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CCP Maths 1 PC 2006 — Corrigé
Ce corrigé est propo par Tristan Poullaouec (ENS Cachan) ; il a été relu par
Thomas Vidick (ENS Ulm) et Walter Appel (Professeur en CPGE).
Ce sujet est constitué de trois parties pouvant être abordées séparément, bien que
la troisième constitue la suite logique de la deuxième.
Dans la première partie, on redémontre quelques propriétés fondamentales des
projecteurs orthogonaux dans un espace vectoriel euclidien et l’on cherche à
caractériser le fait que deux de ces projecteurs commutent.
Dans la deuxième partie, on s’intéresse à une équation linéaire f(x) = v. Si le
vecteur vn’appartient pas à l’image de f, il est évident que cette équation ne
possède aucune solution. On peut cependant chercher des vecteurs xtels que
f(x)soit « proche » de v. On montre alors que l’équation admet des pseudo-
solutions, c’est-à-dire des vecteurs xminimisant la quantité kf(x)vk, et l’on
caractérise de manière précise ces pseudo-solutions. L’application à la minimi-
sation d’une fonction de deux variables vient illustrer l’intérêt de cette notion.
On considère enfin dans la troisième partie des pseudo-solutions particulières,
ce qui permet de définir pour toute application linéaire fune application
pseudo-inverse. Le problème s’achève avec la détermination des matrices des
pseudo-inverses pour deux exemples.
Cette épreuve est d’une longueur tout à fait raisonnable et la seule difficulté no-
table est que l’on traite de matrices non carrées et d’applications linéaires entre deux
espaces vectoriels de dimensions différentes ; hormis cela, une bonne connaissance
du cours suffit pour traiter la plupart des questions. On établit d’ailleurs durant ce
sujet plusieurs propriétés que tout élève de classe préparatoire a normalement déjà
eu l’occasion de croiser. Notons enfin que ce problème est tout à fait accessible à des
élèves motivés de mathématiques supérieures, mis à part quelques questions portant
sur la réduction des endomorphismes (questions I.6.b, III.5.c et III.6).
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Indications
Partie I
I.2.c Noter que Im pIm (Id p), et utiliser le théorème de Pythagore.
I.4.a Calculer pr(u).
I.4.b Montrer que kr(u)k2= (r(u)|u)et utiliser la question I.4.a.
I.4.c Utiliser les questions I.2.c et I.4.b.
I.6.b Pour l’implication (i) =(ii), prouver que les valeurs propres de Asont aussi
des valeurs propres de PR ; en déduire que A2= A.
Partie II
II.1 Montrer que les pseudo-solutions de ()sont les antécédents par fdu projeté
orthogonal de vsur Im f.
II.3 Noter que les pseudo-solutions de ()sont caractérisées par f(x0)vIm f
II.6.a Utiliser l’application f: (λ, µ)7→ λ a +µ b définie sur R2.
II.6.c Reprendre la relation établie à la question II.3 ; noter que Im f= Vect (a, b).
Partie III
III.1.a Faire usage des relations F = Im fIm fet E = Ker fKer f.
III.1.c S’appuyer sur le résultat de la question III.1.b.
III.2 Commencer par identifier Ker g. Appliquer ensuite le théorème du rang à f
et gpour calculer la dimension de Im g.
III.3.a Utiliser la définition de gpour montrer que f(x)fgf(x)= 0 pour
tout xE.
III.4 Caractériser les vecteurs colonnes de G = Mat (g)au moyen de produits
scalaires : montrer d’abord que AG = I2grâce à la question III.3.b ; exhiber
ensuite un vecteur normal à Im g=Ker f. Ne pas hésiter enfin à employer
le produit vectoriel !
III.5.b Montrer que Ker gKer fet Ker (fλId ) Ker (gλ1Id ) pour toute
valeur propre λnon nulle de f.
III.5.c Tout endomorphisme symétrique est diagonalisable dans une base orthonor-
male, et réciproquement.
