁄ P ( x ) ∈ Γ } . 2 I.C.1) Exemple 1 : On prend K = IR , n = 2 , P ( X ) = X . Déterminer et dessiner Γ et R Γ, P , dans chacun des cas suivants : 2 i) Γ = { (x, y) ∈ IR ⁄ 2x + y = 1 } , 2 ii) Γ = { (x, y) ∈ IR ⁄ x – y = 1 } , 2 2 2 iii) Γ = { (x, y) ∈ IR ⁄ x – y = 1 } . 2 I.C.2) Exemple 2 : On prend K = IR , n = 3 , P ( X ) = X . Déterminer et donner la nature géométrique de Γ et R Γ, P , dans chacun des deux cas suivants : 3 i) Γ = { ( x, y, z ) ∈ IR ⁄ x + y – z = 1 } , 3 ii) Γ = { ( x, y, z ) ∈ IR ⁄ x – y = 1 } . 3 I.C.3) Exemple 3 : On prend K = IR , n = 2 , P ( X ) = X – X et soit : 2 Γ = { ( x, y) ∈ IR ⁄ x – y = 0 } . Déterminer et dessiner Γ et R Γ, P . I.D - Pour cette question, on pourra utiliser sur E la norme infinie définie par : si x = ( x 1, …, x n ) est dans E , x ∞ = max x i . 1≤i≤n I.D.1) On suppose que Γ est de cardinal fini. Donner un majorant de Card ( R Γ, P ) en fonction de Card ( Γ ) , de n et du degré de P . I.D.2) Si Γ est borné, montrer que R Γ, P est borné. Lorsque K = IR , donner un exemple pour lequel Γ est non borné et R Γ, P est borné. Lorsque K = C I , si R Γ, P est borné, montrer que Γ est borné. Partie II Soit V un espace vectoriel sur K de dimension finie N ≥ 1 et L ( V ) l’espace vectoriel sur K des endomorphismes de V , qui est aussi muni de la loi de composition o . On note id V l’application identité de V dans V . Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . Centrale Maths 2 PC 2007 — Énoncé II.A - Soit n ∈ IN* , n ≤ N . On considère n projecteurs non nuls p 1, p 2, …, p n de 3/6 L(V ) tels que : n ∑ p k = id V , et p i o p j = 0 pour tout i, j ∈ [[ 1, n]] tels que i ≠ j . k=1 n On pose A n = ∑ x k p k ⁄ ( x 1, … , x n ) ∈ K . k = 1 II.A.1) Montrer que A est un K -espace vectoriel de dimension n , stable pour o . II.A.2) Montrer que l’application Ψ de E vers A , définie par : n ∑ Ψ : ( x 1, …, x n ) a xk pk k=1 est un isomorphisme tel que, pour tout x, y ∈ E , Ψ ( x × y ) = Ψ ( x ) o Ψ ( y ) . II.A.3) Montrer que, pour tout x ∈ E et P ∈ K [ X ] , Ψ ( P ( x ) ) = P ( Ψ ( x ) ) . n II.B - Soit f ∈ A , avec f = ∑ λk pk , où ( λ1, …, λn ) ∈ K n . k=1 On suppose λ i ≠ λ j pour tout i, j ∈ [[ 1, n]] tels que i ≠ j . n II.B.1) Soit g ∈ A avec g = ∑ µk pk , et P ∈ K [ X ] . k=1 Montrer que g = P ( f ) si et seulement si P ( λ k ) = µ k pour tout k ∈ [[ 1, n]] . II.B.2) Montrer que pour tout j ∈ [[ 1, n]] , il existe P j ∈ K [ X ] tel que p j = P j( f ) . II.B.3) Montrer que f est diagonalisable, et préciser ses valeurs propres. II.C - Soit f ∈ L ( V ) supposé diagonalisable. On note λ 1, …, λ n ses valeurs propres distinctes et on pose λ = ( λ 1, …, λ n ) . Pour P ∈ K [ X ] donné, on note R f , P = { g ∈ L ( V ) ⁄ f = P ( g ) } . II.C.1) Donner n projecteurs non nuls p 1, p 2, …, p n tels que n n ∑ p k = id V , p i o p j = 0 pour tout i, j ∈ [[ 1, n]] tels que i ≠ j , et f = ∑ λk pk . k=1 k=1 On dispose ainsi de l’application Ψ définie en II.A. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . Centrale Maths 2 PC 2007 — Énoncé 4/6 II.C.2) Soit g ∈ R f , P . Montrer que f o g = g o f . Montrer que chaque sous-espace V j = ker ( f – λ j id V ) est stable par g , pour tout j ∈ [[ 1, n]] . On suppose que g est diagonalisable. Montrer qu’il existe une base de vecteurs propres pour f et propres pour g . II.C.3) Montrer que Ψ ( R λ, P ) ⊂ R f , P et que, si toutes les valeurs propres de f sont simples, on a l’égalité Ψ ( R λ, P ) = R f , P . r I et que P ( X ) = X avec r ∈ IN∗ . Déterminer le cardinal On suppose que K = C de R f , P lorsque toutes les valeurs propres de f