2 Compactifié d’Alexandroff d’un espace localement compact
Etant donné un espace topologique localement compact X, on va construire un espace compact X′, unique
à homéomorphisme près, en adjoignant à Xun point à l’infini.
Exercice 2.1. Soir Xespace topologique localement compact muni de sa topologie T. Soit ωun ensemble
n’appartenant pas à X. On pose X′:= X∪ {ω}et on définit
T′:= T ∪ {X′rK|Kpartie compacte de X}.
1. Montrer que T′définit bien une topologie sur X′.
2. Montrer que X′est compact pour la topologie T′.
On montre maintenant que X′est, à homéomorphsime près, l’unique espace compact tel que Xsoit homéo-
morphe au complémentaire d’un point ω∈X′.
3. Soit X′
1et X′
2deux espaces compacts et ω1∈X′
1,ω2∈X′
2. Soient h1et h2des homéomorphismes de X
sur X1:= X′
1r{ω1}et X2:= X′
2r{ω2}.
a) On définit l’application h:X′
1→X′
2. Telle que h|X1:= h2◦h−1
1et h(ω1) = ω2. Montrer que hest continue
en tout point de X1.
b) Montrer que hest continue en ω1. Conclure.
Application : compactification de Rn.Dans l’espace Rn+1 =Rn×Ron note (x1,...,xn, u)les coor-
données du point (x, u). On considère la sphère unité de Rn+1 d’équation
Sn:x2
1+...x2
n+u2= 1 .
On note N:= (0,1) ∈Snle pôle nord de la sphère.
4. Montrer que la projecion stéréographique
p:Snr{N} → Rn: (x, u)7→ x
1−u
est un homéomorphisme.
5. En déduire le compactifié d’Alexandroff de Rn.
Le compactifié d’Alexandroff permet une caractérisation simple des applications propres entre espaces loca-
lements compacts. Rappelons qu’une application continue f:X→Ydéfinie sur un espace séparé Xet à
valeur dans un espace localement compact Yest dite propre si l’image réciproque par fde tout compact de
Yest une partie compacte de X. On dit également de fqu’elle est fermée si l’image directe de tout fermé
de Xest une partie fermée de Y.
Exercice 2.2. Soit Xun espace séparé et Yun espace localement compact. Soit f:X→Yune application
propre et Fune partie fermée de X.
1. Soit Vun voisinage compact de a∈f(F)et W=f−1(V). Montrer qu’alors f(W∩F) = V∩f(F).
2. Montrer que tout voisinage de arencontre V∩f(F).
3. En déduire que fest une application fermée.
Exercice 2.3. Soient X1et X2des espaces localement compacts. On note X′
1:= X1∪{ω1}et X′
2:= X2∪{ω2}
leurs compactifiés d’Alexandroff. Montrer qu’une application f:X1→X2est propre si et seulement si le
prolongement ˜
f:X′
1→X′
2défini par ˜
f(ω1) = ω2est continu au point ω1.
3 Théorème d’Urysohn et cube de Hilbert
On rappelle qu’un espace séparé est dit normal si toute partie fermée admet un système fondamental de
voisinages fermés. On a vu que les espaces compacts sont normaux.
Exercice 3.1. Soit Xun espace topologique normal. Soient Aet Bdeux fermés disjoints dans X. On note
Dl’ensemble des nombres dyadiques de l’intervalle [0,1]. On écrit cette ensemble comme la réunion des
ensembles disjoints suivants.
D0={0,1}, D1=1
2, D2=1
4,3
4
2