III.6 Déterminer une base orthonormée de vecteurs propres de f. En déduire la
matrice de ggrâce aux résultats des questions III.5.b et III.5.c.
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PARTIE I
I.1 C’est une question de cours. Notons B= (e1,...en)une base orthonormale
de E, et considérons deux vecteurs x=
n
P
i=1
xieiet y=
n
P
i=1
yieide matrices respec-
tives X = t(x1,...,xn)et Y = t(y1,...,yn)dans cette base. On a alors
(x|y) =
n
P
i=1
xiyi
L’évaluation des produits matriciels tX Y et tY X conduit au même résultat
(on identifie ici les matrices carrées d’ordre 1aux nombres réels). Ainsi
(x|y) = tX Y = tY X
I.2 Par définition, le projecteur orthogonal pde Fsur Ha pour image Im p= H
et pour noyau Ker p= H. Le projecteur associé Id pest alors également
orthogonal puisqu’il admet pour image Im (Id p) = Ker p= Het pour
noyau Ker (Id p) = Im p= H.
I.2.a D’après le cours, le projecteur orthogonal pde Fsur H = Vect (e1,...,ek)est
caractérisé par
zFp(z) =
k
P
i=1
(ei|z)ei
I.2.b.i Grâce à la question I.1, on sait que
i∈ {1,...,k}(ei|z) = tEiZ
La matrice M(p)Z du projeté p(z)d’un vecteur zFest ainsi (cf. question I.2.a)
M(p) Z =
k
P
i=1
(tEiZ) Ei=
k
P
i=1
Ei(tEiZ)
puisque (tEiZ) est un scalaire. Le produit matriciel étant associatif, il vient
ZF M(p)Z =
k
P
i=1
Ei
tEiZ
I.2.b.ii L’égalité encadrée ci-dessus signifie que l’endomorphisme associé à la ma-
trice
k
P
i=1
Ei
tEidans la base Ccoïncide avec psur F. Ils sont ainsi égaux : on en déduit
que la matrice de pdans la base Cest
M(p) =
k
P
i=1
Ei
tEi
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I.2.c Par définition d’un projecteur orthogonal, les vecteurs p(z)et zp(z)sont
orthogonaux pour tout zFsi bien que
kzk2=kp(z) + zp(z)k2=kp(z)k2+kzp(z)k2
d’après le théorème de Pythagore, soit
kzk2>kp(z)k2
Par conséquent zFkp(z)k6kzk
0
z
p(z)
zp(z)Im (p)
On a même, plus généralement, la caractérisation suivante des projecteurs
orthogonaux d’un espace vectoriel euclidien :
Un projecteur pd’un espace vectoriel euclidien Fest un projecteur
orthogonal si et seulement si kp(z)k6kzkpour tout vecteur zF.
L’implication directe vient d’être démontrée. Réciproquement, supposons
qu’un projecteur de Fsatisfasse kp(z)k6kzkpour tout zF; pour mon-
trer que c’est un projecteur orthogonal, il suffit de vérifier que Ker pIm p.
Soient donc xKer pet yIm p; pour tout λR, on a p(x+λy) = λy d’où
λRkλyk6kx+λyk
soit λRkx+λyk2− kλyk2=kxk2+ 2λ(x|y)>0
La fonction affine qui apparaît dans la relation ci-dessus est de signe
constant : elle est par conséquent constante et son coefficient 2(x|y)est nul.
Ainsi, (x|y) = 0 pour tout (x, y)Ker p×Im p, ce qui prouve que Ker pest
orthogonal à Im p: le projecteur pest bien un projecteur orthogonal.
I.3.a Vérifions tout d’abord que M2= M : on a
M2=1
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1 0 1 0
0101
1 0 1 0
01 0 1
1 0 1 0
0101
1 0 1 0
01 0 1
=1
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2 0 2 0
0202
2 0 2 0
02 0 2
M2= M
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