sont simples. r II.C.4) On suppose que K = C I et que P ( X ) = X avec r ∈ IN et r ≥ 2 . Lorsque N ≥ 2 , montrer que R idV , P est de cardinal infini. Montrer que R f , P est de cardinal infini si et seulement si f admet au moins une valeur propre multiple. r I et que P ( X ) = X avec r ∈ IN∗ . II.C.5) On suppose que K = C Si l’on suppose que les complexes λ 1, …, λ n sont tous non nuls, montrer que si g ∈ R f , P , alors g est diagonalisable. Si l’on suppose que λ 1 = 0 et que g ∈ R f , P , montrer que g est diagonalisable si et seulement si f et g ont le même rang. II.D - Exemple 4 : On prend K = IR , et f ∈ canonique : L ( IR3 ) de matrice dans la base 1 1 –1 F = 1 1 1 . 1 1 1 Déterminer, par leur matrice G dans la base canonique, toutes les applications 3 2 g ∈ L ( IR ) , telles que g = f . Partie III Dans cette partie on considère un espace vectoriel euclidien V de dimension N ≥ 1 , muni d’un produit scalaire noté 〈 . ,.〉 , la norme euclidienne associée étant notée . . On note O ( V ) le groupe (pour la loi o ) des automorphismes orthogonaux de V . On note de plus S ( V ) l’ensemble des endomorphismes symétriques de V . Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . Centrale Maths 2 PC 2007 — Énoncé 5/6 Soit r ∈ IN∗ donné. Pour f ∈ L ( V ) , on s’intéresse à R r ( f ) = { g ∈ et aux sous-ensembles S ( V ) ∩ R r ( f ) ou O ( V ) ∩ R r ( f ) . L(V ) ⁄ f r = g } III.A III.A.1) Montrer que si S ( V ) ∩ R r ( f ) est non vide alors f ∈ S ( V ) . III.A.2) On suppose ici que r est pair et f ∈ S ( V ) . Montrer que S ( V ) ∩ R r ( f ) est non vide si et seulement si toutes les valeurs propres de f sont dans IR+ . III.A.3) On suppose ici que r est impair et f ∈ S ( V ) . Montrer que S ( V ) ∩ R r ( f ) est non vide et est réduit à un seul élément. III.A.4) Exemple 5 : Soit A = 1 1 . 1 1 Déterminer toutes les matrices B ∈ Déterminer toutes les matrices B ∈ M2 ( IR) M2 ( IR) 2 telles que B = A . 3 symétriques telles que B = A . III.B III.B.1) Montrer que si O ( V ) ∩ R r ( f ) est non vide, alors f ∈ O ( V ) . III.B.2) Soit g ∈ O ( V ) . Montrer que si F est un sous-espace vectoriel de V sta⊥ ble par g , il en est de même de son orthogonal F . III.B.3) On suppose ici N = 2 et V orienté, et on suppose que f est la rotation d’angle de mesure θ , avec θ ∈ IR . Déterminer O ( V ) ∩ R r ( f ) . III.B.4) Exemple 6 : Soit A = 0 – 1 . 1 0 Déterminer toutes les matrices B ∈ Déterminer toutes les matrices B ∈ M2 ( CI ) M2 ( IR) 2 telles que B = A . 2 orthogonales telles que B = A . III.C - Soit F un sous-espace vectoriel de V de dimension m , et f la symétrie orthogonale par rapport à F . III.C.1) Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur r et m pour que R r ( f ) soit non vide, et exhiber dans ce cas un élément g ∈ O ( V ) ∩ R r ( f ) . III.C.2) Étudier S ( V ) ∩ R r ( f ) . 3 III.D - On suppose ici que N = 3 , et on considère l’espace euclidien V = IR orienté, muni de son produit scalaire canonique, la base canonique étant orthonormale directe. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . Centrale Maths 2 PC 2007 — Énoncé 6/6 Soir r ∈ IN∗ , et soit f la rotation d’angle de mesure θ , avec θ ∈ IR\2πZZ , d’axe D = IRu , où u = 1 ; f ≠ id V . III.D.1) Déterminer O ( V ) ∩ R r ( f ) . III.D.2) Déterminer O ( V ) ∩ R r ( – f ) . III.D.3) Exemple 7 : Déterminer, par leur matrice dans la base canonique, toutes les rotations g de 1 3 V , telles que g soit la rotation d’axe dirigé par u = ------- ( 0, 1, 1 ) et d’angle de 2 π mesure --- . 2 ••• FIN ••• Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .