CCP Maths 2 MP 2007 — Énoncé 1/6
1/6
Les calculatrices sont autorisées.
* * *
NB : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la
rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa
copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.
* * *
Groupes d’isométries sur n
\
Notations
Dans ce sujet, n est un entier naturel supérieur ou égal à 2 et on note :
E l’espace vectoriel n
\ et

1,..., n
ee sa base canonique
,˜ ˜! le produit scalaire canonique sur E : si
1,..., n
x
xx et

1,..., n
yy y sont deux
vecteurs de E, on a
1
,
n
t
ii
i
x
yXYxy
!
¦X et Y sont les matrices colonnes des vecteurs x et
y dans la base ( est donc une base orthonormale pour ,
˜˜!)
()E
$
la -algèbre\des endomorphismes de E

(),GL ED le groupe des automorphismes de E

,1n
M\ le -espace vectoriel\des matrices à n lignes et une colonne

n
M\ la -algèbre\des matrices carrées réelles de taille n

n
GL \ le groupe des matrices inversibles de
n
M\
pour une matrice A de

n
M\, tA est sa matrice transposée

n
O\ le groupe des matrices orthogonales, c’est-à-dire des matrices A de

n
M\ vérifiant
n
tAA I n
I
est la matrice unité de
n
M\
EPREUVE SPECIFIQUE – FILIERE MP
_______________________
MATHEMATIQUES 2
Durée : 4 heures
SESSION 2007
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CCP Maths 2 MP 2007 — Énoncé 2/6
2/6
()
n
S \ l’ensemble des matrices symétriques définies positives de

n
M\, c’est-à-dire des
matrices A de

n
S\ vérifiant : pour toute matrice
,1n
XM\ non nulle, 0
tXAX !.
Si 12
, ,..., n
x
xx sont des réels, on note 12
diag( , ,..., )
n
x
xx la matrice diagonale de

n
M\ qui admet
pour coefficients diagonaux les réels 12
, ,..., n
x
xx dans cet ordre.
Si p est un réel supérieur ou égal à 1, on note p
˜
la norme p sur E :
si

1
1
1
,..., ,
np
p
ni
p
i
xx x Ex x
§·
¨¸
©¹
¦.
On note f
˜ la norme infinie sur E : si
11
,..., , max
ni
in
x
xxEx x
fdd
.
Une norme N sur E est dite euclidienne s’il existe un produit scalaire
M
sur E tel que pour tout
,() (,)
x
ENx xx
M
.
Objectifs
Si N est une norme sur E, on dit qu’un endomorphisme ( )uE
$
est une N-isométrie si pour tout

,()()
x
ENuxNx.
On note Isom( )
N l’ensemble des N-isométries.
L’objectif du problème est de déterminer le nombre d’éléments de Isom( )
N dans le cas des normes
euclidiennes puis des normes p.
I. Description des normes euclidiennes
1. Identité du parallélogramme
a. Montrer que si N est une norme euclidienne alors elle vérifie l’identité du parallélogramme,
c’est-à-dire pour tous vecteurs x et y de E, on a

2222
() ()2() ()Nx yNx y Nx Ny
ªº

¬¼
.
En déduire que la norme f
˜ n’est pas euclidienne.
b. Justifier que la norme 2
˜ est euclidienne puis montrer que pour 2,pz la norme p
˜
n’est
pas euclidienne.
2. Soit ()
n
SS

\.
Si

1,..., n
x
xx et

1,..., n
yy y sont deux vecteurs de E, on note
1
n
x
X
x
§·
¨¸
¨¸
¨¸
©¹
# et
1
n
y
Y
y
§·
¨¸
¨¸
¨¸
©¹
# les
matrices colonnes associées. Montrer que si l’on pose ,t
S
x
yXSY! , alors ,S
˜ ˜! définit un
produit scalaire sur E.
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CCP Maths 2 MP 2007 — Énoncé 3/6
3/6
3. Soit
M
un produit scalaire sur E et S la matrice de coefficients
(, )
ij
ee
M
. Justifier que pour
tous vecteurs x et y de E (, )t
x
yXSY
M
et que ()
n
SS

\.
On a donc montré que ,S
M
˜˜!.
Toute norme euclidienne peut donc s’écrire sous la forme :t
S
Nx XSX6 avec ()
n
SS

\
X désigne la matrice colonne associée à x.
II. Quelques généralités et exemples
Soit N une norme sur E.
4. Montrer que

Isom( ),ND est un sous-groupe de ( )GL E.
5. Une caractérisation géométrique des N-isométries
On note
^
`
() ,()1NxENx¦ , la sphère unité pour N.
Soit ( )uE
$
. Montrer que u est une N-isométrie si et seulement si
() ()uN N6 6.
Le groupe des N-isométries est donc l’ensemble des endomorphismes laissant stable la N-
sphère unité.
6. Dans cette question uniquement 2n et donc 2
E
\.
On note s la symétrie orthogonale par rapport à la droite
^
`
12
VectDee

12
,ee est la
base canonique de 2
\ et r la rotation vectorielle d’angle 3
S
.
Les endomorphismes
s et r sont-ils des 1
˜
-isométries ?
7. Dans cette question uniquement 3n et donc 3
E
\.
Si 3
(, ,),xyz\ on pose 222
(, ,)3 2 3 2qxyzx y zxz, ce qui définit une forme
quadratique q.
a. On note
x
X
y
z
§·
¨¸
¨¸
¨¸
©¹
, déterminer une matrice symétrique 3()SM\, telle que
(, ,)t
qxyzXSX
.
b. Déterminer une matrice 3()PO\ et une matrice diagonale 3()DM\ telles que
t
SPDP
.
c. Justifier alors que l’application q
N : (, ,)(, ,)
x
yz qxyz6 est une norme euclidienne sur
3
\.
d. Déterminer la nature géométrique de la quadrique ( )
q
N
¦
, la sphère unité pour la norme q
N
et en donner une équation simple dans une nouvelle base.
e. Justifier que ( )
q
N
¦ est une surface de révolution, préciser un vecteur qui dirige son axe.
f. Déduire de la question 5, par une considération géométrique, que

Isomq
N a une infinité
d’éléments.
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CCP Maths 2 MP 2007 — Énoncé 4/6
III. Étude de Isom(N) lorsque N est une norme euclidienne
Si ( )
uE
$
, on note
>
@
u la matrice de u dans la base .
Si N est une norme, on note

>
@
^
`
ISOM,Isom( )Nuu N
. L’ensemble

ISOMN est par
construction un groupe isomorphe à
IsomN, c’est « sa version matricielle ».
8. Caractérisation matricielle des isométries euclidiennes
a. Soit ()
n
SS

\, S
N la norme euclidienne associée et ,S
˜˜! le produit scalaire associé.
Soit ( )
uE
$
.
Montrer que u est une S
N-isométrie si et seulement si pour tous vecteurs x et y de E, on a
(),() ,
SS
ux uy xy
! !.
b. En déduire que u est une S
N-isométrie si et seulement si sa matrice A dans vérifie
tASAS .
9. Reconnaître alors

2
ISOM˜. Que peut-on dire du nombre d’éléments de
2
ISOM
˜
?
Justifier votre réponse.
10. Une application des polynômes interpolateurs
[]
r
X
\ désigne le \-espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré inférieur ou
égal à r.
On se donne 1r réels 01
... r
x
xx .
On considère l’application linéaire u de []
r
X
\ vers 1r
\ définie par
  

01
, ,..., r
PPxPx Px6.
a. Déterminer le noyau de u. En déduire que pour tous réels 01
, ,..., r
yy y, il existe un unique
polynôme L de []
r
X
\ tel que pour tout
^
`
0,..., , ( )
ii
irLxy
(un tel polynôme est
appelé polynôme interpolateur).
b. Application : soit n un entier naturel non nul et 1,..., n
uu des réels strictement positifs, on
pose 1
diag(,..., )
n
Uuu et 1
diag(,..., )
n
Vuu . Montrer qu’il existe un polynôme L, à
coefficients réels, tel que ( )VLU .
11. Racine carrée dans ()
n
S \
a. Soit ()
n
SS

\. Déterminer une matrice ()
n
AS

\ telle que 2
AS . On dit que A est
une racine carrée de S.
b. Soit ()
n
BS

\ une autre racine carrée de S. Montrer qu’il existe un polynôme Q, à
coefficients réels, tel que ( )AQB . En déduire que A et B commutent.
c. Montrer que la somme de deux matrices symétriques définies positives est une matrice
inversible.
d. Déduire des questions précédentes que AB
(on pourra calculer
 
ABAB).
Désormais, on note S l’unique racine carrée dans ()
n
S \ de S.
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CCP Maths 2 MP 2007 — Énoncé 5/6
5/6
12. Étude du groupe d’isométrie pour une norme euclidienne
Soit N une norme euclidienne. Il existe donc une matrice ()
n
SS

\ telle que pour tout
,() () t
S
x
ENxNxXSX X est le vecteur colonne associée à x.
a. Montrer que si ( )
n
MO
\, la matrice 1
()SMS
appartient à

ISOMS
N.
b. Montrer que l’application
\
de ( )
n
O\ dans
ISOMS
N définie par

1
M
SMS
6
est une bijection.
Le groupe d’isométrie d’une norme euclidienne est-il fini?
IV. Étude du cardinal de Isom(p)
Dans cette partie p est un réel strictement supérieur à 1, on appelle exposant conjugué de p
l’unique réel q tel que 11
1
pq
.
Pour alléger l’écriture, une p-isométrie désigne une isométrie pour la norme p
˜ et on note
Isom( )
p
le groupe des p-isométries.
Si ( )uE
$
, *u désigne l’adjoint de u pour ,
˜˜!. On rappelle que *( )uE
$
, est
caractérisé par l’égalité suivante : pour tout
2
,,(), ,*()
x
yE uxy xuy
! !.
13. Endomorphismes de permutation signée
n
( désigne le groupe des permutations de l’ensemble
^
`
1,2,..., n.
Soit n
V
( et
^`
1,..., 1,1n
n
HH H
. On note ,
u
V
H
l’endomorphisme de E qui vérifie pour
tout
^
`
1,2,...,in, ,()
()
iii
ue e
VH V
H
.
a. Montrer que ,
u
V
H
est une p-isométrie.
b. Écrire la matrice de ,
u
V
H
dans la base canonique dans le cas où 4n
, 1234
3412
V
§·
¨¸
©¹
et

1,1, 1,1
H
.
14. Inégalité de Holdër
a. Montrer que pour tous réels a et b positifs ou nuls, on a 11
pq
ab a b
p
q
d. On pourra utiliser
la fonction logarithme népérien.
b. En déduire que pour tous vecteurs x et y de E, on a ,pq
x
yxy!d . Ce résultat s’appelle
l’inégalité de Holdër (on pourra d’abord démontrer l’inégalité lorsque 1
pq
xy ).
c. Que devient l’inégalité si 2p ?
Dans toute la suite, u désigne une p-isométrie. On note
ij
a les coefficients de la matrice
>
@
Au .
15. Montrer que pour tout
^
`
1,2,...,jn,
1
1
np
ij
i
a
¦. En déduire la valeur de
11
nn p
ij
ji
a
¦¦ .
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