L Dépression et cancer : le rôle du cancérologue

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Dépression et cancer : le rôle du cancérologue
● P. Amsalhem* (d’après la communication du Pr T. Philip)
Fatigue
Tension
stress 1
stress 2
Difficulté
d’adaptation
Adaptation
stress 3
Figure 1. Mécanismes des troubles de l’adaptation (d’après Razavi,
1996).
* Hôpital Avicenne, service d’oncologie médicale, 125, route de Stalingrad,
93009 Bobigny Cedex.
La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 2 - mars-avril 2002
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score 0-3
– Je me sens tendu(e) ou énervé(e)
– Je prends plaisir aux mêmes choses qu’autrefois
– J’ai une sensation de peur, comme si quelque chose
d’horrible allait m’arriver
– Je ris facilement et vois le bon côté des choses
– Je me fais du soucis
– Je suis de bonne humeur
– Je peux rester tranquillement à ne rien faire et
être décontracté(e)
– J’ai l’impression de fonctionner au ralenti
– J’éprouve des sensations de peur,
j’ai l’estomac noué
– Je ne m’intéresse plus à mon apparence
– J’ai la bougeotte et n’arrive pas à tenir en place
– Je me réjouis d’avance à l’idée
de faire certaines choses
– J’éprouve des sensations soudaines de panique
– Je peux prendre plaisir à un bon livre ou
à unebonne émission radio ou de télévision
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Perte de contrôle
Toute l’équipe doit participer au diagnostic de dépression, et
particulièrement certains acteurs clés tels que le médecin cancérologue et ses collaborateurs, les infirmières hospitalières ou
libérales, le médecin traitant, mais aussi le psychologue ou le
psychiatre, qui peuvent se servir d’outils spécifiques (figure 2)
et même parfois entreprendre une psychothérapie brève, plutôt
de soutien et d’aide à l’adaptation. Les antidépresseurs (antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine) efficaces pour les dépressions avérées sont d’un impact
plus mal connus pour les troubles de l’adaptation. Leur efficacité est souvent obtenue pour des doses plus faibles et dans un
délai plus bref que dans la population générale.
Cependant, le rôle fondamental du cancérologue et des soignants, au quotidien, ne doit être ni sous-estimé ni surestimé,
et laisser place à l’expression de la tristesse et aux larmes dans
une attitude d’écoute bienveillante peut être une réponse plus
adaptée qu’un médicament. Ceci n’exclut pas un maintien
indispensable de la vigilance face à l’éventualité d’une évolution plus pathologique.
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Trouble de
l’adaptation
UNE PRISE EN CHARGE MULTIPLE
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e diagnostic de cancer est souvent brutal et ressenti
par le patient sidéré comme une réelle menace existentielle.
Les traitements encore parfois pénibles altèrent l’image corporelle (alopécie, chirurgie délabrante), et remettent en cause
l’intégration sociale (arrêt de travail, place dans la famille) du
patient, qui apparaît aujourd’hui de plus en plus demandeur
d’informations, d’une participation aux décisions et d’une
prise en charge globale médico-psycho-sociale. Avec lui, tout
d’abord, l’entourage se mobilise autour du combat initial, mais
souvent, ensuite, il se décourage et s’épuise devant les rechutes
qui accentuent l’état de dégradation physique, psychique, de
dépendance et d’isolement social du patient.
Le parcours du patient face à sa maladie associe des mécanismes d’adaptation composés d’une alternance de phases de
déni/acceptation jusqu’à l’adaptation plus stable ou, au
contraire, des troubles de l’adaptation (15 à 45 % des patients),
sur un mode dépressif (8 à 15 %), anxieux, phobique, etc.
(figure 1), avec un risque suicidaire 1,5 à 1,9 fois supérieur à
celui de la population générale et dont le dépistage par le
médecin apparaît capital. Les signes d’appel sont variés : le
retrait social, l’agitation ou le ralentissement psychomoteur, la
perte d’intérêt, les pleurs fréquents, la culpabilité, la perte
d’estime de soi, les ruminations et idées récurrentes de mort,
les idées suicidaires, et, enfin et surtout, les signes somatiques,
plus aléatoires car intriqués avec les signes du cancer (anorexie, fatigue, etc.).
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Figure 2. Exemple d’échelle spécifique : HADS (Hamilton Anxiety and
Depression Scale).
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L’ENTOURAGE
professionnel. Sa prévention passe par un “travail sur soi”
(pourquoi suis-je là ? On ne fait pas ce métier par hasard...),
une connaissance de ses modes de réaction et de défense, une
formation continue, un travail en équipe.
Enfin, au-delà du travail en équipe au sein du service, le travail
en réseau autour du service, mettant en jeu des acteurs extérieurs mobiles tels que des psychologues, semble être une
manière intéressante de parfaire la prise en charge globale du
patient (figure 3).
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Premier pilier sur lequel s’appuie le patient, il ne doit pas être
négligé, car, comme le patient, il a bien souvent peur de la
souffrance, de la mort ou de la solitude. Il peut se montrer en
colère contre l’équipe soignante ou le malade, mais aussi
s’épuiser physiquement et psychologiquement en se culpabilisant et en se sentant impuissant. La vigilance à son égard est
donc du même niveau et doit permettre un soutien s’il s’avère
nécessaire.
Exemple : ONCORA-PSYCHO-ONCOLOGIE
ET LE CANCÉROLOGUE DANS TOUT ÇA ?
➙ ONCORA : réseau Rhône-Alpes d’oncologie
Lui aussi, face à l’échec, l’impuissance devant les symptômes
rebelles et les décès à répétition, l’alternance des consultations
curatives/palliatives d’une chambre à l’autre, la charge de travail, l’agression par les familles, voire les soignants... est soumis à un stress chronique. Il développe alors des mécanismes
de défense, comme la fuite (ne plus rentrer dans cette
chambre-là...), l’héroïsme (être tout le temps dans cette
chambre-là...), l’agressivité, l’ironie ou encore l’indifférence,
et, au maximum, il atteint le burn out, syndrome d’épuisement
➙ Action Psycho-oncologie (appel d’offres ARH) :
– mettre en place des méthodes d’analyse des besoins
dans 3 populations cibles (pédiatrie, ORL, sein) :
auto-évaluation du “mal-être”
– aider les équipes soignantes à répondre elles-mêmes
à ces besoins
– permettre l’intervention d’un professionnel si nécessaire
(équipe mobile de 4 psychologues)
Figure 3. Prise en charge.
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